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Un blanc de Bretagne, ça existe ? Oui

Coteau du Braden, blanc 2018

Pourquoi lui
Parce que personne ne connaît cette micro-production bretonne, un coteau à Quimper, l’océan est là, tout proche, les autos aussi sur la rocade qui domine la vigne. Là, on produit deux cépages, du chardonnay et du pinot gris qui entrent à parts égales dans la composition de ce premier magnum.

On l’aime parce que
L’histoire est si belle. Du vin en Bretagne, des passionnés qui réinventent une vieille tradition, il ne manque rien pour s’enthousiasmer. Et puis, c’est notre ami Pierre Guigui, fin dégustateur, qui assure la promotion de cette belle aventure si peu commerciale. Et « Grand cru de Cornouailles », vous imaginez ? Quelle allure. Allo, l’INAO ?

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Coravin, la suite s’annonce bien

Depuis six ans, l’entreprise américaine continue d’étendre son influence sur le marché du vin au verre. Des États-Unis où elle est née, la voici maintenant en forte progression en Europe et à la conquête de la Chine. Son inventeur et PDG, Greg Lambrecht, fait le point sur la situation et nous parle de l’avenir de la distribution du vin

Propos recueillis et traduits de l’anglais par Louis-Victor Charvet

                                                             

Vous avez fondé cette entreprise il y a six ans aux États-Unis et le marché mondial a depuis beaucoup changé. Où en est Coravin aujourd’hui ?

L’objectif était simple. Pouvoir goûter au verre le vin que l’on veut, quand et où on le veut. Pour faire ça, il faut être une entreprise globale. Je savais que nous ne resterions pas uniquement présents aux États-Unis. Aujourd’hui, la marque est présente dans soixante pays et nous avons la portée géographique nécessaire à notre développement mondial. Aux États-Unis, en France, au Royaume-Uni ou aux Pays-Bas, on peut encore grossir. L’Italie et l’Espagne sont deux marchés qui progressent vite, comme l’Australie et la Chine, talonnés par le Japon. Hong Kong est le marché central de cette zone.

L’autre grande réussite, c’est le produit. La gamme profite d’un nouveau design et s’enrichit de nouveaux accessoires. Pourtant, le système a encore de sérieuses limites d’utilisation. Qu’est-ce qu’il faut encore améliorer ?

Je voulais un système rapide, facile et « fun » pour ouvrir une bouteille, indépendamment de son type d’obturateur, peu importe que le vin soit tranquille ou effervescent. Nous avons réussi notre pari avec les vins tranquilles et les bouchons en liège. Nos modèles doivent avoir la même simplicité d’usage, avec cette pince intelligente qui s’agrippe à la bouteille. C’est facile à utiliser, rapide à comprendre et prêt à l’emploi. Avec une capsule à vis spéciale, avec cette pince intelligente sur tous nos produits, au regard de la technologie connectée affichée par le nouveau modèle Eleven et les performances obtenues avec le nouvel aérateur, je crois que nous avons atteint 80 % de ce que je veux faire. La marge de progression est encore grande. Il y a toujours des obturateurs avec lesquels le produit ne marche pas, comme les bouchons en verre. Les effervescents sont aujourd’hui la limite la plus difficile à accepter. Les gens devraient pouvoir déguster un verre de champagne quand ils le veulent, chez eux, en apéritif ou pour accompagner un dîner, sans pour autant avoir à ouvrir une bouteille entière.

Si l’on prend l’exemple du champagne, est-ce qu’un système comme le vôtre ne va pas banaliser sa consommation ? On sait que la bonne santé de son marché repose sur l’extraordinaire et la célébration.

Je ne crois pas qu’on banalise la célébration. On essaye juste de la rendre toujours plus accessible. Certains vins sont considérés comme si précieux qu’on ne pourra certainement jamais les goûter. Je refuse cette idée. Notre philosophie est de déguster les grands vins du monde et de décider si on les aime. De tous les déguster facilement, y compris ceux qu’on consomme en de trop rares occasions, comme les vins sucrés, les grands sauternes ou les portos. De les déguster partout, au restaurant, chez un caviste ou chez soi. Quand je vais dîner quelque part, je demande au sommelier de choisir le vin qu’il aime. Comme ce liquoreux rouge de Bourgogne [ndlr, le dessert de ce déjeuner au restaurant Les Climats (75007) était servi avec la cuvée Vendange de la Saint-Martin, un mâcon-pierreclos 2003 du domaine Marc Jambon]. Sérieusement, un gamay avec de la pourriture noble ? Qui a déjà goûté ça ? Qui sait que ça existe ? En bouteille, je ne pense pas que ça marche. Alors qu’au verre, l’amateur fait une découverte. C’est cette expérience que nous devons permettre. Nous avons introduit un nouveau comportement de consommation : « le verre de vin que je veux, où je veux. » Aujourd’hui, on peut inviter des amis, sortir douze bouteilles et un Coravin et dire : « Servez-vous un verre de celui que vous voulez ». C’est un énorme changement.

 

Le monde de la distribution traverse une période incertaine. Beaucoup de marchands  physiques doivent se réinventer pour ne pas disparaître au profit du numérique. Entre ces deux univers qui ne se complètent pas toujours, quel est le rôle de Coravin ?

La distribution du vin en magasin prend, en ce moment, un virage difficile à lire, notamment dans la grande distribution. Le retail store traditionnel. Une entreprise de notre époque ne peut pas se permettre de manquer ce virage. Pour le réussir, on vient d’embaucher un nouveau DG, Christopher Ladd de New Balance qui a cette vision de la double distribution. De plus en plus de vins sont vendus en ligne. La prescription est plus que jamais au cœur des débats. Un distributeur physique peut-il est être encore compétitif face à cette concurrence ? La réponse est oui, à cause de la connaissance du caviste et de sa capacité à éduquer le consommateur. Et il y a un lien de confiance. Ça ne suffira pas toujours. Il faut développer l’idée de pouvoir tout goûter, notamment dans la grande distribution. Nos sociétés sont ainsi. On doit pouvoir essayer. Je tiens vraiment à ce que Coravin s’engage dans cette révolution de la dégustation en magasin. Les gens achètent les vins qu’ils ont goûtés et aimés. C’est aussi un excellent moyen pour le consommateur d’aller sans risque vers des découvertes. L’offre s’élargit immédiatement. La compréhension des attentes du client reste au centre du processus d’achat tout en offrant plus de souplesse et moins de risques.

Le marché évolue vite, les tendances se font et se défont rapidement. Où se situent les principales menaces pour l’entreprise aujourd’hui ?

On doit être vigilant quant aux obturateurs. On fonctionne avec les bouchons liège et les capsules à vis et, pour le moment, ce sont les deux plus importants. Le marché est dynamique et si les producteurs utilisent davantage le verre ou le synthétique, on devra trouver une solution. Il y a aussi les vins en biodynamie et les vins natures, plus fragiles et réclamant un service adapté. On doit le prendre en compte. Et il y a la jeune génération, moins intéressée par les vignobles historiques. Ils savent qu’il y a de très bons vins ailleurs et ils veulent de la nouveauté. Coravin permet aux millennials d’explorer ce qu’ils veulent, rapidement et facilement.

 

Vous faites aussi des efforts pour réduire l’impact de votre système sur l’environnement. L’innovation environnementale est au cœur de votre stratégie ?

La priorité, c’est de construire un système entièrement recyclable. Depuis six ans, nous avons servi 100 millions de verres de vins, c’est beaucoup de capsules d’air. Ma plus grande crainte est de voir cet acier jeté sans recyclage alors qu’il a de la valeur. Notre objectif est d’influencer positivement le plus de gens possible, en participant à une baisse de la pollution et des déchets engendrés par une consommation excessive.

Coravin, du nouveau et de la couleur

Fini les plastiques ternes et le design un peu pataud de l’ancienne gamme. Le modèle One devient le modèle Three (199 euros), le Two Elite devient le Six Core (349 euros disponible en plusieurs coloris et finition chromée). Les deux modèles intègrent la nouvelle pince intelligente qui permet de simplifier encore plus l’utilisation et sont équipés d’un bouchon à vis compatible. Le modèle haut de gamme équipé d’un affichage LED, d’un système Bluetooth et d’un versement automatique du vin dans le verre vaut 999 euros.

Plus d’informations sur www.coravin.fr

* Interview réalisée au restaurant Les Climats.

Voyage autour de ma cave par Thierry Desseauve – Jour 20

Voyage autour de ma cave, ou la chronique quotidienne d’un amateur pas désespéré par temps de confinement. Aujourd’hui, Thierry Desseauve reçoit Michel Bettane qui déniche, ouvre et raconte une bouteille mémorable de sa cave.
Jour 20 : Domaine du Monteillet, Stéphane Montez, cuvée du papy, saint-joseph 2012

Voyage autour de ma cave par Thierry Desseauve – Jour 19

Voyage autour de ma cave, ou la chronique quotidienne d’un amateur pas désespéré par temps de confinement. Chaque jour Thierry Desseauve déniche, ouvre et raconte une bouteille mémorable de sa cave. Aujourd’hui, Thierry Desseauve a relevé le défi du Challenge Senderens de la tartelette fine à la tomate. Le résultat est digne d’un grand chef.

À vos fourneaux !
Postez la photo de votre tartelette et de l’accord mets et vins qui vous plaît en commentaire dans ce post Facebook : https://www.facebook.com/watch/?v=2731000397170356.


Jour 19 : Le vin et la table, Alain Senderens, Flammarion, 1999

La recette de la tartelettes fines à la tomate :

– Un rouleau de pâte feuilletée toute prête
– 6 tomates moyennes bien mûres
– 1 bouquet de basilic
– 1 branche de romarin
– 1 branche de thym
– 1 feuille de laurier
– Zeste d’orange
– 1 clou de girofle
– 2 gousses d’ail dans leur peau
– 1 jaune d’œuf pour dorer la pâte
– Huile d’olive, sel, poivre

Étaler la pâte. Découper six petits disques à l’aide d’une tasse à thé renversée. Travailler les chutes de pâte au rouleau à pâtisserie et les étirer en une longue bande étroite. Badigeonner le bord des disques d’un peu d’eau et coller une petite bande pour former un rebord.
Ébouillanter les tomates, les peler et les épépiner. Les couper en quartier et les faire fondre doucement dans de l’huile d’olive avec tous les ingrédients aromatiques, sauf le basilic, pendant 30 minutes. Préchauffer le four à 200° C (thermostat 6).
Après avoir retiré tous les aromates ayant servi à la cuisson, étaler la préparation de tomates sur chaque fond de tarte. Passer le bord au jaune d’œuf à l’aide d’un pinceau pour obtenir à la cuisson une belle couleur dorée. Enfourner et laisser dorer 20 minutes.
Parsemer les tartelettes de basilic haché au moment de servir.

L’accord « spécial confinement » : Domaine de la Janasse, côtes-du-rhône 2017

L’accord parfait : un cairanne du domaine Marcel Richaud dans un millésime récent, mais on peut essayer avec un côtes-du-rhône, un costières-de-nîmes, un ventoux jeune ou un rosé charnu et coloré.

Voyage autour de ma cave par Michel Bettane #15

Dans mes années d’apprentissage « 5e arrondissement », je fréquentais assidument le caviste Jean-Baptiste Besse, rue de la Montagne-Saint-Geneviève. Personne ne peut aujourd’hui imaginer à quoi ressemblait cette boutique mythique où la-tâche voisinait avec des boîtes de sardine et les plus fameux polytechniciens, à la recherche d’un grand saint-émilion, croisaient les aveugles du centre de secours voisin venus prendre leur pitance quotidienne. Le capharnaüm indicible des deux caves superposées a sans doute servi de modèle à la mienne. Jean-Baptiste Besse était un vrai savant, pas un idéologue de « gauuuche » ou de « drrrrroite », il aimait en bon Corrézien les vrais vins de terroir, de toute origine, de tout prix (il les fixait lui-même, parfois à la tête du client) avec une préférence secrète pour les vins du Rhône. J’ai découvert chez lui un extraordinaire châteauneuf-du-pape 1964 du Domaine des Clefs d’or, magnifiquement vinifié par Jean Deydier. La suavité, la longueur de bouche et la force d’expression du terroir surpassaient largement tous les bourgognes rouges de sa boutique des années 50 et 60, infiniment plus chers et plus médiocres – mais je n’avais déjà pas les moyens de m’acheter un la-tâche. Ce domaine fut ma première visite à Châteauneuf en 1976, en même temps que Joseph Sabon au Mont-Olivet dans ses caves des Reflets.
J’ai perdu de vue depuis de longues années le type de vin produit par les enfants de Jean Deydier, qui ne présentaient jamais d’échantillons à nos dégustations, et ce 2012 pourrait être le dernier vin que je boive appartenant à sa famille. Des bruits insistants s’accordent à dire que le domaine a été vendu à Marcel et Philippe Guigal qui vont pouvoir agrandir singulièrement leur domaine de Nalys. Les 20 ha des Clefs d’or sont situés en effet en grande partie sur de grands terroirs comme Pialon* ou la Crau, avec des grenaches centenaires et un encépagement complexe. Cet excellent 2012 n’a pas produit sur moi l’effet du 1964, mais reste un vin de très belle classe avec cette forme d’austérité donnée par les tannins épicés et amers de la petite proportion de muscardin, vaccarese, counoise et mourvèdre qui complète les grenaches. Le nez assume les notes de serpolet, et d’herbes aromatiques de la garrigue, sur un fond de fruits noirs et d’olive, qui me rappelle d’ailleurs les vins du Mont-Olivet. Il a parfaitement convenu à ma belle côte de porc braisée dans un mélange de fonds de bouteille de grand rouge, de vieux tawny, et de crème de cassis dont je tiens l’assemblage secret pour mes amis. Hélas, j’étais tout seul, confinement oblige. Qu’importe. Ces Clefs d’or devraient ouvrir encore davantage le portail aromatique de Nalys dans un futur proche.
Domaine Jean Deydier & fils, les clefs d’or, châteauneuf-du-pape 2012

*Pialon, Pialons, Piélons, Piedlong sont le même lieu-dit. Le domaine orthographiait « Pialon » ou « Les Pialons ».

Voyage autour de ma cave par Thierry Desseauve – Jour 18

Voyage autour de ma cave, ou la chronique quotidienne d’un amateur pas désespéré par temps de confinement. Aujourd’hui, Thierry Desseauve reçoit Hubert de Boüard, copropriétaire du Château Angélus, qui déniche, ouvre et raconte une bouteille mémorable de sa cave.
Jour 18 : Château La Fleur de Boüard, lalande-de-pomerol 2001

Voyage autour de ma cave par Thierry Desseauve – Jour 17

Voyage autour de ma cave, ou la chronique quotidienne d’un amateur pas désespéré par temps de confinement. Chaque jour Thierry Desseauve déniche, ouvre et raconte une bouteille mémorable de sa cave.
Jour 17 : Domaine Charles Joguet, les varennes du grand clos, chinon 2015

Un champagne rosé en magnum, c’est un été d’avance

J. de Telmont,
Grand Rosé, champagne

Pourquoi lui
Saluons le retour aux affaires de cette marque créée en 1911 et qui avait tendance à se disperser légèrement. La quatrième génération a pris le volant, tout rentre dans l’ordre et, d’abord, les vins. La viticulture aussi, qui s’oriente vers la biodynamie, pas si simple en Champagne.

On l’aime parce que
Point un : un grand champagne rosé est toujours une bonne nouvelle.
Point deux : une petite maison qui sort de l’ombre en travaillant son propre domaine en est une autre (bonne nouvelle).

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Voyage autour de ma cave par Michel Bettane #14

Un certain Martin Zahn, au VIIIe siècle, en pleine civilisation de servage, sans doute un lointain ancêtre d’un Bertin de Gevrey, s’achète un champ de vignes, « acker » en alsacien,sur un beau coteau de Ribeauvillé juste à côté d’une source d’eau réputée qu’on appelle aujourd’hui Carola. Il ne pouvait imaginer que douze siècles plus tard, il donnerait son nom aux viticulteurs libres de la cave coopérative de Ribeauvillé et que son petit vignoble serait le plus vieux clos historique d’Alsace. Tout petit, 124 ares, plus petit que la Romanée-Conti. Heureusement moins cher et plus accessible. Situé en plein cœur de ce qui est devenu le grand cru Osterberg, où se récolte la fameuse cuvée Frédéric-Émile de Trimbach sur des marnes du Trias qui donnent corps et énergie au vin avec l’eau de source qui circule dans le sol, il est depuis de nombreux siècles complanté en riesling (largement majoritaire), pinot gris et gewurztraminer.
L’excellente coopérative locale, la meilleure d’Alsace et de loin, a désormais décidé d’en faire son joyau, de mettre un excellent vigneron en charge et tous les moyens pour obtenir un vin unique dans son type. Elle avait déjà largement commencé en 2009, année chaude, généreuse, de haute maturité des raisins. La récolte des trois cépages a cofermenté et donné un vin qui conserve toute sa jeunesse de robe, jonquille claire, et dégage un arôme discret et racé ou le citron (venu du calcaire) s’assemble à une petite amertume de noble riesling et, surtout, des notes minérales de type calci-magnésique, rappelant la présence de la source. Un corps parfait, une belle richesse en extrait sec, du style et encore un grand avenir. Peut-être quelques grammes de trop en sucre résiduel pour atteindre un équilibre de bouche parfait, mais le vin, tel qu’il est, brillera sur des asperges sauce hollandaise à l’orange où l’orange peut même être avantageusement remplacée par une mandarine plus parfumée.
Cave de Ribeauvillé, clos du zahnacker, alsace 2009

Voyage autour de ma cave par Thierry Desseauve – Jour 16

Voyage autour de ma cave, ou la chronique quotidienne d’un amateur pas désespéré par temps de confinement. Chaque jour Thierry Desseauve déniche, ouvre et raconte une bouteille mémorable de sa cave.
Jour 16 : Domaine Weinbach, cuvée sainte catherine, riesling grand cru schlossberg 1998