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Saint-Émilion, hiérarchie neuve chez les classés

Verdict sans grande surprise pour la 7e édition du classement des crus de Saint-Émilion. Ils sont désormais 85 châteaux à pouvoir revendiquer pour la prochaine décennie le titre de grand cru classé. Une nouvelle hiérarchie établie ces derniers mois par la commission de classement sous le patronage de l’Inao et avec le concours pratique de l’organisme de certification Bureau Veritas. Celui-ci a examiné 114 dossiers et passé au crible 1 343 échantillons. Le classement de 2012 référençait 82 propriétés classés, dont un quatuor de premiers grands crus classés A et 14 premiers crus classés.

Après les départs médiatisés au printemps dernier des châteaux Ausone, Cheval Blanc, Angelus et La Gaffelière, l’édition 2022 établit dorénavant 12 premiers crus classés et deux premiers crus classés A. Dans cette catégorie suprême, le château Pavie est rejoint par le château Figeac dont la promotion était attendue, au regard des derniers millésimes produits par la propriété. « Nous fêtons l’évènement avec un 1950 superbe » se réjouit la famille Manoncourt.

Les 14 premiers crus classés

Château Pavie (A)

Château Figeac (A)

Château Beau-Séjour Bécot

Château Beauséjour Héritiers Duffau-Lagarosse

Château Belair-Monange

Château Canon

Château Canon La Gafellière

Château Larcis-Ducasse

Château Pavie-Macquin

Château Troplong-Mondot

Château Trottevieille

Château Valandraud

La Mondotte

Clos Fourtet

 

16 nouveaux promus
Pour le peloton des crus classés, le château Croque-Michotte, toujours en procès contre le classement de 2021, n’avait pas désiré concourir à cette nouvelle édition. On assiste au juste retour dans la hiérarchie de Corbin-Michotte, écarté lors du dernier classement. On peut penser que celui de 2022 ne suscitera guère de chicaneries judiciaires. Les propriétés qui ont disparu ne créeront pas de polémique, entre celles qui n’ont pas présenté de dossier comme La Clotte ou celles qui ont intégré le parcellaire d’un premier cru comme Pavie-Decesse qui disparait pour entrer désormais dans Pavie ou Les Grandes Murailles dans Clos Fourtet.

Les châteaux Montlisse, Boutisse, La Croizille et Tour Baladoz franchissent un nouveau cap, comme Rol Valentin, attendu à ce stade depuis au moins deux classements. Montlabert (3,5 hectares) tout proche de Cheval Blanc, Figeac et Jean Faure, cru acquis par la famille Castel en 2008, réussit également l’examen, grâce aux investissements culturaux et à un nouveau chai performant.

Saint-Christophe des Bardes semble constituer le nouvel eldorado de la Rive droite. À la limite de cette commune et de celle de Saint-Émilion, promotion également pour le château Badette qui produit un vin de belle étoffe. Dominant les terrasses du secteur, le château Tour-Saint-Christophe profite d’une équipe à la hauteur de son beau terroir pour se hisser dans la catégorie. Sur le plateau argilo-calcaire de cette partie est de l’appellation, le Clos Dubreuil rejoint également l’élite, grâce à une évolution remarquable des vins dans le temps. Une belle progression permise par la vision de son propriétaire Benoît Trocard.

Dans le haut de Saint-Christophe-des-Bardes, le château Croix de Labrie atteint aussi le plus haut niveau. Le cru assemble ses parcelles avec celle du secteur de Badon, en pied de côte, lieu également de prédilection de Murielle Andraud et Jean-Luc Thunevin et de leur Clos Badon.

À Saint-Étienne-de-Lisse, la voix chargée d’émotion, Karl Todeschini ne cache pas sa joie quant à la promotion du château Mangot. Également classé, le château Lassègue rend honneur aux terroirs de Saint-Hippolyte. Pari réussi aussi pour le petit domaine planté sur sol argilo-sableux de La Confession, l’un des crus fétiches de Jean-Philippe Janoueix, qui produit un vin généreux et charnu. Tournant le dos à la cité médiévale, le Clos Saint-Julien rejoint les meilleurs grâce à son terroir au sol calcaire et aux tannins frais de ses cabernets francs qui s’affirment sous la main experte de Catherine Papon-Nouvel comme une solutions aux bouleversements climatiques.

EN MAGNUM #29, chez votre marchand de journaux

[LE PARFUM] Dans un livre fameux nommé comme cet éditorial, l’auteur Patrick Süskind raconte avec verve les terrifiants meurtres commis par un orphelin du XVIIIe siècle pour créer le parfum absolu. Le sinistre héros du livre, Jean-Baptiste Grenouille, aurait pourtant pu épargner les vingt-deux jeunes vierges qu’il trucide en faisant une halte sur la route qui le mène des bas-fonds parisiens jusqu’au laboratoire d’un parfumeur célèbre de Grasse. Quelques jours entre Nuits-Saint-Georges et Beaune auraient suffi à le convaincre que les vins issus du cépage pinot noir, à l’époque déjà maître des vignobles bourguignons, possédaient un parfum capable d’envoûter le monde entier. Grenouille ne s’est pas arrêté, le pinot de Bourgogne a continué son chemin et a construit une success story aujourd’hui sans frontière. Dans un registre différent, les grands blancs de Bourgogne ont tracé la même voie. On apprécie les vins de Bordeaux ou du Rhône, on est amoureux du vin de Bourgogne. Ses arômes, sa finesse, le velouté de sa texture, ses nuances, sa rareté aussi, tout cela le rend unique. On lui concède même, sans lui en tenir grief, de faire preuve d’une irrégularité gustative quasi systématique, de ne garantir en rien le niveau de qualité minimal que l’on est en droit d’attendre de bouteilles souvent chères et difficiles à dénicher et de n’avoir pas toujours été, au cours de sa longue histoire, à la hauteur de son mythe. L’amour oublie vite et pardonne beaucoup. Pourtant, si la Bourgogne joue en solo une partition qui ne ressemble à aucune autre, elle mérite d’être observée sereinement et à hauteur de vignes, de chais et de vignerons. C’est cela que s’est attaché à faire, passionnément et objectivement, ce vingt-neuvième numéro de En Magnum.
Disponible sur :

et chez votre marchand de journaux demain

Le mondovino de la semaine #171 tourne à fond

Vendanges 2022, la parole aux vignerons • Le nouveau cahors de Gérard Bertrand • Pibarnon ni vendu, ni à vendre • Des séminaires dans le vignoble • Trio gagnant • Les Folies prolongent l’été • « La vente de la Bégude est effective » • Celebris célèbre 2008 • Chaque jour du nouveau, en voici huit

Dans le vignoble


Vendanges 2022, la parole aux vignerons

Domaine Aegerter, Bourgogne
« Avec des dernières années marquées par une belle qualité mais un manque de récolte, le millésime 2022 s’annonce excellent tant sur le plan qualitatif et quantitatif en Bourgogne. »

Château Yssole, Provence
« Cette année, nous avons atteint un record de chaleur dans le Sud qui laisse présager un très beau millésime 2022. Que ce soit pour les blancs ou les rosés, les premiers jus ont révélé des arômes de pêches blanches, d’agrumes, de fraises écrasées. Les rouges sont prometteurs. On décèle déjà un gros potentiel. L’aboutissement d’une année de travail bien remplie. »

Drappier, Champagne
« Quatre jours de pluie mi-août ont regorgé les baies et Urville ayant été épargné par les conditions climatiques, l’état sanitaire est extrêmement bon. » Charline Drappier explique que son grand-père André Drappier l’a accompagnée lundi dernier dans les vignes : « Il a rarement vu des grappes si belles. »

Guilbaud Frères, Vallée de la Loire
« Les raisins sont très sains et donnent des jus bien formés : tout est net, droit et franc. La récolte est cependant en-dessous du quota suite au gel et à la sécheresse. Si les jeunes vignes ont souffert, les vieilles vignes sont superbes. Les acidités seront un peu supérieures à celles de 2003, même si tous les critères annoncent un millésime dans le même profil. »

Domaine de L’Hortus, Languedoc
« La récolte est plutôt jolie et il y a du jus. C’est un soulagement car on s ’attendait à des raisins secs : on aborde avec le sourire alors qu’on était un peu accablés par la chaleur. Les blancs sont rentrés et montrent une belle qualité avec des volumes corrects, c’est une grande satisfaction après une année 2021 catastrophique. »

Le nouveau cahors de Gérard Bertrand

L’ambition de Gérard Bertrand est de produire un cahors de grande expression qui s’inscrit dans la continuité des grandes signatures de l’appellation. C’est désormais chose faite avec l’acquisition d’une propriété dans le Lot. Situé sur la commune de Soturac, domaine de Cause s’étend sur 35 hectares dont 20 hectares de vignes plantés principalement de malbec. « Ce cépage, emblématique de l’appellation cahors, trouve ici son terroir de prédilection avec le mariage de sols calcaires et sidérolithiques », souligne Gérard Bertrand. Fidèle à sa philosophie, une transition vers une agriculture biodynamique est déjà entamée.

Pibarnon : ni vendu, ni à vendre

« La propriété reste familiale. Il est hors de question de faire entrer un investisseur, qu’il soit partiel ou total. Certains annoncent un acheteur et un prix d’achat. C’est une affabulation totale. Point. L’équipe est toujours la même et aux manettes pour longtemps », précise Éric de Saint-Victor, propriétaire du château de Pibarnon, qui en a assez avec les rumeurs qui courent depuis quelques mois et qui enflent ces dernières semaines.
Croustillantes pour certains, parfaitement infondées pour le propriétaire, elles agitent le mondovino. « Il est temps d’y mettre fin », ajoute le propriétaire. Parlons de choses fondées. Les vendanges se déroulent bien, comme c’est la tradition depuis plus de 40 ans même avec des rendements diminués en raison de la sécheresse. Résultat ? Jolies maturités et beaux raisins.

Des séminaires dans le vignoble

Une nouvelle expérience décalée et inoubliable dédiée aux entrepreneurs et à leurs équipes est proposée à Sancerre par Via Vinoviti. « S’immerger dans le monde passionné des vignerons, dans le cadre d’un paysage époustouflant, a le pouvoir de faire naître de nouvelles ambitions, de nouvelles idées, de nouveaux challenges, de nouveaux liens humains », c’est la conviction d’Anne-Laure Journet, de Cécile Carlou et d’Olivier Crouzet, trois coachs épicuriens.
Au programme :

  • Un voyage autour des cinq sens, vecteur d’émotions, de passion et de convivialité.
  • Un partage avec des vignerons ancrés, passionnés, et novateurs
  • Un retour à la nature, à la terre après quelques mois de confinement

Informations et inscriptions sur www.viavinoviti.fr

Trio gagnant

Champagnes Piper-Heidsieck, Charles Heidsieck et Rare Champagne ont obtenu la certification B Corp avec un score de 91,9 points, validée par B Lab, le réseau à but non lucratif fondé en 2006 « avec l’idée qu’un différent type d’économie était non seulement possible, mais nécessaire, et que le commerce pourrait ouvrir la voie vers un nouveau modèle tourné vers les parties prenantes ». Cette certification B Corp va au-delà de l’évaluation d’un produit ou d’un service. Elle évalue l’impact positif global de l’entreprise qui la soutient et l’implique dans un processus d’amélioration continue. « Nous sommes très fiers de rejoindre cette communauté de pionniers qui mènent un mouvement mondial faisant du commerce une force motrice pour générer un impact social positif et transformant l’économie mondiale en faveur de tous les individus, les communautés ainsi que la planète. Nous avons l’honneur d’être les premiers producteurs de Champagne à obtenir la certification B Corp et nous partageons complètement la vision de B Lab d’œuvrer pour un système économique inclusif, équitable et régénératif. Nous espérons encourager d’autres acteurs du secteur du vin à rejoindre cette cause », précise Damien Lafaurie, président-directeur général des marques.

Les Folies qui prolongent l’été

Les 11 septembre et 9 octobre, le château d’Arche vous propose deux rendez-vous dominicaux au cœur des jardins de la Chartreuse. Ce grand cru classé en 1855 est situé au cœur de Sauternes à 40 minutes au sud de Bordeaux. Cette propriété de 50 hectares possède également un hôtel de huit chambres. De 12h à 18h, savourez les délicieux poulets braisés concoctés par le restaurant À la Bonne Table avec des dégustations de vin et de cocktails. Deux navettes sont mises en place entre Bordeaux et la propriété.
Les Folies d’Arche, renseignements et réservations sur www.eventbrite.fr

« La vente de la Bégude est effective »

C’est par ces mots que Guillaume Tari, représentant de la famille Tari, annonce la vente du Domaine de La Bégude à Bandol. Il est désormais la propriété de Christian Roulleau, fondateur du groupe Samsic et déjà propriétaire du château Dauzac, cru classé de Margaux. Laurent Fortin prend la direction du domaine, Vincent Bouyer devient le directeur technique et Robert Oustric le directeur commercial. « Je suis très fier de diriger le domaine. Guillaume Tari restera en soutien et accompagnement pour une passation naturelle », précise Laurent Fortin. Le terroir de ce Joyaux provençal est composé de sols marneux et argileux, sur socle calcaire. Le cépage roi, le mourvèdre, a le don non seulement d’exprimer le caractère de son terroir, mais aussi celui de son vinificateur, les vins montrent un trait clairement bordelais, sophistiqué et bien élevé, sans pour autant trahir ce terroir splendide et sauvage, surplombant la mer.

Dans le verre


Celebris célèbre 2008

Cette petite maison joue dans la cour des grands. Fraîcheur, vivacité et minéralité sont les fondamentaux d’Odilon de Varine, chef de caves de Gosset. Élaborée autour du chardonnay et vieillie plus de 12 ans en cave, ce nouveau celebris 2008 extra-brut a un nez racé d’agrumes confits, de fruits secs, de fleurs séchées et de verveine. La bouche est puissante dès l’entame, suivie d’une acidité magique sublimée par un long vieillissement. Une édition limitée à 15 000 bouteilles.
Champagne Gosset, Celebris vintage 2008 extra brut, 175 euros

C’est le moment d’acheter des vins rosés

Acheter du rosé aujourd’hui pour l’été prochain est un bon mouvement. Voire pour les étés d’après. Avec un peu d’exigence, on n’achète pas n’importe quoi. Un rosé de bonne venue mérite d’être attendu au moins un an ; ceux-là, au moins deux ou trois. Voici ce que je vais mettre en cave pour les étés qui viennent.

Des vins de grands vignerons, plus connus pour leurs rouges et/ou leurs blancs admirables, ne me paraît pas une idée sotte. J’en ai choisi cinq plus un, après avoir longuement goûté leurs productions les plus récentes et évalué leurs respectifs potentiels.

Le roi des chouchous de l’été 2022, c’est…

 

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Foires aux vins : les bons plans de Casino

L’avis de notre expert
Une sélection où l’on peut dénicher quelques pépites. Entre autres belles références, un vin-de-france du domaine Cauhapé (spécialiste du jurançon) absolument bluffant à 5,90 euros. Les vins corses sont bien représentés, avec des blancs et des rouges affichant la salinité attendue. Les bourgognes ne sont pas en reste, dans les deux couleurs, à tous niveaux de prix, ce qui permet à chacun de choisir selon son budget. Hormis l’Alsace, mal représentée hélas, peu de régions manquent à l’appel.

Les dates
Géant Casino et Casino Supermarchés : jusqu’au 11 septembre

Enseignes de proximité (Petit Casino, Spar et Vival) : jusqu’au 18 septembre

Nos préférés
Champagne
Maison Gosset, Club Des Sommeliers Grandes Réserves, champagne
Fruité rouge, bouche légèrement épicée, un champagne nerveux et bien structuré, parfait apéritif chic.
92/100
2022>28
26,95 euros

Bourgogne
Château de Santenay, Clos de la Chaise Dieu (Monopole), bourgogne-côte d’or blanc 2018
Agréable, équilibre entre fruité blanc mûr et notes crayeuses, un bourgogne abordable.
89/100
2022>2026
11,50 euros

Confrérie Des Crilles, saint-aubin premier cru blanc 2018
Ambitieux, avec une subtile note grillée délicate, beaucoup de pureté et d’élégance.
92/100
2022>2028
26,50 euros

Domaine Guillemard Pothier, Clos de ma Perrière, bourgogne-hautes-côtes-de-beaune rouge 2019
Agréable, bon fruit, bouche bien construite, honnête bourgogne rouge au prix accessible.
90/100
2022>29
12,95 euros

Bouchard Père et Fils, beaune premier cru rouge 2017
Puissance et ampleur en bouche, de la chair et une belle expression de fruits rouges et de feuilles séchées, persistance, amers salivants en finale, beau vin.
94/100
2022>32
23,50 euros

Domaine des Hospices de Beaune, Cuvée Fouquerand, savigny-lès-beaune premier cru rouge 2019
Tout en finesse, fruité rouge frais et fin, bouche bâtie autour de tannins délicats, frais et élégant.
94/100
2022>34
71,50 euros

Domaine des Hospices de Beaune, Cuvée Françoise Poisard, pouilly-fuissé 2019
Ambitieux et richement boisé mais avec un beau raisin, bouche grasse, texture onctueuse, le prix est élevé mais c’est un grand vin. Équilibre digeste et irrésistible.
94/100
2022>34
84,95 euros

Sud-Ouest
Domaine Caühapè, L’Envolée, vin-de-France blanc 2020
Très floral, une bouche plus agrumes et fruits exotiques, gourmand, simple mais irréprochable. Canon à ce prix-là.
89/100
2022>25
5,90 euros

Languedoc
Hecht & Bannier, picpoul-de-pinet blanc 2021
Énergique, bouche saline et tranchante, belle vivacité et nouvelle réussite pour le duo Hecht & Bannier.
90/100
2022>27
6,90 euros

Corse
Domaine Terra Vecchia, Clos Poggiale, corse blanc 2021
Belle complexité en bouche, fruité mûr, épaisseur, bien en chair, agréable.
91/100
2022>30
13,95 euros

Clos Culombu, Torra di Caldanu, corse-Calvi blanc 2021
Belle salinité en bouche, concentré, une sensation entre tannins et minéralité qui resserre la bouche, vin complexe, de gastronomie.
92/100
2022>31
12,50 euros

Domaine Orenga De Gaffory, patrimonio rouge 2020
Bouche droite, déjà en prise avec la minéralité du terroir, vin puissant et en reliefs.
91/100
2022>30
13,50 euros

Domaine Torraccia, Cuvée Nivatoli, porto-vecchio rouge 2018
Fruits à noyaux, bouche ronde, finale sur les épices et la griotte, gourmand et à point.
90/100
2022>26
8,50 euros

Loire
Christina Filliatreau, Les Boisselées, saumur-champigny 2020
Belle structure, tannins encore fermes, serrés, il fait l’attendre.
90/100
2025>30
10,20 €

Famille Amirault-Grosbois, La Butte Aux Cailles, saint-nicolas-de-bourgueil 2020
Belle corbeille de fruits rouges et de fleurs au nez, bouche croquante avec des tannins glissants, franc, frais et bien droit.
93/100
2022>35
13,80 euros

Rhône
Dauvergne & Ranvier, De Natura Rerum, vacqueyras rouge 2018
Fruité bien mûr et épices, bouche ronde, caressante, finale sur la griotte, un style gourmand et une puissance maîtrisée.
90/100
2022>28
11,25 euros

Louis-Fabrice Latour est mort

Louis-Fabrice Latour nous a quittés, il emporte avec lui un modèle de négociant beaunois dont il était le dernier représentant. Préoccupé d’abord par le soutien à son environnement immédiat, sa famille, ses collaborateurs, il a eu à cœur de toujours privilégier le premier cercle. En l’espèce, investir pour se développer en France (Chablis, Ardèche, Provence, Beaujolais) plutôt qu’à l’étranger. Nous nous connaissions bien et avions souvent parlé de ce qui, pour lui, était un devoir. En peu d’années, il a transformé une maison bourgeoise en une entreprise de pointe tout en assumant avec force et rondeur des fonctions de leader dans les instances professionnelles, cette idée de s’occuper de son prochain dans tous les compartiments du métier.

Quand j’ai commencé à faire des journaux de vin, il a été le premier à m’accorder pour le supplément Vin du JDD une interview qui avait beaucoup éclairé ma lanterne sur les enjeux de la Bourgogne. Nous étions en 2005, il avait une vision. Les quinze ans qui ont suivi l’ont confirmée.

Quinze ans plus tard, toujours pour le JDD, nous cherchions une personnalité du vignoble à mettre en face de Raphaël Enthoven et son nom s’est imposé d’évidence. Sa pensée raffinée, l’ampleur de sa réflexion trouveraient l’occasion de s’exprimer face aux propos du philosophe. Nous avions raison et il m’avait enchanté, une fois de plus.

De fulgurances en éclats de rire, je n’ai que de jolis souvenirs de ce bon vivant, un garçon qui savait aussi bien s’entourer qu’obtenir de ses équipes les vins qu’il aimait sous le signe de l’élégance, de la distinction, de la finesse. J’ai conservé dans mon catalogue d’émotions pures un corton-charlemagne 2006 en magnum qui avait bouleversé mes convives.

En imaginant la Une du numéro de EnMagnum n°29 qui vient de paraître, nous avions dans l’idée de lui faire plaisir, nous ne savions pas qu’un hasard triste allait en faire un hommage.

Il avait 58 ans, il est parti trop tôt, trop jeune. Déjà, il manque à tous ceux d’entre nous qui l’ont fréquenté avec un plaisir chaque fois renouvelé.

À sa famille, à ses proches, à ses pairs, Thierry Desseauve, Michel Bettane et toute l’équipe adressent leurs plus amicales condoléances.

photo : Mathieu Garçon

Le mondovino de la semaine #170 tourne à fond

Dans les jardins de l’Orangerie • L’incroyable histoire de Leclerc-Briant • Climens change de main • Sur les traces du vin à Bordeaux et à vélo • Le cognac de l’été • Le rosé de soif • Chaque jour du nouveau, en voici six

Dans le vignoble


Dans les jardins de l’Orangerie

La façade de cette belle bâtisse se reflète dans le bassin bordé de verdure. L’Orangerie, ce lieu magique, situé à Épernay et propriété de Moët & Chandon, propose des expériences culinaires singulières jusqu’au 21 août. Les vendredis soir, les samedis et dimanches midi, Marco Fadiga, chef de la maison Moët & Chandon proposera ses créations culinaires en accord avec la cuvée moët-impérial brut. Sous forme d’un pique-nique en six temps, les mets de saison et cette parenthèse champenoise émerveilleront les palais les plus fins. Le tout dans un cadre idyllique. Un pique-nique végétarien est également proposé.
Inscriptions sur moet.com

L’incroyable histoire de Leclerc-Briant

L’incroyable histoire du vin a trouvé son champagne. Pas n’importe lequel. Depuis 150 ans, Leclerc-Briant produit de bons champagnes. Depuis dix ans et sous l’impulsion des nouveaux propriétaires, Denise Dupré et Mark Nunnelly, une nouvelle marche a été franchie avec l’aide du talentueux Frédéric Zeimett, directeur général et le compétent Hervé Jestin, œnologue de la maison. Pour fêter cet anniversaire, Benoist Simmat avec l’aide de Daniel Casanave a enrichi sa bande dessinée. Le dernier chapitre est désormais dédié à l’histoire et aux secrets de cette maison qu’il a suivie jusqu’au profondeur de l’océan (ou presque). Voici un extrait pour vous mettre l’eau à la bouche : « Je vous rassure, je ne plonge pas à 60 mètres, c’est juste pour la BD. Je suis Breton, mais y a des limites ! » Pédagogies, histoires, anecdotes et humour rythment cette édition. Un régal.
L’Incroyable histoire du vin, Benoist Simmat et Daniel Casanave, Les Arenes Eds

Climens change de main

Le « seigneur de Barsac », ce premier cru classé en 1855 vient de céder une participation majoritaire au sein de son capital. Par l’intermédiaire de la société Patrimonia Développement, Jean-Hubert Moitry et sa famille s’associent ainsi à Bérénice Lurton gérante de la propriété depuis 30 ans. « Je me suis toujours davantage considérée comme la gardienne temporaire de Climens que comme sa propriétaire, un maillon dans l’histoire remarquable du domaine », précise Bérénice Lurton. Elle assurera un rôle de conseil pendant la période de transition. Frédéric Nivelle poursuivra sa mission de directeur technique. « Dans les prochaines années, nous travaillerons en partenariat avec Bérénice Lurton, heureux de pouvoir compter sur son expérience et son savoir-faire exceptionnels, afin de garantir une parfaite transmission des savoirs et des bonnes pratiques, dans le respect de l’excellence portée par Climens », déclare Jean-Hubert Moitry.

Sur les traces du vin à Bordeaux et à vélo

Le vin a façonné Bordeaux, des Chartrons jusqu’à la Cité du vin. La ville a ainsi créé une carte illustrée qui invite à une exploration à la fois historique, ludique et épicurienne des traces du vin à Bordeaux. Suivez le guide ou laisser vous guider par les senteurs de la ville. Pour aller plus loin et en dehors de la ville, trois parcours de découverte à vélo sont proposés. 9, 23 et 29 kilomètres mèneront les cyclistes au Château Dillon, Château de Malleret, Château Paloumey, Château D’Agassac, Château Ségur, Château Saint-Ahon et à la Tonnellerie Nadalié.
Carte disponible sur visiter-bordeaux.com. Tarif : 3 euros
Lien vers les parcours : bordeaux-tourisme.com/itineraires-velo-vignoble

Dans le verre


Le cognac de l’été

Créée en hommage à l’accord royal délivré par Louis XV à Rémy Martin en 1738, cette cuvée dévoile le savoir-faire de la maison et se distingue par un boisé délicat, une onctuosité singulière. Élaboré à partir d’eaux-de-vie distillées sur lies dans de petits alambics en cuivre et vieilli en fûts de chêne toastés de la forêt du Limousin, ce cognac s’apprécie seul ou en Sidecar (30 ml de cognac Rémy Martin 1738 Accord Royal, 20 ml de Cointreau, 10 ml de jus de citron). Mettez le cognac, le cointreau et le jus de citron dans un shaker rempli de glaçons. Mélangez, filtrez et versez dans une coupette de champagne. Ajoutez un zest d’orange.
Rémy Martin 1738 Accord Royal, 57,50 euros, nicolas.com

Le rosé de soif

Pour cette cinquième édition, Minuty a fait appel à deux artistes. Léa Amati, tatoueuse parisienne à l’univers aussi coloré que poétique, pour habiller cette cuvée des couleurs de la Méditerranée. Elsa Leydier, photographe partagée entre le Brésil et La France, pour révéler les différentes facettes de la French Riviera. « Dans cette bouteille, j’ai voulu retranscrire la lumière et les couleurs des plages, la légèreté du rosé Minuty, et la douceur des souvenirs de ce séjour », souligne l’artiste. Le résultat est réussi. La bouteille est aussi fraîche à l’extérieur qu’à l’intérieur. Ce rosé est très agréable, frais et rafraîchissant. Idéal pour l’été.
Minuty M Édition Limitée, 14,50 euros sur minuty.com

Douze vins pour les vacances

L’été rime avec plaisir. C’est le principe de ces douze bouteilles. Comme une caisse, ce n’est jamais assez, En Magnum #28 (en kiosque) est le parfait guide vers d’autres horizons. Bonnes vacances

Un rouge de soif

Les vins de Nicolas et Sylvain Grosbois sont des références à Chinon. Prix sages et accessibles, c’est une adresse où tout est bon, en particulier cette cuvée de bistrot, généreuse par son fruit croquant, sa fraîcheur et son tannin souple. À boire dans sa jeunesse, servie un peu frais. Délicieux.
Domaine Grosbois, La Cuisine de ma mère 2021, chinon, 9,40 euros


Un champagne rosé perpétuel

Les beaux jours sont là, les bons champagnes rosés sont de sortie. Comme le rosé-solera de Palmer. Ce qu’en disent nos experts ? « Finement framboisé, impeccable de fraîcheur et de souplesse, ce champagne rosé est remarquablement maîtrisé ». Au travail soigné de cette maison s’ajoute un assemblage de qualité. Une belle affaire pour le prix.
Champagne Palmer, Rosé Solera, 40 euros


Un beau sauvignon

Le château de Tracy, en surplomb de la Loire, est l’un des emblèmes de l’appellation. Propriété de la famille d’Assay, le vignoble de 33 hectares est entièrement planté en sauvignon blanc, cépage de référence pour le secteur. Le silex et la roche kimméridgienne donnent à ce pouilly-fumé, issue des vieilles vignes, un caractère salin unique, une intensité et une belle tension.
Château de Tracy, pouilly-fumé 2020, 25 euros


Un blanc, de la grandeur

Ce blanc de gastronomie est resté plusieurs années en cave au domaine. C’est comme ça chez Pibarnon et tant mieux. C’est la volonté de son talentueux propriétaire Éric de Saint-Victor. On peut encore le garder, mais la tentation est grande pour le déguster cet été. Un grand blanc loin des clichés et des modes. Grand potentiel, de la vinosité, une réussite.
Pibarnon, Le blanc du Château 2021, 29 euros


Un rosé convivial

Niché au cœur d’une nature préservée s’étendant sur 1 100 hectares dont 110 de vignes et 60 d’oliviers, le château Calissanne produit des vins élégants et fins. Ce rosé, droit, bien fait, aromatique, équilibré, est généreux et typiquement provençal. Le toucher ample charme les papilles.
Château Calissanne, Clos Victoire rosé 2021, 14,50 euros


Un blanc charmeur

Cette maison historique fondée en 1831 est aujourd’hui menée tambour battant par Albéric Bichot, sixième génération de cette famille dont la présence en Bourgogne remonte au XIIIe siècle. Au cœur de l’appellation mâcon-lugny, sur un plateau calcaire d’environ 100 hectares, le climat « Les Charmes » bénéficie d’une exposition sud, sud-est. Parfaite pour la maturité et l’équilibre du chardonnay de cette cuvée. En finesse sur le plan aromatique, bon corps, bon équilibre général, bien vinifié, finale fraîche.
Albert Bichot, Mâcon-Lugny, « Les Charmes » 2019, 22 euros


Un joli bordeaux

Haut-Bergey est l’un de ces crus à qui l’on a donné les moyens de faire jeu égal avec les classés. Aujourd’hui, c’est Paul Garcin qui a pris les rênes de cette propriété pilote. On apprécie la grande maturité de fruit, le joli boisé, les notes d’épices douces et la fraîcheur.
Château Haut-Bergey, Pessac-Léognan 2016, 26,90 euros


Un blanc riche et équilibré

Sur la place du village de Monbazillac, en surplomb de la vallée de la Dordogne, cette propriété a installé un restaurant pour accueillir les touristes. À table, on retrouvera avec plaisir ce bergerac blanc riche et équilibré, en avance sur ses concurrents dans l’appellation.
Château Vari, Réserve, bergerac 2019, 14 euros


Un chablis classique

C’est la locomotive du monde coopératif français. Forte de ses infrastructures et d’une vision précise de ses terroirs, elle peut compter sur la vista de Damien Leclerc, son président, et de Vincent Bartement, son œnologue en chef. Qui cherche un chablis classique doit se tourner vers ce vénérables.
La Chablisienne, Les Vénérables, chablis 2018, 17 euros


Un gamay pur plaisir

Gamay impressionnant de justesse et d’équilibre. Extraction en douceur sur le fruit, souplesse dans les tannins, aucune lourdeur pour beaucoup de plaisir.  Dans le plus pur style de Stéphane Sérol sur un terroir granitique de premier ordre.
Domaine Robert Sérol, Les Millerands côte-roannaise 2018, 15 euros


Un champagne tonique

Ce brut nature (zéro dosage) patiente au minimum quatre années en cave avant d’être mis sur le marché. Parfums d’écorce d’agrumes et de fruits blancs, notes crayeuses intenses, on le recommande pour sa tonicité et sa précision en bouche. Le meilleur compagnon de quelques huîtres, c’est lui.
Ayala, Brut Nature, 31 euros


Un sauternes immédiat

Le Soleil d’Arche est le second vin de Château d’Arche, grand cru classé en 1855. Le nez est très aromatique, la bouche est fraîche, la sensation de sucrosité est légère. Moins puissant et moins concentré, c’est un sauternes plus accessible que son aîné. Sauternes se réinvente aussi bien pour ses liquoreux que pour ses blancs secs.
Soleil d’Arche, sauternes 2019, 15 euros

Retour en grâce d’un blanc de Provence

Château Malherbe,
Grand vin blanc 2020

Pourquoi lui
Le retour en grâce de ce vignoble est proprement spectaculaire. En quelques millésimes, tout a changé et un vin solaire, difficile et banal est devenu un vin rare, excellent et très bien fait. Comment ont-ils fait ? Je vous donne la recette en confidence…

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Chambre avec vin au Portugal

La famille Almeida fait du vin pour les servir dans leurs plus beaux palaces. Ceux de Curia et de Bussaco, au nord de Coimbra, offrent aussi des séjours de rêve Par Mathilde Hulot

Ne jamais oublier de demander, à la réception, une « chambre avec vue », cela marche (presque) à tous les coups. Au Palace de Curia, au nord de la superbe ville universitaire de Coimbra au Portugal, comme à celui de Bussaco, ce sont des « hôtels avec vin ». On y trouve des caves menées haut la main depuis vingt-cinq ans par un maître de chai hors pair, António Rocha.

Le palace de Curia se trouve au beau milieu de la ville thermale de Curia, à une heure de Porto (au nord) et deux heures de Lisbonne (au sud). Créé en 1926, cet hôtel aux larges espaces fut rénové en 2008. Des années de travaux, tout est resté d’époque avec le confort actuel en plus. Pousser la porte des 97 chambres et 3 suites revient à voyager cent ans en arrière, pendant les années folles. Ambiance Gatsby le magnifique. Boiseries, meubles, lustres et objets parlent de cette époque où venait se prélasser la bourgeoisie portugaise le temps d’une villégiature.

L’originalité vient aussi de ce qui l’entoure : une église, un garage (à belles voitures), une cave de vinification et de vieillissement en bouteille, ce qui évidemment nous intéresse. Cette cuverie fut créée par la famille propriétaire de l’hôtel pour mieux servir les clients de ses restaurants. On peut déguster des vins qui ont vingt ou trente ans d’âge des régions de Bairrada et du Dao. Après une visite du vignoble, un plongeon dans l’Océan (à une vingtaine de kilomètres) ou dans la piscine construite pour le roi en 1934 (olympique à l’époque), après une cure thermale revigorante, rien de tel qu’un dîner arrosé d’un bon rouge local signé António Rocha.

Curia Palace et Bussaco Palace, Portugal
Chambres entre 100 et 200 euros
www.almeidahotels.pt