
On continue, en direct des domaines et avec des textes signés de leurs propriétaires, le tour des vignobles à l’heure des vendanges 2012, grâce à Vignobles & Signatures (plus d’infos sur cette association ci-dessous et aussi ici).
« Le domaine du Grand Veneur d’Alain Jaume & Fils a été déclaré «futur star» par Robert Parker en 2007.
C’est à la main que les vendangeurs récoltent les fruits de ces 78 hectares menés en bio et labellisés par Ecocert. Deux parcelles de viognier (soit 1,5 ha) ont été vendangées le 23 août et une troisième (2 ha) le 29 août, toujours
le matin de 7 à 11 heures. L’état sanitaire était parfait et l’on a constaté sur les grappes quelques baies de couleur « violette », une coloration pelliculaire due à une super concentration en sucre et à un début de flétrissement.
Juillet et août ont été relativement secs sur le secteur de Châteauneuf-du-Pape. Quasiment pas une pluie en 2 mois. Nous attendions avec impatience un peu d’eau fraîche venue du ciel, mais « sans les glaçons » si possible ! Nos voeux ont été exaucés le 29 août avec un orage et 40 mm de pluie très bénéfiques qui ont permis une hydratation de la plante et le maintien de l’activité photosynthétique des feuilles. Idéal pour les rouges qui devraient continuer
à accumuler des composés phénoliques en quantité et surtout diffuser en cuves des tanins soyeux et bien mûrs. Le vrai départ des vendanges a eu lieu hier, mercredi 12, avec les syrahs de notre côtes-du-rhône Les Champauvins, situées sur un plateau argilo-caillouteux en bordure directe de l’AOC Châteauneuf-du-Pape. Lors du premier contrôle de maturité de ces parcelles au 25 août, nous avions constaté une bonne accumulation des sucres, mais les raisins n’étaient pas encore mûrs. Grâce à la pluie, l’accumulation des sucres a progressé plus lentement et, presque trois semaines plus tard, les raisins sont parfaitement noirs. La dégustation des pellicules des baies témoigne d’une maturité aboutie. L’équipe ira ensuite à Lirac, au Clos de Sixte, pour y récolter 8 hectares de syrah. Les parcelles de grenache du châteauneuf-du-pape Grand Veneur seront vraisemblablement récoltées autour du 20 septembre et celles de mourvèdre (Les Origines et Vieilles Vignes) à la fin du mois. Une excellente qualité de vendanges en perspective, à condition que la météo reste favorable… Comme toujours ! »
« En 1978, entre le pic Saint-Loup et le mont Hortus, sur des pentes d’éboulis, Marie-Thérèse et Jean Orliac
ont créé un domaine sur des terres abandonnées, là où il n’y avait plus rien, sauf des paysages sublimes (voir photo ci-dessus). Le vide permet l’innovation. Maison et cave en bois ont été inventées pour eux par une sœur architecte. Aujourd’hui, les vendangeurs auront le choix entre ce domaine pionnier et le vignoble du Clos Prieur situé à 25 km de là dans le vieux village de Saint-Jean-de-Buèges, au pied du Larzac. Les quatre enfants Orliac, Marie, François, Yves et Martin, vont les accueillir pour la récolte de ce millésime qui a connu un hiver très sec avec une vague de froid très intense qui a engendré un débourrement tardif (10 à 15 jours de retards selon les secteurs). Malgré un printemps pluvieux, la floraison s’est réalisée pour le mieux, en particulier pour les blancs et la syrah, laissant espérer une récolte sur pied normale. Ce ne sera malheureusement pas le cas pour les grenaches et mourvèdres, pour lesquels la récolte s’annonce beaucoup plus petite après un mois d’août chaud et sec qui a accéléré la maturité des baies avec des chutes importantes et rapides de l’acide malique. Les vendanges ont débuté il y a quinze jours pour le muscat et le viognier, avec un léger retard (4/5 jours) par rapport à une année
dite normale, retard qui semble se confirmer aussi sur les autres cépages. Les premiers moûts se caractérisent
par de faibles teneurs en sucre et des acidités moyennes. Enfin un millésime qui s’annonce avec des degrés raisonnables, il devrait être très digeste ! »
« C’est en labourant à cheval, à 12 ans, les vignes d’un voisin que Pierre Gaillard s’est pris de passion pour le vignoble. Dans son sillage, il y a aujourd’hui toute la famille. Pascale, son épouse, et leurs trois enfants, Elise, Jeanne et Pierre-Antoine. Et différents vignobles. Les vendangeurs sont conviés au domaine Madeloc à Banyuls-sur-Mer, au domaine Cottebrune à Faugères, en Languedoc, et sur les pentes de Malleval dans les Côtes du Rhône du nord. A Banyuls-sur-Mer, sous la direction d’Elise, les vendanges ont commencé le 18 août par les blancs. La météo cafouilleuse du début de saison, et sa pluviométrie importante, a entraîné des incidents au niveau de la floraison et la récolte s’annonce hétérogène et petite en volume. La fin de saison très chaude et très ensoleillée a, dans la plupart des cas, homogénéisé les qualités et le millésime s’annonce plutôt bon à l’exception de quelques incidents d’échaudage, le passage du temps humide aux fortes chaleurs ayant été violent. A Faugères, la récolte dirigée par Maxime Sécher, assisté de Pierre-Antoine Gaillard, a démarré le 4 septembre avec les blancs. Là aussi, la météo du printemps a engendré une petite récolte en volume, mais elle semble ici beaucoup plus régulière et d’un très bon niveau qualitatif, en blanc comme en rouge. Pour finir, au nord de la Vallée du Rhône, Pierre Gaillard et sa fille Jeanne sont d’accord pour dire que le début de saison a été très compliqué, avec des alternances de temps chaud et froid et une pluviométrie beaucoup plus fréquente et importante que la normale. Ce mauvais temps a perturbé le potentiel d’une récolte qui s’annonce hétérogène. Malgré leur vigilance, la forte pression des maladies de la vigne (mildiou et oïdium) a plus ou moins affecté certains secteurs et entraîné, outre de nouvelles pertes de récolte, un état sanitaire qui n’est pas aussi parfait qu’ils l’auraient souhaité. Le beau temps revenu début août a cependant assaini la situation dans l’ensemble et permet  d’espérer de nouveau un beau millésime. La météo des prochains jours sera déterminante. »
*Association fondée il y a 28 ans et fondée sur la solidarité entre vignerons et l’amour du travail bien fait. Depuis janvier 2012, Vignobles & Signatures compte 17 vignobles, des entités familiales leaders dans leurs appellations. C’est l’une des plus importantes forces économiques du vignoble français avec 1 620 hectares de vignes, 12 338 000 bouteilles, 410 salariés, et un chiffre d’affaires de 76 900 000 euros.
Vignobles et vendanges
Vendanges à la romaine
Le domaine Pierre Gaillard (qui fait partie de l’association Vignobles & Signatures, nous vous en parlons ici) accompagne depuis 2004 le Musée gallo-romain de Saint-Romain-en-Gal, située face à Vienne, au bord du Rhône, dans l’organisation des « Vinalia », une reconstitution des vendanges telles qu’elles étaient pratiquées à l’époque des Romains. Le foulage des raisins se fait au pied et le pressurage à l’aide d’un pressoir reconstitué sur le site archéologique. Pierre Gaillard est directement impliqué dans l’élaboration des « cuvées romaines » dégustées chaque année et préparées d’après des textes datant du premier siècle après J-C, comme ceux de Pline l’Ancien ou Columelle. Ces recettes antiques sont l’occasion de tester l’utilisation des plantes dans le vin, très fréquente dans l’Antiquité. Les expérimentations menées cette année vont permettre d’appréhender l’usage de la céramique. En effet, au cours des « Vinalia 2011 », le musée a fait reconstituer deux grandes jarres en terre cuite, appelées « dolium », utilisées dans les chais gallo-romains. Les deux « dolia » installées au domaine Pierre Gaillard, d’une contenance d’environ 300 litres, ont pour objectif de tester des processus de vinification très proches de ceux des Romains et devraient permettre d’obtenir des vins blancs tels qu’on les appréciait il y a deux mille ans.
Le dessert de l'année

Pour la septième année consécutive, la maison Duval-Leroy a tenu a distinguer les meilleurs espoirs de la pâtisserie. Lundi dernier, sous la houlette d’un jury composé de chefs étoilés et de pâtissiers de renom, les lauréats ont eu pour mission de réaliser, en trois heures et demie, un classique de la pâtisserie – les mirabelles flambées – et un dessert libre autour de la pêche de vigne et de la verveine. Il fallait également présenter le bon accord mets-champagne, en choisissant parmi quatre cuvées de la maison Duval-Leroy (Femme de Champagne Millésime 2004, Lady Rose, Rosé Prestige et Duval-Leroy Demi-Sec). Parmi les sept finalistes*, c’est l’exigence, la rigueur et le savoir-faire d’Anthony Fresnay – accompagné du sommelier Lionel Schneider – qui ont convaincu le jury.
Sa création « La pêche de vigne au parfum de verveine, citron crémeux aux éclats de dragée Avola » lui a permis de remporter le trophée Duval-Leroy « Dessert of the Year 2012 ».
* Laurent Blondin, Mas de Calabrun. Vincent Colin, Château Cordeillan-Bages. Anthony Fresnay, La Pyramide. Lilian Frey, Auberge du Cheval Blanc. David Galienne, Le Manoir du Lys. Vincent Marteau, Restaurant Paul Bocuse. Eric Verbauwhebe, Maison Pic.
Le bel automne
On ne présente plus Les Caves Taillevent, leurs 1300 références et leur sélection rigoureuse de 40 domaines
et châteaux, représentative des plus grands terroirs viticoles, proposés sous étiquette Taillevent. On rappellera
juste que deux fois par an, la maison propose aux amateurs une belle opportunité d’enrichir leurs caves. En mars, ces promotions s’appellent les Bacchanales. En septembre, les Automnales. Elles démarrent aujourd’hui
à la boutique du Faubourg Saint-Honoré, et durent jusqu’au samedi 22. Selon Pierre Bérot, le directeur des lieux, cette offre riche de plus de 80 références – proposées à -20% – représente la synthèse du travail quotidien de sélection de la maison : « On y retrouve les grands classiques de notre vignoble, les raretés, ainsi que nos dernières découvertes ». C’est dit, à vous de voir.
Saint-Chinon
Les vignerons de Chinon sont à Paris aujourd’hui. Pour faire découvrir leur appellation, ils célèbrent dans une trentaine de bistrots une « Saint-Gargantua » de leur cru, avec la participation de l’association Tradition du vin. La liste complète des adresses se trouve là et l’on découvrira en temps et en heure sur les réseaux sociaux de l’AOC (Facebook : Des Vins de Chinon / Twitter : Vins_Chinon_AOC) le lieu encore secret du rendez-vous auxquels les vignerons convient les amateurs de clubs de dégustation.
Le vin et les spiritueux tirent les exportations à la hausse
Depuis le début de l’année, les exportations de vins et spiritueux enregistrent tous les mois une progression en valeur par rapport aux années précédentes. Le chiffre d’affaires à l’exportation pour ce secteur est de 5 milliards €, soit une hausse de 14% par rapport au premier semestre 2011.
Cette augmentation de près de 600 millions € est liée principalement aux bonnes performances de Bordeaux (+ 300 millions €, +31%) et Cognac (+200 millions €, +20%) mais aussi grâce à la consolidation des autres catégories qui maintiennent leurs parts de marché en volume et en valeur après une année 2011 qui avait déjà établi un nouveau record…lire la suite.
Stéphane Derenoncourt dit ce qu’il pense du classement de Saint-Émilion

Il y a beaucoup de gagnants au grand jeu du Classement de Saint-Émilion 2012 et Stéphane Derenoncourt est l’un d’entre eux. Avec trois vins qui accèdent au statut de premiers crus classés B, c’est une belle performance.
Larcis-Ducasse, collaboration de Stéphane depuis 2002. Canon-La Gaffelière et La Mondotte, les deux propriétés de Stephan von Neipperg (l’homme qui a
« inventé » Derenoncourt) avec qui il travaille depuis 96, année de création de La Mondotte.
J’ai eu Stéphane au téléphone avant qu’il s’envole pour Beyrouth. Non, il ne fait pas partie des services spéciaux, il fait du vin au Liban aussi.
Voilà ce qu’il en dit :
« Bien sûr, il y a une justice. Je pense au Château Guadet, déclassé en 2006 et qui, ayant fait tous les efforts nécessaires depuis, retrouve son rang. C’est un joli vignoble, il est bien mené, une belle maison, une vieille histoire de Saint-Émilion. » (voir notre vidéo ici)
« À titre personnel, je suis content. »
« Et on peut aussi avoir un avis un peu plus distancié…lire la suite
La Vinothèque entreprend
Caviste emblématique du centre-ville fondé en 1973 et racheté en 2007 par la maison Dubos Frères & Cie, négociant de la place de Bordeaux, la Vinothèque de Bordeaux s’ouvre à une nouvelle activité spécifiquement dédiée aux entreprises. Lancé le 15 septembre prochain, ce service proposera aux comités d’entreprises d’accéder sans restriction et à un tarif négocié selon les quantités demandées à une large sélection de vins bordelais, français et étrangers, de champagnes et de spiritueux, soit plus de 2 000 références, des découvertes aux grands crus. L’idée est, comme pour le grand public – qui peut profiter de cette offre ici depuis 2009 – que chacun puisse trouver le vin qui va avec son budget. Le truc en plus, c’est l’accompagnement et l’aide à la sélection (devis uniquement par mail à [email protected]), la prise en charge des livraisons, la personnalisation des cadeaux (coffrets gravés) et la possibilité de « brander » les objets qui vont avec la dégustation, soit en français, y inscrire sa marque ou celle de son client. Pour Guillaume Cottin, président de La Vinothèque, cette nouvelle entité «Entreprises» est une évolution naturelle de l’offre marchande déjà présente en ligne. « Le vin dans toute sa diversité est un cadeau complètement déconnecté du monde du travail, il véhicule donc une dimension plaisir importante, qui rejaillit sur l’entreprise à l’origine du cadeau. »
La marque de la Savoie
Ici comme ailleurs dans le vignoble français, l’altitude en plus, le terroir chaotique n’a su plaire qu’à la vigne qui s’exprime, essentiellement en blanc et pour un tiers en rouge, sur 2200 hectares d’AOC plantés de vingt-trois cépages différents. Parce que certains sont uniques au monde, la Savoie est aussi une véritable pépinière viticole qui fournit près de 30 millions de plants aux vignobles du monde entier. Pour que ses vins (trois appellations différentes et vingt crus) soient immédiatement identifiables par les consommateurs, le Comité interprofessionnel des vins de Savoie (CIVS) a créé avec le verrier Verallia-Saint Gobain une bouteille qui indique clairement la provenance du vin qu’elle contient en arborant en relief une croix de Savoie au dessin modernisé. L’initiative rencontre un beau succès et certains grands domaines ont joué le jeu dès le millésime 2011.














