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Les récompenses de Smith Haut Lafitte

Dans son millésime 2001, qui faisait partie de la dégustation de bordeaux organisée en janvier dernier par
le Grand jury européen (tous les détails sont ici), Château Smith Haut Lafitte s’est classé premier parmi trente
vins avec, nous dit-on, une très bonne cohésion d’opinion entre les quatorze dégustateurs, venus de cinq pays.
Si le millésime 2009 a eu droit l’année dernière à la note parkerienne de 100/100, c’est désormais au tour du 2010 d’être jugé par la presse internationale. Pour le Wine Spectator, qui lui attribue 96/100, ce vin se place en tête de son appellation des crus classés de Graves et de Pessac-Léognan, juste derrière Haut Brion et La Mission Haut Brion. Après les critiques, parlons business et même première classe, Air France servant en ce moment même
le millésime 2006 à cette catégorie de voyageurs pendant que Qatar Airways préfère le 2008. Côté blanc, la publication dans le Wall Street Journal des résultats d’une dégustation de grands blancs dans le millésime 2010 consacre également Château Smith Haut Lafitte avec un 95/100 (plus de détails , en anglais).

Hollande et le vin. Alors, inquiets ?

Le monsieur de l’Élysée a donc été faire sa crâneuse (faire son Chirac) au salon de l’Agriculture. Tout le monde a vu le mini-film multi-diffusé du paysan qui lui conseille de « faire comme le Pape ».
Dans un souci salvateur, il a été caresser l’électeur dans le sens du poil au Pavillon du vin. Ce que, bêtement, Sarkozy avait totalement zappé. Moi, bien sûr, je suis plutôt pour. Pour le vin, hein. Hollande a fait les choses comme il faut. Il s’est assis, a goûté trois vins en grignotant trois trucs. Bon. Claques dans le dos et gentils sourires, les mecs avaient jamais vu ça, ils se trémoussaient de bonheur. Dieu le leur pardonne, ils n’ont pas l’habitude.
Toutes ces singeries prouvent au moins une chose, les politiques semblent avoir percuté sur l’importance de la filière, on avance. Naturellement, il a beaucoup promis et son ministre de l’agriculture aussi. Le ministre a promis lire la suite…

Castel, un engagement qui dure





Fondée en 1949 par neuf frères et soeurs, l’entreprise familiale Castel est aujourd’hui le premier producteur de vin français et le troisième au monde en volume. Négociant devenu viticulteur dès 1957, Castel est aujourd’hui présent dans toutes les grandes régions viticoles françaises et son développement à la fois vertical et horizontal l’implique dans tous les métiers du vin, propriétaire, récoltant, vinificateur, éleveur, négociant, embouteilleur et distributeur. Ancré dans les terroirs, attaché à la qualité de ses vins, Castel envisage son avenir comme celui d’une entreprise responsable, soucieuse du respect des hommes et de la terre ainsi que de la préservation des ressources dans le temps. On appelle cela le développement durable. Cet enjeu devenu majeur dans la stratégie de développement
du groupe, aussi bien au niveau national qu’international, implique une exigence continue au sein d’un modèle économique toujours plus responsable et vertueux. L’objectif de Castel est d’intégrer cette valeur durable à ses vins aussi bien qu’aux relations nouées avec ses nombreux partenaires. Si l’une des priorités est de garantir la sécurité alimentaire de ses produits à ses clients et consommateurs, le groupe agit de façon engagée sur tous les plans, environnementaux, sociaux et économiques.

Diminuer les répercussions environnementales des activités en limitant les émissions de CO2, optimiser la valorisation des déchets, interdire l’utilisation de produits azotés, gérer la qualité des sols, utiliser le bon produit au bon dosage, préserver les ressources, assurer une gestion quantitative de l’eau, diminuer la dépendance aux énergies fossiles et poursuivre les démarches de certification des Châteaux et Domaines Castel sont autant de décisions majeures qui font partie de cette stratégie qui implique tous les domaines de l’entreprise. Mais cette prise de responsabilité environnementale s’accompagne aussi d’un attachement porté à l’épanouissement personnel des collaborateurs (ils sont 2600) et à leur sensibilisation aux enjeux du développement durable. L’Ecole de formation Castel a été créée dans le but d’accroître les compétences des salariés et de renforcer leur expertise. Enfin, en tant qu’acteur responsable, Castel participe à plusieurs initiatives phares en matière de management environnemental qui ont pour but d’accompagner des changements bénéfiques pour toute la filière (groupe de travail ministériel sur l’affichage environnemental, études interprofessionnelles de développement durable Inter Oc, Inter Rhône et CIVB, sondage d’envergure sur les initiatives environnementales liées au transport des marchandises).

Si l’année 2012 a pu représenter un tournant dans la stratégie de développement durable du groupe Castel et de l’ensemble de ses établissements, c’est notamment parce que tous les indicateurs de consommation était en baisse à la fin 2011 (-7,5%, d’électricité, -1,5% de gaz, -12,3% d’eau). Cette maîtrise de l’énergie s’est accompagnée d’une progression notable du taux de revalorisation des déchets*, passé de 51,7% à 67%. Un succès, donc, pour ce système de management environnemental mis en place en 2010 et progressivement – et durablement – déployé
à l’ensemble du groupe.


* Plus spécifiquement, l’ensemble des bonnes pratiques mises en place sur les Châteaux et Domaines Castel ont permis la revalorisation de plus de 80% des déchets liés au conditionnement des vins. Depuis la mise en place d’un système de récupération de support d’étiquettes, + 32% de matière plastique a été revalorisé. Le total des déchets industriels banals, que l’on ne peut revaloriser, est passé de 562 tonnes en 2010 à 551 tonnes en 2011 (soit -2%) alors que la production augmentait de 5% sur la même période.

Chapoutier en Australie

«Quand j’ai choisi d’aller en Australie, à la fin des années 90, il y avait plusieurs raisons : l’attrait de l’hémisphère sud bien sûr, les sélections massales pré-phylloxériques – certaines n’existant plus en Europe – et le fait que l’on trouve les plus vieilles géologies de la planète après l’Antarctique. Venant de France, il y avait aussi l’orientation plus qualitative que quantitative des metteurs en marché. Enfin, le choix de l’Australie qui a des différences avec les autres vignobles du nouveau monde qui sont très – voire trop – orientés œnologie et peu – ou pas – agronomie. C’est sans doute en Australie que les viticulturistes ont le plus de poids dans le nouveau monde et je trouve cela très intéressant.»

Les vendanges ont démarré dans le vignoble australien de Michel Chapoutier, le domaine Tournon. Il dit tout ici.

Nouvelle tête au Château d'Issan

Selon Terre de Vins (à lire ici), le Château d’Issan (AOC margaux) qui appartient à la famille Cruse, voit arriver un nouvel investisseur en la personne de Jacky Lorenzetti. Il a racheté, par le biais de sa société Ovalto, les parts du groupe familial Roland Cruse. De l’autre côté, Lionel Cruse et ses descendants restent copropriétaires. Déjà à la tête des châteaux Lilian-Ladouys (AOC saint-estèphe) et Pédesclaux (AOC pauillac), Jacky Lorenzetti est également président du Racing Métro 92, club de rugby professionnel évoluant dans le Top 14. Il travaillera avec Emmanuel Cruse, gérant du domaine depuis une quinzaine d’années. Les deux hommes se connaissent bien puisque Emmanuel Cruse conseille Jacky Lorenzetti pour la promotion et la vente de ses vins auprès du négoce bordelais. Le Château d’Issan, troisième cru au classement de 1855, s’étend sur 53 hectares de vignes dont 40 en AOC margaux, 10 en AOC bordeaux supérieur et 3 en AOC haut-médoc. Jacky Lorenzetti, qui a des attaches familiales en Gironde, a fait fortune en revendant le groupe immobilier Foncia qu’il avait créé en 1972.

Journées bordelaises du Cameroun


A l’initiative du club Bordeaux-Cameroun-France, une délégation de treize propriétaires et responsables
membres de l’Union des grands crus de Bordeaux se rendra en mission de promotion à Douala et à Yaoundé
les 13, 14 et 15 mars. Les crus présents lors de ces premières Journées bordelaises du Cameroun seront
Château Beychevelle, Domaine de Chevalier, Château Du Tertre, Château Ferrande, Château Giscours, Château Guiraud, Château Kirwan, Château La Dominique, Château Langoa Barton, Château Le Bon Pasteur, Château Léoville Barton, Château Lynch Bages et Château Ormes de Pez.

«En complément des missions annuelles de l’Union des grands crus, nous aimons saisir des opportunités sur des marchés présentant un bon potentiel de développement. Le Cameroun s’est imposé à double titre pour nous. D’une part, il se situe en première position dans la liste des clients des vins de Bordeaux situés sur le continent africain et, d’autre part, ce pays est remarquablement bien représenté à Bordeaux par le club Bordeaux-Cameroun-France avec lequel l’Union entretien des liens étroits», a déclaré Olivier Bernard, le président de l’UGCB.

«Bordelais et ami du Cameroun depuis plus d’un demi-siècle», Pierre Castel, président d’honneur de Bordeaux-Cameroun-France s’est dit « particulièrement heureux d’être le parrain du club, créé à l’initiative de Pierre De Gaétan Njikam, qui rassemble aujourd’hui un grand nombre de personnalités bordelaises pour contribuer au développement économique et au rayonnement culturel du Cameroun, un grand pays africain, exemplaire par sa stabilité et doté de nombreuses richesses naturelles, d’un fort potentiel économique et d’importantes ressources humaines. »


La délégation bordelaise rencontrera de nombreux acteurs économiques camerounais durant son séjour. Cette première mission, réalisée avec le concours d’Ubifrance, a pour objectif de mieux appréhender les potentialités
de ce marché en développement tout en renforçant les liens étroits existant entre Bordeaux et le Cameroun. En complément des dégustations prévues pour les professionnels et les amateurs, l’agenda des Journées bordelaises du Cameroun comprendra le lancement de la 3e édition du programme de parrainage de jeunes entrepreneurs camerounais par le club Bordeaux-Cameroun-France ainsi que la remise de dons au Centre multifonctionnel des personnes en situation de handicap de Bépanda (Douala).


Jancis Robinsona écrit un gros livre

La célèbre critique anglaise, en collaboration avec Julia Harding MW et le fameux botaniste José Vouillamoz,
vient de sortir un très gros livre sur l’état des connaissances des cépages mondiaux. Michel Bettane l’a lu.
Ils en parlent tous les deux dans cette courte vidéo.

93/100




Oui c’est bien une note du Wine Spectator, inutile de faire les présentations. Le magazine américain vient de publier son Top 2012 et le Domaine de l’Olivette à Bandol y occupe le très honorable trente-sixième rang avec
son bandol rouge 2008. Pour aller avec la belle note, ce commentaire de dégustation : « Saveurs sanguines de prunes rôties et de cerises séchées sur une note concentrée de fer accentuée par beaucoup de fumée et d’épices. Des tonalités  de moka et de chocolat marquent une finale très mûre. Pur et vivant. Au mieux de 2013 à 2022.»

Les œnologues et le millésime 2012


Après les nombreux points de vue des vignerons sur ce millésime, nous publions ci-dessous les analyses d’œnologues-conseil répartis aux quatre coins du Bordelais (pour mieux comprendre leur travail, le portrait de l’un d’entre eux est à découvrir ici).

Médoc
Par Antoine Medeville
On le sait bien, la qualité d’un vin dépend de trois facteurs : la qualité du sol, le savoir-faire des hommes et le climat. Or cette année 2012 aura fait parler d’elle au niveau du temps, tantôt difficile, tantôt favorable. Le printemps et le début d’été ont fait craindre le pire, le climat pluvieux ayant favorisé le développement, localement, du mildiou et
de l’oïdium, avec pour conséquence un étalement de la floraison et de la véraison, ainsi que de la coulure. En revanche, les mois d’août et de septembre, chauds et secs, ont permis de gommer les écarts de maturité et de limiter les pertes de rendement. Les vendanges des merlots se sont bien passées, celles des cabernets plus tardives se sont déroulées sous un ciel un peu plus pluvieux. Les fermentations alcooliques et malo-lactiques ont quant à elles été bien maîtrisées. Le travail des vins s’amorce donc bien, la qualité est au rendez-vous, avec des couleurs soutenues, une bonne présence tannique et une harmonie en bouche. Les hommes se sont battus tout au long de cette année viticole et le travail conjoint des viticulteurs passionnés et des oenologues aura porté ses fruits. Ce millésime 2012, même s’il n’atteindra pas les niveaux qualitatifs de 2009 ou de 2010 sera de bonne facture avec une qualité d’assemblages de toute première importance, alors que tout laissait présager le contraire.

Graves
Par Edouard Massie
Nul doute que pour réussir le millésime 2012 il aura fallu être un bon vigneron, mais aussi un forcené de travail pour protéger sa vigne de la pression tellement forte des différentes maladies de la vigne. Le résultat final est satisfaisant et c’est une juste récompense. Les blancs sont très aromatiques, essentiellement sur le caractère thiol, et les rouges aux tanins mûrs sont équilibrés.

Bordeaux
Par Edouard Massie
Incontestablement plus denses que les 2011, les bordeaux rouges 2012 ont su tirer profit de la faible récolte pour obtenir une belle concentration. Après un beau mois d’août qui a stoppé les débuts de mildiou, la vigne, peu chargée, a pu amener les raisins à une grande maturité. La couleur est profonde et les tanins soyeux.

Sauternes
Par Henri Boyer
En septembre, tous les signaux étaient au vert pour réaliser un grand millésime. Volume de raisin modéré, idéalement réparti, et maturation parfaite des raisins suite à un temps sec et sans excès de chaleur. Le botrytis est « lancé » avec les premières pluies du 21 septembre. Il s’en suit un régime alterné de pluie et de période sèche trop courte pour permettre une concentration optimum du raisin. De là découle la typicité du 2012, un vin fin, délicat, frais, avec un arôme de confit le plus souvent pur, mais avec une concentration plus faible que les précédents millésimes.

Libournais
Par Arnaud Chambolle
2012 a été un millésime de vignerons et de vinificateurs. De vignerons tout d’abord, car il a fallu rester très vigilant face à la pression des différentes maladies de la vigne, et ce tout au long du cycle végétatif. En particulier, le risque botrytis en fin de cycle a été important avec parfois une évolution fulgurante du champignon. De vinificateurs ensuite, car il a fallu trier beaucoup, réunir les vendanges de qualités comparables et adapter au mieux la vinification à chaque cuve en fonction de son contenu. En conséquence, le résultat est parfois hétérogène. Il y a de belles réussites tant au niveau de la couleur que de la concentration avec des vins très fruités. On trouve également des cuves plus légères avec des caractères parfois végétaux et des vins de presses à travailler car souvent nécessaires en terme de volume. Le travail d’élevage et d’assemblage sera donc particulièrement important.

Pernod Ricard se mue en Che Guevara de la fiscalité

Les groupe français Pernod Ricard, Merlet et Chartreuse Diffusion, soutenus par les acteurs du secteur, viennent de prendre une décision importante en demandant au Conseil constitutionnel de juger contraire à la constitution la hausse des taxes sur les alcools forts, effective depuis le 1er janvier 2012. Sylvie Henon, présidente de la Fédération française des spiritueux, explique le pourquoi de la démarche. « Les spiritueux représentent 23% des volumes d’alcool pur vendus en France, mais 83% des taxes sur l’alcool. Il s’agit d’une fiscalité particulièrement violente et discriminatoire. Nous demandons une fiscalité plus équitable. La déconnexion historique entre les différents types d’alcool s’est encore aggravée l’an passé. Pourtant, il y autant d’alcool dans un verre de 3 cl de whisky à 40°, un verre de 10 cl de vin à 12° et un demi de bière à 5°. »
En modifiant la fiscalité sur les spiritueux, le gouvernement Fillon avait pour objectif de récolter une recette de 340 millions d’euros. Sur une bouteille de whisky à 13 euros, 84% en reviennent aujourd’hui à l’État contre seulement 16% pour le producteur et le distributeur.
Pernod Ricard, qui détient un portefeuille de quatorze marques leader, Merlet et Chartreuse Diffusion ont engagé un recours pour obtenir le remboursement des taxes supplémentaires. Sans suite. Les trois groupes ont donc décidé de porter l’affaire devant le tribunal de grande instance et de soulever une question prioritaire de constitutionnalité, ce qui les autorise à demander l’intervention du Conseil constitutionnel. La chambre commerciale de la Cour étudie aujourd’hui même la possibilité de transférer le dossier. Elle rendra son avis le 19 mars au plus tard. Si ce dernier est positif, le conseil constitutionnel aura trois mois pour se prononcer et abroger ou non la loi.