Propriété viticole appartenant à Paul Dubrule, La Cavale déroule ses 42 hectares entre Cucuron, Lourmarin, Vaugines et Cadenet. Si ses vins bénéficient depuis peu d’un nouveau chai signé par l’architecte Jean-Michel Wilmotte, ses visiteurs peuvent profiter quant à eux d’une nouvelle terrasse inaugurée début juin qui accueille ce soir, et chaque jeudi soir de l’été, à partir 18 heures, une happy hour musicale assortie de la présence d’un foodtruck. A d’autres heures, l’amateur peu également s’initier ici à la dégustation, à l’aveugle ou non (12 euros la visite guidée + l’atelier) et aux accords mets-vins (fromages, chocolat, truffes, etc., 20 euros par personne). La propriété et sa boutique de 500 m2 (vins, huiles d’olive, produits locaux, etc.) sont ouvertes tous les jours de 10 heures à 19 heures, plus de détails en cliquant là.
Des reliques et des sculptures

Jusqu’au 30 septembre, au cœur de l’appellation côtes-de-provence, le site classé – au sens historique – du cru classé Château Sainte-Roseline accueille à l’intention des visiteurs sa dix-huitième exposition de sculptures monumentales. « Abstraction, géométrie, élégance et simplicité » constituent le fil conducteur du travail des cinq artistes présentés cet été au cœur de ce vignoble de 100 hectares ou de son cloître du XIIe siècle, en partenariat avec la galerie Catherine Issert (installée depuis 1980 à Saint-Paul-de-Vence). S’ils appartiennent à des générations différentes, les sculpteurs Vincent Barré, Vincent Mauger, David Nash, Benjamin Sabatier et Vladimir Skoda portent tous une attention particulière aux matériaux avec lesquels ils travaillent.
« “They look at me” (ils me regardent), dit ainsi David Nash quand il évoque sa confrontation avec les composants, notamment le bois, qu’il sculpte en taille directe. Chez Benjamin Sabatier et Vincent Mauger, cette relation se traduit par une esthétique industrielle (plastique, ciment, métal) et un processus d’assemblage apparent, tandis que chez Vincent Barré et Vladimir Skoda, elle mène vers des formes géométriques manufacturées et plus symboliques (la sphère, la torse, la courbe). Leurs oeuvres s’ancrent de manière forte dans le contexte d’exposition ici proposé : leur présence sculpturale épurée et dynamique est mise en exergue par la richesse du vaste domaine viticole, qui modifie le rapport d’échelle et transfigurent les formes. »
Entrée libre, sept jours sur sept, plus de détails ici.
Médoc des vignes, Médoc des plages
Présentée début juillet dans le bistrot du même nom, situé à Montalivet, la cuvée bio Chai Simone est le fruit d’une collaboration entre trois amoureux du Médoc. Créé à l’initiative d’Alexandra Rivera, qui a ouvert le restaurant Chai Simone au printemps 2017 après avoir passé plus de quinze ans à développer les propositions œnotouristiques des châteaux dans différentes appellations médocaines (Lynch-Bages, La Tour de By, Pichon-Longueville), ce vin est issu du millésime 2011 du domaine de Faugeroux, propriété familiale menée en biodynamie par Bruno Richard, ex-directeur technique du cru classé Lafon-Rochet, avec lequel Alexandra avait déjà travaillé au château Preuillac, il y a quatorze ans. Fidélité à ses amis, à une certaine idée de la viticulture et à une station balnéaire fréquentée depuis l’enfance, ce projet a également fait intervenir l’artiste Margo qui vit et travaille à “Monta” depuis dix ans et signe l’étiquette de cette première cuvée Chai Simone, assemblage de 45 % de merlot et 55 % de cabernet-sauvignon proposé à la carte du restaurant au prix de 29 euros.
« Quand j’ai annoncé à mon père, qui avait opté pour le tracteur 30 ans plus tôt, que je voulais réintégrer les sabots dans les vignes, il m’a pris pour un fou mais a accepté mon choix. »
Bruno Richard,
propriétaire du domaine de Faugeroux
Axa Millésimes s’installe dans la Napa
Doté d’un portefeuille viticole allant du Douro à la Hongrie en passant par Pauillac, Pomerol, Sauternes et la Bourgone, Axa Millésimes vient d’acquérir Outpost Wines, un domaine situé dans la Napa Valley (Californie), sur les coteaux d’Howell Mountain. Nous publions ci-dessous le point de vue de Christian Seely, directeur général d’Axa Millésimes, et de Frank Dotzler, propriétaire des lieux jusqu’alors.
Un autre visage du cabernet-sauvignon :
« En tant que producteurs de vins à Pauillac, à Pomerol et à Sauternes dans le Bordelais, à Tokaj en Hongrie, dans la vallée du Douro au Portugal et à Nuits-Saint-Georges et Romanée-Saint-Vivant en Bourgogne, nous avons l’habitude de produire des vins dans les meilleures régions viticoles du monde. A Bordeaux, Château Pichon Baron en particulier produit une des plus nobles expressions du cépage cabernet-sauvignon, et il nous a paru logique lors de nos recherches de nous tourner vers un vignoble (…) où le cabernet-sauvignon a trouvé un autre terrain de prédilection et a incontestablement acquis une autre belle expression. Un lieu où il est possible, comme dans le Médoc mais dans un style différent, de produire l’un des meilleurs vins du monde à base de cabernet-sauvignon. (…) La famille Dotzler et son winemaker Thomas Brown ont réussi à élaborer de grands vins à Outpost Wines : d’abord en identifiant le potentiel du terroir viticole, mais aussi grâce à leur travail intense et dévouement à l’excellence des vingt dernières années qui ont permis d’amener ces vins à leur niveau actuel. Je suis ravi (…) qu’Outpost Wines puisse désormais rejoindre la famille de vignobles exceptionnels que nous possédons et gérons. Je suis très heureux que Frank et Kathy Dotzler nous apportent toute leur aide dans la transition et que Frank ait accepté de rester pleinement opérationnel après l’acquisition. Thomas Brown continuera également à travailler avec nous en tant que winemaker. Nous sommes impatients de travailler avec eux pour guider cette propriété exceptionnelle vers de nouveaux sommets. » (Christian Seely)
Grands vins californiens :
« Avec l’achat de True Vineyard en 1998, Kathy et moi avons entrepris un merveilleux voyage pour essayer d’élaborer des vins au niveau des grands crus que nous avons dégustés dans le monde entier. Tous ensemble avec notre équipe exceptionnelle nous avons fait de grands pas vers cet objectif. Je pense que tous ceux qui ont contribué à la réalisation d’Outpost Wines ont de quoi être fiers. Les raisins de nos vignobles sont le reflet de notre terroir unique qui ne peut appartenir qu’à Outpost. Dans l’espoir d’emmener nos vins encore plus haut, Kathy et moi avons décidé d’ajouter Outpost Wines au merveilleux groupe d’AXA Millésimes. Cet extraordinaire portfolio de vins, qui inclut certains des plus grands vins du monde, est orienté vers un engagement sans faille à l’excellence qui assurera le meilleur soin possible de nos vins et du vignoble. Nous tenons à remercier tous nos amis et sympathisants d’avoir fait de cette expérience une merveilleuse aventure. Tout le monde à Outpost Wines restera au sein de la propriété pour aider dans le futur. Le meilleur reste encore à venir. » (Frank Dotzler)
Photo : capture d’écran du site internet d’Oupost Wines (c’est par là).
Marché provençal et accords mets-vins
Longtemps membre de la famille des côtes-du-rhône villages, l’appellation cairanne vogue depuis 2016 sous son seul nom. Dimanche, elle organise la 44e édition de la fête consacrée aux vins rouges et (un peu) blancs issus de son vignoble d’environ 850 hectares. Trente domaines et maisons seront présents de 16 h à 22 h au cœur de ce village du nord du Vaucluse pour une traditionnelle dégustation en musique réunissant les vignerons, les habitants de la région et les amateurs de passage. Au fil de ce parcours rythmé par un marché provençal déployé du bas du vieux village jusqu’en haut (plus haut encore, le visiteur découvrira la vue sur les coteaux de Cairanne), des artistes, des artisans, des food-trucks et des accords mets-vins, expliqués par le chef Cyril Glémot et la sommelière Virginie Faure (tarif : 10 euros, inscription sur place). Plus de renseignements ici.
Nicolas Feuillatte part en tournée
Le travail des 4 500 vignerons qui sont à l’origine des champagnes Nicolas Feuillatte (issus de plus de 2 100 hectares de vignes, parmi lesquels 13 des 17 grands crus champenois et 33 des 44 premiers crus) va accompagner les quelques 1 200 spectacles proposés par le Cirque du Soleil entre le 1er septembre 2018 et le 31 décembre 2020. La marque de champagne née en 1976, et devenue depuis la première en France et la troisième au monde, vient en effet de signer avec la célèbre compagnie qui a réinventé les arts du cirque un contrat pluri-annuel faisant de Champagne Nicolas Feuillatte le fournisseur officiel de sa tournée nord-américaine, qui comprend plus de quarante villes aux Etats-Unis (dont Chicago, Los Angeles, New York, San Francisco, Miami et Washington D.C) et une vingtaine au Canada (dont Vancouver, Toronto, Ottawa, Québec et Montréal).
Enthousiaste, Christophe Juarez, le directeur général de Champagne Nicolas Feuillatte, estime que « lier la marque au Cirque du Soleil et à sa troupe d’artistes modernes reconnus dans le monde entier représente l’union parfaite des deux univers enchanteurs et magiques. » Un avis évidemment partagé du côté du Cirque du Soleil, Richard Davies, qui préside à ce genre de partenariat au niveau mondial, précisant que la compagnie a hâte d’offrir à tous des expériences mémorables : « Célébrer le moment présent, apporter de la joie et de l’émerveillement, mais aussi passion et expertise, voilà qui résume naturellement notre choix d’avoir Champagne Nicolas Feuillatte comme fournisseur officiel. » Quatre spectacles sont concernées (VOLTA™, LUZIA™, Amaluna™ and Alegría™) et chaque représentation sera assortie d’un lounge avec bar à champagne, carré VIP et dégustation en réalité virtuelle.
« La prouesse artistique de Cirque du Soleil et le savoir-faire unique dans l’élaboration de nos vins sont autant d’éléments fédérateurs. Nous parions sur le luxe émotionnel, sur cette terre d’enchantement qu’est la Champagne. Accompagner le spectacle vivant correspond tout à fait à nos convictions »
Christophe Juarez,
directeur général
de Champagne Nicolas Feuillatte
Le septième millésime, c’est demain
Avec pour cadre les murs des douves de l’ancestrale cité inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco et pour programme une série de concerts à ciel ouvert que l’on découvrira dans le détail ici, la septième édition du Saint-Emilion Jazz Festival déploiera sur trois jours à partir de vendredi « toutes les couleurs du jazz » et toutes les expressions de son vignoble (saint-émilion, saint-émilion grand cru, lussac-saint-émilion, puisseguin-saint-émilion).
Outre la scène principale, le festival accueille comme chaque année une scène gratuite dans l’écrin de verdure du parc Guadet (une douzaine de concerts sont au programme), à nouveau assortie d’un bar à vins éphémère où les viticulteurs proposeront à la dégustation une sélection de 21 vins. Tout autour, un marché gourmand proposera une sélection de produits locaux.
La dégustation musicale de cette édition 2018 se tiendra dans l’enceinte du château Soutard, grand cru classé de Saint-Emilion, et les places sont évidemment limitées (la billetterie est là). Enfin, place au 7e art à la salle des Dominicains qui proposera vendredi, samedi et dimanche soir des projections de documentaires sur des compositeurs de musique de films et des cinés-concerts. Billet Douves : 45 euros en zone A et 38 euros en zone B ; Pass Douves (3 jours) : 110 euros ; Dégustation musicale : 75 euros.
Léoville Las Cases de 1975 à 2014
Tous les observateurs s’accordent à considérer le grand vin de Léoville du marquis de Las Cases comme le plus proche en qualité des premiers crus classés du Médoc. Il doit ce statut particulier à la décision prise dès la fin des années 1970 par son administrateur, Michel Delon, de le produire uniquement à partir du vignoble du Grand enclos, voisin immédiat de Château Latour. Cet enclos de 45 hectares bénéficie naturellement du microclimat privilégié du secteur proche de la Gironde, avec une complexité de terroir étonnante sur une surface si limitée, qui contribue au caractère très particulier du vin, qu’on ne peut reproduire sur les extérieurs de l’enclos. Ces 50 hectares d’extérieurs font intégralement partie du cadastre du domaine de Léoville et produisent le remarquable saint-julien Clos du Marquis, qui n’a pas le cachet incomparable du grand vin. Sur l’enclos règne le cabernet-sauvignon, harmonisé par environ 10 % de cabernet franc et un peu moins de 10 % de merlot, qui atteint là une maturité phénolique optimale rendue encore plus régulière par une viticulture d’élite. Mais il faut toujours vérifier l’actualité des légendes et c’est avec un plaisir immense que nous avons pu organiser, avec la complicité amicale de Jean-Hubert Delon, administrateur et propriétaire actuel du cru, une dégustation verticale des quatre dernières décennies. Pour juger de chaque millésime avec une totale liberté d’approche, nous avons convaincu l’administrateur, son maître de chai Bruno Rolland et son directeur Pierre Graffeuille, de diviser cette verticale en quatre parties, chacune correspondant à une décennie, et de déguster les millésimes de chaque décennie à l’aveugle, dans un désordre chronologique. Le résultat fut à la hauteur de ce que j’imaginais, à savoir l’importance excessive qu’on accorde au caractère réel ou supposé de l’année, au détriment de la constance d’expression d’un vrai grand cru, au travers de tous les cas de figure climatiques. On ne pouvait pas se tromper sur la transparence de l’expression du terroir, mais nous nous sommes tous trompé plus souvent qu’à notre tour dans la devinette de l’année. Et nous avons réappris à évaluer ces millésimes selon nos goûts respectifs en nous amusant de l’idiotie du commerce ou des experts qui continuent à hiérarchiser leur réputation et leur prix, malgré les évidences de la dégustation. Sans parler de la part d’imprévisibilité apportée par les bouchons, qui fait que chaque bouteille est un individu différent après quelques années de vieillissement. On relativisera donc ce qui suit, en admirant davantage la régularité remarquable de caractère et de qualité de ce cru magnifique que la recherche, forcément personnelle et individuelle, du millésime qui met le plus en valeur sa noblesse. Pour la commodité de lecture, je replace les millésimes du plus jeune au plus vieux.
Retrouvez les commentaires et notes des 29 vins dégustés dans EN MAGNUM N°12, pp 120-121, en kiosque
Jayer, millésimes 1982 et 1985
Les mythiques étiquettes du domaine Henri Jayer ont encore enflammé une vente aux enchères qui s’est tenue samedi dernier, en salle et en ligne. Organisée par la maison de ventes Besch Cannes Auction avec le concours de l’expert Pascal Kuzniewski, celle-ci présentait sous les lots 250 à 260 la série de bouteilles en image ci-dessus, issue des millésimes 1982 et 1985. Elles ont été adjugées 117 150 euros. A l’intention de l’amateur, précisons qu’une nouvelle session consacrée de grands vins et alcools sera organisée à la mi-août par la même maison, avec le même expert. Actuellement en préparation, le catalogue sera visible ici.
Pop-up vigneron au cœur de Nîmes
L’appellation costières-de-nîmes attend les amateurs tous les jeudis soirs de l’été (jusqu’au 30 août) autour d’un bar éphémère installé au cœur de la ville, au pied de la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Castor. Là, de 19 heures à 22 h 30, les vignerons de cette appellation proposent une dégustation de deux de leurs vins (tarif : 5 euros, avec un verre collector) accompagnés de produits du terroir, petits pâtés de Nîmes, beignets d’oignons doux des Cévennes, pélardon, charcuteries, etc. Tous les détails sont là.