Accueil Blog Page 441

Rhône, c'est parti pour les vendanges

Après « une année sans réelle contrainte hydrique » et sur la base d’un développement équilibré de tous les cépages, l’interprofession des vins des côtes du Rhône et de la vallée du Rhône* (Inter Rhône) attend une belle récolte, en termes de quantité comme de qualité. Les vendanges de blancs ont déjà démarré et celles des rouges les plus précoces devraient commencer dès demain dans les parties les plus méridionales. Elles s’échelonneront ensuite en remontant le long du Rhône. Dans la partie septentrionale du vignoble, « les vendanges pourraient débuter autour du 20 septembre. »

La météo
« Selon les dernières observations, les conditions climatiques de cette fin d’été, du beau temps associé au mistral, assurent un bon état sanitaire du vignoble tandis que les nuits fraîches conduisent à une maturation lente mais régulière tout en favorisant la maturité phénolique. L’hiver très humide a permis de faire le plein de réserves d’eau avant un printemps très beau et très sec. Le débourrement s’est fait très tôt, la floraison s’est déroulée dans des conditions idéales, la nouaison a été excellente, notamment au niveau des grenaches. »

La maturité
« En dehors de zones très localisées, la vallée du Rhône a été relativement épargnée par la grêle. L’été frais a ralenti la maturation et les vignes, dont le développement avait démarré très tôt au printemps et qui avaient trois semaines d’avance en début de campagne, n’ont plus qu’une semaine d’avance sur 2013. Les degrés restent dans la normale mais les niveaux d’acide malique élevés assurent une bonne réserve de maturation. La véraison précoce, homogène et rapide des grappes offre une matière première d’excellente qualité. »

* Produits sur 6 départements, 70 014 hectares et 5 500 exploitations viticoles, les vins de la vallée du Rhône représentent la première activité économique de la région avec 400 millions de bouteilles commercialisées dans 159 pays en 2012-2013 (1,4 milliard d’euros de chiffre d’affaires). 46 000 emplois directs ou induits font de la filière vitivinicole le premier employeur de la vallée du Rhône.

Crédit photo : Christophe Grilhé.

The Balvenie aime les artisans

Pour la deuxième année consécutive, la marque de whisky The Balvenie organise un tour de France qui rend hommage au savoir-faire des artisans. Si leurs métiers (chocolatier, maroquinier, archetier, encadreur, fleuriste ou encore apiculteur) font appel à des talents divers, ils s’inscrivent dans un respect de la tradition et de la qualité qui est le même que celui pratiqué par cette maison écossaise dont la distillerie du Speyside cultive sa propre orge, possède l’une des dernières aires de maltage encore en activité, emploie toujours une équipe de tonneliers et de chaudronniers pour entretenir ses fûts et alambics et travaille depuis plus de 50 ans avec son maître de chai, David Stewart.

Démarré au printemps dernier et mené par Damien Anglada, ambassadeur de la marque en France, The Balvenie Tour 2014 est attendu dans de nombreuses villes d’ici décembre et chaque étape sera l’occasion d’une mise en lumière du travail d’un artisan, autour d’une dégustation de single malt (quatorze villes en tout, toutes les dates sont ). « L’aventure humaine, voilà ce qu’est avant tout The Balvenie Tour. Des rencontres, du partage, de l’échange, des émotions… Comment peut-on partager sa passion si on ne passe pas avant par ces étapes humaines qui sont essentielles ? »

Parmi les nombreuses rencontres avec des « artisans formidables, qui partagent avec vous leur tradition, leur savoir-faire et leur art » que Damien Anglada a eu l’occasion de faire, l’une est à l’origine de l’œuvre d’art en photo ci-dessus et dessous. C’est Lison de Caunes, Maître d’art en marqueterie de paille, qui a réalisé sur un design de Patrick Daumont ce magnifique sertissage du Portwood 21 ans d’âge de la maison, édition limitée à seulement trois exemplaires signés (1 500 €). Pour en savoir plus sur The Balvenie Tour, cliquer ici et aussi (carnet de voyage de Damien Anglada).

©LisondeCaunesTheBalvenie

25 ans d'âge+ 700 ans de savoir-faire

A quelques jours de la belle vente aux enchères caritative de cognacs La Part des Anges, la maison Frapin lance un cognac « hors du temps » présenté en flacon numéroté. Cette série limitée, dont l’authenticité a été certifiée à toutes les étapes de fabrication par le Bureau national interprofessionnel du Cognac (BNIC) est une très vieille réserve élaborée uniquement à partir d’ugni blanc provenant des vignes situées au sud-est du vignoble de 240 hectares de la Maison (propriété de la famille Cointreau, qui possède aussi les champagnes Gosset). Vendangé, distillé, puis vieilli vingt-cinq ans en fûts de chêne du Limousin avant d’être assemblé et mis en bouteille au château, ce millésime 1988, 100 % Grande Champagne, premier cru de Cognac, possède « le charme des cognacs d’antan » et ses arômes racontent une histoire que Patrice Piveteau, maître de chai de la Maison, a accompagnée. « Les faibles rendements ainsi que des conditions climatiques chaudes et sèches de fin d’été ont favorisé les conditions d’une bonne maturation des grappes. Dans ces circonstances, le lot dont est issu le Millésime 1988 présentait des caractéristiques aromatiques parfaites et surtout une structure et un équilibre qui nous ont conduits à le millésimer, sitôt sa distillation terminée.

Cognac Frapin, Trésor du château Fontpinot, Millésime 1988, 25 ans d’âge.

141 €, prix conseillé, cavistes et vente directe au 03 26 56 99 56.

Succès pour les vins suisses

La vingt et unième édition du salon Vinea, qui s’est tenu ce week-end à Sierre en Suisse, a accueilli plus de 8 000 visiteurs. Un chiffre comparable à celui de l’édition anniversaire de 2013. Le public a pu découvrir plus de 1 200 vins proposés à la dégustation et apprécier à nouveau l’ouverture du salon aux accords mets-vins, qu’il s’agisse de gastronomie étoilée ou de salaisons du Valais. Un nouveau stand a également été inauguré avec succès, avec pour objectif de lever le voile sur le monde parfois un peu secret des concours de vins. « Nous avons joué la carte de la transparence en permettant au public de se mettre à la place d’un membre de jury pour déguster et noter une partie des vins primés au Mondial des pinots et au Mondial des merlots », explique Elisabeth Pasquier, la directrice du salon. Enfin, même si ce n’est pas l’objet principal de ce rendez-vous convivial dont le président, François Murisier, indique qu’il « compte dans l’agenda des amateurs de crus helvétiques d’ici et d’ailleurs », les exposants ont noté qu’un nombre important de commandes de vins a été effectué, ce qui devrait réjouir toute la filière. La vingt-deuxième édition de Vinea se tiendra du 4 au 6 septembre 2015.

La garde des vins

Sur sa liste des indispensables fournitures de la rentrée (voir ici), l’amateur de vins peut inscrire ce livre de cave paru début août aux éditions Artémis et signé par Géraldine Martin, auteur spécialisé dans le vin qui fut longtemps sommelière. Doté d’un tableau des grands millésimes région par région, cet outil de gestion et de référencement est constitué de 200 fiches à remplir pour répertorier ses vins (région, date d’achat, fournisseur, prix, nombre de bouteilles et emplacement, commentaires de dégustation, etc.) ainsi que de nombreux conseils pour se constituer une cave, bien aménager les lieux, bien conserver ses bouteilles, mais aussi bien acheter.

livre de cave2
Livre de cave, Mes vins de garde, 256 pages. Artémis Editions, 19,90 €

Chine éternelle, poésieet art contemporain

Stèles, Li Chevalier

Tous les samedis de septembre, le château Haut-Bailly ouvrira ses portes aux visiteurs qui souhaitent venir découvrir le travail de l’artiste franco-chinoise Li Chevalier. Cette dernière, dont l’exposition à la Base sous-marine de Bordeaux au printemps dernier a rencontré un grand succès, poursuit ici son expérimentation de lieux insolites en investissant le chai de ce grand cru classé situé à Léognan.

Créée en 2013, l’installation visible à Haut-Bailly jusqu’à fin septembre porte le même titre que l’œuvre du poète à qui elle rend hommage, Victor Segalen, grand explorateur et amoureux de la Chine qu’il parcourt en tous sens au début du XXe siècle. Il est fasciné par la poésie des stèles qui animent les bords des routes et des chemins de montagne, s’adressant à qui les rencontre et “parlant” d’amitié, d’amour, de faits militaires, d’Empire ou de pouvoir, selon leur orientation.

Porteuses de poèmes calligraphiés, les stèles de Li Chevalier « forcent à s’arrêter, elles sont une pause, une ponctuation dans la lecture de l’espace. On s’en approche, on les consulte, comme on consulte les étoiles avant de poursuive son chemin. ». Ces mots sont ceux de Marc Fontana, responsable de la médiathèque de l’Institut français de Chine (Pékin), qui fut le commissaire de l’exposition montée en 2012 pour commémorer le centenaire de la parution de l’ouvrage de Segalen (en lire plus ici).

Stèles, Li Chevalier. Château Haut-Bailly, visite sur réservation au 05 56 64 75 11 ou ici.

©LiChevalier

Le week-end du Val de Loire


Premier vignoble pour la qualité de son accueil, ex-æquo avec l’Alsace, le Val de Loire est engagé depuis de nombreuses années dans la construction d’une relation durable avec ses visiteurs (ils sont six millions, dont 60 % entre mai et septembre). Sur les 1 000 caves de ce territoire viticole proposant de la vente directe, 350 sont dotées du label “cave touristique”, assorti d’une mention “accueil d’excellence” pour 20 % d’entre elles. Et, chaque année, les vignerons et négociants se font guides le temps d’un week-end devenu un événement phare de l’œnotourisme. Organisé depuis plus de 10 ans par l’interprofession des vins du Val de Loire (InterLoire), qui fédère 2 700 viticulteurs, 190 négociants et 13 coopératives opérant sur 41 000 hectares dans 50 appellations du pays Nantais, de l’Anjou, de Saumur et de la Touraine, « Vignes, vins, randos » est un incontournable de la rentrée.

En 2012, on comptait 8 000 randonneurs. Pour l’édition anniversaire de l’année dernière, ils étaient
9 000 à découvrir les paysages de vignes classés au patrimoine mondial de l’Unesco en compagnie de ceux qui y travaillent, au long de randonnées conçues pour tous les genres de marcheurs.
 Cette onzième édition décline quinze parcours sur cinq départements et deux régions et chacun peu trouver ici celui qui lui convient en fonction de différents critères, randonnée du samedi ou du dimanche, à pied ou à vélo, avec un handicap, etc. Une attention toute particulière a été portée aux plus petits, afin qu’ils ne finissent pas sur les épaules de leurs parents. Des balades plus courtes ont été mises en place, une heure à une heure et demie au lieu des classiques trois heures, et un sac à dos rempli de surprises les attend. La participation des enfants de moins de 12 ans est gratuite.

Tarif : 8 euros par personne, kit de randonneur et verre de dégustation inclus.
Tarif spécial : 5 euros en s’inscrivant en ligne avant vendredi 5 septembre (clôture à midi).

LoireRandos2014

Le nouveau château du propriétaire d'Ausone

Après toutes les spéculations d’usage (voir ici) quant à son potentiel acquéreur, le château La Clotte
a changé de mains. C’est Alain Vauthier, propriétaire du célèbre château Ausone voisin, qui est désormais en charge des quatre hectares de vignes de ce cru classé situé au cœur de Saint-Emilion.

D’après cet article paru hier dans Terre de Vins (et citant cette interview du journal Sud-Ouest),
c’est la société Mazière, structure familiale dont Alain Vauthier est le gérant mais dont Ausone ne fait pas partie, qui a pris une large majorité des parts de la société propriétaire de La Clotte.

Le sans faute de Philipponnat

Au delà des Goisses

Longtemps, Philipponnat fut une maison connue pour un unique vin. Nous l’écrivions dans notre premier guide, millésimé 1996 : « Philipponnat se distingue d’abord par un vin étonnant, mono-cru, le Clos des Goisses, extrêmement corsé, riche et plein, grand champagne de raisins noirs fait absolument pour la table ». Près de deux décennies plus tard, la maison, acquise un an plus tard par le groupe BCC (propriétaire également de Lanson, Boizel, Tsarine, etc.), est devenue une marque passionnante produisant une gamme foisonnante et ultra excitante : outre le Clos des Goisses qui, pour rester étonnant, n’en a pas moins démontré désormais une finesse et une subtilité formidables, il faut absolument découvrir les racés et complets non millésimés (rosé, brut et extra-brut) et la brillantissime cuvée 1522, pure expression du terroir d’Aÿ.

Cinq siècles de Philipponnat

1522 est l’année où un soldat originaire de Fribourg en Suisse, April de Philipponnat fut récompensé par François 1er de quelques terres à Aÿ, sur les bords de la Marne. Créée en 1910 dans le village voisin de Mareuil, la maison qui porte son nom doit sa progression au lointain descendant d’April qui la dirige depuis 2000. Fils d’un ancien chef de cave de Moët et lui-même ancien de la « Grande Maison », Charles Philipponnat n’était pourtant pas destiné à cette mission, mais, avec discrétion et une folle ténacité, il a peu à peu hissé la maison éponyme au sommet de la Champagne.

Les clés du succès

Elles résident d’abord dans la volonté de s’appuyer sur des approvisionnements remarquables en maîtrisant ses volumes. La maison ajoute à ses 17 hectares de vignes très axés sur les grands pinots noirs (Aÿ, Mareuil, Avenay) des fournisseurs tous situés dans un cercle d’une quinzaine de kilomètres autour de Mareuil qui lui permettent de travailler sur toutes les origines de grands vins offertes par la Champagne. Précision des vinifications ensuite qui s’appuient notamment sur l’incorporation généreuse de vins de réserve vieillis sous bois. Enfin et surtout, un sens du détail et du grand champagne que développe avec une grande finesse Charles Philipponnat et son équipe, bien aidés il est vrai par la liberté de manœuvre que leur laisse l’actionnaire.

Gérard Bertrand, le sud c'est lui

L’ambassadeur

Hormis en Champagne, ceux qui ont réussi à imposer leur signature sont rares. Le lieu prime habituellement sur l’homme. Ce n’est pas faire injure à leur talent que d’affirmer que les vignerons, les administrateurs ou les propriétaires des crus classés de Bordeaux ou des domaines mythiques de Bourgogne doivent d’abord la célébrité mondiale de leur production à l’emplacement privilégié de leurs vignes, de surcroît reconnu comme tel depuis des siècles. Faire de son nom la garantie d’un certain style, l’assurance d’une régularité de qualité quel que soit le tarif et, surtout, l’ambassadeur d’une région entière sous toutes les latitudes est une autre affaire. Celle de Gérard Bertrand.

Appétit de terroirs

Gérard Bertrand, ancien rugbyman du RC Narbonne puis du Stade Français, mais vigneron et fils de vigneron des Corbières, a donné une excellente traduction viticole du fameux « think local, act global ». Ancré dans son terroir majestueux, mais austère des Corbières, Gérard Bertrand a fait du terme générique « Sud », systématique leitmotiv de sa communication, à la fois une quasi propriété privée et une définition de sa production. À travers des propriétés dans l’ensemble des grands terroirs du Languedoc-Roussillon, Corbières bien sûr, mais aussi Limoux, Cabardès, Tautavel, Rivesaltes, Minervois, Larzac, mais aussi désormais un centre de vinification aussi écologique qu’ultra moderne aux portes de sa ville de Narbonne pour les différentes gammes de vins qui portent sa marque, tout définit cette idée du sud de la France aussi bien dans sa diversité que dans son unité.

Grand Cru

Que l’on soit un consommateur français, chinois ou américain, il n’y a donc pas besoin d’avoir sillonné le Languedoc et le Roussillon par toutes ses départementales pour comprendre les forces et la variété des vins de Gérard Bertrand. Il manque certes à cette construction brillante l’étage suprême, celui dont on parlait en citant Bordeaux ou Bourgogne : le (très) grand cru. S’il avait existé dans sa région un domaine mythique, célèbre dans le monde entier, il aurait certainement tout fait pour l’acquérir. Mais, comme la perle rare n’existe pas, il l’a tout simplement créé. Sur un terroir escarpé du cru La Livinière, en Minervois, entre grenache, syrah et carignans centenaires, il signe le premier millésime, 2012, d’un cru aussi ambitieux qu’authentique, le Clos d’Ora.