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Saint-Émilion par les chemins de traverse

Dans ce tour (rapide) de l’appellation, on ne croisera aucune des propriétés qui font l’activité du marché des vins fins et en affolent les enchères. Aucun premier grand cru classé, ni A, ni B. Le vieux vignoble de la Rive droite s’est organisé autour d’un système pyramidal. Tant mieux. Il lui a donné une santé formidable. La crise qui éparpille Bordeaux change un peu les règles du jeu. Elle invite à trouver ceux qui résistent et travaillent d’arrache-pied. voici un autre visage de Saint-Émilion

Le vignoble jardin de Croix de Labrie
Pas de château ni de chai immense, juste une maison, simple et discrète, en bordure de route, au plus près des vignes. À une autre époque, on aurait désigné Croix de Labrie comme un vin de garage. On lui préfère aujourd’hui le terme de « vignoble jardin ». Sur un peu moins de six hectares entre Badon (proche des parcelles de Pavie), Saint-Christophe-des-Bardes et Saint-Sulpice-de-Faleyrens, les microparcelles forment une mosaïque peu commune dont s’occupent les époux Courdurié. Pierre travaillait dans la distribution aux États-Unis. Axelle voulait rentrer à la maison pour faire du vin à Bordeaux. Rien de plus compliqué pour une femme dans les années 1990. Rêve brisé, changement de vie, le béton remplace le raisin. Axelle réussit sa carrière dans le BTP jusqu’à ce que se présente en 2013 l’opportunité de reprendre Croix de Labrie. « Un petit domaine et des identités de terroirs, voilà notre coup de cœur pour l’endroit. » Un marketing mal inspiré y verrait la « vision bourguignonne » quand elle est, au fond, celle de beaucoup d’autres vignobles en France et dans le monde et assez fréquente de ce côté de la Gironde. En revanche, ce qui ne relève pas de l’argument commercial, c’est l’exigence de travail que s’impose Axelle Courdurié. Une nécessité impérieuse difficile à satisfaire. Sans compter le manque de place et les difficultés logistiques. « J’ai un petit chai qui me permet de travailler à mon rythme et de manière précise. C’est un avantage et une difficulté supplémentaire. » La critique s’accorde à dire que le cru signe déjà des vins d’excellente facture dans un style concentré, riche et puissant.

Ripeau est de retour
Derrière les portes du nouveau chai, Cyrille Grégoire, cheveux en arrière, barbe de trois jours et large sourire, pousse son balai sur le béton ciré flambant neuf du cuvier dernier cri. De la route qui va de Saint-Émilion à Pomerol, Ripeau tient plus du hameau que du château. Dépendances, parc d’un hectare et demi et position dominante sur le plateau, sa situation fait rêver. Le voisinage aussi. Cheval Blanc, Figeac, La Dominique, Corbin, c’est chic. Cyrille et Nicolas, son frère, sont devenus propriétaires en 2015. Edmond, leur grand-père, fabriquait avec son fils James du petit matériel vinicole avant de voir les choses en grand et d’inventer le premier modèle de machine à vendanger, dont on connaît le succès. James décède subitement en 2013. « Notre père était un homme de défi, il a toujours espéré acquérir un jour un grand cru classé. » Les frères se lancent alors dans des travaux longs et coûteux, à grands renforts d’innovations comme la cartographie haute résolution des sols, qui consiste à sonder le sol via des ondes électriques pour en connaître la nature, la profondeur ou la teneur et ainsi drainer ou planter en fonction. Quatre ans de travaux et sept bâtiments restaurés plus tard, Ripeau est à l’endroit. Les vins retrouvent la profondeur et l’élégance que ce terroir peut donner. Ils profitent aussi du savoir-faire de Claude Gros, référence du consulting bordelais et pas seulement. Quant à Nicolas, il est responsable de la communication. C’est l’autre chantier du cru. La propriété en a maintenant les moyens.

Petit Val, le challenger
Jean-Louis Alloin, ancien PDG de l’entreprise de transport qui porte son nom, sait que réussir à Saint-Émilion est un combat de tous les jours. Le dilettantisme n’y a pas sa place quand l’investissement réclamé est sans limite. La monnaie qui le finance n’est jamais de l’argent à perdre. Surtout si sont présents les hommes de défi, les défricheurs, les hyperactifs géniaux capables de tenter sans mettre la maison en péril. David Liorit, son œnologue, est l’un deux. Il a entre les mains de quoi faire bon. Petit Val apprend vite. Sa gestion exigeante et sa fougue font la bonne santé de son commerce. Entre du malbec élevé en amphores et la production d’un rosé recherché (Rose du Val), la marque se fait remarquer. Si bien qu’elle s’est lancée dans la vinification de quelques ares de riesling. « Je n’ai pas arraché pour en planter. Il n’y avait rien sur cette parcelle. Je ne veux ni salir l’institution, ni me montrer irrespectueux. J’aime tenter de nouvelles choses », précise l’intéressé. C’est sous son impulsion qu’on a opté ici pour des vinifications proches du fruit (tri sévère de la vendange, macération pré-fermentaire à froid, vinification intégrale, etc.). Parmi les crus à suivre, il faudra compter sur eux.

Monlot, la vie de château d’une star chinoise
Le rachat d’une propriété bordelaise par un acheteur étranger fait parler. Surtout, et c’est regrettable, quand cet acheteur est chinois. Chanteuse, actrice, réalisatrice, Zhao Wei est une star internationale plusieurs fois récompensée et, il faut bien le dire, presque inconnue en France. Le magazine Forbes en avait fait l’une des personnalités chinoises les plus influentes. Milliardaire, la star s’est lancée dans le vignoble tout en continuant de mener sa vie d’artiste. En 2011, elle achète Monlot et son vignoble de huit hectares. Dès 2012, elle est intronisée par la Jurade de Saint-Émilion. Le travail accompli ces cinq dernières années est colossal. Restructuration complète du vignoble, rénovation des bâtiments, construction d’un nouveau chai, aménagement du parc classé et des espaces d’accueil. Monlot s’est transformée. La marque, bien référencée auprès des professionnels, a profité d’un lifting bienvenu et du réseau de sa propriétaire. Elle bénéficie aussi de l’excellent travail de Cécile Paillé, la directrice technique, bien secondée par Jean-Claude Berrouet dans le rôle du consultant qui a redéfini le style Monlot vers plus de finesse. Loin du show-biz et des engins de chantiers, le cru se concentre désormais sur l’avenir. Il faudra y être attentif.

Trianon est enfin prêt
Après la vente de Cheval Blanc en 1999, Dominique Hébrard, copropriétaire et administrateur du premier grand cru classé se cherchait un nouveau défi. Et une page blanche. Ce sera Trianon, avec son vignoble de 14,5 hectares, bien placé au sud-ouest du plateau, posé sur les recherchées crasses de fer. On le lui cède au début des années 2000 dans un état proche de la rupture. Il arrache, replante, complante, se concentre sur les menus travaux vignerons. « La qualité réside dans la pertinence des soins apportés. » Mais le travail consenti à la terre n’a pas été celui accordé à la pierre. « On commence à être au niveau du terroir. La restructuration a pris du temps. On franchit des paliers significatifs, il faut maintenant se montrer. » L’acquisition par Michel Ohayon, président de la Financière immobilière bordelaise, de la majorité du capital de Trianon annonçait de grands travaux. Ils ont commencé au début de l’année après plusieurs coups d’arrêts malheureux. La Financière veut faire ici un complexe de luxe avec suites, restaurant gastronomique et terrasse en surplomb du vignoble. Voilà qui doit permettre à la propriété de se réveiller complètement.

Les grands projets de Fleur Cardinale
La parole de Caroline Decoster fait du bien. Elle rassure autant qu’elle convainc. Peut-être parce que la crise d’identité traversée par le vignoble pèse sur celle de beaucoup de ses acteurs, jusqu’à la rendre muette ou, pire, inaudible. Rien de plus légitime, après tout. Des emplois sont menacés. Ici, la nouvelle génération a amené ses idées, autant à la vigne qu’au chai. Parce qu’elles dépoussièrent l’expérience client, elles ont été plutôt bien accueillies. Le cru s’est hissé à un niveau qui lui a permis d’être classé en 2006 et signe des vins de grande classe, en constante progression. Cela se traduit aussi par le projet pharaonique de construction d’un chai et d’un espace de réception avec un circuit de visite intuitif et sensoriel. « L’objectif est pédagogique et ludique. Tout sera pensé pour présenter notre métier de vigneron de manière décomplexée. » Les Decoster n’ont attendu personne pour faire bouger les lignes, ils étaient même en avance. Ceux qui essayent ne sont pas si nombreux.

Ils sont aussi à suivre
Château Villemaurine
C’est l’histoire d’un cru méconnu au terroir magique. Depuis que Justin Onclin a repris cette propriété, le cru n’a pas cessé de progresser. Le voisin de Trottevieille donne des vins puissants et équilibrés, classiques de ce secteur. Ils se démarquent par une grande expression florale. Un excellent rapport qualité-prix qui joue dans la cour des grands (voir En Magnum #18).
Château La Couspaude
Bien située sur le plateau calcaire, ce vignoble de sept hectares appartient à la famille Aubert. La nouvelle génération travaille dans le bon sens et donne plus de finesse à ce cru très régulier. C’est un vin généreux, rond, gourmand, très bien élevé, sensuel. L’archétype du saint-émilion moderne et séducteur. Assurément un style à part.
Château Pipeau
La famille Mestreguilhem est aux commandes de Pipeau depuis 1929. Vingt-cinq hectares sur la commune de Saint-Laurent-des-Combes permettent de signer des vins au style fruité qui ne manquent pas de concentration et de potentiel de garde.
Château Flouquet Invictus
Installé depuis 2015, David Bernard est la troisième génération à prendre en main la destinée de ce cru, situé à Saint-Sulpice-de-Faleyrens. Avec ces terroirs de sols sablo-argileux et de crasses de fer, il réussit aujourd’hui à proposer des saint-émilion gourmands et sur le fruit.

Retrouvez cet article, dans son intégralité, dans En Magnum #19.

Pour la fête des mères, dites-le avec…

… D’abord, des mots. C’est l’essentiel. Ensuite, avec un joli cadeau, pourquoi pas.
C’est l’idée de cette sélection de bonnes idées

…Une pépite en coteaux-d’aix-en-provence

Le cadeau : Un coffret composé de deux bouteilles de rosé, une bouteille d’huile d’olive, d’une trilogie de savons de Marseille et deux flûtes à champagne. Niché au cœur d’une nature préservée s’étendant sur 1 100 hectares dont 110 de vignes et 60 d’oliviers, le château Calissanne produit des vins élégants et fins. Les savons et les cinq huiles d’olive proviennent de cinq terroirs bien distincts.
Le prix : Coffret « Passionnément », 47 euros (calissanneboutique.fr)

…de l’exclusivité

Le champagne :  La cuvée Réserve Exclusive rosé est un champagne qui plaira à tout le monde et aussi aux mamans. La gamme « spéciale » de Nicolas Feuillatte est recommandable aussi bien en blanc et en rosé.
Le prix : 32 euros (nicolas-feuillatte.com)

…des sensations

Le champagne : Ce blanc de blancs grand cru de la maison Besserat de Bellefon accompagné d’une paire de lunettes séduit par sa touche d’effervescence, son élégance et sa modernité. C’est la signature haute couture de la maison. Avec moins de liqueur de tirage, la prise de mousse est plus légère et aérienne.
Le prix : 50 euros (boutique.besserat.com)

…de la grandeur

Les vins : Ce rosé de gastronomie, issu d’une seule parcelle de mourvèdre, est resté plusieurs années en cave au domaine. Tant mieux, on peut encore le garder. C’est la volonté du château Pibarnon et de son propriétaire Éric de Saint-Victor. Un grand rosé loin des clichés et des modes. C’est réussi. On pense aussi au blanc du domaine, une autre réussite.
Le prix : Le rosé Nuances 2017, 28 euros. Le blanc du Château 2019, 27 euros. (https://www.pibarnon.com/fr/les-clefs-du-caveau/compte)

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…de l’exceptionnel

Le cognac : ce cognac exceptionnel de la Maison Delamain, composé à 100 % de Grande Champagne, est une pure merveille pour les amateurs et amatrices de cette eau-de-vie. Les raisins, l’assemblage, l’élevage, l’hygrométrie et l’ultime étape de réduction sont minutieusement choisis pour exalter les arômes et les saveurs de ce cognac d’exception.
Le prix : 95 euros les 50cl (delamain-cognac.com)

…de la délicatesse

Le vin : Quoi de mieux que ce grand margaux pour exprimer la délicatesse. Château d’Issan, une magnifique et vieille propriété médocaine, possède un vignoble d’une soixantaine d’hectares qui se situe sur un terroir de première classe. Ce qui explique la remarquable finesse aromatique du vin. Un joli 2017.
Le prix : 60 euros (chateau-issan.com)

…du cœur

Les vins :  Majestueusement enclos dans ses murs, Calon-Ségur arbore fièrement un cœur sur sa façade et au centre de l’étiquette. Le cœur est le symbole du château depuis que le marquis de Ségur prononce cette phrase au XVIIIe siècle : « Je fais du vin à Lafite et à Latour, mais mon cœur est à Calon. » La restauration du château, du cuvier et la mise à jour du vignoble redonnent à la propriété l’allure attendue du cru seigneurial de la commune.
Le prix : Château Calon Ségur 2017, 105 euros, Marquis de Calon Ségur 2017, 27,50 euros  (calon-segur.fr)

…un péché mignon

L’eau-de-vie :  La mirabelle, une des reines de la région Est, est produite au cœur de la campagne lorraine. On la retrouve sur une tarte, en confiture et surtout en eau-de-vie. Cette mirabelle est signée par la distillerie de Rozelieures. Cette exploitation familiale, qui existe depuis 1877, exploite ses vergers entre Nancy et Epinal.
Le prix : La mirabelle de Rozelieures, 34 euros les 50cl (maisondelamirabelle.com)

…des roses

Les vins : La rosé est le fil conducteur de ce beau domaine en Provence. Le design du flacon en est la parfaite interprétation. Le contenu est à l’image du contenant. L’œnologue a sélectionné les meilleurs cépages de l’appellation. Résultat, un vin élégant et charmeur. Vous pouvez aussi l’accompagner du blanc du château des Demoiselle. L’autre fleuron du domaine qui offre un vin tout en équilibre, puissance et finesse.
Le prix : Roseline Prestige Rosé 2020, 12,90 euros. Château des Demoiselle Blanc 2020, 13,60 euros (boutique-sainteroseline.com)

…du Rouge aux Lèvres

Le coffret : Ce club de dégustation 99 % féminin créé par Margot Ducancel célèbre la Fête des Mères avec ce beau coffret composé d’un champagne (Maison Lombard Extra Brut premier cru), un rouge (Château de Portets, Sens de Portes), un blanc (Château Calissane, Clos Victoire) et trois produits cosmétiques by Sarmance. En plus, on profite d’un évènement en ligne (le BABA de la dégustation, le 31 mai à 19h00) avec Margot, fondatrice du club et habituée des dégustations en ligne. Elle suivie par plus de 27 000 abonnés sur Insta.
Le prix : 85 euros ou 65 euros pour les membres du club (club.rougeauxlevres.com)

…des baux-de-provence

L’huile d’olive : Ce magnifique domaine de 58 hectares entièrement cultivé en biodynamie appartient à la famille Charmolüe, ex-propriétaire du Château Montrose, cru classé de Saint-Estèphe. Il est caché au pied de la face nord des Alpilles, dans un cadre naturel spectaculaire. Le domaine produit aussi deux huiles d’olive vierge d’exception, douces, tendres et fraîches. L’huile d’olive vierge maturée célèbre le goût de l’olive noire confite issu des moulins à meules de nos ancêtres.
Le prix : Huile d’olive Vierge, 25 euros les 50 cl (boutiquechateauromanin.com)

Le Grand Tasting 2020 aura enfin lieu les vendredi 11 et samedi 12 juin 2021

« Au lendemain de la réouverture des terrasses et des lieux de culture, premier signe d’un retour à une vie normale, nous sommes heureux de vous annoncer la tenue de l’édition 2020, tant attendue et mainte fois reportée du Grand Tasting organisé par Bettane+Desseauve » déclarent Michel Bettane et Thierry Desseauve. Il faut rappeler que le vin aussi est une culture. C’est au Pavillon Gabriel (et non au Carrousel du Louvre) que le Grand Tasting aura lieu le vendredi 11 et le samedi 12 juin prochain. Quatre-vingts domaines, validés et sélectionnés par nos dégustateurs, ont tenu à être présents pour honorer ce rendez-vous avec les amateurs de grands vins. Le lieu change, le principe reste le même. Rencontrer les femmes et les hommes qui font les vins que vous adorez, échanger avec eux, goûter leurs cuvées.

Des master class de haut niveau
Réservez vos places sur le site grandtasting.com.
Riedel (l’importance du verre dans la dégustation),
Alliance Loire (Clos Cristal, Impertus et Héritage),
Château de Beauregard, pomerol (2017, 2015, 2010 et 2009),
Château Pressac, saint-émilion (2018, 2017, 2016, 2015),
Château Pontet-Canet, pauillac (2014, 2012, 2010 et 2004),
Château Smith Haut-Lafitte, pessac-léognan (2016, 2014, 2012, 2010),
Domaine de l’Arlot, bourgogne (2018, 2017, 2015, 2013),
Domaine Stéphane Ogier, côte-rôtie, quatre parcellaires (2017)

Un nouveau lieu
Cette édition spéciale aura lieu au Pavillon Gabriel, au cœur des jardins des Champs-Élysées, ce lieu offre de nombreux salons très adaptés pour accueillir le Grand Tasting. Le vin a toute sa place dans ce lieu parfait.

Un autre rendez-vous
Après ce Grand Tasting en juin, nous vous donnerons rendez-vous les 3 et 4 décembre au Carrousel du Louvre pour l’édition 2021 du Grand.

Vous pouvez, dès à présent, acheter vos billets et réservez vos master class sur grandtasting.com

Retrouvez tous nos exposants sur grandtasting.com

Le mondovino de la semaine n°20 tourne à fond

Chaque jour a du nouveau. En voici quatre : Champagne, l’appel du nez, Le viognier d’Ardèche, Montus, rythme & jazz, Un rosé bio et bon

Champagne, l’appel du nez

Au Mesnil-sur-Oger, village classé grand cru de la Côte des Blancs, le Clos Saint-Vincent, fraîchement aménagé, ouvre dès le 25 juin ses portes aux visiteurs. Un espace qui rend hommage à la vigne, à la main du vigneron et à son savoir-faire. La visite commence dans le Jardin des arômes par la découverte des trois cépages rois de façon olfactive et se termine par une dégustation autour de la table de convivialité et d’une cinquantaine d’empreintes de mains des viticulteurs marquées, façon walk of fame. Le tout avec une vue imprenable sur le Clos du Mesnil. Plus d’informations facebook.com/leschevaliersdelarc ou instagram.com/confrerie_de_saint_vincent/ou l’Appli ID Vizit (disponible sur App Store et Google Play)

Le viognier d’Ardèche

Le domaine Courbis, installé dans le secteur de Châteaubourg, est connu pour ses saint-joseph et ses cornas puissants et complexes. Les frères Laurent et Dominique Courbis proposent non seulement un large choix de cuvées qui proviennent de ses deux appellations, mais aussi ce viognier 2019 issu de vignes exposées est et sud-est et qui se situent sur la rive droite du Rhône, à 300 m d’altitude. Avec ce 2019 fruité et floral, ils ont un message à faire passer. Même s’il est le cépage roi de condrieu, le viognier s’exprime bien en Ardèche. 13,50 euros chez les cavistes.

Montus, rythme & jazz

Alain Brumont, célèbre vigneron de Madiran, ouvre ses portes de Montus et de Bouscassé le temps d’un concert de jazz le mercredi 30 juin. Cet accord parfait vin et jazz sera orchestré par l’artiste israëlo-américaine Noa (Achinoam Nini). Qui voue, tout comme Alain Brumont, une admiration sans borne à Bach. Dans son dernier album « Letters to Bach », elle propose une lecture inédite de quelques-unes des plus grandes pièces instrumentales du compositeur, en y ajoutant des paroles originales en anglais et en hébreu.
Informations et réservations : loffrandemusicale.fr/show-item/noa-en-concert/

Un rosé bio et bon

L’été approche à grand pas, les beaux jours pointent leur nez et les terrasses des restaurants sont enfin ouvertes. Ce château-mentone rosé 2020 égaillera vos retrouvailles avec la vie. Celle d’avant et surtout celle d’après. C’est le vin de la famille Caille. Elle possède ce domaine provençal de 170 ha dont 25 ha sont plantés en vignes est installé à Saint-Antonin du Var dans l’arrière-pays sur les contreforts des gorges du Verdon.
14 euros sur chateaumentone.com

L’autre homme de Terrebrune à Bandol

 Jean d’Arthuys a 52 ans. Il est un Bordelais reconverti, sa famille est du Gers. Il adore les grands vins de Bordeaux, il avoue une faiblesse pour les cigales et le soleil de la Méditerranée. Il a toujours passé ses vacances sur la Côte. Quand l’occasion s’est présentée, il a volé au secours de la famille Delille et acquis la moitié des parts du domaine de terrebrune, grandissime bandol. Pas le plus connnu.

Vous n’êtes pas le premier grand patron à vous vous intéresser au vignoble français. D’où vous vient ce goût pour le vin ?
Moi, c’est mon père. Il nous a toujours fait goûter des grands vins en nous disant que c’était un peu de la France, de son terroir, du travail des hommes. J’ai toujours vu le vin comme un sujet quotidien pour les hommes et les femmes. Cela contribue au bien-être de la vie et au génie français. C’est ce qui lui donne, plus que jamais, son ivresse nécessaire. J’ai sillonné la France, la Bourgogne, le Bordelais. J’ai visité plus d’une centaine de domaines et j’ai toujours rêvé d’apprendre aux côtés des vignerons à faire des grands vins. Quand je dirigeais les Girondins de Bordeaux, je vivais quotidiennement avec des grands hommes du vignoble comme Jean-Louis Triaud ou Jean-Michel Cazes. Je me suis aussi promené dans d’autres régions comme le Beaujolais, la Corse ou la Savoie et je suis tombé amoureux du mourvèdre, de la Provence. Bandol est exceptionnel. Un choc aromatique pour moi. Un vin de terroir, c’est la traduction du goût de la terre et de l’endroit, du goût du lieu. À Terrebrune et dans d’autres domaines de Bandol, le mourvèdre traduit très bien ce lieu et cette Provence extraordinaire. Il y a les notes de garrigue, le vin est animal, sanguin. J’ai beaucoup apprécié cet endroit et, petit à petit, j’ai discuté avec la famille Delille. Le père était un pionnier arrivé en 1960. Il a construit des restanques et planté du mourvèdre. Son fils Reynald a pris la suite et a fait de très grands vins pendant trente ans. C’est lui qui m’a accueilli quand la situation a obligé la famille à vouloir transmettre. Depuis, il m’apprend à travailler le mourvèdre dans l’optique d’en faire d’un grand vin rouge de garde.

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Le mondovino de la semaine n°19 tourne à fond

Chaque jour a son lot de nouveautés. En voici cinq : 34 213 euros, Moulin-à-vent tient le bon cap, Le pinot noir de l’artisan, Biomandois, Le chenin de Courbevoie

34 213 euros

C’est le montant total récolté lors de la vente aux enchères caritative initiée par l’association Vendanges Solidaires et organisée par iDealwine. Le site de vente aux enchères a mis à disposition sa plateforme, sa logistique, son expertise et sa générosité en offrant quatre lots mystères. Cette vente a pour but de venir en aide aux vignerons qui rencontrent des difficultés financières engendrées par les aléas climatiques. Nous l’avions annoncée dans notre mondovino #15. Une opération réussie grâce à la générosité des donateurs.
Plus d’informations sur idealwine.com et vendangessolidaires.com

Moulin-à-vent tient le bon cap

Moulin-à-Vent est l’un dix crus du Beaujolais. Depuis longtemps, le moulin installé sur une colline de Romanèche-Thorins garde un œil sur l’appellation et lui a même donné son nom. Treize domaines viticoles s’unissent pour créer « Cap Moulin-à-Vent », une association qui a pour but de promouvoir la qualité et la spécificité des terroirs et le savoir-faire des vignerons. Une initiative que nous saluons.
Plus d’informations sur capmoulinavent.com

Le pinot noir de l’artisan

Fin dégustateur, visionnaire et travailleur acharné, Jean-Claude Mas possède des vignobles aux potentiels remarquables implantés autour de Pézenas et de Limoux. Il produit aussi bien des grands vins que des vins de plaisir comme ce 100 % pinot noir. Cette gamme intitulée L’Artisan des Cépages propose des cuvées monocépages parcellaires. Ces cuvées sont vinifiées avec un souci de netteté et dans un style moderne.
6,95 euros, en grande distribution.

Biomandois

En Champagne, la Maison Mandois, installée à Pierry depuis 1905, dispose désormais d’un important vignoble certifié bio. « Sur les 37 hectares de vignes de la Maison, 32 ont été labellisés par Ecocert à la vendange 2020. » annonce Claude Mandois, 9e génération de la famille. Visionnaire animé par la volonté de progresser vers une culture respectueuse de la biodiversité, Claude Mandois souhaitait cette conversion depuis les années 2000. Pour lui « Le bio c’est une philosophie. Le vigneron devient le chef d’orchestre d’un trio magique : sol, climat, végétal. La recherche de la typicité de chaque terroir et la culture du vivant constituent les axes majeurs de sa passion. » Une bonne occasion de déguster le Brut zéro placé sous le signe de la minéralité, de la fraîcheur et de la finesse.
33,50 euros chez les cavistes. Plus d’informations sur champagne-mandois.fr

Le chenin de Courbevoie

Pif à Papa, c’est l’aventure d’un père et d’un fils qui ont décidé de participer à la relance la production de vin en Île-de-France. Les vignobles sélectionnés sont cultivés en biodynamie et les vins sont vinifiés aux pieds des tours de la Défense. Cette jeune entreprise propose, tous les mois, 2 000 bouteilles d’une nouvelle cuvée. Le Chenin de Maman, un vin naturel non filtré, est leur toute première. Pour les trouver, direction www.pifapapa.fr. 29,80 euros par mois pour recevoir deux bouteilles (hors frais de livraison et sans engagement). Un crowdfunding est en cours sur le site si vous souhaitez participer à l’aventure.

 

Le mystérieux magnum

Qu’est-ce que c’est que cette cuvée « hors-ligne » ? Le Château de Chamirey aurait une production cachée ? Imaginez un peu la belle histoire. Voilà un critique de vins qui franchit un jour les grilles du château et demande à la famille Devillard s’il lui serait possible de vinifier une parcelle de l’un ou l’autre de ses premiers crus de mercurey. La famille, comme toutes les familles du vignoble, a l’habitude de ces journalistes qui se répandent en conseils définitifs sur le délicat sujet de l’élaboration des vins. Mais c’est la première fois qu’ils doivent faire face à une telle requête. On se réunit avec le maître de chai des domaines qui fronce les sourcils, on se demande si, on tergiverse, on biaise. Déjà, un premier cru, non. En revanche, il y a une belle parcelle de pied de côte en amphithéâtre, 1,15 hectare qui entre d’ordinaire dans le grand vin. Elle fera l’affaire. Notre critique s’en contente sans barguigner. Le maître de chai, rétif, écoute les idées de notre critique qui lui demande 50 % de vendange entière et 30 % de chardonnay dans le pinot noir. Eh, oh, on n’est pas en côte-rôtie.

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Nos médaillés du Concours Prix Plaisir 2021

Plus de 2 300 vins dégustés, jugés et approuvés, le concours Prix Plaisir 2021 vient de s’achever. Place au podium et aux récompenses pour nos meilleurs rapports qualité prix de France et d’ailleurs. Ici, pas de mauvaises surprises, tout est bon et au bon prix

Quel vin choisir pour sa soirée entre amis, son afterwork entre collègues, un barbecue à la plage, un pique-nique au soleil ou, et plus largement, pour nos envies de tous les jours ? Le moment exceptionnel a ses vins, la convivialité a les siens. Pour les dénicher et vous les proposer, nous avons créé un rendez-vous annuel, le Concours Prix Plaisir. Son idée, vous donner la parole et laisser le goût de chacun s’exprimer, avec pour seul contrainte, un impératif de plaisir au prix juste. Les vins sont dégustés et médaillés à l’aveugle par des consommateurs et approuvées par un comité de dégustation expert. Nous sommes très fiers de vous les présenter.

 

Le Prix Plaisir en bref

  • 776 vins médaillés de toutes les régions
  • 196 médailles d’or
  • 272 médailles d’argent
  • 308 médailles de bronze

Manifeste pour une nouvelle expertise

À quoi sert une note donnée à un vin ? La réponse paraît évidente : évaluer, hiérarchiser, conseiller. Ce triptyque de bon sens nous parait s’être évanoui au cours de ces dernières années où les notations de nos confrères français et surtout internationaux se sont spectaculairement resserrées. D’abord dans les dix derniers points de l’échelle sur 100 qui est désormais généralisée, puis très souvent désormais entre 95 et 100. Chacun en convient, la qualité globale des grands vins n’a cessé de progresser depuis quarante ans, mais regrouper dans les dégustations primeurs une centaine de crus entre cinq ou six points ne nous parait ni refléter le potentiel de garde et d’ambition de l’ensemble de ces crus, ni surtout donner des indications claires pour un marché des primeurs dont chaque professionnel reconnaît qu’il cherche son second souffle.
En qualité de rédacteur en chef et de directeur de l’expertise Bettane+Desseauve, l’une de mes principales missions est de veiller à ce que notre prescription demeure forte et incontournable. C’est l’héritage que m’ont confié Michel Bettane et Thierry Desseauve, et avec eux, toute une entreprise dont la bonne santé repose peu ou prou sur la vitalité de cette mission. Je peux dire sans me tromper que son succès repose sur deux fondamentaux : la pertinence de notre information et son partage le plus large. Oui, c’est vrai, en moyenne, nos notes pour le millésime 2020, que nous jugeons excellent, seront plus basses que celles attribuées par la plupart des experts admis et reconnus, qu’ils soient français, européens, chinois ou américains. Certains s’amuseront en pensant qu’on s’époumone une fois de plus, depuis une chaise imaginaire d’arbitre, à distribuer les mauvais points. Les uns nous accorderont leur confiance, les autres refermeront ce dossier. Rien de plus normal, le critique admet la critique. Tout cela, nous le comprenons parfaitement et nous l’acceptons.
Nous pensons que cette réduction de l’échelle de notation utilisée pour juger de la qualité d’un vin fait perdre toute efficacité à la mission de prescription. D’un côté, la tentation de donner plus de visibilité à notre propre expertise est grande. Dans un contexte où la presse spécialisée souffre, difficile de résister. De l’autre, le consommateur nous attend. Demandons à une jeune consommatrice ou à un jeune consommateur de faire son choix parmi cent vins séparés seulement de deux points dans leur note et voyons s’ils s’en sortent. Chez Bettane+Desseauve, en matière d’expertise, nous n’avons qu’un seul objectif : la défense de la qualité et la défense du consommateur. Nous le savons, cet héritage, laissé par Raymond Baudouin, fondateur de La Revue du vin de France, est exigeant. Il implique des choix forts et nécessite une hiérarchie claire (mais jamais figée) entre les vins soumis à notre jugement. C’est ce que nous avons essayé de faire avec ce formidable millésime 2020. Avec ce dossier primeurs, nous inaugurons une échelle de notes plus large, capable de révéler de manière évidente les différences entre tous ces crus recommandables.
Nous ne cessons de répéter que jamais Bordeaux n’a produit d’aussi grands vins. Dans ses principes fondateurs, notre notation se devait d’être à la hauteur de ce qui fait la diversité et la richesse de ce vignoble plus difficile à appréhender qu’on ne le croit parfois. Après tout, le monde entier nous l’envie. À nous d’en être digne.

Bordeaux primeurs 2020 : notre carnet de 511 notes et nos 55 super bordeaux

Vous êtes à la recherche de grands crus, de bonnes affaires et de nouveautés, voici 511 vins notés. Ne manquez pas nos 55 super bordeaux. Des vins que nous recommandons pour leur excellent rapport qualité prix ou pour leur forte progression. À Bordeaux, le réservoir de bons plans est inépuisable

Dégustation Jiayin Liu, Michel Bettane, Louis-Victor Charvet, Thierry Desseauve et Denis Hervieret

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