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Lanson a un nouveau chef de cave

Après près de deux années passées aux côtés de Jean-Paul Gandon, chef de cave de la maison Lanson depuis 1986 (nous vous avions raconté ici ce temps consacré à la transmission), Hervé Dantan est désormais seul à porter cette « belle responsabilité. » Doté de nouveaux outils, notamment la cuverie inaugurée à l’occasion de la dernière vendange, le nouveau garant du style Lanson a toujours aimé la vigne. Fils de vigneron né en 1965 dans la Marne, il a travaillé dans différentes régions viticoles (Bordeaux, Bourgogne, Alsace, mais également Californie) avant de revenir en Champagne. Devenu chef de cave à vingt-cinq ans, il est resté vingt ans dans la même maison avant de rejoindre Lanson en 2013 en tant que chef de cave adjoint.

A votre avis, combien de pays produisent du vin dans le monde ?

250 régions viticoles dans 92 pays, 1 500 vignobles, 15 000 vins, c’est ce que comptent découvrir en trois ans les deux aventuriers à l’origine de l’expédition Wine Explorers. Imaginé sur la base du constat que 80 % des pays producteurs de vin « sont mal connus voire méconnus du grand public », ce recensement des terroirs qui forment « la planète vin » a débuté en janvier 2014. Parrainée par Jean Moueix (en lire plus ici), cette grande aventure est partagée en images et en plusieurs langues sur un site internet (cliquez ) ainsi que sur le blog des deux voyageurs, Jean-Baptiste Ancelot et Ludovic Pollet.

En un peu plus d’un an, 183 472 kilomètres ont été parcourus en Afrique, en Asie et en Amérique du nord comme du sud. De « vignobles improbables » en « belles rencontres », 219 domaines ont été visités et 2 160 vins dégustés à travers 25 pays. Actuellement en Angleterre, nos deux explorateurs viennent d’entamer la partie nord-européenne de leur tour du monde du vin. Du Luxembourg jusqu’en Suède en passant par la Lettonie et la Biélorussie, ils s’y consacreront jusqu’en août. En septembre viendra le tour des vignobles du bassin méditerranéen. La suite du programme est à découvrir ici.

Photo ci-dessus, ©WineExplorers.

Comte Liger Belair, Romanée 2006


 

Romanée 2006

LE VIN : Nez de fraise des bois, puis la cerise apparaît ; belle architecture en bouche avec de l’énergie, une texture soyeuse irrésistible et une finale aérienne. On est en lévitation.

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CONTACTER LE PRODUCTEUR

LE DOMAINE : Progressivement, Louis-Michel Liger-Belair installe son domaine au tout premier rang de la Bourgogne. Pour y parvenir, il pratique une des viticultures les plus strictes et disciplinées de la côte. Son fleuron, la-romanée, ressemble d’ailleurs de plus en plus aux autres grandes romanées y compris en matière de prix ! S’il peut y avoir encore un progrès, cela concernera le boisé qui masque parfois en vin jeune la pureté initiale du fruit.

romanée2


Quand l'aveugle voit clair et juste, la suite

Beaucoup de producteurs forts connus de crus aux prix hautement spéculatifs, mais qui acceptent les dégustations à la propriété, estiment que leur vin et leur mérite justifient à eux seuls le déplacement du critique. Ce déplacement leur donne un statut d’incontournabilité institutionnelle faisant de plus en plus d’envieux et d’imitateurs chez les autres. La véritable explication n’est pourtant pas le prestige. Il ne s’agit pas non plus d’une défiance vis-à-vis des capacités des critiques puisqu’ils font tout pour bien les recevoir chez eux (en tout cas les plus influents), mais le refus de prendre le risque qu’une dégustation comparative anonyme ne confirme pas leur rang et affaiblit leur position commerciale. Les producteurs de premier plan qui acceptent la confrontation devraient pourtant les faire revenir sur leur refus, car je n’en connais aucun qui jusqu’ici ait eu l’occasion de se plaindre des dégustations générales. Et la présence de leur vin me semble la plus intelligente politesse qu’ils puissent rendre aux producteurs qui partagent la même appellation et au public qui a fait d’eux ce qu’ils sont.
Les producteurs de crus moins réputés ont d’autres motivations, bien entendu. Celles qui sont à la mode se haussent du col et se donnent le confort d’être d’ordre esthétique, éthique ou philosophique. Les dégustations anonymes dites « à l’aveugle » porteraient bien leur nom, les dégustateurs étant aveuglés par l’anonymat des échantillons. On nous dit qu’il serait ridicule d’aller manger à l’aveugle dans un bon restaurant, de lire un livre dont nous ne connaîtrions pas l’auteur, de regarder à l’aveugle un tableau ou d’écouter à l’aveugle un morceau de musique. Qu’il serait même profondément injuste de juger un produit a posteriori, seule une construction a priori, avec la connaissance du cru, du producteur, de ses méthodes de travail, de son caractère, de ses engagements idéologiques, de son statut social permettrait de faire la part des choses et de rendre véridique et crédible tout jugement et toute note. Ils sont confortés dans ces idées par quelques idéologues qui en ont assez de la « dictature » des experts. Pour eux, tous les goûts sont dans la nature et tous également respectables. Pour eux, un citoyen bien formé est un citoyen sevré qui n’a besoin d’être conseillé par personne, ce qui ne l’empêche pas de rechercher avidement l’avis de tous et de ne pas se priver de le critiquer à son tour. On pourrait argumenter longtemps sur le fond de la question et sur les postures narcissiques qui se cachent derrière la défense du faible et du sans grade. Je me contenterai ici, parce que cela est essentiel, de rappeler qu’un bon juge ne connait que trop les différents visages de la Vérité et ses constantes métamorphoses. Aussi vise-t-il à l’équité qui, elle, est stable et assurée puisqu’elle repose sur la volonté de donner au plus grand nombre les mêmes chances par rapport à son jugement. En matière de jugement critique sur un vin, le savoir n’est que trop source de préjugés. Acheter une bouteille donne certes beaucoup de droits, y compris celui d’être injuste envers elle, par excès de louange ou de critique, selon la relation qu’on entretient avec son producteur et son prix. Le critique professionnel de type consumériste, majoritaire dans les pays influencés par les États-Unis, peut souhaiter rester au même niveau que le consommateur-acheteur en se donnant comme but d’évaluer avant tout le rapport qualité-prix. La critique que nous pratiquons et qui est partagée par d’autres confrères dans les pays traditionnellement producteurs s’y refuse. Elle se protège, contrairement aux idées reçues, par le fait qu’il n’y a pas eu au préalable d’acte commercial entre elle et l’échantillon. Dans notre idéal, le vin est dégusté en soi, mais évidemment pas indépendamment de son appellation et de son millésime. L’anonymat que nous recherchons dans les dégustations générales que nous organisons et qui n’est que temporaire renforce notre liberté, surtout quand nous avons à donner une note arithmétique au produit dégusté. Encore ne faut-il pas se tromper sur la valeur de cette note. Seul Dieu le père serait capable de noter absolument ses créatures. Notre vision humaine de la note absolue est plus modeste et n’a vraiment de sens que comme un indice clair de préférence dans le cadre d’une dégustation comparative. Les vins dégustés chez le producteur qui croit ainsi obtenir un jugement plus équitable ne peuvent se prévaloir de leur note de la même façon. L’indice de préférence ne concerne alors qu’un très petit ensemble, celui des vins de ce seul producteur. Les vins dégustés dans une grande dégustation comparative seront hiérarchisés de façon bien plus conforme à leur valeur propre et les notes plus crédibles auprès du public.

Certains producteurs enfin, le plus souvent de la famille des vignerons « rebelles », vont encore plus loin et considèrent que leur produit ne peut être dégusté que par des critiques ou des amateurs et clients potentiels déjà acquis à leur cause. Ils considèrent que leurs vins nés de pratiques culturales et œnologiques différentes, entendez évidemment bien plus honnêtes et conformes à leur idéal, choqueront au milieu des autres. Ils sont renforcés dans cette idée par les nombreux rejets des organismes indépendants de contrôle des appellations au cours des dégustations obligatoires de labellisation. Dois-je leur rappeler que leurs vins n’ont pas pour vocation de dormir dans leurs caves et qu’ils sont commercialisés comme les autres et donc sous le regard du public et des critiques ? Il n’y a aucune raison de leur accorder le privilège de l’indifférence. Mais qu’ils se consolent. Le manque de place dans les guides ou les revues, la difficulté d’accès à leurs produits ou la commisération que nous éprouvons pour eux, née du fossé qui existe entre la noblesse de leur idéal et la médiocrité de quelques-unes de leurs œuvres font que nous parlons moins d’eux que nous le devrions. Hélas, l’addition de tous ces particularismes et de toutes ces frilosités ne facilite guère notre tâche et chaque année rend nos marathons de dégustation, si utiles à des milliers d’amateurs qui nous font confiance et nous le font savoir, de plus en plus pénibles et compliqués. Au moment même où nos vins ont besoin de conserver leur place traditionnelle dans notre société, attaqués qu’ils sont de tous côtés par les lobbies anti alcooliques et les ayatollahs de la santé publique, cet état de choses est vraiment navrant.


De l'Oregon à la Bourgogne,de pinot noir en pinot noir

Belle bâtisse dotée d’un clos de vignes d’un hectare et demi en 2004, le château de la Crée (Santenay) a non seulement été entièrement restauré par ses propriétaires suisses, néo-vignerons passionnés par la Bourgogne, mais également considérablement étendu sur différentes communes de la côte de Beaune. C’est une propriété viticole de 10 hectares conduits en bio et en biodynamie (7 en rouge et 3 en blanc, voir toutes les étiquettes ici) qui vient d’être rachetée par Ken et Grace Evenstad, qui ont créé Domaine Serene dans la Willamette Valley en Oregon. On en lira plus ici sur ces nouveaux propriétaires américains pour qui « posséder et cultiver des vignobles légendaires de Bourgogne est (…) la culmination d’un rêve », et sur les raisons qui ont poussé Nicolas Rihyner à vendre.

Le vin va entrer en gare

Important propriétaire de vignobles dans le sud de la vallée du Rhône et également partenaire d’Angélina Jolie et Brad Pitt dans la conduite de la propriété viticole Château Miraval, la famille Perrin présentera ses productions (cliquer ici pour les découvrir) durant toute la belle saison, c’est-à-dire de mai à septembre, aux voyageurs en transit en gare d’Avignon TGV. Caisse en bois très très grand format, le pop-up store en photo ci-dessus est un espace de dégustation et de vente qui s’ouvre et se referme comme une fleur à la lumière.

« Nous avons imaginé une caisse semblable à l’une de celles qui accompagnent nos meilleurs crus dans leurs voyages à travers le monde. Mais celle-ci a une particularité : elle s’ouvre aux premières lueurs du jour et se referme la nuit tombée telle une belle-de-jour », explique Charles Perrin. Au départ ou à l’arrivée en Provence, cette estivale proposition se veut « un prolongement de l’esprit de la boutique Famille Perrin qui a ouvert ses portes au coeur d’Aix en Provence il y a quelques mois (ndlr, deux autres boutiques sont situées à Châteauneuf-du-Pape et Tain-l’Hermitage). »

L'Epicuriste


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Menus

29€ (au déjeuner) et 37€ (au dîner)

Accueil : jusqu’à 22h. Terrasse.
Fermé le dimanche et le lundi. Fermé à Noël et 3 semaines en Août.

41, boulevard Pasteur – 75015
Métro : Pasteur
01 47 34 15 50
Stéphane Marcuzzi & Aymeric Kräml
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Une grande salle, dans des tons noirs et gris, bien éclairée, simplement « décorée » par un mur de bouteilles de vins et d’alcools ; large vue sur la cuisine (en l’absence de musique d’ambiance, on peut avec plaisir entendre fouetter un cul de poule ou grésiller une sauteuse…) ; tables relativement espacées. Le lieu anticipe sur le plaisir de la cuisine avec des plats simples, justement cuits, dressés avec élégance. Carte des vins bien choisie, ne négligeant pas les appellations méconnues. Service attentif.

À LA CARTE, menu à 29€ :

  • Carpaccio de haddock mariné au raifort
  • Salade de caille marinée
  • Crème de chou-fleur

 

  • Choucroute de porcelet
  • Foie de veau poêlé, pomme purée
  • Magret de canard rôti aux fruits et légumes de saison

 

  • Blanquette de cabillaud aux petits légumes

 

  • Riz au lait aux fruits secs, caramel de chicorée
  • Cheese-cake à la framboise
  • Cappuccino marron aux coings

 

Notre sélection

  • Côtes-du-jura Fleur de Savagnin 2010, Domaine Julien Labet 41€
  • Montlouis sec Le Rocher des Violettes 2011, Domaine Weisskopf 41€
  • Côte-roannaise 2012, Domaine Sérol 23€
  • Côtes-du-rhône Cairanne 2011, Domaine Richaud 44€
  • Languedoc-terrasse-du-larzac 2010, Domaine de Montcalmes 61€

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DÉCOUVREZ LA SÉLECTION LEBEY

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Crédits photo d’ouverture : http://www.justacote.com/ – Fab

Les meilleurs de Cairanne

La semaine dernière, un jury composé de cavistes, de journalistes et du vigneron lauréat en 2014 a dégusté les vins présentés par seize caves adhérant au syndicat des vignerons de Cairanne afin de désigner les six cuvées qui seront les ambassadrices de l’AOC côtes-du-rhône villages Cairanne pour l’année 2015. La sélection portait cette année sur les rouges du millésime 2013 et les blancs du millésime 2014 de l’appellation. Voici le podium de cette 23e session :


Alliance des vignerons, cuvées de cairanne rouge
1er : Domaine Les Grands Bois, cuvée Mireille 2013
2e : Domaine Brusset, cuvée Les Chabriles 2013
3e ex-aequo : Cave de Cairanne, cuvée La Réserve 2013 et Domaine de L’Oratoire
Saint Martin, cuvée Les Hauts Coustias

Alliance des vignerons, cuvées de cairanne blanc
1er : Domaine Brusset, cuvée Les Travers 2014
2e : Domaine Les Grands Bois, cuvée Malorie 2014
3e ex-aequo : Domaine Alary, cuvée L’Estevenas 2014 et Domaine Berthet-Rayne, cuvée Castel Mireïo

Joseph Henriot, ses Enchanteleurs, ses beaunes et ses bateaux

Un soir de pluie, une paire d’amis, deux ou trois bouteilles, des choses à goûter, d’autres à boire. Commencer avec un petit champagne rosé assez bon, dans son honnêteté simple. Suivre avec ce magnifique simone blanc 06, peut-être encore un peu jeune pour donner tout ce que j’en attends, je tiens le simone blanc pour l’un des vingt grands blancs du monde. Le modèle d’après était un smith-haut-lafitte rouge 01 d’une absolue perfection dans son raffinement et la subtilité de ses arômes de truffe noire.
Après dîner, au lieu d’un sauternes de belle origine, nous avons choisi cette Cuvée des Enchanteleurs 96 des champagnes Henriot. Au-delà des qualités de ce vin fin et savoureux, l’idée était de célébrer la mémoire de Joseph Henriot, disparu lundi dernier. Évoquer son souvenir, c’est aussi se raconter encore une fois son parcours hors-norme, de Charles Heidsieck puis Veuve-Clicquot à l’établissement de son empire. Cette manière qu’il avait de croire d’abord en son étoile, cette capacité à être fort et à savoir dire non, par pure loyauté….lire la suite sur le blog bonvivant

Nez, tête et cœur.

Ce mardi, le club d’œnologie de l’Institut des sciences et des industries du vivant et de l’environnement (AgroParisTech) organise la première édition d’un concours de dégustation à l’aveugle dont sont partenaires, entre autres, la maison Ruinart et Bettane + Desseauve. Souhaitant tous travailler dans le monde du vin (leur école est la seule du réseau Paris Tech à proposer un cursus de spécialisation en viticulture et œnologie), les étudiants à l’origine de ce projet soulignent sa double visée pédagogique et scientifique autant que l’importance du caractère international de cette compétition.

Accueillies par Ruinart, les épreuves inaugurales se tiendront demain matin à Reims devant un jury présidé par le chef de cave de la Maison, Frédéric Panaïotis. Elles seront suivies d’une dégustation de champagnes Ruinart, d’une rencontre entre les différents participants et les membres du jury* au cours d’un déjeuner, d’une visite des caves de la Maison et d’une conférence scientifique. Une journée complète, en somme, qui reflète les ambitions de ce concours dont l’objet est d’apprécier les candidats non pas sur la reconnaissance cépage/millésime/domaine, mais sur leur capacité d’analyse olfactive, leur talent pour exprimer leurs émotions « d’un point de vue hédoniste » et leur savoir viti-vinicole, culture classique et connaissances scientifiques.

Fidèle à l’enseignement dispensé à AgroParisTech et à l’esprit de l’école, les créateurs du challenge « AgroVinoTech » souhaitent offrir aux candidats « un climat propice aux rencontres et aux échanges » et faire de ce rendez-vous annuel au sein de la maison Ruinart « un vecteur pérenne de développement des relations inter-écoles. » Aux neuf trios d’étudiants représentant AgroParisTech, HEC, l’ESSEC, Polytechnique, Normale sup, l’École nationale supérieure agronomique de Montpellier (SupAgro), Sciences Po, Dauphine et la britannique université d’Oxford, nous souhaitons bonne chance.



* le jury de cette première édition sera composé de Didier Ollé, professeur de viticulture (SupAgro Montpellier) et membre de l’Institut des hautes études de la vigne et du vin (IHEV), d’Angélique de Lencquesaing, co-fondatrice d’iDealWine (également partenaire de l’événement), Laurent Rosso, directeur général adjoint d’AgroParisTech et Guillaume Puzo, journaliste et critique chez Bettane + Dessauve et parrain du club d’œnologie d’AgroParisTech.