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Les primeurs en primeur, jour 1 Une inauguration et un dîner

Une inauguration au château
Rencontrés à Pédesclaux : Jean-Michel Wilmotte et son nouveau chai, Jacky Lorenzetti et son nouveau cru classé. Nous voilà à Pauillac sous un ciel d’ouest, lumière et gris. De loin en loin, un rayon illumine la scène, qui est double. À gauche, le chai. À droite, le château… Lire la suite sur le blog bonvivant

Les primeurs en primeur, jours 3 et 4 Le-Gay, Pavie, La-Conseillante, le Figeac-Gate et une petite agacerie

Château Le-Gay à Pomerol
De l’inoubliable Catherine Péré-Vergé, il restera une trace interminable, la persistance des vins immenses. Mais aujourd’hui, son fils Henri Parent soutenu fidèlement par sa sœur Anne-Catherine a pris les rênes des vignobles et y imprime sa marque, année après année. Les trois pomerols (la-violette, le-gay et montviel) sont désormais traités en micro-vinification. C’est vingt fois plus de travail, c’est aussi une signature rare, une manière inhabituelle. Soutenu par Michel Rolland, œnologue et mémoire de cette maison… Lire la suite sur le blog bonvivant

Les Super Bordeaux

Bordeaux demeure sévèrement bordé par ses hiérarchies et ses classements, qui ont façonné non seulement la perception des vins par les consommateurs du monde entier, mais qui structurent aussi la commercialisation des vins, jusque dans les présentations des primeurs. Il faut chercher loin les producteurs et leurs échantillons, hors des organisations officielles en tous cas, pour voir se dégager une catégorie à part, celle des très grands vins qui ont échappé pour des raisons diverses au tamis des classements et/ou des appellations consacrées. Qu’on ne se trompe pas, ces vins de très haut niveau ne sont ni une resucée des vins de garage, ni d’improbables nouveaux venus sortis de nulle part. Non, ce sont des crus s’appuyant sur de grands terroirs, parfois excentrés, parfois appartenant à des appellations trop vastes ou hétérogènes pour être globalement considérés au plus haut niveau. Leurs propriétaires et leurs équipes techniques y ont réalisé un travail ambitieux et excitant depuis des années et leur investissement humain et financier dépasse souvent celui de beaucoup de valeurs consacrées. Si l’on déguste leurs vins aujourd’hui sans a-priori on s’aperçoit qu’ils peuvent rivaliser avec les plus grands de la région, en primeurs bien sûr, mais pas uniquement. Contrairement à ce que beaucoup pensent, ces vins qui séduisent jeunes sont aussi capables, lorsque leur histoire personnelle le permet, d’impressionner aussi en prenant de l’âge. En deux soirées, j’ai eu l’occasion de déguster à l’aveugle, au milieu de très grands noms d’époque similaire, deux de ces crus l’un dans les millésimes 2004 et 1998, l’autre dans le millésime… 1947. À chaque fois, ces vins apparaissaient en pleine forme et d’une incontestable race, s’associant sans problème aux plus célèbres noms de Bordeaux, témoignant pour le moins de la valeur très élevée de leur terroir.
Il y a 25 ans, la découverte de ce que la presse américaine a nommé « Super Tuscans », ces vins toscans de grande ambition, mais aussi de grands terroirs parfois inédits, a permis de faire bouger les lignes d’un vignoble italien encore engoncé dans des habitudes et une image trop traditionnelle. En s’inspirant de cet exemple, je qualifierai bien ces inconnus célèbres de « Super Bordeaux ». Ils forment aujourd’hui une catégorie à part, exigeante et brillante, et leur rôle dépasse largement la mission d’apporter un supplément de découverte ou une pincée d’originalité dans une hiérarchie convenue. Je pense au contraire que ces vins peuvent judicieusement contribuer à rajeunir l’image globale de Bordeaux, à redonner envie aux amateurs de s’intéresser à nouveau à cette région qui, qu’on le veuille au non, produit bon nombre des plus grands vins du monde, mais qui pourtant ne fait plus rêver beaucoup de passionnés. Ces Super Bordeaux ré-enchantent le rêve bordelais.

Nous y reviendrons bientôt, nous avons les noms et nous les donnerons.

Primeurs 2014 : les premières impressions de Michel Bettane à Sauternes (suite), Margaux, Listrac et Moulis

Margaux, Listrac, Moulis

Vins des membres de l’Union des grands crus dégustés à l’aveugle au château Fourcas-Hosten dans de remarquables conditions de service suivies par des visites dans des crus ne présentant leurs vins qu’à la propriété.
Toujours un peu d’hétérogénéité, mais moins marquée que pour les pessac-léognan et une définition du caractère du millésime plus affirmée : une matière forte, stricte et ferme, donnant parfois un sentiment d’austérité démentie par la fraîcheur des arômes. Deux familles principales dans les vins réussis. Ceux à forte dominante de cabernet, comme durfort-vivens, brane-cantenac ou dauzac ; d’autres avec un moelleux plus accessible donné par des merlots de forte personnalités, comme palmer. Style médocain impeccable pour rauzan-ségla, issan ou boyd-cantenac. Ferrières en grands progrès en matiére de finesse de fruit et de texture. Merveilleuse finesse de tannin pour le grand vin de château-margaux. Et en absolu contraste avec le style du vin dans les années 1980, un pavillon-blanc de pur sauvignon frisant la perfection avec une expression d’une pureté cristalline incroyable.

Sauternes

Seconde dégustation générale au château La Lagune des crus classés de Sauternes dans de parfaites conditions et, évidemment, une impression légèrement différente. Quelques crus volontairement vendangés à moins haute maturité présentaient un équilibre plus précis et un fruité mieux dégagé . Mais les grandes réussites restent les mêmes et leur caractère aussi prometteur. Deux ou trois échantillons moins avancés et non soutirés terminaient sur des amers ou des acides un peu agressifs, mais avec de superbes matières.


Pas de TGV en Sauternais


S’ils précisent rester mobilisés, les vignerons de Sauternes et Barsac se félicitent de la belle avancée que représente l’avis défavorable rendu ce 30 mars par la commission d’enquête publique sur les projets de ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax vers l’Espagne. Ils remercient « tous les acteurs qui ont participé à cette prise de position et répondu à l’enquête » depuis qu’ils ont lancé leur alerte en décembre dernier, appelant à une mobilisation de l’opinion face à cette « réelle menace pour les appellations Sauternes et Barsac. »

Outre le fait de traverser une zone classée Natura 2000, riche de plus de 4 800 hectares de terres agricoles et de forêts, le tracé imaginé par RFF (Réseau ferré de France) prévoit en effet la coupure en plus de trois endroits de la rivière du Ciron,
« responsable du micro-climat sauternais et de l’apparition du botrytis », et concerne plus de 170 propriétés. Pas de déclaration d’utilité publique, donc. On se réjouit de cet avis négatif. La mobilisation continue cependant puisque que « le gouvernement a jusqu’en juin pour se prononcer après avis du Conseil d’Etat. »

Quand le lait devient vodka

Installée à Cazeneuve dans le Gers en 1929, La distillerie Gimet a d’abord été avant tout productrice d’armagnac dans le plus grand respect des traditions, alambics centenaires et travail manuel garantissant l’intégrité organoleptique de ses eaux-de vie. Depuis deux ans, ce « travail d’excellence » mené depuis quatre générations par la famille Gimet est poursuivi par Nicolas Sinoquet, qui a repris les rênes de la maison en lui insufflant un sens de l’innovation incarné aujourd’hui par une vodka nommée Lactalium. En fait de nouveauté, cette eau-de-vie issue de la distillation de lait n’en est pas vraiment une puisqu’elle est issue des traditions mongoles (qui la réservent aux invités de marque lors des grandes occasions). Cette version 100 % française est produite à partie de lait de montagne provenant des fermes du Parc naturel régional des volcans d’Auvergne. Après une étape de clarification d’une semaine, le lait fermente 10 jours avant d’être distillé à trois reprises dans des alambics charentais en cuivre. Distribuée en France par la Maison de l’Hédonisme (cliquer ici) cette vodka se boit seule, à température ambiante ou légèrement rafraîchie, ou en cocktail. Son prix est de 55 euros.

Les 271 hectares du chignin-bergeron

Dénomination géographique associée à l’appellation savoie depuis 1973, la zone de production de Chignin-Bergeron n’avait pas jusqu’alors de délimitation officielle. Par décision de l’INAO datant de février dernier, faisant suite à la démarche de reconnaissance d’une aire géographique délimitée initiée en 2001 par les producteurs du cru, l’AOP savoie dénomination chignin-bergeron s’étend désormais officiellement sur 271 hectares incluant trois communes, Chignin, Francin et Montmélian. Situées sur des éboulis calcaires du massif des Bauges, en Combe de Savoie, ses vignes produisent un vin blanc mono-cépage issu de la roussanne (autrefois nommé Bergeron de Savoie, ce cépage représente 4 % de l’encépagement du vignoble de Savoie).

Dans l’ouvrage d’Evelyne Léard-Viboux et Laurent Madelon, Vins et Vignobles en Savoie Mont Blanc (LM Editions, 2014), on peut lire que le chignin-bergeron, « fils de l’élégante roussanne, aux grains blanc doré, presque roux » n’est rien de moins que « le prince des vins de Savoie. » Voilà qui méritait bien un territoire. Après plus de 12 ans d’une large réflexion, le Syndicat régional des vins de Savoie a validé les travaux des experts désignés par l’INAO, « un travail guidé par des valeurs basées sur l’adéquation du sol avec le cépage roussanne, le climat et les usages locaux. » Président du syndicat, Michel Quénard a rappelé que le terroir demeure l’élément principal de la qualité du vin. « Avec un climat et une topographie propices à la maturité optimale de ce raisin, le sol par sa géologie confère l’identité au vin. » La prochaine étape pour le chignin-bergeron sera de de bénéficier d’une appellation autonome, « pour une protection juridique forte à l’international. »

Photo ci-dessus, ©CIVS

Une Maison des vins à Chambord


Depuis son ouverture en 2008, la Maison des vins de Cheverny connaît un beau succès auprès du public, dont nous vous avons parlé ici. Près de 90 000 visiteurs apprécient en effet chaque année son approche pédagogique (dont ceci est un exemple) et l’originalité de sa proposition en matière de dégustation des vins des AOC cheverny et cour-cheverny (ce procédé unique en son genre est expliqué ).

L’été prochain, le concept qui prévaut dans ce lieu attenant au château de Cheverny va s’installer au cœur du site de Chambord. Les vignerons de Cherverny y ouvriront, en juillet, une maison des vins qui donnera une visibilité internationale à leurs appellations. Situé sur la place Saint-Louis, « d’où l’on peut apercevoir les tours en tuffeau et les toits ardoisées du château », ce nouvel espace de dégustation et de vente de 70 m2 proposera d’abord une expérience visuelle.

« Marchant sur des dalles de verre, sous lesquelles sont entreposés les stocks de bouteilles », le visiteur sera plongé dans un univers épuré et moderne qui abritera une cinquantaine de vins, blancs, rouges et rosés, qui bénéficieront de la renommée internationale de Chambord, un site touristique qui draine chaque année « 1,5 million de visiteurs, dont 750 000 pour le château. » Des vins, un beau château, il ne manquera plus qu’une vigne sur les terres de Chambord.

Verbalon


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Menu

12,80€ (enfant)
19,80 (au déjeuner)

Accueil : jusqu’à 22h30. Terrasse.
Fermé le dimanche. Fermé la semaine du 15 Août.

198 bis, rue de Tolbiac – 75013
Métro : Corvisart ou Tolbiac
01 45 88 88 83
www.leverbalon.fr
Laurent Chainel (Maître Restaurateur) , Fabien Pizzolato

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Ce bistrot accueille sous une marquise d’âge vénérable et propose de sympathiques dégustations autour du foie gras, du saumon ou d’un choix de charcuteries qui restent autant d’occasions de goûter au choix impressionnant de vins au verre (plus d’une trentaine). Le tout servi prestement sur de petites tables nappées en vichy rouge et entouré de nombreux fidèles qui, comme nous certainement, apprécient la sincérité et la générosité d’une telle offre.

À LA CARTE :

  • Salade de roquette aux copeaux de parmesan, tomates séchées 7,20€
  • Assiette de pommes grenaille 4,80€

 

  • Folie charcutière de la maison Conquet à Laguiole 17,80€
  • Atelier de dégustation de foie gras des Landes 26,80€
  • Wok de pâtes aux légumes fraîcheur et coriandre 14,90€

 

  • Cheese-cake 8,50€
  • Glaces et sorbets d’Ardèche 8,50€

 

Notre sélection

  • Champagne Jacquesson cuvée 735 65€
  • Bordeaux 2010, Château Tire Pé Diem 24€
  • Côtes-du-rhône Un Air de Réméjeanne 2011, Domaine de la Réméjeanne 24€

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DÉCOUVREZ LA SÉLECTION LEBEY

LOGO-LEBEY

 

Primeurs 2014 : les premières impressions de Thierry Desseauve

2014 est un millésime furieusement hétérogène. On parle souvent de « millésime de vignerons », là c’est franchement un « millésime de terroirs ». Les secteurs tardifs – je pense par exemple à Moulis-Listrac – n’ont pas eu les mêmes chances que les autres et il fallut redoubler d’efforts et de précision pour faire, comme à Poujeaux, un grand vin. Mais tous n’ont pas redoublé d’efforts et de précision.

Au milieu d’une centaine de vins dégustés chez un excellent négociant (Dourthe, en l’occurrence), un moment d’éblouissement avec un couple Grand Vin – Second Vin d’un extraordinaire éclat : Calon-Ségur et Marquis-de-Calon. Tous deux avaient la fraîcheur, la distinction, la sveltesse et l’énergie qui seront les marques de naissance de ce millésime. Je dégusterai certainement d’autres grands vins cette semaine, mais je sais d’ores et déjà que Calon-Ségur sera l’une des stars de l’année.

L’homogénéité, je l’ai dit, n’est pas le fort de ce millésime. Margaux et même Saint-Julien offrent ainsi de saisissantes différences de style et de niveau. Curieusement, le niveau est plus soutenu globalement chez les cinquièmes crus classés 1855 du Haut-Médoc. Remplacez Camensac par Sociando-Mallet et, avec Cantemerle, Belgrave et La Tour-Carnet, vous avez un beau quatuor. Je n’ai pas encore goûté La Lagune, mais on en reparlera.