On se plonge dans le Guide Lebey des restaurants 2014, ses 840 tables à Paris et en proche banlieue et sa sélection des meilleurs bistrots par arrondissements. Valeurs sûres, tables créatives ou traditionnelles, cuisine française, exotique ou régionale, toutes les cuisines sont mises à l’honneur (pour en savoir plus sur les surprises
de cette édition, on clique là). Quant aux cartes des vins, elles font également partie de l’appréciation des enquêteurs, au même titre que le café et le pain. Parmi elles, Michel Bettane et Thierry Desseauve ont sélectionné les bonnes affaires. Manière de défendre et entretenir une certaine sagesse face aux coefficients prohibitifs de certains restaurateurs. Depuis sa création en 1987, le Guide Lebey est le seul à visiter chaque année tous les restaurants mentionnés et à obliger ses enquêteurs à régler leur repas. Ca change tout. 492 pages, 15,90 €
On profite d’un jour de week-end en plus pour s’occuper de regarnir sa cave avant l’hiver. Seul salon de la région Midi-Pyrénées à présenter des vins de toutes les grandes régions de France (au parc des Expositions de Toulouse), Vins et Terroirs a accueilli 26 000 visiteurs l’année dernière. Ce vendredi, on pourra y faire des découvertes et
des achats en nocturne jusqu’à 21 h (entrée : 5,5 €, gratuit pour les moins de 10 ans). A Annemasse, les viticulteurs récoltants seront présents pour rencontrer fidèles acheteurs et nouveaux amateurs lors de la dix-huitième édition
du Salon des vins du terroir français. Tarif : 5 €, verre de dégustation offert (gratuit pour les moins de 18 ans,
qui doivent obligatoirement être accompagnés d’un adulte).
On va apprécier les subtilités de l’alliance entre mets et vins au château de Ferrand, tout juste récompensé par
un Best of Wine Tourime 2014 dans la catégorie « Découverte & Innovation », après avoir été distingué l’année dernière dans la catégorie « Architecture et Paysage ». Les livrets Gourmandise selon Château de Ferrand proposent un voyage gustatif au cœur de l’élégance d’un grand cru classé et de la cuisine subtile imaginée
par trois chefs étoilés, dans l’atmosphère de la salle de réception du château. Au cours d’un déjeuner ou
d’un dîner, l’Atelier Alliance Mets & Vins vous invite à découvrir de façon ludique le métier de sommelier
ainsi que quatre accords parfaits élaborés en collaboration étroite avec le chef étoilé du restaurant « La Cape »
à Bordeaux. Quant aux amoureux de la nature, ils peuvent découvrir les arbres centenaires de ce château situé
sur les hauteurs de Saint-Emilion au cours d’une Promenade Gourmande en duo. Plus de renseignements ici.
Qu’est-ce qu’on fait ce week-end ?
Les Automnales 2013
Samedi et dimanche, les Colombo reçoivent dans leur domaine de Cornas. Au pied des vignes, sous un tipi
géant, de grands crus de la Vallée du Rhône seront proposés à des prix très attractifs lors d’une vente privée
où se côtoieront les meilleurs produits de la région. Evénement viticole très gastronomique, Les Automnales
des Vins Colombo seront l’occasion de visiter le vignoble en 4×4, guidés par Laure Colombo. Au sommet des vignes, une pause truffe noire est prévue ainsi qu’une dégustation du grand cru de Cornas Les Ruchets, au cœur même de la parcelle. Anne Colombo commentera une verticale de ce même vin et 300 bouteilles du millésime 2011 seront spécialement alloués aux clients des Automnales. Au rayon des découvertes, la nouvelle cuvée méditerranéenne du domaine, Les Anthénors, sera dévoilée en avant-première.
Tout au long du week-end, l’espace dégustation sera animé par des propositions d’accords gourmands concoctés par les équipes de Paul Bocuse, Michel Chabran, les Maîtres Cuisiniers de France ou encore par le chef japonais Ijiti Massa. Ils revisiteront des classiques méditerranéens, filets de rouget, croustillants de pieds paquets, rascasse, anchoïade, soupe de poissons de roche et rouille de la maison Fereyre, etc. De nombreux et délicieux partenaires seront également de la partie, chocolats Valrhona, marrons glacés Imbert, Pogne et Saint Genix de la maison Nivon, miel d’Ardèche, cafés équitables Malongo… Pour profiter au maximum de votre visite à Cornas, visiter le vignoble comme la cave, ou encore assister à la démonstration de travail du sol au cheval de trait, il est préférable d’indiquer son heure de visite, ainsi que le nombre de personnes présentes, au 04 75 84 17 10. Plus de renseignements ici.
Image ci-dessus, Les Girelles, aquarelle de Marie-Annick Dutreil.
Les bulles de Noël
La maison Lenoble dégaine deux magnums pour les réveillons. Deux grands formats pour deux grands millésimes
de Champagne.
Les fêtes de fin d’année approchent et on se demande, comme tous les ans, comment faire plaisir à nos proches. Libre à vous de fouiller vos caves et interroger vos cavistes pour ça. Voici une autre question tout aussi importante. Que boire à table le jour J ? Mettez de côté les vins rouges, blancs et liquoreux (pas trop loin, hein) pour ouvrir du champagne.
La discrète, mais très sérieuse maison AR Lenoble propose deux millésimes d’exception : 1973 et 1996 en magnums. Pourquoi ces millésimes ? C’est Anne Malassagne, co-propriétaire de la maison, qui raconte : « Cela fait plusieurs décennies que nous avons de mauvaises années en “ 3 ”. Je voulais briser cette malédiction et c’est en descendant à la vinothèque que j’ai trouvé le millésime 1973. » Quarante vendanges plus tard, c’est bon, très bon même. Les registres indiquent pourtant une année très classique. Ces magnums ont été dégorgés il y a deux ans avec un mini-dosage de 2 grammes par litre qui donne au vin une légèreté et une finale d’une rare complexité aromatique qui conserve malgré tout fraîcheur et élégance.
Quant au millésime 1996, grande année champenoise, le vin est encore en devenir et seulement quelques flacons sont proposés en avant-première : « Il y a 50 magnums sur le marché. Ce fut une année très chahutée avec des périodes de beau temps couplées à des passages venteux ». Le dosage de 2,5 grammes par litre laisse s’exprimer une belle longueur crayeuse en bouche associée à une exceptionnelle persistance aromatique. Ce millésime d’exception d’une étonnante jeunesse révèle au nez des arômes de fruits blancs qui évoluent en bouche vers des notes épicées et toastées. La texture est onctueuse, la finale est d’une grande fraîcheur, précise et aérienne.
Un équilibre rare qui associe puissance et élégance.
Tous les vins sont faiblement dosés, ils représentent « l’expression d’un terroir particulier. Un chouilly trop dosé et trop boisé, c’est la catastrophe. Un bon chouilly, c’est une coupe qui en appelle une autre. Nous avons des terroirs et nous devons aller au bout de ces terroirs pour en tirer le meilleur ».
C’est chose faite avec ces deux cuvées. Les millésimes 1973 et 1996 sont disponibles aux prix publics recommandés de 650 euros et 595 euros. Si vous êtes intéressé, la Maison vous dira où vous procurer ces rares flacons.
Pierre Grenié
Qu'est-ce qu'on fait l'été prochain ?
Bernard Magrez et Joël Robuchon vont ouvrir ensemble un hôtel de luxe à Bordeaux. Plus précisément,
l’accord qu’ils viennent de signer prévoit l’aménagement d’une maison commune L’Hôtel de Bernard Magrez – Joël Robuchon Restaurant. La nouvelle est assez réjouissante de voir s’unir tant de châteaux et domaines, Bernard Magrez en possède quarante à travers le monde, dont quatre grands crus classés du Bordelais,
et tant d’étoiles, vingt-huit au guide Michelin, un record.
Les deux hommes ont beau se croiser souvent à Macao, Tokyo, Hong Kong ou New York, c’est à Bordeaux au printemps dernier que leur projet est né, alors que Bernard Magrez recevait les négociants bordelais dans le grand salon de sa fondation au château Labottière. Juste en face, il n’y a que la rue à traverser, un ancien hôtel particulier 1900 leur a donné cette idée d’associer le verre et l’assiette et un accord de gré à gré a été conclu dans l’instant,
à la manière d’autrefois entre gens d’honneur et de parole, scellé par un amical «tope-là ».
L’ouverture de cet ermitage fait pour la gourmandise et la sérénité (six suites et un restaurant gastronomique d’une cinquantaine de couverts) est prévue pour juillet prochain. Le chef promet que « le restaurant sera luxueux mais sans chichi ni cérémonial imposant, on s’y sentira bien. Quant à la cuisine, animée par une brigade de trente personnes, nous allons privilégier les produits du terroir et en tirer le meilleur. L’important dans notre métier, est
de rendre la simplicité exceptionnelle. Un art difficile. La cuisine sera bien sûr au niveau trois étoiles mais c’est au Michelin seul qu’il appartient de décider. » A Bordeaux, on attend depuis longtemps que le vin retrouve enfin un égal, son commensal. Les derniers accords mets-vins trois-étoiles, au mythique Chapon Fin, datent de 1939.
Héraclès et Arès au tribunal
Les noms ont beau changer, le Tribunal de commerce de Paris (qu’on pourrait surnommer Athena, histoire de rire un peu) ne tremble pas devant ces grandes figures de la mythologie grecque. Après 1855.com (rebaptisé Héraclès), c’est l’autre site de vente en ligne du groupe 1855, chateauonline.fr, qui a été placée en redressement judiciaire,
le 22 octobre dernier. Racheté en 2011 par 1855, la société a récemment changé de nom pour prendre celui d’Arès. On en apprendra plus ici grâce au beau travail de Jérôme Baudoin à la RVF.
Mise à jour du 31 octobre 2013 :
Prison en vue ? Les précédentes affaires de ce genre, toujours par Jérôme Baudouin (RVF).
La Chine et les marques : le procès Castel
Au début du mois d’octobre, Castel s’est vu remettre le Prix du public chinois des vins les plus populaires
par la Confédération des organes de presse du secteur œnologique chinois. Cette grande popularité est la partie positive des aventures chinoises de l’entreprise, qui a été condamnée en juillet dernier par la Cour populaire supérieure de la province du Zhejiang à verser une indemnité de 34 millions de yuans (5,6 millions de dollars)
à la société Panati Wine pour atteinte à sa marque « Ka Si Te ».
Pour défendre son nom et faire prévaloir ses droits, l’entreprise Castel a déposé une demande en réexamen
devant la Cour suprême chinoise. Son pourvoi, fondé sur des erreurs manifestes et un manque d’objectivité
dans le jugement, a été enregistré le 8 août 2013.
Il a par ailleurs été découvert que deux sociétés détenues par
Li Daozhi, le directeur général de Panati Wines, ont à ce jour enregistrées plus de 171 noms de marques de vin,
dont la plupart correspondent à des traductions en chinois de marques de vin célèbres ou de régions viticoles situées en France, en Espagne et en Australie. Il a également déposé en caractères chinois la marque « Kasite Changyu jiuzhuang » alors que Castel et Changyu sont les actionnaires du Château Changyu-Castel, qui se dit
« Changyu Kasite jiuzhuang » en chinois. Le conflit opposant Li Daozhi à Castel est donc toujours en cours.
Fondée en 1949 par neuf frères et sœurs (et non en 2008, comme le raconte cet article traduit du chinois), l’entreprise familiale Castel est aujourd’hui le premier producteur de vin français, et le troisième au monde
(en volume). L’entreprise a optimisé un développement à la fois vertical et horizontal dans tous les métiers
du vin, de sorte qu’elle est aujourd’hui propriétaire, récoltant, vinificateur, éleveur, négociant, embouteilleur
et distributeur (propriétaire du réseau de cavistes Nicolas). Elle exporte en moyenne chaque année en Chine
près de 20 millions de bouteilles de vins français.
La Ferme des Lices, une verticale allongée
Il y a quelques années, j’ai rencontré Laurence Berlemont. Elle venait de créer
la Ferme des Lices, le seul vignoble privé sur la commune de Saint-Tropez.
Une histoire épatante, une sorte de fédération de propriétaires de vignes,
elle avait repéré ce terroir de résidences secondaires, elle a su convaincre les vacanciers et elle fait de beaux vins bien connus sur le littoral, moins à Paris. Que font les cavistes ?
La Ferme des Lices produit du rouge, du blanc, du rosé.
Là, je me suis intéressé aux blancs dans six millésimes consécutifs. Une verticale, mais allongée dans le temps. Ces vins ont été bus à table sur une période de près de six mois, du début du printemps au début de l’automne 2013. Les voici dans l’ordre chronologique décroissant qui n’est pas celui dans lequel j’ai bu ces vins.
Ferme-des-lices 2011
Lui, il n’a pas eu de chance. Bu au restaurant dans des verres à dents. Un restaurant où tu dois apporter ton vin, le patron est musulman, il ne sert pas de vin, il n’a pas de verres, il ne sait pas, on ne peut même pas le lui reprocher. Pour le nez de ce 2011, on verra un autre jour, une autre bouteille. En bouche, on est dans le Sud, immédiatement. Un très jeune Sud, le vin n’est pas encore en place. « Il est fuyant » dira l’une des convives, « il n’a pas d’âme » dira l’autre. C’est le problème de dîner avec deux filles. Il y a surenchère dans le teigneux (ici, smiley pour dire que c’est pour rire, on n’est jamais trop prudent). Les verres à dent ne l’aident pas, mais on sent du potentiel au fur et à mesure que la température du vin s’élève. À revoir.
Ferme-des-lices 2010
Une attaque d’agrumes qui se transforme en quelque chose de plus chaud, de plus ample. Un vin du sud sans la…lire la suite
La très bonne santé du vin
Le département des statistiques et des études économiques de la Direction générale des douanes et droits indirects vient de publier une étude statistique * (dans Etudes et éclairages n°43) consacrée aux exportations françaises de vin (hors champagne). Pour aller à l’essentiel, leur montant (record) s’élève à 5,6 milliards d’euros
en 2012. Sachant que les importations de vin représentent 0,6 milliards d’euros cette même année, l’excédent commercial, en hausse d’environ 9 % par an – en valeur – entre 2009 et 2012, s’élève à 5 milliards d’euros. Conséquence de la hausse du prix moyen comme des quantités exportées, + 6 % en moyenne par an dans
les deux cas.
Très touchés lors de la crise de 2009, les vins « haut de gamme » (dont le prix au litre est supérieur
à 20 euros) sont le principal moteur de cette croissance des ventes à l’international et représentent en valeur plus de la moitié de la hausse des exportations entre 2009 et 2012. En 2012, ils représentent 2 % des quantités exportées (un chiffre qui augmente) et 31 % de la valeur de ces exportations. Les vins de « milieu de gamme »
(de 2 et 20 euros) expliquent le reste du redressement des exportations de vins depuis 2009 et leur croissance
vient surtout de la progression des quantités. S’il représente toujours près de la moitié des quantités vendues (chiffre en stagnation), le secteur des vins « bon marché », à moins de 2 euros, n’a que peu d’effet sur la hausse
en valeur de ces exportations.
Le premier client de la France, c’est l’Europe, pour la moitié des ventes. Cinq pays européens figurent parmi
les dix meilleurs acheteurs de vin français, et le Royaume-Uni (un tiers des ventes en Europe) a joué un grand rôle en 2012 sur la croissance des exportations de vins, notamment sur le segment « haut de gamme ». Sur ce même segment, les ventes vers la Suisse sont aussi orientées à la hausse. Vers l’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas, les exportations se caractérisent par le poids plus important des vins de gammes de prix inférieur. Ensuite vient l’Asie, marché toujours aussi porteur avec +30 % par an en moyenne entre 2009 et 2012 (pour l’Europe, c’est +6 %). En 2012, ce sont 27 % des bouteilles exportées qui ont pris la direction de ces marchés, d’abord la Chine et
Hong Kong (15 %), puis le Japon (7 %). Le segment « haut de gamme » reste le plus dynamique et représente
41 % des ventes en valeur. Pendant la crise de 2009, le marché chinois a mieux résisté que les autres destinations. Il a également tiré la reprise en 2010 et 2011. Les exportations vers Hong Kong, constituées essentiellement de vins « haut de gamme », se distinguent de celles destinées à la Chine continentale, situées davantage dans la gamme de prix intermédiaire.
Troisième zone d’export, très dynamique depuis la reprise de 2010, le marché américain (essentiellement les Etats-Unis et le Canada) représente 18 % des ventes de vins en valeur, essentiellement
sur le milieu et le haut de gamme, dont le prix moyen a augmenté. Ailleurs, les ventes restent marginales. L’Afrique représente 1 %, le Proche et Moyen-Orient aussi. Ils n’importent cependant pas les mêmes vins, le haut de gamme représentant 44 % des exportations vers le Proche et le Moyen Orient, contre 16% vers l’Afrique.
*Cette étude s’appuie sur les données douanières, dont le champ est constitué par les produits de la nomenclature SH4 = 2204, à l’exclusion du champagne (NC8=22041011). Les quatre gammes de « prix » au litre du vin ont été définies à partir de la distribution des valeurs unitaires (valeurs divisées par quantitées) observées au niveau des lignes de déclarations douanières et statistiques (DAU et DEB). Les valeurs unitaires du commerce extérieur peuvent différer fortement des prix du marché. Une première étude, utilisant la même méthodologie, a été publiée dans Etudes et éclairages n°6 (juin 2009). Une analyse des produits de luxe (dont les vins) figure également dans Etudes et éclairages n°38 (mars 2013), avec une méthodologie légèrement différente.
La coupe (des taxes) est pleine
Les vignerons indépendants en ont assez. Les volumes de l’année 2012 ont été faibles, les aléas climatiques de 2013 ont été particulièrement difficile, et leur fragilité économique ne leur permet pas de supporter une nouvelle charge. Celle qui est censé entrer en vigueur le 1er janvier prochain, écotaxe qui devra être acquittée par l’ensemble des entreprises de transport qui font circuler des camions de plus de 3,5 t sur les autoroutes et routes nationales non payantes et certaines départementales, va les concerner tout particulièrement du fait de leur implantation géographique souvent éloignée des autoroutes à péages et voies ferrées.
Devant cette hausse importante du coût du transport dans un contexte de ralentissement économique, Michel Issaly, président de la Confédération des vignerons indépendants de France est intervenu. « Nos entreprises sont extrêmement fragiles et l’augmentation de charges sur nos exploitations, outre le fait que cela ne fait que renforcer la perte de compétitivité que nous subissons déjà, nous obligera à réduire encore nos marges déjà très faibles. » Parce qu’il n’est pas non plus envisageable de répercuter ces coûts supplémentaires sur les prix de vente, il a demandé instamment au gouvernement d’ouvrir le champ de l’exonération à la viticulture qui fait face, comme tous les secteurs agricoles, à une forte volatilité des prix et à une concurrence internationale accrue.
Le triathlon de 2013
Pendant que certains ont vu au long de cette difficile année 2013 advenir deux printemps, deux étés et deux vendanges, d’autres filent la métaphore sportive. Ci-dessous, les équipes de Château Haut Bailly comparent les épreuves du millésime 2013 à un triathlon.
« Le millésime 2013 a débuté par une épreuve de natation. La pluviométrie exceptionnelle de mai et juin a noyé
les vignes, retardé le débourrement, le développement végétatif et la floraison. La plupart des vieux merlots ont coulé (et millerandé). Les premiers bourgeons sont apparus autour du premier avril, soit quinze jours après la normale. Ce débourrement tardif fut suivi par un printemps froid et pluvieux qui a encore retardé la floraison d’un mois, et gêné la nouaison. Une séquence de cyclisme a suivi au mois de juillet, sous une météo de Côte d’Azur
qui a permis à la vigne de rattraper deux semaines sur son cycle. Cette forte chaleur a été entrecoupée d’orages.
La véraison a eu lieu entre le 20 et le 30 août. La fin d’été a été douce, en roue libre avant le long faux-plat de septembre, dans l’attente des vendanges. Un important travail est réalisé à la vigne. Les équipes effeuillent les rangs, coupent les raisins non vérés et les verjus. Outre les moyens techniques, les qualités professionnelles
de nos équipes assurent une réactivité et une gestion optimale dans les conditions données.
Alors que la ligne d’arrivée était en vue, le dernier weekend de septembre a subi les assauts d’une dépression atlantique, provoquant le départ de la course, dernière étape de ce triathlon. Dès les premières foulées, des menaces de botrytis mettent les merlots en difficulté, alors que les cabernets, restés en embuscade, gardent leur fraîcheur pour les derniers instants. Les plus résistants arrivent en bon état pour le sprint final à l’issue de ces épreuves. Les vendanges 2013 ont lieu entre le 1er et le 10 octobre. Les conditions du millésime, associées
à une sélection stricte lors des ramassages et des différentes étapes de tri, aboutissent à un rendement exceptionnellement faible, aux alentours de 20 hectolitres par hectare. Une fois rentrés au vestiaire, nos
sportifs sont manipulés avec la plus grande douceur. Ils détendent leurs muscles dans des bains à 26-28°C.
Les fermentations alcooliques en mini-cuves béton permettent une vinification minutieuse afin de tirer le meilleur
de chaque lot. Loin d’être essoufflées par l’épreuve de 2013, les Vieilles Vignes donnent de beaux vins, aux équilibres harmonieux. »
Crédit photo : © Château Haut Bailly