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Coup de cœur pour la Villa Baulieu

Les experts Bettane+Desseauve poursuivent leurs dégustations pour la prochaine édition du guide. Denis Hervier fait escale en Provence.

Cette villa plus belle que l’Antique, dans un style renaissance provençale, possède un cadre irrésistible. La famille Guénant l’a parfaitement restaurée et elle s’attaque depuis 2011 à la mise en valeur des 8 ha les plus qualitatifs de son vignoble provençal, avec l’aide d’un consultant tombé sous le charme de la propriété, Stéphane Derenoncourt. Le premier millésime est déjà à la carte du Pape du Petit Pressigny, Jacky Dallais, homme de gôut et grand gourmand, car les blancs ont une tension et une fraîcheur dignes des plus grands blancs de gastronomie ; les rouges épicés laissent entrevoir de très belles perspectives. Les 2012 sont encore supérieurs dans leur définition avec des blancs de percussion qui peuvent rivaliser avec les meilleures références de l’hexagone. Les rouges ont cette attaque de bouche soyeuse et cette suite épicée et menthée particulièrement harmonieuse. C’est une de nos grandes confirmations pour le prochain guide! On tutoie les sommets de la Provence et l’on sent une belle marge de progression. Il faudra absolument représenter ces cuvées lors du prochain hiver aux truffes de la propriété qui devraient parfaitement s’entendre avec ces vins très stylés de la Villa Baulieu.

Denis Hervier

La journée du Liban






Demain, les plus grands producteurs du Liban viendront présenter pour la première fois leurs vins au cours
d’un événement organisé par le ministère de l’Agriculture, sous le haut patronage du président de la République Libanaise, le Général Michel Sleiman, et en partenariat avec l’OIV. Vieille comme le monde, l’histoire de la vigne
se confond ici avec celle de l’humanité. C’est Noé, dont le tombeau se trouverait dans la mosquée de Kerak, dans la vallée de la Beqaa, qui aurait planté la première vigne sur le Mont Sannine, ce Mont Liban emblématique du pays du cèdre. Si la vigne semble avoir été cultivées dès 6000 ans avant JC, ce sont les phéniciens qui perfectionnèrent son élaboration. Leurs lourds navires sillonnaient la Méditerranée, chargés d’amphores de vin capiteux, d’huile,
de grain et de métaux précieux. L’empire de la mer a capitulé devant Alexandre le Grand, mais la culture de la vigne n’a jamais cessé de croître et de prospérer. Au Moyen-Age et à la Renaissance, les vins du Liban étaient très prisés. Voyageant dans les cales vénitiennes, ils alimentaient les cours occidentales, séduisant par leur robe pourpre et de leurs arômes épicés. Fruit d’une longue histoire d’amitié avec la France, qui contribua à en relancer la production
au début du XXe siècle, le vin libanais entame avec dynamisme une nouvelle page de son histoire que les trente domaines* réunis ce 14 mai illustrent brillamment, chacun à leur manière.

Dans les années 90, au sortir de quinze ans de guerre, le Liban s’est patiemment attelé à reconstruire sa viticulture. Dans les années 60, on ne comptait que trois producteurs « historiques ». Une quarantaine de domaines cultive aujourd’hui 2 000 hectares de vignes dont sont issus 8 millions de bouteilles. Deux régions sont particulièrement propices à la culture de la vigne. Celle du Mont Liban, sur les contreforts de la chaîne montagneuse du même nom, bénéficie dans sa partie occidentale d’un climat typiquement méditerranéen, baigné d’influences maritimes tempérant les ardeurs du soleil et favorisant une maturation optimale des raisins. A l’est, ses pentes orientées plein ouest regardent la vaste plaine de la Beqaa. Entre les deux chaînes du Liban et de l’Anti-Liban, cet étroit ruban de dix kilomètres de large sur cent-vingt de long, à dominante argilo-calcaire, constitue la plus importante zone viticole. 95 % des volumes de vin libanais y sont produits. Cette longue plaine fertile est remarquablement irriguée par les eaux dévalant des deux barrières montagneuses qui la protègent, alimentant ainsi le Litani, son principal fleuve nourricier. Située à mille mètres d’altitude, bénéficiant d’un climat semi-continental aux saisons bien tranchées, elle engendre des vins d’un remarquable équilibre. Ici, l’ensoleillement diurne et les nuits fraîches génèrent une amplitude thermique importante, propice à une harmonieuse maturation des baies.

Les grands crus libanais s’illustrent majoritairement par leur puissance et leur matière. Le cabernet-sauvignon, second cépage le plus planté au monde, constitue 23 % de l’encépagement des rouges. Le cinsault le suit de près, avec près de 450 hectares plantés. Récemment, comme partout ailleurs, la syrah s’est taillée une belle part (20 % du vignoble). Grenache, mourvèdre, petit verdot et merlot complètent cette belle palette, aux côtés de cépages de lointaine origine espagnole tels l’aramon, le carignan ou l’alicante. En blanc, deux cépages autochtones comme le merwahi et l’obeidy sont toujours amoureusement cultivés. Ils voisinent avec des stars internationales comme le chardonnay, le sauvignon ou encore le viognier, le sémillon, le muscat la clairette ou la roussanne. Le Liban est majoritairement producteur de grands vins rouges (75 %). Tantôt opulents, tantôt d’une surprenante finesse, ils portent tous une empreinte solaire et une âme bien née. Les blancs (20 %) et les rosés (5 %) méritent également d’être découverts.

* Batroun :
Sanctus, Atibaïa, Coteaux de Botrys, Ixsir, Batroun Mountains et Aurora Winery.

Mont Liban :
Château Florentine, Oumsiyat, Le Monastère Saint Jean, Château Fakra, Musar, Adyar.

Bekaa :
Château Qanafar, Château Marsyas, Château Kefraya, la Cave Kouroum, Clos Saint-Thomas,
Château Héritage, Château Ka, Château Nakad, Vin Caprice, le Domaine des Tourelles,
Massaya, Château Ksara, Domaine Wardy, les Coteaux du Liban, le Domaine de Baal, Château Khoury.

Sud du Liban :
Karam Winery

Pendant que j'y pense #12

1 C’était un soir d’un printemps timide dans le beau domaine des Crayères, l’un des plus ravissants beaux hôtels… Non, reprenons. C’est le plus bel hôtel de France, au sommet d’un parc de sept hectares qui domine Reims et ce n’est pas le seul sommet qui le concerne. Au diable, les précautions oratoires, le détachement imbécile, la distance de façade.
Cette maison, magistralement redressée par les Gardinier après un déplorable passage à vide provoqué par un cuisinier peu soucieux du bien-être de sa clientèle (qui s’était enfuie), organise sans cesse de nouvelles raisons d’y courir. Cette fois, deux chefs (le nouveau, Philippe Mille et un invité alsacien, le triple-étoilé Jean-Georges Klein) coopèrent à l’excellence d’un menu à quatre mains. Une idée qui se renouvelle chaque mois pendant toute la saison. Je ne vais pas vous détailler l’assiette, je ne suis pas une foodista et les accords mets-vins m’ennuient profond. J’ai infiniment de respect pour ceux qui veillent sur cet indispensable équilibre et, aux Crayères, c’est l’excellent Philippe Jamesse, donc je n’avais aucune raison de m’inquiéter du sujet, nous avons très bien dîné.
Non, l’intérêt de l’affaire est ailleurs. J’étais à la table d’un type épatant, Pascal Agrapart, producteur de très belles cuvées de Champagne à son nom. J’ai assez rarement rencontré un vigneron aussi clair dans l’exposé de son propos et dont les champagnes offrent un tel back-up aux propos, justement. Surtout en matière de dosages légers, où il excelle et qui ajoutent encore au caractère aérien de ses vins. Ce dîner a confirmé ce que je sais depuis longtemps sur l’excellence des Crayères et que je vous invite à partager à la première occasion.
Plus sur Philippe Jamesse, ici.

2 Juste parce que le printemps est là avec ses sourires, je vous recommande la lecture (en anglais) du très drôle Mike Steinberger sur son blog, The Wine Diarist, qui nous a écrit un petit dialogue à mourir de rire à partir d’un tweet imaginaire et assez déconnant attribué à Robert Parker : « The jihadist movements of non-sulphured wines, green, under-ripe wines, low alcohol, insipid stuff promoted by the anti-pleasure police ». Je ne vais pas faire un développement, il fait beau, c’est pas un jour à bagarrer sur internet, mais voilà, on peut rire de tout.
Le blog de Steinberger, ici
Un autre tweet de Parker qui avait bien flingué la campagne primeurs de Bordeaux…lire la suite

Primeurs 2012, deux prix, deux petits grands vins

Les côtes-de-castillon ou castillon-côtes-de-bordeaux (?), voilà une appellation réputée difficile à vendre où s’épanouissent deux ou trois vins délicieux. En voici deux que je connais bien. Le troisième est le clos-puy-arnaud, mais je n’ai pas encore vu passer son prix en primeur.

Domaine de l’A, 16,80 euros, mesprimeurs.com, note B&D : 16,5 – 17/20
Le domaine perso de Stéphane Derenoncourt, un vin…lire la suite

Le guide de l'été bourguignon





Trois cent trente-six domaines, maisons et caves coopératives adhérents à la charte De vignes en caves *,
près de cent fêtes viticoles répertoriées et tous les renseignements nécessaires, itinéraires en voiture, à vélo
ou à pieds, langues parlées ici ou là, horaires d’ouvertures, viticulture bio, hébergement, restauration… Tout ce que l’œnotouriste en Bourgogne a besoin de connaître pour bien préparer son séjour dans l’un des cinq « territoires » viticoles de la région, (Mâconnais, Côte Chalonnaise, Côte de Beaune, Côte de Nuits et Chablis / Grand Auxerrois) est contenu dans ce guide doté d’une grande carte détachable, décliné en français et en anglais, édité à 110 000 exemplaires et disponible gratuitement sur simple demande auprès du Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB) et des différents prescripteurs touristiques de la région, une centaine d’offices du tourisme et syndicats d’initiative, mais aussi des hôtels, des gîtes, ou encore les aéroports de Lyon et Dijon. Si vous n’avez pas attendu les vacances pour vous rendre en Bourgogne, ne manquez pas de passer à Chablis ce samedi. L’Office
du tourisme a décidé de réunir sur une même journée ses deux marchés traditionnels, celui des vins de l’Yonne
et celui des fleurs. Plus de renseignements ici.

* Depuis 21 ans, les viticulteurs, groupements de producteurs (caves) et professionnels qui adhèrent à cette charte d’accueil s’engagent à recevoir les visiteurs de façon chaleureuse et personnalisée. Il suffit de repérer le panonceau De vignes en caves apposé à l’entrée des domaines pour se voir proposer, pendant les heures d’ouverture, la dégustation gratuite et commentée (cépages, appellation, arômes) d’au moins un vin. La dégustation d’une plus large gamme peut-être payante, mais les tarifs doivent être affichés, tout comme ceux des vins disponibles à la vente. Vente à emporter : minimum trois bouteilles. Vente expédiée à domicile : minimum douze bouteilles.

Portos en primeur





C’est une première que le réseau de cavistes Nicolas propose, dans toute la France et en exclusivité, aux amateurs de portos. Il s’agit de réserver dès à présent chez son caviste les vintages 2011, un millésime tout juste mis en bouteille et agréé par l’Institut du vin de Porto, issus des quintas les plus réputées. Proposés par caisse de trois bouteille de 75 cl ou en magnum, ces vins de longue garde, à boire dans vingt ans, voire même dans quarante, seront disponibles à partir du 6 décembre 2013, jour de la Saint-Nicolas.

Beaune, visite du château.

Pour la cinquième année, la Maison Bouchard Père et Fils (destination labellisée Vignobles & Découvertes en 2012) permet au public de découvrir les secrets cachés dans les caves du Château de Beaune, au travers de visites guidées exclusives. Bénéficiant d’une longue expertise des climats de l’appellation beaune, Bouchard Père et Fils possède, dans les caves historiques de ce château acquis en 1820, une collection inégalée de 2 000 bouteilles du siècle dernier. Pendant une heure, et par groupe restreint à douze personnes maximum, les visiteurs sont accompagnés par un guide-conférencier à près de 10 mètres sous terre. Dans ces caves qui font partie des plus vastes de Beaune (4 000 m2 de galeries) plusieurs millions de bouteilles reposent dans des conditions idéales d’élevage et de vieillissement, loin de toute vibration et protégées des écarts de température par des murs dont l’épaisseur atteint sept mètres par endroits.

Si cette visite est l’occasion de prendre la mesure des siècles écoulés et du travail accompli par neuf générations de la famille Bouchard, succédées par la famille Henriot, également propriétaire en Champagne, à Chablis (William Fèvre) et en Beaujolais (Villa Ponciago à Fleurie), cette plongée au cœur de l’ancienne forteresse royale est aussi un voyage émouvant dans l’histoire du vin. Il y a là plusieurs milliers de bouteilles anciennes, dont une collection rare de grands vins mythiques antérieurs au phylloxéra, contemporains du règne de Napoléon III. Une dégustation commentée de six vins de la Maison clôture cette visite proposée dans deux langues, en français à 11 h et 15 h et en anglais à 10 h et 16 h, d’avril à novembre, du lundi au samedi. Réservation conseillée.

Bouchard Père & Fils, 15 rue du Château, 21 200 Beaune. Tél.: 03 80 24 80 45

Etes-vous œnographile ?


Si oui, vous serez sans aucun doute demain et/ou après-demain au château d’Aine à Azé (71) pour assister
aux Rencontres œnographiles européennes en Mâconnais. Si pas encore, apprenez que ces collectionneurs d’étiquettes de vins considèrent qu’elles font tout autant partie que le reste, contenant et contenu, de l’histoire
du vignoble et des hommes qui le travaillent depuis des siècles. Le site de l’association bourguignonne créée
en 1999 qui est à l’origine de ces rencontres (on peut y lire une petite histoire de l’étiquette joliment illustrée
par quelques images anciennes de maisons réputées), précise que les placomusophiles sont également les bienvenus ce week-end. Renseignements pris, ce sont les collectionneurs de plaques de muselet, plus connues sous le nom de capsules de champagne.

Quand le consommateur juge

Selon le baromètre sowine / SSI 2013, les consommateurs de vins ont besoin d’être rassurés avant d’acheter.
63 % se déclarent néophytes en matière de vin, 35 % amateurs éclairés et 2 % connaisseurs confirmés. Et la
très grande majorité des interrogés (80 %) estime qu’il est important de s’informer avant d’acheter du vin.
Au premier rang des critères privilégiés pour bien acheter, on trouve les conseils de l’entourage. C’est-à-dire
de consommateurs satisfaits.


C’est tout l’intérêt du Challenge prix+plaisir créé il y a trois ans que cette formule unique consistant à faire valider par des professionnels les choix d’un jury de consommateurs. Pour l’édition 2013, près de 200 consommateurs ont dégusté à l’aveugle les près de 700 vins inscrits au Challenge, par équipe de trois ou quatre, le temps d’une journée. Chaque équipe était encadrée par un référent, expert dégustateur. L’idée étant de mesurer le plaisir tiré de la dégustation de vins qui ne coûtent pas plus de dix euros, prix public, limite portée à vingt pour les champagnes.

Le palmarès complet (or, argent et bronze) sera publié sur MyBettaneDesseauve à partir du 21 mai.

Taillevent à Beyrouth





Thierry, Stéphane et Laurent Gardinier, les propriétaires de la Maison Taillevent (mais aussi du Château Phélan Ségur à Bordeaux et du Domaine des Crayères en Champagne) se sont associés avec la famille Fattal* pour ouvrir à Beyrouth, dans le quartier d’Achrafieh, une nouvelle boutique Les Caves de Taillevent. Six cents références extraites du livre de cave de Taillevent, complétées par le meilleur de la viticulture libanaise, y sont proposées et une place particulière est accordée à la dégustation, ainsi qu’à l’initiation aux secrets du vin. Pensé comme un bar
à vin intimiste, dont l’aménagement a été confié à l’architecte d’intérieur français Pierre-Yves Rochon, cet endroit permet de déguster au verre une sélection de vins du jour. C’est l’oenologue Paul Choueiry, diplômé de l’Université de Bourgogne, qui gère l’établissement avec une équipe d’experts présente pour sélectionner les vins en fonction d’un menu, aider l’amateur à se constituer une cave ou encore donner des cours de dégustation.

* Fondé en 1897, Le Groupe Fattal est agent-distributeur de produits de marque dans différents secteurs.
Pour ce qui concerne les alcools et spiritueux, le groupe représente depuis de nombreuses années Bacardi Martini, Rémy Cointreau, Evian, Badoit, Brown Forman et les vins libanais de Château Kefraya.