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Les belles références de la maison Eugen

Eugène Raoux et Emmanuel Coiffe lors de l'Eugen Tasting qui s'est tenu à Paris en novembre dernier.

Maison de négoce en grands vins fondée en 2001 par Eugène Raoux, Eugen a pris « une nouvelle ampleur » à l’automne dernier avec l’arrivée à sa tête d’Emmanuel Coiffe. C’est fort de ses expériences dans les affaires en France et à l’étranger, de ses racines viticoles et du soutien d’Eugène Raoux que son « successeur naturel » entreprend développer la maison, dans le respect des valeurs qui ont prévalu jusqu’alors. En mettant ses méthodes au service de la progression d’Eugen, Emmanuel Coiffe avait pour projet d’en structurer l’activité et de lui apporter de nouveaux axes avec l’appui d’une équipe « étoffée et formée pour répondre toujours plus efficacement aux attentes des partenaires de la maison. »

Envisagée pour ces derniers, cette évolution se fait avec eux. Concrètement, ce passage au niveau supérieur de l’activité d’Eugen s’accompagne de l’accentuation de sa dynamique vers l’export et du développement et de l’amélioration de la structure logistique et du stockage. La gamme des vins de la maison s’élargit également « avec les plus belles références. » De quoi satisfaire les amateurs les plus exigeants, tout comme la série d’événements exclusifs qui s’annonce et qui devrait faire d’Eugen « l’intermédiaire indispensable et fidèle entre des consommateurs prestigieux et les plus belles propriétés. »

Uniquement réservé aux professionnels, l’Eugen Tasting qui s’est déroulé au sein du Palais Brongniart fin novembre. 80 grands vins de Bordeaux, Bourgogne, Champagne, de la Loire et du Rhône y ont été présentés par leurs propriétaires, ainsi que quelques spiritueux

La confusion règne en Bourgogne

Coup de tonnerre sur les appellations bourguignonnes et levée de boucliers chez les vignerons concernés. Ce n’est pas la réforme des retraites, mais presque. À propos, on attend la retraite de l’Inao et de son projet. Michel Bettane a une meilleure idée

Cela devient une habitude dans notre pays, la colère gronde chez les vignerons bourguignons qui aimeraient bien embrocher les experts et la direction de l’Inao, à défaut de s’en prendre à notre royal président. Et, comme d’habitude aussi, les noms d’oiseaux et les faux arguments fusent dans toutes les directions, interdisant une discussion constructive et bloquant tout compromis intelligent. De quoi s’agit-il, en fait ? Il semblerait que notre vénérable institut veuille redéfinir le parcellaire de l’appellation régionale bourgogne, personne d’ailleurs ne sait pourquoi. Il n’y a même pas eu sur ce point de concertation avec l’ensemble de la viticulture locale ni même d’information préalable, en toute bonne foi technocratique. Soixante-quatre villages pouvant actuellement revendiquer cette appellation en seraient exclus et les villages chanceux font naître une grosse jalousie chez les malchanceux, ce qu’on peut comprendre. Mais au fait, au nom de quoi cette redéfinition a-t-elle été entreprise ?

Au nom de l’unité de terroir et du style des vins ? Vaste plaisanterie et réitération des mensonges qui ont fait rêver les amateurs du monde entier tout en les bernant. Après plusieurs siècles de querelles et de débats, la Bourgogne viticole a abouti au compromis satisfaisant que nous connaissons aujourd’hui et qui la divise en trois grandes zones. Au nord, le département de l’Yonne ; au centre celui de la Côte-d’Or et le nord de la Saône-et-Loire ; au sud, le sud de la Saône-et-Loire et le nord du Rhône. Cela n’a rien à voir avec le terroir. L’Yonne prolonge les formations du Bassin parisien avec les fameuses marnes calcaires identiques à celles des bords de Seine et de la Champagne. Les coteaux sud et sud-est qui s’enchaînent du sud de Dijon au nord de Chalon-sur-Saône n’ont rien à voir avec ces marnes, mais malgré de menues différences adoptent des substrats assez voisins et, certainement, les plus originaux. Si on avait défini la Bourgogne en la limitant à cette partie centrale on n’aurait eu rien à redire. Reste, au sud, le cas du Beaujolais dont on sait à son sujet qu’il est né schizophrénique avec une géologie granitique complètement différente, jumelle de celle du nord des côtes du Rhône et une histoire commerciale qui le rattache à la Bourgogne du centre. Ainsi, les premières appellations contrôlées ont permis de planter au sud de Villefranche du pinot noir et du chardonnay, intelligente souplesse car le terroir retrouve ici ou là un rapport avec celui de la Bourgogne centrale : retour de l’argile et du calcaire, disparition du granit. Au nord de Villefranche, les crus étant commercialisés pour une immense majorité par le négoce, celui-ci tient à les réunir aux terroirs de la Côte-d’Or. En faisant fi du casse-tête né de la création des régions par la Ve République qui divise quelques crus entre les régions Bourgogne et Rhône-Alpes. Avouons-le, il n’y a pas là crime, simplement le commerce définit les limites de la Bourgogne viticole et pas le terroir.

C’est aussi le commerce qui a modelé la fameuse pyramide hiérarchique des appellations. En créant des disparités, de plus en plus étrangères à la qualité réelle des vins, entre villages vedettes et villages voisins et méconnus même si, en théorie, ils peuvent prétendre aux mentions premier cru, voire grand cru. Et, surtout, en acceptant que l’appellation régionale bourgogne ait le statut d’une entrée de gamme à petit prix, même pour un vigneron travaillant ses parcelles avec une discipline digne d’un premier cru. L’argument avancé d’un terroir moins bon ne tient pas la route quand il s’agit d’excellentes vignes de coteau et aussi difficiles à travailler, comme celles qu’on voit au sud de Givry, par exemple, ou au nord de Chablis. Reste ce qui n’est pas le moins important, le confort et le volume des approvisionnements et leur rapport aux besoins du marché. Le pinot noir est-il un peu faible en couleur, les volume sont-ils insuffisants ? On obtiendra que de larges zones du nord-Beaujolais, sur les granits, et plantés avec du gamay honni en Côte-d’Or, mais excellent vin médecin à Chénas ou Moulin-à-Vent, puissent se déclasser (quel mot charmant) en appellation bourgogne générique.

Fallait-il réformer ce monstre vitivinicole, au nom des progrès du savoir, mais surtout des principes fondateurs des appellations d’origine ? Peut-être. Force est de constater que nos technocrates s’y sont pris comme des manches. On a d’abord essayé de diviser l’appellation bourgogne régionale en sous-zones. Première créée, sans doute par clientélisme, la côte châlonnaise. On a élargi à quelques villages de l’Yonne, sans approcher, même de très loin, les 30 000 hectares du vignoble préphylloxérique, l’appellation au nom magique. Sans que la magie ne prenne. Le bourgogne-côte-chalonnaise n’a pas décollé économiquement et n’a fait que susciter la rancœur des vignerons de Côte-d’Or, particulièrement ceux des villages célèbres qui se sont pris pour les aristocrates du bourgogne. Et personne ne s’est mis d’accord pour trouver un nom aux vins génériques de ce cœur de la Côte-d’Or. On avait créé avec succès bourgogne-hautes-côtes-de-beaune et hautes-côtes-de-nuits, on refuse le bourgogne-côte-de-beaune ou côte-de-nuits et le bourgogne-côte-d’or, à la demande des prolétaires de la côte chalonnaise qui ne voulaient pas se laisser dépasser par les nouveaux venus et d’un département qui ne voulait pas prêter son nom. Le secteur de Chablis, traumatisé par les extensions des années 1960 et par l’idiote invention du petit chablis, pour le bas de sa gamme, était bien incapable de reprendre une appellation comme coteaux-du-chablisien. On essaie alors le mouvement contraire, transformer des bourgognes en appellations dites villages, premier accès à la noblesse. On accorde donc au bourgogne-marsannay ou au bourgogne-irancy l’effacement du mot “bourgogne”. Mais il y avait pire, le bas de gamme du bas de gamme, le sinistre bourgogne-grand-ordinaire ou le ridicule bourgogne-passe-tout-grains. On décide alors de les supprimer et de redéfinir une nouvelle entrée de gamme de l’entrée de gamme sous le nom de coteaux-bourguignons. La qualité du vin pouvait y gagner, et y gagne d’ailleurs chez les bons faiseurs. Mais c’est une catastrophe au niveau de la communication, on veut remarier autrement Bourgogne et Beaujolais, pinot noir et gamay, à la confusion générale du public et même des professionnels. Restait donc la redéfinition géographique. On l’a voulue géographique, avec des experts peut-être compétents en géologie, mais buveurs abstèmes, incapables d’imaginer le lien de qualité et de style par rapport au terroir. Incapables aussi d’écouter les viticulteurs sérieux, préférant tendre l’oreille aux colériques ou aux agités.

Y aurait-il une réponse plus consensuelle et donc plus intelligente pour résoudre ce casse-tête ? Certainement. En voici une. Conservons tous les villages concernés, sans suppression, ajoutons en même quelques-uns, si sol et climat ont du potentiel, pour éviter toute jalousie ou querelle de clocher et pour anticiper de façon optimiste d’éventuelles extensions du marché. Mais fixons des règles de production plus strictes, avec engagement écrit du viticulteur à respecter chaque année un cahier des charges plus contraignant. Ouvrons la possibilité, pour ceux qui ne pourraient pas maintenir un prix de vente décent du vin, de se contenter de vendre du raisin à de bons élaborateurs, éventuellement en les y aidant financièrement, à condition qu’ils s’engagent vers une viticulture plus vertueuse. Et cessons de mettre le mot terroir à toutes les sauces en le remplaçant par celui de vin de qualité.

 

Photo : Aurélien Ibanez

Le Taittinger, 53e opus, a mis la Saint-Jacques à l’honneur

Lauréat du prix international de cuisine d'auteur Le Taittinger (53e édition), Charles Coulombeau a 27 ans. Photo : Jean-Blaise Hall

Porté par Emmanuel Renaut (Flocons de Sel***, Megève) qui le préside depuis 2013 et récemment rebaptisé “Le Taittinger, prix international de cuisine d’auteur”, l’exigeant concours lancé en 1967 par Claude Taittinger avec pour vocation « préserver le patrimoine gastronomique français en assurant la transmission du savoir-faire auprès de la jeune génération de chefs » a distingué au fil de ses éditions de nombreux cuisiniers devenus stars, tels Joël Robuchon, Michel Roth, Bernard Leprince ou encore Régis Marcon. Ce sont ces «  étoiles de l’histoire française » (dont la liste complète est ) que Charles Coulombeau (photo) vient de rejoindre sur la première marche de ce podium très disputé. Vainqueur pour l’Angleterre, où il travaille depuis 2016 après une formation jalonnée de restaurants étoilés (Maison Lameloise***, Les Prés d’Eugénie***, Les Frères Ibarboure*), ce Landais de 27 ans officie au Gravetye Manor* (East Grinstead) et a déjà participé à plusieurs compétitions gastronomiques, notamment le National Chef of the Year 2019, où il a terminé demi-finaliste.

Le Taittinger nouveau mettra chaque année un unique produit en valeur

Comme ses deux suivants sur le podium, le Français Jérôme Jaegle (L’Alchemille*, Kaysersberg) et le Hollandais Jan Smink (Smink, Wolvega), le lauréat a présenté aux membres du jury, uniquement composé de chefs, deux recettes réalisées pour six personnes. Présentées de façon anonyme, celles-ci ont été notées par deux jurys différents, en cuisine et à table (35 % de la note pour la technique, 35 % pour la découverte gustative, la singularité, 20 % pour l’esthétique et 10 %, la cuisine). Les nouvelles orientations données à ce mythique prix culinaire plaçant désormais au cœur de la compétition un produit unique, c’est la Saint-Jacques qui devait être librement travaillée par les candidats, dans tous les pays. Le thème imposé, dévoilé la veille au soir de la finale, était d’imaginer une recette dont l’intitulé était Pithivier aux légumes de saison. Comme l’explique Emmanuel Renaut, « toute la difficulté du pithivier réside dans la cuisson de la pâte feuilletée qui renferme les précieux légumes », difficulté que Charles Coulombeau a su appréhender «  avec habileté. »

Ci-dessus, la proposition imaginée par Charles Coulombeau autour de la Saint-Jacques : « Saint-Jacques rôties, embeurrée de choux à la truffe noire ; Pressée de légumes, purée de trompettes et crumble de Saint-Jacques ; Millefeuille Saint-Jacques-Truffe-Pomme de terre et choux ; Mousse de Saint-Jacques, céleri rôti et purée de courge butternut ; Saint-Jacques à la Villeroy ; Earl Grey Sauce ; Tuile au corail. » Photo : Jean-Blaise Hall

Du service aux desserts en passant par les accords mets-vins, la table du Taillevent est à nouveau doublement étoilée

David Bizet et Antoine Pétrus, chef et directeur général de la maison Taillevent

Le restaurant Taillevent retrouve sa deuxième étoile et le duo en photo ci-dessus se réjouit de cette distinction qui récompense « l’engagement sincère et exigeant des équipes de cuisine et de salle. » Directeur général des maisons Taillevent (qui font partie du groupe familial Gardinier avec Les Crayères à Reims, Drouant à Paris, etc.), Antoine Pétrus se fait le porte-parole de ses collaborateurs pour remercier les inspecteurs du célèbre guide rouge qui ont salué le travail et l’implication de la brigade menée depuis 2018 par David Bizet. Originaire du Perche, le chef «  allie cuissons justes et dressages rigoureux, offrant une cuisine aussi lisible que généreuse, aussi précise que gourmande. »

Depuis l’an dernier, le Michelin met la pâtisserie à l’honneur, ce qui permet aux desserts du Taillevent de se voir également distingués. Le chef pâtissier de la maison, François Josse, figure parmi les lauréats de la sélection “Passion Dessert 2020 » du guide pour ses créations, issues des grands classiques de la pâtisserie française et « marquées d’une touche résolument actuelle et singulière. » Si le savoir-faire et l’excellence de toute l’équipe de la célèbre table sont ainsi salués, c’est sans nul doute parce qu’est respectée chaque jour la promesse formulée depuis toujours au Taillevent : « L’équilibre parfait entre la salle et la cuisine, l’harmonie idéale entre les vins et les mets. »

Terroirs certifiés et stand éco-friendly, l’engagement durable d’Advini

Investi dans le développement durable depuis toujours et fort de 2 300 hectares de vignobles à 100 % engagés dans une démarche de préservation de leurs terroirs, c’est avec une sélection de plus de 120 références éco-responsables qu’Advini sera présent sur le salon Vinexpo. Au-delà des vins présentés, issus de Bourgogne, du Rhône, de Provence, du Languedoc-Roussillon, du Sud-Ouest, de Bordeaux, d’Afrique du Sud, et tous dotés de labels certifiant de vertueuses pratiques (AB, biodynamie, CAB, HVE, Wieta, Terra Vitis, Vegan ou sans soufre ajouté), cette initiative fera la part belle au partage des convictions d’Advini et ses maisons. Conçu comme une expérience pour les visiteurs, ce stand “éco-friendly”, réutilisable et recyclable, sera entièrement consacré au développement durable et à la responsablité sociétale des entreprises : « Dès l’extérieur le décor est planté avec des vitrines végétales présentant une partie de la sélection de vins (…). A l’intérieur, un espace est dédié à la découverte des principes sociétaux et environnementaux d’Advini grâce à six panneaux explicatifs. »

Les terroirs et leur avenir

Sols vivants, biodiversité, préservation des savoir-faire des hommes et des femmes qui ont façonné les paysages viticoles, l’agroécologie prévaut dans l’ensemble des vignobles Advini : 100 % des propriétés sud-africaines sont certifiées IPW et 74 % des vignobles français sont certifiés HVE. Pour le bio, 50 % des propriétés françaises sont certifiées et 26 % sont en conversion. Partout l’objectif est de diminuer l’impact de l’activité sur la ressource en eau, d’améliorer sa consommation énergétique et de mieux gérer les déchets (minimiser et valoriser). Outre cette contribution à la pérennité des terroirs, à laquelle il faut ajouter les sommes allouées chaque années aux gagnants du concours “Vignerons et terroirs d’avenir”, Advini dévoilera également sur le salon son engagement envers ses collaborateurs – un éventail de vingt-cinq nationalités – et ses différents partenaires : « Assumer notre responsabilité vis-à-vis de notre chaîne d’approvisionnement est une évidence. La qualité, la performance économique et la performance sociétale de nos partenaires sont nos trois dimensions de préoccupation. »

Haute valeur environnementale et viticulture bio au cœur des objectifs de Plaimont

On se félicite d’avoir à rapporter à un rythme aussi soutenu l’obtention dans tel ou tel vignoble de l’hexagone de la certification HVE de niveau 3. Cette fois, ce sont les vignerons pionniers de la coopérative Plaimont qui sont concernés, ce qui représente une surface de 500 hectares de vignes.

Cette belle nouvelle s’accompagne de l’annonce par cette cave emblématique du Sud-Ouest de sa volonté d’augmenter sa production de vins bio, présentée ces jours derniers sur le salon Millésime Bio à Montpellier, une gamme dont fait partie la bouteille en photo ci-dessus : « Soucieux de leur environnement et de leur terroir, les vignerons de Plaimont poursuivent leur engagement sur le plan environnemental face à une demande croissante de leurs clients, partenaires et salariés. »

Aujourd’hui, 2,5 % des vignobles de la cave sont menés en bio et l’objectif est d’accompagner l’ensemble des vignerons vers les certifications HVE et AB via différentes mesures comme l’audit des structures, le soutien technique et financier apporté aux producteurs qui s’engagent en conversion ou encore la survaleur donnée aux raisins bio. D’ici à 2028, il s’agira de convertir à la viticulture bio 80 à 100 hectares par an afin que celle-ci concerne à terme 15 % de la surface totale des vignes.

Des cahors de compétition

Depuis quelques années, cette vieille appellation se refait la cerise. Le jury du Prix Plaisir l’a largement récompensée au concours 2019. Voici son palmarès

Château du Cèdre 2015

C’est qui ?
Les frères Pascal et Jean-Marc Verhaeghe. Pionniers, visionnaires et membres de la joyeuse bande des vignerons qui ont redonné un nouveau souffle à cahors.
C’est bon ?
Tout est question d’équilibre. Celui des sols est primordial pour donner naissance à des cahors élégants et fins. L’archipel du Cèdre, c’est trois îlots de terroirs entre éboulis calcaires et sables argileux. Résultat, un nez typique entre fruits noirs et épices, une bouche structurée mais qui ne manque jamais de gourmandise.
En résumé ?
Le cahors new look par excellence.
14,80 euros
Médaille de bronze 2019

Château Pineraie 2016

C’est qui ?
La famille Burc, cinquième et sixième génération. Les ancêtres possédaient déjà des terres à Cahors au XVe siècle. C’est au tour d’Anne et d’Emmanuelle de reprendre le flambeau et les 50 hectares du vignoble situés sur les différentes terrasses de l’appellation.
C’est bon ?
85 % malbec, 15 % merlot. Un travail du sol sérieux et une viticulture soignée. Un passage dans un peu de chêne neuf donne un nez séduisant et une jolie structure. Voilà un vin qui ne manque pas de jus.
En résumé ?
Quelle fraîcheur pour ce prix !
9 euros
Médaille de bronze 2019

Château La Caminade

C’est qui ?
La quatrième génération de la famille Ressés et une fratrie aux commandes, Dominique et Richard. Caminade signifie presbytère en patois. Celui-ci a été confisqué au clergé à la Révolution Française et sert aujourd’hui de quartier général pour conduire un vignoble de 27 hectares.
C’est bon ?
Un cahors de structure et d’élégance, au fruit mûr. Le côt trouve sur ces terres une fraîcheur qu’il n’a pas toujours dans son autre pays, l’Argentine. Assemblage réussi de malbec, tannat et merlot qui donne un nez précis et frais. A carafer une heure ou deux avant de le servir.
En résumé ?
Autre vin, autre profil, autre médaille. Dans un registre plus gourmand et fruité, Mission est tout aussi recommandable.
La Caminade 2018, 8 euros / médaille d’or 2019
Mission La Caminade 2018, 6 euros / médaille de bronze 2019

Château Nozières, L’Élégance 2016

C’est qui ?
La famille Maradenne qui depuis Viré-sur-Lot conduit un large vignoble de 55 hectares. Ce vaste territoire aux parcelles très différentes lui permet de signer des vins digestes qui sont aussi élevés intelligemment.
C’est bon ?
Un 100 % malbec issu d’une vieille parcelle pour donner un cahors de matière sur les fruits noirs et l’encens. Un vrai vin de garde, il faudra l’attendre quelques années avant que sa bouche intense et tannique ne se patine un peu.
En résumé ?
Tout ce qu’on veut, tout ce qu’on aime.
15,50 euros
Médaille d’or 2019

Domaine Les Gravalous, Tradition 2015

C’est qui ?
Hervé Fabbro depuis Pescadoires. Le domaine a été longtemps une ferme davantage tournée vers la polyculture que vers la culture de la vigne. Aujourd’hui, c’est 26 hectares situés sur les meilleurs terroirs de l’appellation.
C’est bon ?
Malbec sur grave, élevé dans le béton pour plus de fruit. Encore un peu sur la réserve, voilà un vin avec beaucoup de fraîcheur et d’équilibre. Facile à boire dans sa jeunesse, il gagne aussi à être attendu.
En résumé ?
Quand c’est bon, il faut le dire.
6 euros
Médaille d’or 2019

Et aussi…

Les Vignobles Saint-Didier Parnac, Mission de Prieuré 2017
Très joli vin, bien équilibré, aux tannins souples. Une gourmandise en bouche.
8,50 euros / médaille d’or

Les 3 Lodges, le Clos 2018
Un vin souple et plein de jus, parfait entre copains, gouleyant à souhait.
7,90 euros / médaille d’argent

Tous les charmes de Kirwan

Maintes fois récompensé pour ses propositions en la matière, le château Kirwan, troisième grand cru classé en 1855 mené par la famille Schÿler depuis quatre générations, continue à inviter ses visiteurs à de nouvelles expériences (et toujours en cinq langues). Récipiendaire de six Best of Wine Tourism dans les catégories “Architecture et paysages”, “Découvertes et innovations” et “Arts et culture”, la propriété margalaise – qui propose avec les châteaux Lascombes et Marquis de Terme un tour en side-car dont nous vous avions parlé ici – fait la part belle à la gourmandise en cette rentrée 2020.

Après les accords parfaits, la collaboration du château avec la chocolatière bordelaise Hasnaâ Ferreira se poursuit au long d’un nouvel atelier invitant les visiteurs à découvrir la confection du chocolat de la fève à la confiserie en passant par la tablette : « Écabossage, fermentation, torréfaction, dégustation, etc. La fabrication du chocolat a beaucoup en commun avec la production de vin. Exigence et précision sont les maîtres mots de ces savoir-faire ancestraux. » Une dégustation d’une durée de 2 h 30 qui s’accompagne de deux millésimes du château (69 euros par personne, sur réservation).

Une autre nouveauté attend les palais curieux avec la plongée de près de trois heures au cœur des traditions culinaires japonaises proposée par la chef Junko Sakurai, « occasion d’abattre les clichés qui pèsent sur cette cuisine méconnue et d’apprendre à la marier à une sélection de millésimes du grand vin de Kirwan » (ateliers au choix, 121 euros par personne : karaagé ; gyoza et ramen ; soba et tempura ; végétarien ; sushi). Enfin, mais il faudra patienter jusqu’aux beaux jours, le château Kirwan proposera un brunch chaque troisième dimanche du mois à partir du mois de mai (40 euros par personne).

Tous les ateliers, visites et dégustations proposés au château Kirwan au fil des saisons à la vigne sont à découvrir ici.

L’inconnu au terroir magique

Robert Parker qualifiait ce genre de vin de Sleeper of the year. Nous dirons qu’il est l’étoile montante d’un ciel très chargé en étoiles. Quelques heures avec Justin Onclin, longtemps négociant et propriétaire depuis 2007, ont confirmé toutes nos impressions. Il est aussi le propriétaire, heureux semble-t-il, de Château Branas-Grand-Poujeaux à Moulis. Ici, il nous raconte le château Villemaurine à Saint-Émilion et Thierry Desseauve nous raconte le vin.

Vu d’en dessous
« Historiquement, la propriété est très peu connue. Les locaux la connaissaient un peu pour les carrières souterraines qui sont superbes. À l’époque, il y avait de très grandes fêtes ici. Beaucoup de gens se souviennent de Villemaurine parce qu’ils ont assisté à des réceptions avec 1 000 ou 2 000 personnes. Aujourd’hui, la mairie n’autorise plus ça. »

Photos : Leif Carlsson

La Provence encore plus bio

©Hervé Fabre

Avec pour objectif l’obtention de la certification AB pour le millésime 2022, les châteaux Sainte Roseline et des Demoiselles, deux propriétés de l’appellation côtes-de-provence en photo ci-dessous et ci-dessus, sont en cours de conversion à la viticulture bio. Déjà récipiendaires de la certification HVE de niveau 3 en septembre dernier, ces vignobles vont voir se renforcer les efforts menés par les équipes en charge : «  Aurélie Bertin, les actionnaires, et le comité de direction de la SCEA Château Sainte Roseline et de la SCEA Château des Demoiselles annoncent avoir débuté les démarches depuis août 2019 pour convertir les deux entités à l’agriculture biologique.(…) Les outils techniques de vinification répondront eux aux critères Ecocert (l’organisme certificateur, ndlr) à compter de 2021. »

Illustration de « la quête constante de qualité menée par les équipes techniques du château Sainte Roseline et du château des Demoiselles tant dans leurs méthodes culturales que dans l’élaboration des vins », ce processus d’ajustement à des pratiques encore plus vertueuses, qui induit de profonds changements, prendra entre 18 et 24 mois. Co-propriétaire de ces deux domaines menés jusqu’alors en agriculture raisonnée, Aurélie Bertin estime que la certification bio témoignera de façon encore plus concrète de leur participation « à l’effort environnemental démontré par le monde agricole. » Cette conversion s’inscrit dans un projet global de responsabilité sociétale d’entreprise, celui du label “Vignerons en développement durable”, également en cours d’obtention.

©Hervé Fabre