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Olivier Dauga et son cabinet de compétences

Il fallait le voir grimper à travers les garrigues jusqu’au sommet de l’imposante colline ; ce gars, c’était du Pagnol. Revisité chemise à fleurs, certes, mais quand même, on s’attendait à croiser un sanglier ronchon à tout moment, un vol de bartavelles agacées. En haut, le regard tombe vers le sud, voilà une théorie de collines plus petites qui roulent jusqu’à la mer qu’on aperçoit par temps clair. Là, au cœur de cette Provence littorale et débordée, une nature intacte et déserte déroule ses verts sans qu’un toit ou une ligne à haute tension n’indiquent la civilisation pourtant bien là. Incroyable. Olivier Dauga, c’est lui, ne se lasse pas de cette sauvagerie douce et rassurante. Nous étions alors au château de Grand Boise, qu’Olivier conseillait. « J’étais amoureux de l’endroit. » N’en parlons plus, c’est fini. La photo ci-dessous est un bon souvenir.

Olivier Dauga est donc consultant. Il fait partie du top 10 de ces winemakers dont on entend beaucoup parler. Il vient de Libourne, d’une famille de viticulteurs, on peut parler de destin. Comme la plupart de ses contemporains, sa haute stature l’envoie jouer au rugby, c’est comme ça, c’est le Sud-Ouest. Bientôt, il complète cette activité dans la vigne et au chai en développant une étrange passion sans suite pour la distillation. « J’arrive à Sociando-Mallet comme stagiaire à 23 ans. Enfant de Libourne, je découvrais le Médoc, qui représentait pour moi un monde à part, très fermé. Ce ne fût que du bonheur. Je découvre les chais de barriques neuves, tout ce que je n’avais jamais vu du vin. Et là je décide de mettre dans le vin toute l’énergie que j’avais mise dans le rugby. Je prends des cours du soir à la faculté d’œnologie, je m’intéresse à la communication, à la commercialisation, mais surtout à la technique et au bois. » Il conclut par cet aveu qui touche le ciel : « Je deviens ambitieux et presque orgueilleux. » Ce qui, naturellement, l’entraîne vers les crus classés en 1855, la grande aristocratie médocaine.

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Toutes les nuances du jazz

Pour les dix mille festivaliers qui répondent présent chaque année, Saint-Emilion est la destination du week-end. Dès vendredi, sous la baguette de son président, Dominique Renard, le Saint-Émilion Jazz Festival déroulera sa cinquième édition au long de différents concerts, dont plus de dix sont gratuits. Acteur majeur de la scène française depuis sa création, le festival accueillera cette année encore « ses meilleurs protagonistes », tels Tom Ibarra, un « prodigieux guitariste de 16 ans », et Sébastien Arruti, à qui Dominique Renard a donné carte blanche.

« Du légendaire Marcus Miller, qui ouvrira la fête au Parc Guadet, à Jean-Pierre Como et son casting de rêve (Hugh Coltman, Walter Ricci, Stéphane Guillaume, Louis Winsberg, Stéphane Huchard et Thomas Bramerie), tous contribuent à créer ce sentiment de “je ne sais quoi” qui fait le Saint-Émilion Jazz Festival. »

Chaque jour, au bar à vins éphémère, les viticulteurs proposeront à la dégustation une sélection de vingt et un vins issus des quatre appellations de Saint-Emilion (saint-émilion grand cru, saint-émilion, lussac-saint-émilion et puisseguin-saint-émilion). Enfin, c’est une première, deux soirées lounge (Night Music Club samedi et Sophisticated Ladies dimanche) se dérouleront au restaurant Les Belles Perdrix, l’étoilé du premier grand cru classé Château Troplong Mondot. 25 euros, réservation ici.

Saint-Emilion Jazz Festival, du 22 au 24 juillet.
Scène gratuite et concerts payants (35 euros, billetterie ici), tout le programme est .

Taittinger, président

(Vu sur le site du quotidien Les Échos)
Pierre-Emmanuel Taittinger, président de la maison de champagne Taittinger et fils d’un ancien ministre de Pompidou, a annoncé être candidat à l’élection présidentielle de 2017, dans un entretien au quotidien rémois L’Union.

Deux extraits de son interview :

« Je souhaite restaurer rapidement le plein-emploi en France »

« Je serai président de la République dans neuf mois »

Le vin orange, vous connaissez ?

Le caviste parisien Crus, « très heureux d’avoir obtenu l’exclusivité », propose désormais à ses clients plusieurs cuvées issues du domaine familial autrichien Weingut Muster, situé au sud de la Styrie. Entièrement conduits en biodynamie depuis 2003, les dix hectares de vignoble cultivés par Maria et Stepp Muster donnent des vins rouges, blancs et oranges (blancs vinifiés comme des rouges, les jus macérant plus ou moins longtemps avec les peaux) qui « font partie des meilleurs vins produits en Autriche. »

Dans le droit fil des patientes et traditionnelles pratiques de viticulture et de vinification des Muster, des vendanges manuelles aux très faibles doses de soufre en passant par des fermentations lentes et de longs vieillissements sur lies, la bouteille en photo ci-dessus est en argile. Baptisée Erde (qui signifie “terre”), la cuvée qu’elle contient est un assemblage de 80 % de sauvignon blanc et 20 % de chardonnay, « entièrement fermenté sur moût avec la peau des raisin et les tiges, puis élevé pendant 20 à 24 mois en fûts de bois. » Elle fait partie des étiquettes Weingut Muster disponibles chez Crus (tél. : 01 45 08 51 01).

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Vins d'Autriche, chapitre 2 : Cinq producteurs de Thermenregion au top

À LIRE >Thermenregion, aux portes de Vienne
>Heinrich Hartl, hier et aujourd’hui

>les deux stars, rotgipfler et zierfandler

Vins d’Autriche en chiffres

2 196 hectares
900 producteurs
25 % à l’export

Weingut Alphart, au four et au moulin

Karl Alphart vinifie pour lui-même mais fait aussi de la prestation de service, pour Weingut Thallern notamment. Sa cave, super équipée, se trouve derrière sa Heuriger, qu’il ouvre régulièrement. Avant chaque ouverture, Karl et sa femme Lisi annoncent les nouvelles cuvées. La sélection des vins et la dégustation ont eu lieu à la Heuriger un jour de fort remplissage et de forte pluie. Karl passe avec les vins, sert, commente et repart servir ses clients dans le tumulte et la joie. Il s’énerve en revanche contre une bouteille bouchonnée et jure qu’on ne l’y reprendra plus. Vive la capsule à vis qui orne la majorité des cuvées autrichiennes.

Neuburger Hausberg 2013
Il s’agit d’une variété abandonnée car « peu aromatique ». Celui-ci pourtant est une explosion de fruits à chair blanche. Il est resté sur lies et n’a vu que de l’inox.

Rotgipfler vom Berg 2013
Nez parfumé et aromatique, bouche très expressive, ronde et pleine..

Rotgipfler Rodauner 1998
Cette année-là, il a fallu faire beaucoup de tri. La robe est orangée et brillante, le nez offre des arômes de sous-bois, d’humus, de grillé, de champignon. La bouche est puissante et structurée..

Rotgipfler Pur 2011
Sélection des meilleures grappes, sans botrytis, onze mois sur lies fines dans des fûts français. Le nez est mûr et mouillé, on sent de l’alcool et de la puissance (15 % !), mais c’est amusant, original, long, riche, très riche.

Johanneshof Reinisch, un trio efficace

« Trois frères, deux terroirs, un but », le slogan des frères Reinisch, quatrième génération, donne le ton. Johannes, cru 1975, a appris à manier les tuyaux avec son père, puis dans la Napa Valley, en Californie, chez Swanson et à Clos du Val. Christian arpente les vignes et Michael tient la bourse et gère l’export qui représente 35 % de leurs ventes. Sont expédiés surtout les rotgipler et zierfandler et, en rouge, pinot noir, zweigelt et saint-laurent. La production est écoulée à 50 % par les distributeurs nationaux, les 15 % restants sont vendus aux particuliers. Ils cultivent 40 hectares en bio (certifiés depuis 2013), deux tiers à Tattendorf (pour les rouges) et un tiers à Gumpoldskirchen (pour les blancs). En pinot noir, les frères Reinisch ont planté une dizaine de clones, de Nuits-Saint-Georges, Geisenheim, Freiburg et de Suisse et font de la sélection massale depuis une dizaine d’années, pour offrir le matériel à la prochaine génération. En blanc, les trois frères font 20 000 bouteilles de rotgipfler et 16 000 de zierflandler. En rouge, le pinot noir est la plus importante production avec 40 000 bouteilles.

Rotgipfler 2013
Notes de kiwi, de fruits exotiques, un vin tout en finesse et délicatesse. 8,40 euros au caveau.

Gumpoldskirchner Tradition 2013
Moitié rotgipfler qui donne la touche d’élégance, moitié zierfandler qui apporte la structure acide, ce Tradition offre une robe plus soutenue que le rotgipfler seul, un nez très aromatique, une bouche ronde et très équilibrée. 7,80 euros au caveau.

Pinot noir 2013
Le plus important des vins rouges de la maison. 100 % égrappé et foulé, il fermente en foudre de chêne. Un mois d’élevage avec pigeage. Un vin fin et agréable, léger en prix aussi. 8,10 euros au caveau.

Saint-laurent 2012
Ses vignes ont été plantées entre 1956 et 1958 par le grand-père de Johannes. Plus foncé, plus dense que le pinot noir, il se rapproche de la syrah selon les millésimes. Il a fermenté en fût et en foudre de chêne.

Weingut Biegler, de beaux liquoreux

Quand je suis passée, les Biegler remodelaient leur cave dans un vieux bâtiment du centre de Gumpoldskirchen. Le père, Othmar, exploite dix hectares qui lui appartiennent, plus deux en location. Annuellement, il embouteille 40 à 50 000 exemplaires, dont environ 6 000 de zierfandler et un peu plus de rotgipfler. Il exporte la moitié de sa production. Les Biegler aiment travailler en mode vendanges tardives leurs rotgipfler et zierfandler, ce qui mérite le détour.

Zierfandler 2013
Une robe jaune clair pour ce vin gourmand, explosif en bouche, superbe. Les grappes entières sont pressées pendant trois longues heures pour extraire délicatement les arômes. 9,20 euros au caveau

Rotgipfler Brindlbach 2013
Un vin doré clair, au nez exotique. En bouche, des notes d’ananas et beaucoup d’ampleur. 9,50 euros

Rotgipfler Spätlese 2012
Issu d’une vendange un peu tardive sur des vignes de quarante ans, il offre une robe claire, dorée. Le vin est léger, frais, sur des notes de fruits exotiques et une finale légèrement sucrée (20 g de résiduel). 10,50 euros au caveau

Zierfandler Beerenauslese 2013
Doré soutenu, brillant, il explose au nez de salade de fruits, ananas frais et une note de thym. L’attaque et pleine et ronde et la finale profonde et longue, délicieuse. 160 g de sucre résiduel et 11 % d’alcool. 12 euros au caveau

Rotgipfler Trockenbeerenauslese 2013
La robe est orangée, brillante pour ce vin tout en gourmandise. 270 g de résiduel et 10 % d’alcool. 20 euros au caveau

Heinrich Hartl, l’élégance des pinots noirs

« Nous sommes dans une situation privilégiée », estime Heinrich Hartl III, troisième génération à ne faire « que du vin » (celles d’avant élevaient également des vaches, des cochons, etc). Privilégiée aussi car la région est une des rares en Autriche à produire autant de vins rouges que de blancs et à ne pas tout miser sur le riesling et le grünerveltliner. Lui privilégie les rouges (70 %) cultivés au sud de la région, notamment le pinot noir très représentatif du coin.

Pinot noir Réserve 2011
Après un élevage en fût de dix-huit mois, voici un vin gourmand, frais et aux jolis fruits rouges.

Pinot noir Graf Weingartl 2011
C’est une toute petite production (1 500 bouteilles). Les vins restent 28 mois en fût, pour 50 % neufs et 50 % de deux vins. Petits fruits rouges très marqués, une belle longueur sur la fraîcheur et l’équilibre. Pinot noir Graf Weingartl 2008 Un excellent millésime. Superbe nez de pinot noir, de cerise à l’eau de vie, en bouche élégance et allonge.

Weingut Krug Gumpoldskirchen, grandiose

Ici, on porte le Tracht, le short de cuir, et Othello et Petrus, les deux teckels, accueillent les clients en frétillant. La famille Krug en Autriche fait du vin depuis 1746 et la cave Krug Gumpoldskirchen est la plus importante en taille de la ville. 250 000 bouteilles sont produites annuellement, dont 50 000 de rotgipfler et de zierfandler. La famille exploite 34 hectares dans un rayon de 5 kilomètres. La cave est morderne et pratique, mais la taverne au cœur de la vieille ville a vécu. C’était une école avant que les Krug ne la transforment, en 1900. Cette Heuriger ne désemplit pas. Il faut dire que les plats sont excellents, comme les vins. Le canard, l’oie et la cuisine viennoise de haut vol sont les spécialités maison et Gustav Krug étant friand d’expériences en cave, les cépages locaux sont ici à leur optimum.

Privat Rotgipfler 2012
Le vin, issu de raisins sains, fermente dans des demi-muids de bois français montés au Portugal. Il montre une grande fraîcheur et du gras en bouche. Rasslerin Rotgipfler 2007 Robe foncée, un nez mûr d’humus, de miel, d’épices, la bouche est pleine, d’une rondeur et d’une ampleur délicieuses. Attention, il fait tout de même 15 % d’acool.

Die Vollendung Rotgipfler 2012
Un élevage 100 % en fûts neufs de France pour ce vin tout en harmonie. Le bois est très fondu, la bouche ample et grasse.

Die Versuchung Pinot gris 2013
Le style est plus rectiligne, un vin superbe d’une grande densité, moins original toutefois que le rotgipfler.

Beerenauslese Ausbruch 2007
Assemblage de rotgipfler et de zierfandler, c’est un vin à la robe ambrée, au nez intense, à la bouche délicate et tendre sur des notes d’abricots. Il se marie à merveille sur le plat de Steinpiltze frits (cèpes).

Trockenbeerenauslese 2009
Robe foncée, ambre, attaque riche et fruitée, finale sur l’abricot confit. Bel équilibre avec 280 g de sucre résiduel.

Privat Rot 2004
Servi en magnum. Ce 100 % cabernet-sauvignon montre la capacité à mûrir dans ce coin d’Autriche et l’agilité du producteur. Le vin est superbe, avec une belle allonge et des tannins élégants, mais encore trop jeune à mon goût.

Cet hermitage est le vin le plus cher du monde

Voilà ce que nous dit la maison iDealwine qui s’y connaît en ventes aux enchères :
« Le classement mi-annuel 2016 marque un changement de taille dans le marché des enchères de vin : une bouteille d’hermitage La Chapelle 1961 de la maison Jaboulet a ravi la première place du classement au Domaine de la Romanée-Conti. Plusieurs acheteurs se sont disputé ce flacon d’exception qui a finalement été adjugé 13 320 euros pour le compte d’un amateur autrichien, soit 67 % de plus que sa cote iDealwine®. Cet hermitage offrait un pédigrée irréprochable : reconditionné récemment au domaine, il était accompagné d’un certificat d’authenticité. »
Ce qui place cette chapelle 61 au premier rang des vins les plus chers du monde.
C’est bien pour le marché (qui a besoin de relancer l’intérêt sur les locomotives), c’est sympa pour le producteur (Caroline Frey n’a pas fait le 1961, bien sûr, mais elle en est propriétaire et vient de signer une belle suite de millésimes de la-chapelle), ça fait briller les yeux des amateurs (ils en rêvent), tout est en ordre…

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De vignes et de lavandes

Parmi les différents rendez-vous donnés tout l’été à l’amateur de passage en Drôme provençale par les vignerons de l’appellation grignan-les-adhémar (toutes les dates, tous les domaines sont ), cette semaine verra se succéder à Grignan une fête des vignerons mercredi (mais il y aura aussi des producteurs de truffes, de ravioles, de lavande, sur la place du Mail ce 20 juillet) et la première édition des dégustations baptisées « Les Découvertes du jeudi », qui se tiendra au caveau des vignerons le 21 juillet de 19 h à 21 h. Le principe ? « Les vignerons de Grignan-les-Adhémar débouchent cinq vins différents à goûter avec une assiette du terroir composée de produits locaux et de saison. »

Les Instants Vins de Grignan-les-Adhémar,
« Les Découvertes du jeudi » : les 21 et 28 juillet et les 4, 11 et 18 août.
10 euros, sur réservation au 04 75 49 42 99.

Un amateur, tu seras


Depuis début juillet, Manuel Peyrondet, meilleur sommelier de France (2008), meilleur ouvrier de France (2011), créateur du club de dégustation Chais d’œuvre (2012) et père de deux jeunes garçons (2011 et 2016) propose aux amateurs de constituer une cave dans le but de la transmettre, plus tard, à des enfants devenus grands. Le principe est simple : « Il suffit de renseigner la date de naissance de l’enfant, de déterminer l’âge auquel on souhaite lui donner accès (entre 18 et 25 ans) et le budget mensuel que l’on souhaite allouer à l’achat de bouteilles de garde (entre 9,90 euros et 199 euros) ».

Tout cela se fait en quelques clics (par ici) et le prévoyant n’a plus à se soucier de rien, les vins étant stockés par Chais d’œuvre dans une cave sécurisée, à température parfaite, dans l’attente paisible du jour où ils seront dégustés. Les amis et la famille sont autorisés à participer ponctuellement, un livre de cave pouvant recueillir leurs messages. L’idée est bien évidemment de composer au fil du temps une sorte de “cave idéale” et Manuel Peyrondet veille pour cela à proposer des vins issus d’une grande diversité de terroirs et garantit leur excellence comme leur potentiel de garde.

C’est sur la base de cinq “catégories” de vins que le sommelier alimentera cette cave au fil des millésimes en se fournissant « auprès des meilleurs domaines ». Ainsi le futur propriétaire de ces bouteilles pourra-t-il appréhender le vin par étapes, en découvrir toute la diversité (« Mes premiers verres »), apprécier des trésors peu connus aujourd’hui (« Secret de sommelier ») et vous remercier d’avoir su anticiper (« Grands terroirs de garde »), peut-être en partageant avec vous un vin au caractère unique (« À boire une fois dans sa vie ») ou un flacon de légende (« Les mythiques »).

Mes magnums (14) un hermitage

Gambert de Loche, hermitage 2013, Cave de Tain-l’Hermitage

Ce qu’il fait là
L’historique cave coopérative de Tain-L’Hermitage, au bord du Rhône, n’a jamais aussi bien travaillé que ces années-ci. Ce vin est issu de vignes qui appartiennent à la coopérative.

Pourquoi on l’aime
Parce que c’est une bonne approche des qualités produites sur la colline de l’Hermitage. Il y en a de bien supérieures à des prix assez explosifs. Commençons par le commencement.

Combien et combien
300 magnums. 136 euros le magnum, c’est retenu.

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Vins d'Autriche, chapitre 2 : les deux stars, rotgipfler et zierfandler

À SUIVRE >Mercredi 20 juillet : cinq producteurs de Thermenregion au top
À LIRE >Thermenregion, aux portes de Vienne>Heinrich Hartl, hier et aujourd’hui

Vins d’Autriche en chiffres

2 196 hectares
900 producteurs
25 % à l’export

Gumpoldskirchen : jadis, son vin blanc concocté par la coopérative était le plus exporté d’Autriche. Aujourd’hui, le vignoble offre autant de vins blancs que de rouges, un bel équilibre rare dans le pays (qui produit surtout du blanc) avec de part et d’autre, des cépages passionnants. Thermenregion fait partie des seize « régions » productrices de « Qualitätswein ». Parmi ces dernières, neuf seulement sont Districtus Austriae Controllatus (DAC), au cahier des charges plus sévère, l’équivalent de nos AOP. Mais pas Thermenregion, qui traîne des pieds. Les vignerons n’en finissent pas de se tâter pour savoir si oui ou non, elle serait nécessaire. Car pour faire ce choix, ils devront trancher pour un ou deux cépages maximum, comme le grüner-veltliner et le riesling à Kamptal et Kremstal, au lieu de bénéficier des trente-cinq cépages autorisés. Or l’intérêt de cette région réside justement dans sa belle palette de cépages, « même s’il est vrai que nous avons trop de vins sur la liste, une habitude qui nous vient des Heuriger » fait remarquer un vigneron. Inconnue à l’export, Thermenregion est une pépite pour les amateurs de découvertes et de vins originaux. Le nord de la région, avec ses sols calcaires et de coquillages, est propice au blanc. Le rotgipfler et le zierfandel sont les deux têtes de pont, plantées seulement à une centaine d’hectares chacune. Difficile de tirer toute une appellation avec si peu de volume. Le rotgipfler est un croisement naturel entre le roter veltliner et le traminer. Il n’est pas facile à presser et nécessite des macérations à froid avant le pressurage. Il reste toutefois plus facile à cultiver que le zierfandler (ou spätrot, qui veut dire rouge tardif), un autre croisement du même style, particulièrement tardif, ramassé à la même époque que le riesling et le cabernet-sauvignon. Les vignerons ont pour habitude de les assembler.

Le rotgipfler apporte l’élégance, le zierfandler la structure acide. Ils sont aussi intéressants en secs qu’en liquoreux, offrant une profondeur et un bouquet rarement trouvables ailleurs. Pour Johannes Reinisch, producteur à Tattendorf dans le sud, le saint-laurent est en rouge ce que le rotgipfler est en blanc, un pilier de la région. C’est l’endroit du monde on en trouve le plus, avec près de 800 hectares, alors que son lieu de naissance serait l’Alsace où l’ampélographe Johann Philipp Bronner, lui-même originaire du pays de Bade en Allemagne, l’aurait remarqué. Planté en 1950 en Autriche par le monastère Stift Klosterneuburg, au nord de Vienne, il change de couleur (véraison) autour de la Saint-Laurent, le 10 août. Sensible aux gels tardifs en saison, à cause de son débourrement précoce, il offre aussi des rendements irréguliers. Bref, ce n’est pas un cépage facile mais dans le verre, il vaut le détour. On retrouve le côté syrah dans les années chaudes et la légèreté du pinot noir dans les années fraîches. Le zweigelt aussi se plaît dans la Thermenregion, où il couvre 275 hectares. Créé par Fritz Zweigelt à l’Institut de Klosterneuburg, ce cépage précoce et peu sensible aux maladies est tout l’inverse du saint-laurent. Il est indifférent aux gelées et offre de gros rendements. Il donne un vin rouge léger, aux notes épicées, légèrement âpre, idéal pour les barbecues d’été. Enfin, la Thermenregion a son petit trésor. C’est pourquoi les Autrichiens la surnomment « la Bourgogne autrichienne ». Ses pinots noirs, cultivés sur des sols calcaires adaptés, remontent aux moines cisterciens de Cluny qui ont apporté des plants. Ici, les vignerons le cultivent avec précision, curiosité, un intérêt évident. Ils essaient des clones de différentes origines, Autriche, Allemagne, Suisse, France. La version française montre des grains plus petits, plus compacts. Johannes Reinisch en cultive lui-même dix différents, de Geisenheim, Freiburg, Nuits-Saint-Georges… Dans le verre, chaque producteur offre un style à lui, celui de Heinrich Hartl étant particulièrement réussi.