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Recracher, adorer. La nouvelle campagne de Vin & Société

Recracher le vin au cours d’une dégustation est le geste le plus pratiqué par les professionnels du vin, et pourtant il est peu connu du grand public des amateurs. Une enquête conduite par Vin et Société, organisme agissant au nom des 500 000 acteurs de la vigne et du vin en France, a ainsi montré que 85 % des personnes interrogées ne connaissent pas les techniques liées à ce geste et que 50 % pensent que le fait de recracher serait synonyme de perte d’arôme et donnerait une impression d’inachevé. Faux, tout comme l’idée que le vigneron serait vexé. Pour remédier à ces lacunes, une campagne d’information a été lancée il y a quelques jours. « Tous ceux qui recrachent mon vin l’adorent » annoncent ainsi les hommes et les femmes de la filière sur des affiches et des mémentos comme celui publié ci-dessous, mis à la disposition des interprofessions viticoles, des maisons de négoces et des vignerons.

Recracher n’est pas gâcher

Cette manière ludique et sans tabou de raconter les coulisses de « l’art » de recracher est également diffusée sur le site vinetsociete.fr/recracheradorer et peut-être relayée sur les réseaux sociaux avec le hastag #recracheradorer, tout comme la vidéo explicative sur le sujet, dans laquelle les vignerons donnent quelques conseils avisés. Initiée par les professionnels de la filière vitivinicole, convaincus que l’art de la dégustation est le premier apprentissage « vers la connaissance du vin et le bon usage du produit », le budget de cette campagne d’information signée par l’agence Mutant s’élève à 100 000 euros. Elle illustre l’engagement de la filière dans la promotion de la consommation responsable et sa contribution au Plan national de santé publique, axée sur deux grands points, rappelons-le : favoriser la responsabilité dans la consommation de vin et contribuer à protéger les populations à risque.

Une campagne de transmission

En précisant qu’en matière de prévention, tous les acteurs ont un rôle à jouer et que d’autres initiatives seront lancées par Vin et Société d’ici la fin de l’année, sa déléguée générale, Krystel Lepresle, explique que cette campagne promeut une consommation responsable « en incitant les amateurs de vin et les touristes à recracher lors de leur dégustation au caveau ou sur les salons. » En effet, détaille Joël Forgeau, le président de Vin & Société, « au cours des dix dernières années, la dégustation de vin s’est démocratisée sous l’effet du développement de l’œnotourisme et des stages de découverte. »
 Ainsi, transmettre l’art de la dégustation et la manière de recracher, action peu élégante et hygiénique souvent associée au gaspillage dans la représentation collective, « c’est donner à ceux qui veulent entrer dans l’univers du vin de bonnes clés pour le faire en connaissance, avec plaisir et responsabilité. »

« Contrairement aux idées reçues, recracher le vin n’est pas une offense faite au vigneron. Ce n’est pas non plus l’apanage exclusif des grands dégustateurs. Au contraire, ce geste est une première étape vers la connaissance du vin et l’apprentissage de la dégustation : regarder, sentir, goûter puis recracher. Il permet d’apprécier les arômes et les sensations du vin, de se faire plaisir aussi. »

Un chablis à ne manquer à aucun prix

Si le prix des bourgognes blancs grimpe comme le mercure du thermomètre, il existe de remarquables chablis accessibles sans casser son livret A.

À cinq kilomètres à l’est de Chablis, le château de Fleys est l’ancien pavillon de chasse d’un écuyer de Louis XIV. Installée au milieu du XIXe siècle comme bucheron, la famille Philippon a acheté des vignes aujourd’hui exploitées par Benoît, Béatrice et Olivier, la quatrième génération. Avec un solide sens vigneron, ils réalisent des chablis et des chablis premier crus sincères, élancés et très purs. On peut se faire plaisir pour moins de 12 euros avec l’Incontournable, un chablis sur les fleurs blanches, racé, très fin, à la minéralité délicate. Pour quelques euros de plus, 15,20 très exactement, le premier cru Mont de Milieu monte en race tout en gardant la même finesse de constitution et la même dynamique. Qui a dit que les grands bourgognes blancs sont inaccessibles ?

Le vin : Château de Fleys, chablis premier cru Mont de Milieu, blanc 2017
Le prix
 : 15,20 euros départ propriété et chez les cavistes
Les coordonnées : 03 86 42 47 70 ; [email protected]

Toutes les infos sur ce domaine sont à retrouver dans l’appli Le Grand Tasting.

Parmi les meilleures cartes des vins au monde : la sélection 100 % Bourgogne du restaurant Les Climats

©Olivier Sochard

Pour la troisième année consécutive, le restaurant Les Climats a reçu pour sa carte des vins la plus haute distinction réservée en cette matière par le célèbre magazine américain Wine Spectator, aux côtés de quatre autres adresses fameuses, La Tour d’Argent, Le Taillevent, Epicure (le restaurant gastronomique de l’hôtel Bristol) et enfin Vantre qui fait son entrée dans la cour des grands avec ce classement 2019. Symbolisé par un logo à trois verres et attribué cette année à cent établissements dans soixante-quinze pays, le Grand Award of Excellence est une récompense remise depuis 1981 sur la base de critères de sélection parmi lesquels figurent bien entendu la richesse de la sélection de vins et ses conditions de conservation, mais aussi la créativité du menu associé à la carte.

Ouvert en 2013 par Carole Colin et Denis Jamet (photo), le restaurant Les Climats est né de leur volonté de proposer « un lieu unique à Paris où près de 3 000 références de vins bourguignons soigneusement sélectionnés côtoient une cuisine étoilée respectant le fil des saisons » (élaborée par le chef Emmanuel Kouri, ex-second d’Eric Fréchon chez Epicure). Très heureuse de voir confirmer la présence de son établissement dans le club très fermé des meilleures cartes des vins du monde, Carole Colin voit dans ce prix « une belle reconnaissance qui nous conforte dans notre choix de départ. » Pour sa sélection qui couvre toute la Bourgogne, ses flacons les plus prestigieux, mais également « les meilleurs vins, à prix accessible, de jeunes talents ou de talents moins connus », précise Denis Jamet, le restaurant dispose de trois monumentales caves de services et deux caves de conservation et vieillissement.

L’équipe de sommellerie est menée par Florentin Francesco Cosci, qui a appris à apprivoiser la complexité des terroirs et climats de la « seule région au monde à pouvoir justifier à elle seule une carte des vins de 300 pages », dit-il. Elle fait d’ailleurs ici l’objet d’un livre dont la septième édition est sous presse. Illustré par les cartes des climats du vignoble de Bourgogne de Sylvain Pitiot et par des photos des escaliers de caves des vignerons bourguignons, cet ouvrage inclut un nouveau chapitre : Les vins du XXe siècle. Parce que « l’époque est à l’empressement, à la consommation immédiate, à l’aussitôt vinifié, aussitôt bu », se désolent Carole Colin et Denis Jamet, quand La Bourgogne, comme le Bordelais, est une des régions les mieux à même de supporter l’épreuve du temps. « Déguster des vins d’un certain âge permet de découvrir des territoires aromatiques et sensoriels souvent fascinants, avec les rouges comme avec les blancs. » Preuve sera faite dès septembre par la nouvelle carte concoctée par le duo.


La carte du restaurant Les Climats, c’est :

276 vignerons
2 844 références, de 24 à 8 610 euros

3 684 rouges en cave de service
594 blancs en cave de service
27 665 bouteilles en cave de conservation

La sélection intraitable : un sauvignon de Loire

Notre dégustatrice Véronique Raisin vous emmène dans la Loire à la découverte d’un vin blanc du Domaine Henry Pellé, qui a toutes les qualités d’un super sauvignon.

Un rouge de Provence

château Rasque

Les terroirs de Provence peuvent faire de grands rouges et de grands blancs. Au milieu d’un océan de cuvées rose pâle, Château Rasque défend avec panache les trois couleurs.

Le château Rasque est une création de toutes pièces, trente hectares de vignes pris sur la forêt dans les années 1980. C’est la seconde génération de la famille Biancone qui le mène aujourd’hui, avec à sa tête la pétillante Sophie, secondée par Enzo, le dernier d’une fratrie de cinq enfants très unie. Petit paradis de verdure à quelques kilomètres des Arcs et de Draguignan, Rasque est une superbe propriété construite par le père, maçon d’origine italienne.

Irréductible Château Rasque
Le sens du beau se perçoit dans les chais et le bâti, une architecture classique provençale revisitée par un amoureux de la renaissance italienne avec force clefs de voûte et statues néo-classiques. Un peu d’œnotourisme complète la production viticole avec quatre chambres superbement décorées et un immense espace pour des évènements accueillant jusqu’à 300 personnes. Alors que la Provence a basculé à 89 % dans le rosé, quelques intrépides se battent pour que l’on n’oublie pas que la région sait aussi faire de très jolis blancs et rouges. C’est le cas du château Rasque qui produit 30 % de blancs et 20 % de rouges, un record dans le secteur.

Allô la Provence, ici le terroir
C’est d’un rouge dont nous parlons ici, Clos de Madame 2015. Les arômes épicés et poivrés des 85 % de syrah qui la compose ne dominent pas : c’est bien le terroir qui parle avec de magnifiques senteurs de pinède et de garrigue. On est en Provence dès le premier nez et l’on y reste jusqu’à la finale où le thym et le romarin prennent le dessus. Satiné dans son tannin, ouaté, complexe, il lui faut comme partenaire une viande rouge marinée. Ne pas faiblir sur les herbes aromatiques de la marinade.

15,5/20 dans le Guide des Vins Bettane+Desseauve.

Le vin : Château Rasque, Clos de Madame, côtes-de-provence, rouge 2015
Le prix : 22 euros
Les coordonnées : 04 94 99 52 20 ; [email protected]

Toutes les infos sur ce domaine sont à retrouver dans l’appli Le Grand Tasting.

La Loire met son cépage star sur orbite

Le critique américain, le vigneron ligérien et le vigneron sud-africain trinquent au succès du congrès sur le chenin.
Le critique américain, le vigneron ligérien et le vigneron sud-africain trinquent au succès du congrès sur le chenin.

Ça bouge du côté d’Angers où les vignobles ligériens viennent d’enchaîner la Paulée de l’Anjou et le Congrès International du Chenin. Ces deux manifestations incarnent les nouvelles ambitions de la région.

La Paulée de l’Anjou n’est pas un événement nouveau. Mais elle a pris une nouvelle dimension. Au cœur de l’événement, un homme-clef, Ivan Massonnat. Ce financier parisien a racheté en 2018 le domaine de Jo Pithon et l’a agrandi pour arriver à 25 hectares. Il a de grandes ambitions pour son domaine, nommé Belargus, mais aussi pour la région. Habilement, les vignerons lui ont laissé prendre la présidence de la Paulée à laquelle il a immédiatement voulu donner un nouvel élan. Il a réussi à fédérer le saumurois, pour que cet événement ne soit plus seulement celui de l’Anjou Noir. Il y avait donc ce dimanche 30 juin, 500 personnes au banquet gastronomique du Grenier Saint-Jean, une grande dégustation de domaines bios et biodynamiques l’après-midi à la coulée de serrant, des sommelières internationales (Pascaline Lepeltier, Paz Levinson) et des annonces importantes puisque l’événement aura lieu à Saumur l’année prochaine et sans doute un jour… à New-York.

Un congrès mondial
Cette Paulée new-look s’est doublée dès le lendemain d’un congrès sur le chenin au palais des congrès d’Angers. Organisé par l’Académie du Chenin, présidée par Evelyne de Pontbriand (Domaine du Closel à savennières), il réunissait 200 participants, dont 45 sud-africains, pour parler histoire, paysages, économie, changements climatiques. Une cession sur le goût, animée par Gabriel Lepousez de l’Institut Pasteur, fut passionnante. On a aussi appris que l’autre parent du chenin, le premier étant le savagnin, était… la sauvignonasse. Un nom pas sexy pour désigner un cépage aussi appelé sauvignon vert ou friulano. Des visites ont permis aux visiteurs de découvrir les vignobles environnants.

Les sommelières surtitrées Paz Levinson et Pascaline Lepeltier en compagnie d’une vigneronne invitée, Christine Vernay, du domaine Georges Vernay à Condrieu.

Un cépage, plusieurs approches

On pouvait aussi déguster 350 vins de chenin du monde entier. Cela permettait notamment de comparer ses identités. Les Sud-Africains, qui produisent beaucoup plus que la France, avec 18 000 hectares plantés en chenin, proposaient beaucoup de vins de grande consommation, standardisés aromatiquement et pourvus de l’incontournable capsule à vis. Les Français, fidèles à leurs AOC et à leurs bouchons, présentaient une offre plus complexe mais souvent plus qualitative. Si certains, comme le Domaine du Closel ou le Domaine Ogereau confirment qu’ils sont des références, on a aussi pu découvrir des nouveaux comme Pierre Menard ou Le Fief Noir qui nous ont donné un goût de « revenez-y ».

La Loire affirme de nouvelles ambitions, notamment vis-à-vis de ses vins blancs secs. Si la région a toujours été appréciée pour son activisme et sa disparité, il lui a longtemps manqué un mouvement collectif et des porte-étendards qualitatifs de taille. Si la révolution ne se fait pas en un jour, et que la cohésion est toujours plus difficile à créer que la zizanie, il nous semble que ces quatre jours ont incarné les prémisses de changements fructueux.

Photo d’ouverture : Le critique anglais Jim Budd, le vigneron ligérien Emmanuel Ogereau et le vigneron sud-africain Ken Forrester trinquent au succès du congrès du chenin.

Les hospices de Gigondas et le nez des amateurs

Haut-lieu d’histoire médiévale tombé en ruine, les hospices de Gigondas furent restaurés par ses habitants dans les années 1980 pour devenir l’un des plus beaux sites du Vaucluse, doté d’une vue imprenable sur la vallée du Rhône. Au cœur de ces remparts, les vignerons de Gigondas invitent les amateurs dès aujourd’hui et jusqu’au 25 août « à découvrir la magie du vin sous l’angle de ses arômes, en collaboration avec les Editions Jean Lenoir » (le créateur des fameux livres-objets Le Nez du vin).

Gratuite, cette proposition estivale accueille le visiteur dans des espaces novateurs et ludiques, comme celui consacré à l’éveil de l’odorat des enfants ou cet autre qui fait la part belle au terroir et à la biodiversité en projetant « un étonnant film d’animation sur la formation géologique des dentelles de Montmirail. » De quoi former son nez et se balader ensuite avec un tout autre œil sur la région. L’atelier sensoriel de Gigondas est ouvert du mardi au dimanche, de 11 h à 13 h 30 et de 14 h 19 h.

Une pause zen dans le vignoble de la montagne de Reims

Patrimoine, sport, faune, flore, spectacles, expositions, lieux éphémères, vignerons-voyageurs ou chasses au trésor, le tourisme au cœur du vignoble, dit aussi œnotourisme, se fait de plus en plus précis, et riche, et diversifié. Cela tombe bien, l’amateur n’aime pas que le vin dans la vie.

Proposition estivale inattendue relayée par le blog La Champagne de Sophie Claeys, l’accueil des adeptes du yoga par la maison Canard-Duchêne à Ludes se fera les samedis 20 juillet et 31 août à 11 h (pour un cours d’une heure). Tous les détails sont .

A Fronsac, le festival du château La Rivière démarre ce soir avec du cinéma en plein air

Bijou architectural assorti de 65 hectares de vignes dont nous vous avions présenté il y a peu le dernier-né, un bordeaux rosé appelé Le Lion de La Rivière, le château de La Rivière (Fronsac) inaugure ce soir la troisième édition de son festival Confluents d’Arts.

Cet événement a été lancé en 2017 par Xavier Buffo, directeur général du domaine, avec l’idée de créer « des passerelles entre l’univers du vin et celui des arts » tout autant que de permettre aux esthètes, les artistes comme le public, de profiter du cadre enchanteur de cette propriété.

Avec une série de propositions (gratuites, pour la plupart) qui fait la part belle à la pluralité des arts, du concert exclusif de Thomas Dutronc et les Esprits Manouches au cookshow de Ronan Kervarrec en passant par la projection en plein air du film La La Land, ce festival élargit encore un peu plus cette année « le spectre des réjouissances » et de la convivialité. 



Plus de détails sur le site du château La Rivière ainsi que dans la vidéo ci-dessous :

Les grands esprits du vin se rencontrent à Malartic

Fine Minds 4 Fine Wines (FM4FW), c’est le nom du think tank international sur l’avenir des grands vins qui s’installe ces jours-ci au château Malartic-Lagravière, grand cru classé de Graves appartenant depuis plus de deux décennies à la famille Bonnie. Avec la troisième édition du colloque de ce cercle de réflexion créé en 2017 à l’initiative de Nicole Rolet (Chêne Bleu), le cadre bucolique de la propriété s’apprête à recevoir « la crème des journalistes, auteurs et têtes pensantes du monde du vin. »

Soixante-dix personnes venues du monde entier (dix-sept pays représentés) et spécialisées dans différents domaines sont attendues pour réfléchir au futur des grands vins. Dans ces rangs, on trouve Michel Bettane, Eric Asimov (New York Times), Jane Anson and Steven Spurrier (Decanter), les Master of Wine Jeannie Cho Lee et Jancis Robinson, Laura Catena (Bodega Catena Zapata), Maggie Henriques (Krug), Guillaume Deglise (Albert Bichot) ou encore Henri de Pracomtal (Tonnellerie Taransaud).

Se faisant l’écrin de leurs échanges sur de nombreux thèmes durant deux jours (adaptation climatique, évolution du goût et style du vin, nouveaux marchés, consommateurs et marketing, e-économie, œnotourisme, etc.), le château Malartic-Lagravière sera aussi de la partie en proposant en ouverture une master class menée par Véronique Bonnie-Laplane, co-propriétaire des vignobles Malartic avec son frère Jean-Jacques, et Séverine Bonnie, en charge du marketing et de la communication.

Intitulée De Bordeaux à Mendoza, 3 propriétés, 2 hémisphères, 1 famille, elle portera sur six vins rouges et blancs issus du château Malartic-Lagravière, du château Gazin-Rocquencourt (Pessac-Léognan) et de la bodega DiamAndes (Mendoza, Argentine). Le dîner d’accueil qui suivra se tiendra dans les anciens chais restaurés qui surplombent le château et ses jardins. Conçu par le chef Jean-Luc Rocha pour le
traiteur Monblanc, il sera accompagné par le millésime 2010 de Malartic en blanc, son millésime 2009 en rouge et le millésime 1999, en double magnum.