Accueil Blog Page 94

Domaine Humbert Frères, l’amour du travail bien fait

Le domaine
Emmanuel Humbert, rejoint par son neveu Pierre-Yves, est un très fin dégustateur, il applique à sa production toute l’exigence que l’on peut et doit avoir quand on exploite d’aussi beaux terroirs que ceux de gevrey. Tous les millésimes récents sont réussis, dans un style associant parfaitement puissance, complexité, finesse et générosité. 2015 interprétait magnifiquement la densité possible dans le millésime sans la moindre rudesse mais avec une profondeur que peu de domaines vont chercher, 2016 joue sur une matière moins volumineuse mais fort bien traitée, on le boira un peu plus tôt. 2017 jouera la partition en version plus élégante, un rien moins concentrée, millésime oblige. 2018 a capté tout le potentiel de ce grand millésime. Ici on aime le travail bien fait.

Le vin
Domaine Humbert Frères, Gevrey-Chambertin premier cru Poissenot, rouge 2018
L’ancien bassin à poissons des moines de Cluny aurait donné son nom au climat. C’est une grande réussite à l’image du 2010 par sa grande élégance de parfum et de texture, son tannin précis. Très grande bouteille de construction lente.

La note
18/20

Le prix
80 euros

Les coordonnées
03 80 51 80 14 // [email protected]

Domaine Harmand-Geoffroy, un lavaut si proche d’un grand cru

Le domaine
Harmand-Geoffroy possède une palette complète de vins de gevrey-chambertin, exprimant toutes les particularités de la plupart des secteurs du village. Nous avons beaucoup apprécié la générosité, l’évidence et la tenue des vins depuis 2015 et 2018 ne renie rien, bien au contraire. Ce sont des vins assez structurés, de facture classique avec des tannins profonds et bien dessinés. Excellent gevrey vieilles-vignes et à l’autre extrémité de la gamme, splendide mazis-chambertin, assemblage de la partie haute et de la partie basse pour avoir une approche globale de ce grand cru. Très réussis également dans le secteur Saint-Jacques, le champeaux et bien sûr le lavaut-saint-jacques.

Le vin

Domaine Harmand-Geoffroy, Gevrey-Chambertin premier cru Lavaut Saint-Jacques, rouge 2018
Un nez envoûtant, un jus magnifique, puissant comme il se doit pour un rouge en provenance d’un tel climat. Long et racé, grand style.

La note
18/20

Le prix
68 euros

Les coordonnées
03 80 34 10 65 // [email protected]

Domaine Sylvie Esmonin, qui fait mieux en AOP Gevrey-Chambertin ?

Le domaine
Sylvie Esmonin mène son exploitation dans une démarche inspirée du bio. Elle a adopté progressivement les vinifications en grappes entières, à partir de raisins provenant d’une viticulture encore plus rigoureuse que par le passé. Cela a donné des millésimes récents d’anthologie, rappelant les vins mythiques du XIXe siècle dans leur parfum et leur consistance. La sève incroyable de ces vins leur permet de survoler systématiquement la dégustation des gevreys dès la simple appellation village. En catégorie premier cru, le clos-saint-jacques met KO, par sa race, presque tous ses compétiteurs. Sans oublier le délicieux côtes-de-nuits villages.

Le vin
Domaine Sylvie Esmonin, Gevrey-Chambertin, rouge 2018
Comme d’habitude, Sylvie Esmonin produit l’un des meilleurs gevrey villages de la commune. Racé, salin, sans la densité du vieilles vignes du domaine mais avec une buvabilité délicieuse.

La note
17/20

Le prix
50 euros

Les coordonnées
03 80 34 36 44 // [email protected]

Le vieux millésime qui ne voulait pas être vieux

Un millésime ancien fait naître autant de désir que d’interrogations. Le vin sera bon ? La bouteille sera parfaite ? Et le bouchon ? Et l’émotion ? On intellectualise, on doute. En début d’année, Xavier Vignon, œnologue réputé et « créateur de vins du Rhône », bien connu des initiés et des plateformes spécialisées dans les ventes privées de vin, relâchait sur le marché un châteauneuf-du-pape 1972.

Le début des années 70 n’est pas la grande époque de la viticulture
Ô joie de retrouver un vieux millésime de l’appellation papale. Particulièrement pour ces vins, le temps permet de savoir. La tradition de les consommer vieux s’est perdu à mesure que l’offre de vieux vins s’est tarie sur le marché (ou l’inverse), exception faite de quelques flacons qui s’échangent à prix d’or au marché des enchères. On a aussi le droit d’être sceptique. Le début des années 70 n’est pas la grande époque de la viticulture française. Si l’on applaudit la remise en question dont elle fait preuve ces dernières années, on a le droit au sourcil levé quand, en comparaison du niveau de qualité de notre époque, le niveau de l’ancienne était moins régulier. L’originalité aromatique de ce 1972, en plus de sa robe étonnamment soutenue, nous fait d’abord croire au défaut. Que nenni. Le vin a passé presque cinquante ans en cuve. En béton, de surcroît. Un peu moins d’un demi-siècle, au même endroit dans la même cave d’un même domaine, redécouvert un jour par Xavier Vignon qui s’en porte acquéreur. Les quelques notes de noix, tirant doucement sur le pruneau, nous indique que ça doit avoir un peu de bouteille. Loupé, ça n’en a pas. La mise en bouteille date du début d’année. On revient donc au verre avec l’esprit interloqué du revanchard qui n’a pas de chances de revanche.

Le grand jeu
Grand nez de pierre et de silex frotté, rare par son intensité. L’acidité d’un blanc. Sans carafage, la pierre met du temps à laisser de la place au fruit. Une fois en place, c’est le grand jeu. Le charme est là. Pas celui d’un châteauneuf, on est loin de la typicité de l’appellation. Mais ce qu’il y a dans la bouteille, la beauté du nez, le tannin d’une énergie spectaculaire, le caractère ultra digeste qui fait que la bouteille circule et se vide, c’est ce qu’on appelle du plaisir. À peine évanoui, on veut le revivre. Ça tombe bien, Xavier a eu l’intelligence et les possibilités d’en tirer un nombre important de bouteille. On pourra donc être heureux plus longtemps.

Xavier Vignon, 1972, châteauneuf-du-pape 1972
18/20
90 euros, disponible sur Millésima.fr

Château Mangot en live et en vrai

Pour faire face aux circonstances pénibles qui entravent l’activité des vignobles de France, certains viticulteurs innovent, imaginent, foncent. Un peu partout dans les grandes régions viticoles, les initiatives se multiplient et, chez Bettane+Desseauve, nous approuvons ce dynamisme sans réserve.

À Saint-Émilion, par exemple, c’est le château Mangot des frères Todeschini qui se distingue avec une idée qui marche bien.

Il s’agit de recevoir un coffret contenant un petit échantillon (20 ml) de chacun des six vins des propriétés (Mangot et La Brande) et d’assister, verre en main, à une dégustation pas virtuelle (puisque vous avez les vins) animée par Yann Todeschini sur Zoom. C’est drôle, efficace et sympa, nous vous recommandons de le faire, ça vaut le détour.

Il suffit de commander le coffret (15 euros seulement) sur le site

COFFRET DEGUSTATION (6 x 20 ml)

Du rififi dans le classement des Crus bourgeois

Jean Guyon, propriétaire des châteaux Rollan de By, Greysac, Haut-Condissas, etc. n’est pas content du classement de l’Alliance des crus bourgeois et il le dit haut et clair. Son rollan-de-by vient d’obtenir la médaille d’or du Concours mondial de Bruxelles, justement. Et Bettane+Desseauve l’a nommé « producteur de l’année 2020 ». Alors ?

Domaine Michel Gay et Fils, la délicatesse du pinot noir

Le domaine
Michel Gay, épaulé par son fils Sébastien depuis 2000 et plus récemment par Laurent, diplôme d’œnologue en poche, a créé ce domaine de Chorey-les-Beaune de quinze hectares qui a considérablement changé de style et est désormais cultivé sans désherbants. La vinification se fait en cuve béton après le tri optique des raisins. Le choix est de tout érafler et d’effectuer des macérations pré-fermentaires en fonction des millésimes. Ce n’est pas la puissance absolue qui est recherchée ici mais la qualité du fruit, la captation de la délicatesse du pinot noir. Elles impressionnent dans ces vins qui semblent légers et gourmands mais ne manquent pourtant pas de fond pour une moyenne garde. Le domaine ne met pas rapidement en marché et nous a adressé cette année des 2017 bien réussis déjà accessibles pour la plupart d’entre eux.

Le vin
Domaine Michel Gay et Fils, Beaune premier cru Les Grèves, rouge 2017
Très typé Beaune sur l’un des terroirs les plus structurés de l’appellation par sa teneur en oxyde de fer notamment. Bouche profonde, complexe, racée : ce vin est à garder quelques années.

La note

16,5/20

Le prix
30 euros

Les coordonnées
03 80 22 22 73 // [email protected]

Domaine Brigitte Berthelemot, un beaune comme on les aime

Le domaine
Issue de la fusion en 2006 des domaines Darviot et Garaudet, cette entreprise créée par Brigitte Berthelemot s’étend sur huit hectares et seize climats entre Beaune et Santenay, avec une qualification HVE (haute valeur environnementale) depuis 2015. Avec le millésime 2018, nous verrons arriver de nouvelles cuvées car le domaine s’est encore agrandi sur de belles parcelles de premier cru. En constante progression dans l’affirmation d’un style où pureté et délicatesse prévalent, sous la houlette de Marc Cugney, les blancs affichent un charme qui réside dans une texture fine mais soutenue. Les rouges 2018 ont une immédiateté de fruit que nous ne connaissions pas au domaine tout en préservant leur capacité de garde. Vous devriez vous régaler.

Le vin
Domaine Brigitte Berthelemot, Beaune premier cru Les Bressandes, rouge 2018
Superbe Beaune comme nous les aimons, délicat et terrien en attaque et doté d’un fonds impressionnant. Ce terroir au sol rouge, sableux et donc drainant, exposé plein est a permis de magnifier le millésime. Le tannin est soyeux, sans coutures, le fruit est superbe.

La note
17/20

Le prix
27,20 euros

Les coordonnées
03 80 21 68 61 // [email protected]

Coravin toujours plus fort

La petite révolution de Coravin
Greg Lambrecht, le PDG de l’entreprise Coravin, a profité de cette année difficile pour continuer à innover. Après avoir revu sa gamme historique en début d’année, en proposant des modèles épurés en matière de design et connectés, il revient avec un nouvel outil, en rupture avec les produits actuels. Plus léger, encore plus simple et disponible à un prix abordable (99 euros), le nouveau modèle sobrement nommé Pivot illustre à quel point la jeune entreprise américaine est créatrice et continue sa montée en puissance sur le marché du vin au verre.

Plus simple, plus rapide, différent
Petit rappel. La gamme classique de Coravin, puisqu’elle permet de percer le bouchon à l’aide d’une aiguille, s’adresse à l’amateur qui veut déguster les vins sans perdre leur capacité de garde. Avec Pivot, pas de changement sur le fond, Coravin s’appuie sur ses fondamentaux : un bloc-guide, une aiguille pour conduire le vin et injecter l’argon, un bouton-poussoir pour verser. Cette fois-ci, le nouveau modèle peut s’utiliser pour les vins du quotidien, ceux qu’on ouvre pour les finir quelques jours plus tard et qui parfois restent au réfrigérateur, rebouchés à la hâte, décevants quand on y revient et promis à l’évier. Le principe de Pivot est simple. On tire le bouchon de la bouteille (ou la capsule à vis), on positionne un embout plastique équipé en son centre d’une membrane dans laquelle on vient insérer un tube verseur (et non une aiguille). Une fois le vin servi, le modèle se retire avec une facilité déconcertante et l’embout plastique reste comme nouvel obstructeur. Ainsi protégée, la bouteille peut tenir sans s’abîmer pendant quatre semaines.

Bref, Coravin fait sa petite révolution, élargissant encore un peu plus son activité en attaquant le marché des « vins quotidiens » en plus de son marché historique, celui des vins de garde. On connait la croissance de la consommation de vin au verre dans les restaurants et les bars. Elle semble s’inscrire de plus en plus dans les pratiques de consommation domestique. Décliné en quatre teintes (noir, bleu, gris et rouge), lancé en ligne faute de crise sanitaire, c’est le bon cadeau de Noël, aussi bien pour l’amateur de vin que pour équiper sa cuisine.

Pivot by Coravin
99 euros
Où le trouver ?
Disponible le 1er novembre uniquement sur
www.coravin.fr
www.boulanger.com
www.amazon.fr

Disponible également
Fini les plastiques ternes et le design de l’ancienne gamme. Le modèle One devient le modèle Three (199 euros), le Two Elite devient le Six Core (349 euros disponible en plusieurs coloris et finition chromée). Les deux modèles intègrent la nouvelle pince intelligente qui permet de simplifier encore plus l’utilisation et sont équipés d’un bouchon à vis compatible. Le modèle haut de gamme équipé d’un affichage LED, d’un système Bluetooth et d’un versement automatique du vin dans le verre vaut 999 euros.

Plus d’informations ici : www.mybettanedesseauve.fr/2020/04/15/coravin-la-suite-sannonce-bien/

Le meilleur caviste de France est à Saint-Germain-en-Laye

Les quatre épreuves de la finale du concours du meilleur caviste de France 2020 se sont déroulées à La Cité du Vin, à Bordeaux.

C’est Matthieu Potin que le jury a élu Meilleur Caviste de France à l’issue de quatre épreuves et du visionnage par le jury des visites du client mystère qui s’était rendu dans les magasins des finalistes. Pour cette édition inédite, c’est par vidéo que Thomas Dutronc, parrain de cette édition 2020, a annoncé le nom du champion.

Le gagnant Matthieu Potin, qui gère la cave La Vignery à Saint-Germain-en-Laye, entouré de Julien Lepage, à droite (La Vignery à Rambouillet) qui remporte l’argent et David Morin, caviste à Villiers-sur-Marne, est arrivé troisième. Crédit : @soleneguillaud

Âgé de 33 ans, Matthieu Potin dirige depuis 2017, à Saint-Germain-en-Laye, le première franchise ouverte par La Vignery (24 magasins en France) qu’il avait rejoint douze ans auparavant. Formé par l’école hôtelière de Granville, il a suivi un apprentissage en brevet professionnel dans un restaurant gastronomique avant de rejoindre le groupe La Vignery.

C’est la première fois que deux cavistes membres d’un réseau figurent au palmarès du concours du meilleur caviste de France depuis sa création. La seconde place a été attribuée à Julien Lepage, également caviste La Vignery, à Rambouillet.