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Blaye au comptoir

En novembre dernier, l’édition parisienne de l’événement organisé par l’AOC blaye-côtes-de-bordeaux fêtait ses 20 ans. Jeudi et vendredi, c’est à Bordeaux que les vignerons de l’appellation feront leur retour pour la neuvième édition de « Blaye au comptoir » dans cette ville. Durant ces deux jours, les restaurants, les bars à vins et les cavistes bordelais participant à l’opération (cliquer ici pour les découvrir) permettront aux amateurs d’apprécier « l’excellent rapport qualité-prix des vins de l’appellation » à travers le travail d’une cinquantaine de vignerons.

Un verre gratuit proposé à la dégustation, accompagné de la possibilité de commander le vin à son prix propriété, le principe de ce rendez-vous conçu « comme un moment de partage » est désormais relayé par de nombreux bars à vins, ce qui permet à l’appellation « de faire découvrir ses vins à un public jeune et curieux », précise le directeur de cette AOC membre des l’Union des Côtes de Bordeaux, Mickaël Rouyer. « Les clients des établissements partenaires sont ravis de pouvoir rencontrer directement le vigneron et d’échanger avec lui en toute simplicité. »

Savoir-faire d’exception

En partenariat avec le château de Versailles et avec entre autres le soutien du groupe LVMH, l’Ecole supérieure des sciences économiques et commerciales (ESSEC Business School) lance une nouvelle chaire dédiée à la promotion des savoir-faire d’exception au sein de sa filière « Luxe, Art et Culture ».

« LVMH, leader mondial du luxe, réaffirme  sa volonté de partager son goût de l’excellence avec les jeunes générations et de leur transmettre les savoir-faire et expériences qui sont au cœur de son écosystème et qu’il contribue à pérenniser chaque jour », souligne Chantal Gaemperle, directeur « Ressources humaines et Synergies groupe » à propos de ce nouvel engagement du groupe, allié « historique » de cette école qui accueille cette année la 26e promotion de la chaire LVMH.

Cette nouvelle formation concernera une vingtaine d’étudiants par an, futurs managers, investisseurs, artisans et entrepreneurs qui pourront intégrer des programmes de recherche en partenariat avec le groupe LVMH et plus particulièrement avec la maison Dom Pérignon, qui incarne « la maîtrise pluriséculaire de la méthode champenoise».


Photo ci-dessus, ©Château de Versailles-Didier Saulnier. De gauche à droite, Arnaud De Saignes, Global Marketing and Communication Director Moët & Chandon, Dom Pérignon & Mercier, Catherine Pégard, présidente du Château de Versailles, Jean-Michel Blanquer, directeur général de l’ESSEC, Sandra Rimbot, International Talent Management Director Group LVMH.

A l’année prochaine


Les amateurs de crus des Côtes du Rhône septentrionales ont encore largement répondu présent le week-end dernier pour la 88e édition du marché aux vins d’Ampuis. Avec plus de 15 000 visiteurs venus à la rencontre des 60 vignerons et maisons de négoce qui proposaient à la dégustation leurs millésimes 2012, 2013 et 2014 dans les appellations côte-rôtie, condrieu, saint-joseph, cornas, hermitage, saint-péray et crozes-hermitage, la fréquentation a connu une hausse de 10 % par rapport à l’édition 2015.

S’il n’y a pas eu de concours cette année, la première édition de la « Tablée de Côte-Rôtie » a réuni 170 convives autour d’un dîner inaugural orchestré par deux chefs étoilés de la région, Patrick Henriroux et Philippe Girardon. Les bénéfices générés par cette soirée ont permis de remettre un don de 5 000 euros à la Fondation Maladies Rares. Rendez-vous est déjà donné pour l’édition 2017, le 89e marché aux vins d’Ampuis se tiendra du vendredi 20 au lundi 23 janvier.

Saga Muscadet : la dégustation et les domaines

 

Le cinq historique de Gorges (Brigitte et Christophe Boucher, Michel Brégeon, Gilles Luneau, Martin Luneau, Damien Rineau) a produit le plus de millésimes sur cette communale. Les autres domaines se lancent au fil des années dans cette belle aventure et viennent grossir les rangs de la « Gorgeoisie ». Voici à ce jour la liste des producteurs qui revendiquent la mention Gorges sur l’étiquette, auxquels il convient de joindre le négoce haute couture mis en place par Jérémy Huchet et Jérémy Mourat en collaboration avec Damien Rineau.

Le style des vins

Eu égard aux différentes dégustations nous pouvons établir un profil gustatif que l’on peut affiner sans systématiser cependant entre la rive droite et la rive gauche. Ce sont des vins de gaieté sur une expression septentrionnale franche vive et iodée avec un dégradé d’agrumes précis et un zeste de minéralité qui s’affirme en fin de bouche où l’on juge de la profondeur qui caractérise tous ces crus.

 

D’une façon générale les vins de la rive droite offrent une tension plus franche avec une expression fumée doublée d’une minéralité et des accents de zestes d’agrumes et de citron avec un retour iodé final qui a de la percussion.
Sur la rive gauche, on peut observer souvent un fruité mûr aux accents de mandarine, voire de fruits jaunes, une attaque plus ample et une texture plus affirmée avec une finale saline toujours subtile.
La dégustation s’est effectuée dans un premier temps à l’aveugle au château de Verthou puis de façon comparative sur des millésimes plus anciens.

À LIRE > Muscadet sous l’égide de Saint-Martin> Les crus communaux, un remède à la crise> Michel Brégeon, l’icône de la jeune vague> La conduite du vignoble

 


Rive droite


Château Elget, Gilles Luneau

Sept hectares sur un îlot de la côte de Chaintreau avec beaucoup d’argile à couleur rouge peuvent entrer dans la composition du Gorges. Suivant les millésimes on sélectionne entre 1,5 ha et 2 ha. Les vignes ont plus de 40 ans ; après des vendanges mécaniques, l’élevage varie entre 30 et 36 mois. Si le 2003 n’a pas été filtré, on procède en règle générale à une légère filtration juste avant la mise en bouteille.

2010

15,5/20

Nez de pomme soutenu par une touche minérale, attaque qui possède de l’ampleur avec des rondeurs en bouche marquant la richesse du cru d’où jaillissent des accents de cire et de zestes de citron.

 

2007

15/20

Au fil de nos dégustations, ce vin gagne en complexité. On sent les agrumes au nez, avec des touches minérales. La bouche est longue et bien tendue, avec de l’élégance et une belle fin iodée.

 

2004

14,5/20

On sent une bonne vibration iodée, avec une minéralité à la fois élégante et puissante. Ce vin est aujourd’hui à son apogée, il convient de le boire.

2003

15/20

Offre des nuances d’agrumes, de fruits secs, de miel, il se révèle plein, beurré, riche avec un beau potentiel, il s’affirme déjà pleinement sur une salade de langoustines aux agrumes. C’est un bon compromis entre la rondeur et la tension.

 

2000

15,5/20

Le nez de poivre blanc et de craie possède de la profondeur, et la bouche, à l’attaque minérale, présente une belle amplitude où se mêlent les fruits secs et l’iode. Ce vin apprécie la langouste !


Domaine Martin Luneau

Le Clos des Gondrères s’étend sur 6,5 ha. Si jusqu’en 2015, on a fait du Gorges sur 1,5 ha, le prochain millésime 2016 devrait concerner 2 ha. Au niveau cultural on continue un désherbage sur le rang de vigne au printemps, derrière on fait un entretien du sol superficiel par un léger griffage. L’élevage dure une tentaine de mois avec des bâtonnages rapprochés au début puis de plus en plus espacés au fur et à mesure que l’on se rapproche du terme.

2012

15/20

Nez menthé avec une touche fumée et un fruité mûr qui présage de la richesse soutenue par une tension très pure. On apprécie la complexité et la finale saline.

2010

15,5/20

Salin, droit et frais ce vin termine sur une note iodée bienvenue. Ce vin a du potentiel, il convient de lui laisser encore un peu de temps.

2009

15/20

Pointe de fumé avec des nuances explosives, la bouche prend du volume au fil de l’ouverture avec une belle déclinaison de fruits jaunes et une pointe de miel.

2007

14/20

On apprécie la densité de ce vin qui décline des accents iodés, avec la persistance élégante du secteur de Gorges. Ce vin est maintenant à point.

2005

15/20

Signe d’austérité au nez, qui s’estompe après un carafage d’une heure, on apprécie alors la maturité du millésime et son potentiel, avec la minéralité du Gorgeois.


Joël Luneau

Les parcelles destinées au GORGES se nomment Le Fief Mulon pour 85 ares et les Bouquinardières pour 1 ha; en fonction des années on utilise entre 50 ares et 1 ha pour élaborer ce cru communal qui possède altérite et argile à gravier. La vigne est cultivée de manière raisonnée en utilisant le plus possible des produits bios, elle est enherbée dans l’inter rang et paillée tous les 10 ans environ. La vendange est mécanique à pleine maturité. L’ élevage dure au minimun 24 mois et la clarification s’effectue donc naturellement.

2009

15/20

Robe d’un beau jaune doré, nez dominé par des nuances exotiques, la bouche confirme ce côté expressif dans son attaque, puis elle rebondit en son centre avec une tension élégante qui signe le terroir.


Gaec Blanchard

La parcelle produisant du Gorges se nomme « Le Carlet ». En moyenne 75 ares des 1,10 ha sont utilisés sur un terroir de gabbro avec altérité et argile à gravier. On est sur un type de culture conventionnel des vignes avec un enherbement dans l’inter rang, un voir deux passages de tondeuse annuels sont nécessaire pour maitriser l’herbe en fonction de la météo de l’année. Les vendanges se font mécaniquement
L’élevage dure au minimum 24 mois souvent prolongé de plusieurs mois, exemple le millésime 2010 ayant eût 40 mois d’élevage, avec plusieurs batonnages durant le premier hiver.
La clarification se fait le plus naturellement possible avec une simple et légère filtration au moment de la mise en bouteille.

2010

13/20

Nez iodé, la bouche confirme cette impression en attaque, le vin s’étire ensuite sur cette dynamique, pour terminer sur les fruits blancs. Vin plus immédiat que la plupart des 2010, il manque une petite envolée finale.


Olivier Clenet

Le GORGES provient des parcelles « des Vigneaux » qui s’étendent sur 2 hectares sur un terroir de gabbro avec altérité et argile à gravier. C’est un secteur près porteur pour les vins de qualité du Gorgeois. La culture de la vigne s’effectue de manière conventionnelle, les vendanges sont mécaniques. L’élevage se déroule sur deux années au minimum et la clarification s’effectue de manière naturelle par sédimentation avec une légère filtration avant la mise en bouteille.

2009

13,5/20

Robe jaune dorée qui précède un nez de miel et de fumé, la bouche sphérique attaque sur un gras de bon aloi, la tension s’installe sur la finale.


Domaine de La Cronulière, Gaec Barreau

Les 80 ares des Bourdonnières constituent un coteau qui domine la Sèvre, avec des vignes âgés d’une cinquantaine d’années sur altérite et argile à gravier. Les vendanges à la machine précèdent un élevage qui suivant les millésimes s’échelonne entre 30 et 36 mois car on est là sur les secteurs tardifs de Gorges. La filtration se fait naturellement.

2012

14/20

Nez assez riche de fruits jaunes avec une touche de safran, l’attaque se révèle ample et le vin se révèle moins nerveux que celui du Domaine de la Poitevinière.


Domaine Michel Brégeon, Frédéric Laillier

Militant de la vendange à la main sur tout le domaine, le principe de Michel Brégeon repris par Frédéric Lallier est d’effectuer un pressurage lent et d’élever sur lies fines ses muscadets durant quatre ou cinq ans. Les rendements compris entre 25 et 30 hl/ha sur 2013 et 2014 lui permettent de bien maîtriser la situation de ses parcelles situées sur des gabbros avec altérites.

2013

15/20

Vin encore en élevage marqué par un nez fermentaire. Attaque vive et dynamique, puis la bouche gagne en tension et sa finale fumée a de la classe. Néanmoins on observe à ce stade une fermeture qui est tout à fait normale.

2009

13/20

Ce simple Muscadet sur lies provenant du Gorgeois élevé selon les normes est un peu perdu dans cette dégustation, il lui manque l’énergie, la complexité et la profondeur.

1999

16/20

Produit selon les normes propres au début de la politique qualitative du Gorgeois, ce vin exhibe des flaveurs d’orange confite, la bouche est équilibrée entre la minéralité et les agrumes, elle peut prolonger un homard grillé.

1996

15,5/20

Nez fumé et citronné, avec des nuances d’ananas, bouche tranchante et bien ciselée, ce vin a encore une belle tenue.

1993

16/20

Mangue, ananas et minéralité dominent. On a une expression très pure, et une structure de grand cru de chablis, le vin s’épure avec l’âge et gagne en pureté.


Domaine de La Tour Gallus, Damien Rineau

 

2010

16/20

Nez de menhir qui se retrouve dans une attaque encore très compacte, la bouche possède beaucoup de profondeur et le vin est promis à un bel avenir. Grande réussite avec des accents de pollen nuancés de fumé au nez et une bouche ample et tendue. Il convient de le passer en carafe, deux heures avant le service.

2009

16/20

Bouche à la fois en rondeurs avec une tension élégante derrière, on a une vraie cohérence avec le nez. Au bout d’une heure, ce vin se déploie et rayonne. Il faut le carafer une heure avant le service.

2005

15,5/20

Tranchant harmonieusement ciselé, ce vin dégage une énergie de première saveur, il se livre au bout d’un quart d’heure, on peut alors le présenter à la langouste.

1999

15,5/20

Exotisme et minéralité sur cette cuvée de 1999 marquée par la mangue, et des accents iodés qui relancent bien la fin de bouche, ce vin gagne au fil du temps en complexité.

1997

14/20

On a la rondeur et des touches exotiques du millésime avec derrière le tranchant propre au terroir de gabbro. Il ne faut plus l’attendre, il faut le boire dans les deux ans.


Les Bêtes Curieuses

Les Bêtes Curieuses sont nées de la volonté de Jérémy Huchet et Jérémy Mourat de mettre en perspective les nuances des communales du muscadet sur Goulaine, Monnière, Clisson, Gorges et Château Thébaud. Pour le Gorges ce duo établit un partenariat avec Damien Rineau chez lequel ils récoltent et élèvent entre 2 600 et 3 000 bouteilles. Ils contribuent ainsi à la distribution et au rayonnement du Gorgeois.

2009

16/20

Ce vin offre un nez de pain d’épices avec une pointe minérale, bouche à la fois riche et tendue, l’intensité du plaisir monte progressivement.


Domaine de la Poitevinière, Marie Christine et Vincent Rineau

 

2012

16/20

Nez très net de coquille d’huître, la bouche possède déjà beaucoup de charme avec un coté riche et traçant qui offre de la percussion. On est là sur l’un des vins du millésime.


Rive gauche


Domaine de La Ganolière, Brigitte et Christophe Boucher

L’hectare du Champ du Cep et Les Ganolières sont les deux parcelles qui entrent dans cette cuvée de Gorges. Les vignes ont en moyenne 45 ans et après des vendanges à la machine l’élevage sur lies varie entre 36 et 48 mois.

2012

15/20

Vin déjà bien en formes et très bien ciselé, l’allonge est nette et la finale sur la mandarine a de la classe. On se régale déjà.

2009

16/20

Ce vin conjugue des accents miellés avec une trame minérale de plus en plus affirmée. Belle complexité.

2005

14,5/20

Ce vin a pris du volume et sa densité en bouche fait merveille, on a un tranchant du meilleur effet et une persistance mais sans la complexité du 2009.

2004

14/20

Nez de cire d’abeille, que l’on retrouve en début de bouche avant que la minéralité s’installe, il est à son sommet.


Domaine Gunther-Chereau, Château La Gravelle

Avec ses vignes de 45 ans, « le Grand Morceau du Château » possède une superficie de 2,5 ha qui permet de produire l’une des meilleures cuvées de Gorges. Avant la mise en bouteille, on procède à une double clarification. Les vendanges s’effectuent à la machine.

2012

16/20

Bouche expressive sur la coquille d’huître avec une salinité subtile et un retour minéral du plus bel effet. Vin déjà bien en forme qui possède toute la percussion voulue pour ce type de cru.

2010

16/20

Salin, tranchant et délicat, ce vin offre des accents d’orange confite en attaque puis se poursuit sur une fin de bouche énergique. C’est l’un des vins du millésime.

2009

15,5/20

Onctuosité et tension avec une persistance minérale, ce vin est complet et il se comporte de la plus belle des façons sur un compressé de homard et de tête de veau.

2007

14/20

Salin, tranchant et délicat, ce vin offre des accents d’orange confite en attaque puis arrive une fin de bouche énergique. Il est à boire dans les deux ans.


François Bonhomme

Ce petit négoce traditionnel possède également des vignes sur Gorges où il produit des cuvées dans le grand classicisme du secteur.

2005

14,5/20

Nez très fumé, pierreux, safran, fruits exotiques, Belle attaque de fruits puis la tension se met en place, grande longueur, fin fumée.


Domaine Vincent Caillé

Le terroir se situe sur le gabbro de Monnières, avec des vignes qui ont plus de 55 ans ; ici on travaille le sol selon le mode de l’agriculture biologique, la taille à huit yeux est courte. Les vendanges s’effectuent à la main et l’élevage en cuve souterraine dure 29 mois. La production compte 3647 bouteilles sur le millésime 2012.

2012

16/20

On joue ici sur le registre de la finesse avec un profil tout en longueur, et une finale iodée montante nuancée d’agrumes et de poivre blanc.


Chez Mémé

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30 Rue de Saint-Julien
33250 Saint-Julien-Beychevelle
+33 5 56 73 85 32
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Voilà un bistrot qu’on aimerait trouver systématiquement dans les villages de nos vignobles. En retrait de la place de Saint-Julien, cet établissement ne déroge pas à la toile cirée avec petits carreaux rouges et blancs et ses deux salles rustiques. On se glisse à table au milieu de têtes couronnées du Médoc : famille Barton d’un côté et de l’autre Laurent Dufau, le directeur de Calon Ségur. L’ambiance est décontractée tout en restant gourmande. Le menu du jour à 15 euros, ou le plat du jour à 9,50 euros, toutes les formules sont gagnantes. La terrine maison justement épicée entre facilement en composition avec un cru du Médoc, la connivence se poursuit sur le pavé de bœuf de Bazas qui fond dans la bouche. La crème brûlée ou la mousse au chocolat sont dignes de ce nom. Les produits sont de qualité et les éxécutions des différents plats vont droit au goût. L’ardoise qui toise le comptoir donne une tendance de la cave : crus bourgeois, seconds vins voire crus classés sont tarifés de façon angélique. Le couple en cuisine reçoit et sert volontiers avec un sourire aussi large qu’un Haut-Marbuzet.

RÉSERVER

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Chapoutier en Provence

Déjà présente en Roussillon, où elle est allée « chercher au loin des terroirs qui (lui) correspondaient » il y a maintenant quinze ans, la maison Chapoutier a été récemment conquise par le terroir de Pourcieux et y a acquis, « dans le prolongement naturel de la vallée du Rhône, et en suivant la légendaire Nationale 7 », un vignoble situé dans l’appellation côtes-de-provence Sainte-Victoire.

Nous avons voulu en savoir plus et mieux connaître cette région provençale surplombée par la beauté du mont Sainte Victoire et du mont Aurélien. Si nous portions déjà un grand intérêt à la situation géographique exceptionnelle de ce secteur de la Provence, les calcaires du mont Aurélien ont fini de nous convaincre. Après le granite et le schiste, nous souhaitons découvrir et appréhender ce nouveau terroir au travers de nos vins. ”

Jusqu’alors propriété de monsieur Garcia, le château des Ferrages déploie 28 hectares de vignes sur différents secteurs de Pourcieux et sa production est « majoritairement composée de vin rosé d’une très grande qualité ». Si cela ne devrait pas changer, les méthodes culturales vont être revues et progressivement converties à la biodynamie, comme l’ensemble des domaines Chapoutier.

À nos lecteurs (où il est question des primeurs)

Depuis de très nombreuses années, Thierry Desseauve et moi-même, assistés de quelques-uns de nos experts les plus expérimentés, allons déguster à Bordeaux, fin mars – début avril, le millésime de l’année précédente pour vous informer de son caractère et de sa qualité. C’est la Semaine des primeurs.

Comme des centaines de châteaux seront mis en vente pour les professionnels et les amateurs dans les quelques semaines qui suivent ces dégustations, nous avons aussi le devoir de rendre compte de la façon la plus indépendante et compétente possible de la qualité de chacun d’entre eux. Voici comment jusqu’ici nous avons procédé. Nous participons au maximum de dégustations collectives ouvertes aux professionnels et aux journalistes, certaines (et j’ai beaucoup bataillé pour pouvoir l’obtenir) en demi-aveugle, d’autres bouteilles découvertes. Ces réunions de dégustateurs sont organisées par les syndicats viticoles, les associations de producteurs et le négoce. Nous nous rendons aussi dans les propriétés qui, par leur statut ou leur ambition, ne présentent leurs vins que chez elles même si nous regrettons ce manque de sportivité. Le public nous pardonnerait difficilement de les boycotter puisque souvent ce sont les vins les plus prestigieux et recherchés de Bordeaux. Nous nous déplaçons aussi pour déguster les vins une seconde fois, parfois même une troisième et une quatrième, quand une première dégustation ne nous a pas semblé donner une idée équitable de l’un ou l’autre des crus.

Nous n’avons jamais caché que nous n’aimons pas le principe de mise en vente aux particuliers d’un vin en primeur qui ne sera complètement lui-même qu’après sa mise en bouteille, généralement 12 à 15 mois après ces dégustations. Le vin continuera évidemment à évoluer en barrique, l’homogénéisation de tous les lots doit aussi, en principe, affirmer davantage son caractère et tout producteur consciencieux mettra son cœur et son savoir-faire à proposer au public une bouteille définitive conforme aux espérances données par son échantillon primeur. Le tricheur ou le cynique aura également tout loisir de « rallonger la sauce » si le marché est demandeur, une fois que la bonne note donnée par les experts à un échantillon très bien travaillé lui a permis d’obtenir le prix de vente élevé qu’il souhaite. Il prendra bien entendu le risque de voir épingler son manque de respect pour l’amateur. Rappelons qu’un bon professionnel n’a pas de mal à s’en apercevoir.
Cela dit, présenter un échantillon représentatif aussi vite après la vendange est un véritable casse-tête pour tout producteur sérieux. Et pour tout expert sérieux, projeter à partir de cet échantillon un jugement sur ce que sera le vin après mise et imaginer son comportement tout au long de son vieillissement est un exercice aussi délicat qu’inconfortable. Quant à lui donner une note chiffrée ayant du sens par elle-même et encore plus par rapport à toutes les autres notes données à des vins de caractère et de qualité comparables, très peu d’experts ont la formation, l’expérience et la liberté de pensée nécessaire à une mission proche de l’impossible.

Du côté de la production, en simplifiant, il existe deux logiques d’assemblage pour le vin présenté en primeur. Rappelons-le, un vin de Bordeaux est un vin d’assemblage.
– Assemblage des différentes parcelles du vignoble de la propriété, dont on connait de mieux en mieux les micro-différences de sol, d’exposition, de comportement de la vigne avec, à la clé, l’obligation de les respecter davantage par des vinifications séparées et donc de compliquer encore les dégustations qui président à l’assemblage.
– Assemblage de plusieurs cépages, vendangés à des moments différents et ayant leur propre vitesse d’évolution en barrique et une compatibilité immédiate ou retardée à se marier ensemble.
– Assemblage du vin de goutte et du vin de presse (nom donnée au vin issu de la pressée du marc de raisin après la fin de la vinification), dont les caractères tactiles et gustatifs sont si différents et, pourtant, dans de nombreux cas idéalement complémentaires.
– Assemblage enfin entre les différents lots de barriques, selon l’âge du bois, la chauffe, le travail du tonnelier. En dehors de tous ces niveaux d’assemblage, le producteur doit aussi trancher entre les lots dignes de produire ce qu’il est convenu d’appeler un premier ou grand vin et ceux qui fourniront plusieurs autres, qu’on les nomme ou les conçoive comme des « autres » vins, des seconds vins, des troisièmes voir des quatrièmes, ces derniers le plus souvent vendus en vrac au négoce, sous une appellation communale ou régionale. Bien entendu le vin présenté en primeur est supposé être le meilleur ou le premier. Quelques châteaux font aussi déguster leur second quand sa qualité, sa notoriété et son prix le justifient, même si souvent ce vin n’est pas mis en vente aussi vite que le grand vin.
Devant la difficulté de tenir compte d’autant de paramètres certains préfèrent procéder à l’assemblage aussi vite que possible, de façon à permettre une homogénéisation aussi longue et régulière que possible. En janvier ou février, ils multiplient les dégustations destinées à la chose et, une fois leur décision prise, ils mettent leur assemblage en fût. Ils tireront du fût les échantillons présentés en mars et en avril. Cette façon de faire interdit naturellement des manipulations postérieures et ceux qui y ont recours ne manquent jamais de le faire savoir. D’autres considèrent qu’il est impossible d’avoir une vision définitive aussi rapidement de l’assemblage idéal et élèvent séparément en fût ou en cuve leurs différents lots. Mais comme il faut présenter quand même un assemblage en mars ils le font, forcément en petit volume, le mieux qu’ils peuvent, non sans laisser les esprits soupçonneux soupçonner qu’ils peuvent plus facilement que la première catégorie se permettre tout type de tripatouillage postérieur. Qu’ils se rassurent. Les mêmes esprits soupçonneux sont parfaitement capables d’imaginer que, dans le secret de leur mauvaise conscience et dans un recoin obscur de leur chai, les adeptes de l’assemblage précoce concoctent eux aussi des mini assemblages sur mesure censés plaire à qui vous savez.

Donc les échantillons sont préparés et prêts, forcément dans leur enfance et dans leur extrême réactivité au moindre changement de pression atmosphérique, de température, d’atmosphère du lieu de dégustation et évidemment sensibles au transport, à la forme des verres de dégustation et à la température de service. Et même dégustés sur le lieu de leur production, tirés le même jour, à la même heure, des mêmes barriques, ils peuvent varier d’une bouteille à l’autre, voire dans chaque bouteille du haut de la bouteille à son bas, comme j’en ai parfois fait l’expérience dans des propriétés célèbres et perfectionnistes qui, depuis, ont pris la décision de ne jamais faire déguster ce vin jeune et fragile hors de la propriété pour se donner la possibilité de changer immédiatement la bouteille d’échantillon si nécessaire. Sur ce, la horde des journalistes, des blogueurs, des cavistes et sommeliers venus du monde entier, sans oublier tous les petits malins qui arrivent à se faufiler parmi eux, arrive à Bordeaux et fait comme elle peut pour se faire une idée de ce qu’elle goûte, malgré toute la variabilité que je viens de décrire et que si peu ont la franchise et le respect du public de rappeler. Ce que ne peuvent pas nous reprocher ceux qui nous font la confiance de nous lire depuis de nombreuses années. J’ai souvent laissé entendre qu’à ce stade de l’évolution du vin, l’expert travaille un peu comme un archéologue, quand il s’efforce à partir d’un fragment de reconstituer un ensemble, ce qui explique la méthode exposée au tout début de ce texte. Jusqu’ici, nous avons toujours été aidés, particulièrement dans le domaine des dégustations demi-aveugles, impossibles à organiser nous-mêmes, par des associations de producteurs comme l’Union des Grands Crus, conscientes de l’intérêt moral de ce type de dégustation pour le producteur comme pour l’expert. Nous connaissons le millésime et l’appellation, ce qui forme un ensemble où la comparaison a du sens, et nous évitons tous les préjugés liés à la lecture de l’étiquette qui, de toute façon, devra être connue pour la publication de nos comptes-rendus. En nous concentrant avec encore plus d’exactitude sur ce qui est dans le verre, nous finissons par acquérir une plus grande liberté de jugement qui nous permettra par la suite de mieux comprendre les nombreux autres échantillons, y compris des mêmes vins, dégustés en d’autres lieux et d’autres conditions de service (température, forme du verre, volume de vin servi dans le verre, temps de dégustation, etc.). Pour des raisons de politique interne, masquées par un discours qui défend l’égalité des conditions de dégustation pour tous, l’Union a décidé cette année de ne plus autoriser ce type dégustation demi-aveugle, mettant toute notre équipe et moi-même dans le grand embarras d’avoir à renoncer à nos principes de déontologie, d’ailleurs largement partagés par beaucoup de nos plus éminents confrères en France comme à l’étranger.
Il faut avouer qu’il y avait le feu aux poudres.

Chaque année, quelques châteaux supplémentaires, membres de l’Union, se haussant du col, considéraient que refuser de présenter son vin en comparaison à l’aveugle avec d’autres était un signe de reconnaissance indiscutable d’un statut de marque incontournable. Les autres, voyant que les experts faisaient à leur corps défendant le déplacement à la propriété pour les déguster, avec l’augmentation de leur fatigue et donc la diminution de leur lucidité de jugement, déjà largement affectée par la présence du propriétaire, ne supportaient plus d’être les dindons de la farce. Haro donc sur les dégustations à l’aveugle. Fallait-il dans ce contexte boycotter la présentation du nouveau millésime, comme nous le suggèrent, parfois peu aimablement, quelques mauvais coucheurs donneurs de leçon ? Évidemment non. Le boycott, il faut le redire, est par principe un acte commercial même s’il est inspiré par une intention politique. On peut refuser de vendre ou d’acheter un vin en primeur. Mais comment demander à un journaliste de refuser d’informer le public sur sa qualité puisque c’est son métier et donc son devoir de fonction. Imagine-t-on un grand reporter accepter de boycotter la couverture d’un conflit sous le prétexte qu’il oppose deux adversaires jugés trop immoraux ?

Nous allons donc encore une fois venir à Bordeaux déguster le plus de 2015 possible. Je ne participerai pas aux dégustations de l’Union des Grands crus pour marquer mon profond désaccord avec les orientations prises cette année, mais l’équipe complète de Bettane + Desseauve dégustera partout ailleurs et avec les mêmes critères d’exigence et d’indépendance tout ce qui lui sera présenté. Et en indiquant clairement les conditions de chaque dégustation. Mais tout ceci n’aidera pas l’ensemble du petit monde bordelais à devenir plus sympathique aux yeux de la grande majorité du public, malgré l’excellence plus que probable des vins de ce nouveau millésime et sa qualité d’ensemble.

Dîners dans le vignoble


Dans le cadre de la sixième édition d’un programme déroulant chaque année, d’un mois de mai à l’autre, des soirées dans des lieux d’ordinaire inaccessibles au public (15 000 convives depuis 2010, 120 dîners organisés sur 45 week-ends en Lorraine, en Alsace et en Franche Comté dans le cadre de l’édition 2015-2016), les « Dîners insolites du patrimoine » s’installent au domaine Schoenheitz à Wihr-au-Val ces 28, 29 et 30 janvier. 

« Subtile recette qui conjugue repas gastronomique et immersion totale dans un lieu d’exception, (…) le tout orchestré par un chef de renom et agrémenté d’une découverte artistique », cette proposition permettra aux amateurs de découvrir, aux premiers contreforts des Vosges, dans la vallée de Munster, le vignoble de 15 hectares que Dominique et Henri Schoenheitz cultivent depuis plus de 30 ans, via la dégustation de sept de leurs vins. Plus de renseignements ici.

Fin mars, ce sera au tour du domaine François Schmitt à Orschwihr, douze hectares déployés sur les coteaux du Bollenberg et du grand cru Pfingstberg et cultivés en bio, d’accueillir les dîneurs (cliquer pour en savoir plus), suivi en avril par le domaine Stentz-Buecher, vignoble certifié AB situé à Wettolsheim (plus d’information ici). Ces deux derniers rendez-vous alsaciens seront marqués par la participation de l’association les « Divines d’Alsace ».

Le meilleur du monde

C’est le chiroubles 2015 du domaine des Maisons Neuves qui a reçu le trophée du meilleur gamay au sortir des dégustations de la sixième édition du concours international dédié à ce cépage, dont nous vous avions parlé ici. Pour plus de renseignements sur ce vin issu de la propriété menée par Emmanuel et Dominique Jambon, cliquer .

Ce trophée récompense tout le travail mené ces dix dernières années pour monter en gamme : évolution du système cultural, investissements en terme de vinification. Nous sommes très heureux pour nos équipes et pour le vignoble du Beaujolais que nous représentons. Nous savons aussi à quel point ce trophée est important pour l’essor commercial de notre domaine. ”

Quatre-vingt-six cuvées de plus que lors de l’édition 2015 du concours ont été présentées au jury le 16 janvier dernier. Le palmarès complet de cette compétition qui a « permis de dévoiler toutes les nuances qu’offre ce cépage : un vin fruité doté d’une belle complexité ainsi que d’une réelle aptitude de garde » est à découvrir . La remise des prix se tiendra à Lyon le 8 février.

Saga Muscadet : la conduite du vignoble

 

Pour la conduite de la vigne, la densité de plantation doit être de 6500 pieds par hectare avec un écartement entre les rangs inférieur ou égal à 1,50m et un écartement entre les pieds sur un même rang compris entre 0,90m et 1,10 m.
Les vignes sont taillées avec un maximum de 12 yeux francs par pied, soit en taille courte à courson avec un maximum de 5 coursons par pied, soit en taille Guyot simple ou double.
Pour la règle de palissage et la hauteur de feuillage les vignes taillées en Guyot, le fil de fer servant de liage des longs bois se trouve fixé à une hauteur minimale de 0,90 mètre au-dessus du sol. `
La charge maximale moyenne à la parcelle est de 7000 kilogrammes par hectare sur Gorges comme sur Clisson et Le Pallet, alors que sur les Muscadet non communaux elle s’élève à 10000 kilogrammes. Toutes les vignes présentent une charge à la parcelle régulière. Le titre alcoométrique volumique naturel minimum est de 11% alors que sur les Muscadet de Sèvre et Maine il ne représente que 10%. Quant au rendement butoir il est compris sur Gorges entre 45 et 50 hl/ha contre 55 à 66 sur les autres Muscadet.
Afin de préserver les caractéristiques du milieu physique et biologique qui constitue un élément fondamental du terroir, un couvert végétal est maintenu sur les tournières qui entourent les parcelles de vigne appartenant à l’aire parcellaire délimitée.

 

Les crus du Gorgeois généralement plus tardifs nécessitent souvent d’être vendangés après les autres, appréciant particulièrement les belles arrières-saisons.

Un élevage sur lies prolongé

Pour aller au-delà du mode cultural, on soigne particulièrement l’élevage sur lies fines 5 mois après leur fermentation jusqu’à leur embouteillage. Plus les vins restent ainsi, plus ils gagnent en raffinement de constitution. Ce procédé protège ainsi le vin de l’oxydation tout en lui apportant une fraîcheur et un perlant de bon aloi. Mais au-delà de 14 mois, la mention « sur lie » ne doit plus figurer sur l’étiquette, c’est l’un des paradoxes de la législation. A Gorges on élève longuement les crus en milieu réducteur sur leurs lies fines de vinification, au moins jusqu’au 1 er Novembre de la 2ème année qui suit celle de la récolte et se trouvent encore sur leurs lies fines de vinification au moment du conditionnement. Particulièrement bien codifié, ce procédé apporte rondeur, gras et complexité aromatique.

 

À SUIVRE > Lundi 1er février : La dégustation et les domaines

 

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