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MyBettaneDesseauve, saison 2


Comme promis, MyBettane+Desseauve a passé le mois d’août chez son esthéticienne et nous rejoint beaucoup plus avenant que nous l’avons laissé. Ouf et tant mieux. Nous disposons maintenant d’une belle base à faire évoluer au cours des semaines à venir.

Pour une rentrée en beauté, vous pouvez regarder dans quatre directions.

  • Les podcasts des interventions télévisées de Thierry Desseauve à l’occasion de la malencontreuse bouffée de chaleur médiatique due à la cession d’un château et de deux petits hectares de vignes à Gevrey-Chambertin.
  • Le premier article d’une série de trois sur le vin-placement. C’est passionnant. Non, pas de spéculer sur le vin, mais les conseils de notre collaborateur à cette occasion, Vincent Bussière.
  • Les dernières dégustations d’Antoine Petrus, directeur de Lasserre. Il nous fait part de ses émotions et le moins qu’on puisse en dire, c’est que ça donne soif.
  • Le fil d’actu éditorialisé par Amélie Couture depuis la création de My B+D, histoire de ne rien laisser passer de ce qui arrive dans le mondovino au sens le plus large.

Et, bien sûr, vous pouvez aussi faire un tour sur les blogs WinePaper et BonVivant, puisqu’ils n’ont pas pris de vacances.

Sans oublier de passer chez votre libraire réserver votre exemplaire du Guide Bettane & Desseauve 2013,
sorti il y a quelques jours (le 30 août exactement).

Nicolas de Rouyn

La chimère de Manfred Krankl débarque à Châteauneuf du Pape


Un peu de culture. La chimère dans la mythologie grecque est cette sorte de bête hybride avec le corps et la tête d’une lionne, une queue qui se termine par un serpent et une tête de chèvre dépassant de sa colonne vertébrale. Et là, vous vous demandez ou je veux vous emmener.
« Chimère », c’est depuis le millésime 2010, ce nouveau « super » châteauneuf-du-pape produit par un trio de choc : Manfred Krankl, Philippe Cambie et les frères Maurel du Clos Saint-Jean, propriété abonnée aux 100/100 Parker.

Manfred Krankl, vigneron mythique du sud de la Californie, était déjà bien connu pour ces cuvées aux noms inédits : Against the Wall, The Hussy, The Monkey, The Naked Thruth. Logées dans des bouteilles toutes différentes et parées d’étiquettes virevoltantes de couleurs, mais reflétant surtout l’expression des terroirs de Bien Nacido, Cumulus et Alban Vineyard, qui, contrairement à ce que l’on peut imaginer, s’avèrent des terroirs sans températures excessives, propices à des justes maturités et produisant des flacons qui tiennent dans le temps.

Manfred est en permanente remise en question et a fait récemment évoluer son style de vinification pour aller sur des extractions plus douces et des boisés s’harmonisant parfaitement avec les matières initiales.

L’amour de Manfred Krankl pour Châteauneuf-du-Pape est étroitement lié à son amitié nouée avec Philippe Cambie. Je cite : « Je l’ai aimé dès la première minute où je l’ai rencontré. Mais je ne me souviens plus quand et où. Je sais qu’il aime ce que nous faisons, donc il y a eu une relation instantanée ». S’en suivent des visites chez les grands de Châteauneuf (Bonneau, Rayas…) et Manfred a toujours gardé en tête ce terroir unique.

Mais voilà le mourvèdre (n’en déplaise aux puristes), dans une très grande proportion, placé sur le bas de la Crau de Saint Jean, tout près du Vieux Télégraphe, complété par le grenache et quelques cépages blancs pour l’aromatique. Longuement élevés dans des cochons (fûts de 300 litres) et tout juste mis en bouteilles, c’est un vin à la personnalité « Sine Qua Nonienne » marqué d’une teinte violacée profonde, très vite rejoint par une aromatique très fine de prune noire, de cacao poudré, de macis reposant sur une texture généreusement constituée, épaulée de tanins onctueux avec une persistance tout droit sortie de ce terroir d’exception. À peine 400 magnums, habillés par Krankl, verront le jour sous les meilleurs hospices.

Antoine Petrus

Ayala perd sa tête

Vous connaissez le champagne Ayala. Une marque ancienne (1860) qui a beaucoup changé de mains avant de tomber dans l’escarcelle de Bollinger, pour son plus grand bonheur. Quand Bollinger a racheté en 2005, le président d’alors, Ghislain de Montgolfier, grand homme parmi les grands de Champagne, a engagé Hervé Augustin pour diriger Ayala.

C’est peu de dire qu’il a relevé le gant. En sept ans, il a remis des couleurs aux joues de la vieille endormie. Fin connaisseur du milieu et du consommateur, il a tout de suite emmené l’ensemble de la production vers moins de dosage, sortant même un non-dosé pour mettre en relief les qualités de ses vins… dosés. En bon manœuvrier, il a sorti il y a deux ou trois ans un coffret qui contenait deux bouteilles du même Brut Majeur, l’une non-dosée, l’autre dosée à 8 g/l. L’idée étant de comparer deux sortes de champagne, histoire de savoir quoi est quoi, j’en avais parlé ici. Il avait aussi sorti un rosé zéro dosage et une version sans de sa cuvée de prestige, Perle…lire la suite

L'antenne de l'Hermitage : Big bang ou pschitt ?


Pour autant qu’on puisse en juger de loin, les choses ont trouvé un cours normal de négociation. Dans l’attente du recours déposé par le syndicat des viticulteurs, une conversation intelligente s’est installée entre l’opérateur TNT ItasTim et ses opposants. Des solutions sont à l’étude pour une implantation sur un autre terrain aux spécifications identiques. On sent comme une poussée de bonne volonté, on respire.
Le syndicat des viticulteurs a abandonné cette idée étrange d’échanger les murs publicitaires historiques contre l’antenne. La proposition de Michel Chapoutier, aussi président du syndicat, ne concernait que les murs qui ne sont pas des murs de soutien. Pour info, Jaboulet, le concurrent de toujours de Chapoutier, n’a que des murs publicitaires quand Chapoutier a des murs de soutien et des murs publicitaires.

En revanche, attirée par le bruit, une ONG appelée Next-Up s’est penchée sur la colline de l’Hermitage et a levé un gros lapin. Selon eux, Chapoutier abriterait sur le toit de l’une de ses maisons dite Tour carrée une ou plusieurs antennes clandestines camouflées dans des ajouts récents en forme de cheminées en fibre de verre (!). Bien entendu, Michel Chapoutier s’est insurgé devant le propos. On le comprend. Mais voilà, les gens de Next-Up sont spécialisés dans les radiations dangereuses et ils affirment détenir des preuves. Dans ces cas-là, on demande à voir.

S’en suit un long courrier très documenté, très précis, dont je ne donne à lire qu’un extrait, édifiant : ….lire la suite

Vive les vacances !

Qu’est-ce qui se passe en août ? Plein de choses évidemment. Comme nous ne ne serons pas là pour tenir les actus à jour (on revient le 27 !), voici un petit agenda de ce que nous savons (qui n’est pas tout
ce qui se passe, évidemment) :

Castillon : Depuis plus de 30 ans, les habitants de Castillon-La-Bataille commémorent la victoire
de Charles VII qui mit fin, en 1453, à la Guerre de Cent ans. Avec près de 700 bénévoles, dont 450 comédiens et 50 cavaliers, ce «grand» spectacle raconte la légende selon laquelle, lors de la veillée d’armes, les soldats anglais découvrirent dans le prieuré Saint Florent quantité de barriques de vins de Castillon Côtes de Bordeaux dont ils se régalèrent sans aucune modération, ce qui aurait causé leur perte le lendemain… En marge de cette reconstitution historique à laquelle des milliers de touristes viennent assister chaque année, de nombreuses propriétés viticoles ouvriront leurs portes les après-midi des 20, 21, 27, 28 juillet et des 2, 3, 4, 10, 11, 14, 16, 17 août pour faire découvrir les vins de l’appellation.
Pour se renseigner sur les packs « week-ends » qui ont été mis en place cette année avec les vignerons, on appelle la Maison des vins de Castillon Côtes de Bordeaux au 05 57 40 00 88.

Marciac : Du 27 juillet au 15 août, comme de coutume, les vignerons de Plaimont Producteurs seront présents lors de l’événement d’envergure internationale qu’est le festival de jazz qui se tient depuis 35 ans dans le village de Marciac, porte d’entrée de l’appellation Saint Mont (vous savez bien, c’est qu’une parcelle de vigne a été récemment inscrite aux Monuments historiques). Cet été encore, les plus grands noms du jazz viendront rythmer une programmation endiablée pendant que les vignerons feront découvrir les joyaux de leur terroir. Au-delà de cette présence, Plaimont Producteurs parraine directement deux concerts du festival et propose pour la première fois un concert, suivi d’un pique-nique champêtre (porc noir de Bigorre, pains du terroir gersois, esturgeons de l’Adour, produits autour du canard, croustade…),
au Château de Sabazan. Enfin, du 27 juillet au 14 août, de 16h00 à 19h00, un petit train au départ de la place de Marciac emmènera les festivaliers désireux de donner leur nom à un pied de vigne sur la colline de la Biste, où chaque rang porte le nom d’un musicien de jazz.

Cairanne : Le mercredi 1er août, le syndicat des vignerons organise la deuxième édition de sa
« Balade gourmande sous les étoiles ». Départ à 16h30 pour un parcours d’environ 6 km avec deux haltes dégustations mets+vins. A l’arrivée sur la place du vieux village, un repas provençal et musical sera servi aux marcheurs. Tarif adulte : 16 euros (verre à dégustation inclus). Tarif enfants (- de 12 ans) : 8 euros
(jus de fruits inclus). On réserve ici avant le 30 juillet.

Gaillac : Les 3, 4 et 5 août, pour la 34e édition de la Fête des vins de Gaillac, les vignerons et les producteurs de cette région surnommée la Toscane tarnaise accueilleront les visiteurs le parc du château de Foucaud. Des séances d’initiation commentées par des sommeliers et oenologues (45 mn) permettront aux amateurs d’apprécier les derniers millésimes de l’AOC en blanc, rouge, rosé, doux, sec, perlé ou effervescent. Au total, plus de 500 cuvées seront présentées. Petits et grands sont attendus à partir de 10h (et jusqu’à 2h du matin !) : la gastronomie sera évidemment à l’honneur (salaisons de Lacaune, ail rose de Lautrec, roquefort, etc.), un spectacle son et lumière aura lieu à la tombée de la nuit et un feu d’artifice viendra clore l’événement. Tarifs, horaires, infos, réservation : ici.

Colmar : Non le vin ne va pas qu’avec le jazz. Pendant la foire aux vins de Colmar, du 3 au 15 août,
c’est le rock qui va régner comme toujours (et même le hard rock, le dimanche 5 août). On ne sait qui citer en premier parmi les concerts très attendus de cette 65e édition, Jonnhy, Iggy ou Gossip ? Programme complet et billetterie ici.

Fronton : Après « Musique en vignes », le festival qui s’est tenu en juillet, le vignoble toulousain propose du 17 au 19 août la 24e édition de « Saveurs et senteurs », un événement dédié à la découverte des vins de Fronton et à leur association avec des produits du terroir. Les mots d’ordre ? Voir, sentir, déguster, au long de trois jours en musique consacrés à célébrer le goût. Mise en bouche le vendredi à 19h. Pour plus de renseignements, on clique .

Cadillac : Les 25 et 26 août, c’est la 18ème édition du festival « Balades en Cadillac », deux jours de musique, de théâtre, d’animations et de dégustations dans les châteaux viticoles (Peller Laroque, Le Portail Rouge, Chasse Pierre), le tout clôturé par un feu d’artifices. Pass adulte : 8 euros. Pass enfant
(8-12 ans) : 3 euros. Gratuit pour les plus petits. Le programme complet ici.

Michel Rolland et Jean-Claude Ellena, nez à nez


L’œnologue Michel Rolland et le parfumeur de la maison Hermès, Jean-Claude Ellena, réunis par mon cher Jean-Luc Barde, confrontent leurs méthodes et leurs expériences. Comment imagine-ton un parfum ? Et un vin ? Passionnant. C’est long, mais c’est bon.

Jean-Luc Barde : Ce qui a déterminé vos parcours ?
Michel Rolland : Je suis né dans une famille de viticulteurs. Enfant, je pensais que le monde était recouvert de vignes. L’insistance paternelle à me faire aller à l’école m’a conduit à l’œnologie. Il n’a pas été question d’autre chose dans ma vie.
Jean-Claude Ellena : C’est à peu près la même chose. Je vivais à Grasse, ville consacrée au parfum. Ma famille, désespérée, a orienté le mauvais élève que j’étais à l’école vers la parfumerie. J’y suis entré comme ouvrier à 16 ans, j’y ai trouvé accueil et bienveillance, j’y suis resté.

J.L.B. : Vos premières émotions olfactives ?
J.-C. E. : J’ai 4 ans. Juché sur une chaise, je m’empare d’une boîte à biscuits qui exhale à l’ouverture une légère odeur de moisi. Évidemment, c’était défendu et l’existence de cet interdit a favorisé la mémoire, qui s’active davantage dans des situations de plaisir intense ou d’interdit.
M. R. : Je préférais l’odeur du fenouil à celle de la craie sur le tableau noir. Je suis d’une famille de gens de la terre, la campagne livrait ses odeurs. Je me souviens que ma grand-mère faisait la conserve de tomates, j’allais cueillir ces fruits que j’adorais manger dans leur éclatante fraîcheur. J’aimais aussi l’odeur des herbes. Les arômes du vin sont venus un peu plus tard, proposés par mon père et mon grand-père en quantité raisonnable, ce qui fait que je marche à peu près droit.

J.L.B. : Vous avez des dons particuliers ?
J.-C. E. : J’ai un nez tout à fait banal, quoique peut-être un peu plus grand que la moyenne, mais nous sommes tous pourvus du même nez. Le mien est simplement éduqué, je l’ai formé, je le travaille. C’est affaire de curiosité, de culture, d’imagination. Je me suis créé une langue des odeurs qui m’est propre et que je pratique. Si la vue est le sens privilégié de notre époque, je vois la vie par le nez. Plus exactement, je sens la vie par le nez. C’est avec lui que je la décode, que je la décrypte, je peux jouer de ce sens pour comprendre. À partir de là, j’existe un peu plus.
M. R. : Nous avons en effet tous le même nez. C’est ensuite une question de travail. J’ai dégusté pendant dix ans, dans les commencements de mon laboratoire, tous les échantillons qui arrivaient. C’était un bel exercice de curiosité nécessaire, j’ai appris en sentant, en goûtant. L’entraînement, comme pour les grands sportifs, joue son rôle. Quelqu’un a dit que le talent, c’est dix-huit heures de travail par jour ; j’ajoute que la passion me paraît être l’élément majeur déterminant qui fait avancer…lire la suite

Même un site a droit à des vacances

MyBettaneDesseauve part en vacances pour quelques semaines. Non, pas en Grèce. En fait, ce site passe ses vacances chez son esthéticienne. L’idée est de revenir fin août avec une nouvelle tête, beaucoup plus belle et beaucoup plus avenante. Bien sûr, nous gardons tout ce qui a fait le succès de MyBD depuis le lancement en avril. Mais, avec une nouvelle maquette, de nouvelles rubriques, nous voulons surtout qu’il nous plaise beaucoup plus. Et, nous l’espérons, à vous aussi.

Et puisqu’on parle de vous, Nicolas de Rouyn, Amélie Couture et Youri Soltys et tous ceux qui ont contribué à cette saison 1 vous souhaitent également de bonnes vacances.

Saint-Emilion au son du jazz


Qui, quoi, où, pourquoi et comment ? Avant (ou après) les nombreux concerts qui ont lieu ce week-end à Saint-Emilion, on ira faire un tour sur le très complet site consacré à ce premier festival, ses initiateurs, ses différentes scènes et ses artistes (Jacky Terrasson, c’est ce soir, Dee Dee Bridgewater, demain, et Earth, Wind and Fire, dimanche). Sur les accords jazz-vin, on pourra aussi lire ceci.

Gastronomie


Lundi 23 juillet, à 19h, en manière de coup d’envoi au festival de gastronomie qui durera toute la semaine, les jeunes vignerons de l’AOC proposent aux amateurs de venir déguster leurs vins avec des mets réalisés par quatre grands chefs de la région (Eric Sapet, Serge Ghoukassian, Michel Philibert, Michel Meissonnier), un maître fromager (Claudine Vigier) et un pâtissier (Jouvaud), le tout dans une ambiance conviviale, sur la place du village. Le tarif d’entrée est de 25 euro par adulte et 10 euro par enfant (menu adapté et jus de fruits). Un verre et un carnet de dégustation seront remis à chaque participant. La réservation est fortement recommandée (Tél. : 04 90 37 79 60). Née d’une envie profonde de faire comprendre les spécificités de leur terroir et en quoi celui-ci confère aux vins de Gigondas une expression tout en finesse et en fraîcheur, ainsi qu’une profondeur et une personnalité exceptionnelles, ce festival alliant vins et gastronomie se poursuivra jusqu’au dimanche suivant. Tous les menus proposés par les restaurants seront dévoilés lundi soir, afin que chacun puisse mettre au point son parcours culinaire.

Saint-Trop' vs. Hendaye


Toutes les plages ne se ressemblent pas. On ne refera pas ici la légende du salon du yacht qu’est devenu – entre autres excès – le joli village de pêcheur élu par Bardot, on dira juste que le célèbre hôtel Byblos fête cette année ses 45 ans avec une gamme de produits d’exception créés par de grandes maisons : Jaeger-LeCoultre, Montblanc, Pinel & Pinel et Louis Roederer, qui a conçu pour l’occasion quarante exemplaires du très exclusif jéroboam de Cristal tissé d’or figurant sur la photo ci-dessus. Autres temps, autres mœurs, la célèbre marque de liqueur des années 20, Izarra, fait son grand retour au pays basque. Créé par le botaniste Joseph Grattau en 1904, à Hendaye, ce breuvage à base de plantes, d’épices et d’armagnac (la recette est toujours secrète) était de tous les cocktails des années folles et a même fait une apparition dans les pages d’Hemingway (Le soleil se lève aussi). Encore classique dans les années 60, avec un million de bouteilles vendues, la marque a peu a peu disparu. Enfin relancée en 2011,
elle a fait parler d’elle cette année grâce aux créations de six barmen, dont celui du Buddha Bar à Paris, l’un des meilleurs bars à cocktail au monde : la recette de Bertrand Guillou-Valentin (et bien d’autres encore, datant d’hier et d’aujourd’hui), c’est par ici.