Accueil Blog Page 525

Les platanes de Brane-Cantenac





La vente aux enchères caritative des photos de l’œnologue Eric Boissenot qui s’est tenue lundi au château Brane-Cantenac a rapporté 23 300 euros, dont près de 10 % grâce à la photo ci-dessus, Les Platanes, qui a été adjugée
2 400 euros. Comme nous vous l’indiquions ici, ces bénéfices seront versés à l’association Solidair fondée par le docteur Philippe Chastan. Château Brane-Cantenac se déclare très heureux de pouvoir contribuer ainsi à l’œuvre humanitaire qu’il mène en Afrique et remercie chaleureusement Jamie Ritchie, président-directeur général de Sotheby’s Amerique et Asie, d’avoir contribué gracieusement, avec humour et talent, au succès de cette vente.

Les grands vins sont-ils trop grands ?

On le sait, la poignée de très grands bordeaux qui font la fierté de leurs appellations a quitté le monde des amateurs pour rejoindre celui des super-riches et/ou des spéculateurs. La faute à qui ? Au marché. Il n’est pas question ici de reprocher aux vignerons, aux propriétaires, d’accorder leurs tarifs à la capacité d’absorption de la demande.
Bon, et on fait quoi ? Là, deux attitudes. La plus souvent rencontrée consiste à se lamenter et à se détourner sottement des bordeaux par esprit de vengeance. C’est assez comique et très éloigné d’un autre choix, réaliste celui-là, qui privilégie la recherche d’autres étiquettes, de vins de très haut niveau capables de proposer une alternative délicieuse.
De quoi s’agit-il ? Le niveau général de la production a fait des progrès spectaculaires que nous constatons chaque fois qu’une verticale de grands vins sur deux décennies nous est proposée à la dégustation. Les premiers crus de Bordeaux qu’on achetait encore au tournant des années 90 ne péseraient pas lourd devant un bon canon-fronsac de l’année. Le plaisir que procure un labégorce 2012 à 15 euros en primeurs, un fieuzal blanc ou rouge, un saint-émilion bio comme fonroque compense largement le petit chiffonnage de l’âme que nous inspire l’idée de n’avoir plus accès aux premiers crus. On ne peut pas passer sa vie à se sentir vexé.
Et 2012 ? Dans cet esprit très positif, nous avons choisi des propriétés qui ont parfaitement réussi leurs 2012.
Année à la météo éprouvante, ceux qui se distinguent ont opéré des choix drastiques dans la sélection des raisins qui entraient dans les cuves et dans la manière de traiter ceux-ci. Après avoir passé une saison folle dans les vignes. Mais les résultats sont là, que nous applaudissons à hauteur de ce qu’ils méritent.

Nicolas de Rouyn


 title= title=Soleil
Puisseguin-saint-émilion

Quelques années après son rachat, la confirmation de la progression spectaculaire de cette propriété.


 title= title=l’If
Saint-émilion grand cru

Ce petit cru crée par Jacques Thienpont se construit sur le modèle du château-le-pin.


 title= title=Le Pauillac de Latour
Pauillac

Le troisième vin du Château Latour trouve désormais son rythme et risque bien de devenir une marque recherchée dans la catégorie des vins accessibles.


 title= title=Goulée by Cos d’Estournel
Médoc

Issu d’un vignoble situé à a pointe maritime du Médoc, ce cru mené avec beaucoup d’ambition a trouvé son style.


 title=Château de Candale
Saint-émilion grand cru

Très bien situé sur la Côte de Saint-Émilion, le cru a été bien relancé.


 title=Tournefeuille
Lalande-de-pomerol

Cette belle propriété classique de Lalande de Pomerol signe ici une des ses plus probantes réussites.


 title=Fourcas-Hostens
Listrac-médoc

Superbement repris en main, le cru confirme son retour au plus haut niveau.


 title= title=Les Trois Croix
Fronsac

Le cru de la famille Léon est une petite merveille de précision.


 title= title=Tour Saint Christophe
Saint-émilion grand cru

Très bien situé sur la côte de Saint-émilion, la propriété vient d’être acquise par un investisseur chinois. Le premier millésime est déjà très prometteur.


 title= title=Sansonnet
Saint-émilion grand cru

Bien reprise, Sansonnet impose un style expressif et complet.


 title= title=Grand Village, Cuvée G
Bordeaux supérieur

Le cru de la famille Guinaudeau s’impose décidément comme l’un des meilleurs vins d’appellation bordeaux.


 title= title=Faurie de Souchard
Saint-émilion grand-cru

Conseillé par Derenoncourt, ce cru classé a brillamment retrouvé son rang.


 title= title=Château d’Armailhac
Pauillac

Le troisième pauillac classé de l’écurie Mouton complète une performance brillantissime.


 title= title=Monbrison
Margaux

Comme souvent l’un des plus élégants margaux du millésime.


 title= title=Petit-Gravet Aîné
Saint-émilion grand cru

Comme chaque année, une petite merveille de précision, de finesse et de gourmandise.


 title= title=Clos Saint-Julien
Saint-émilion grand cru

Le vignoble frère Petit Gravet Aîné brille pareillement.


 title= title=Clos des Baies
Saint-émilion grand cru

Ce petit cru situé sur un magnifique coteau à Saint-Laurent-des-Combes est brillamment tenu par le jeune responsable technique d’Ausone.


 title= title=Domaine de l’A
Castillon-côtes-de-bordeaux

Le cru de Stéphane Derenoncourt est devenu un grand de la Rive droite.


 title= title=La Fleur de Boüard
Lalande-de-pomerol

Confirmation du succès de la propriété, dépassant largement le cadre de son appellation.


 title=La Croix-Saint-Georges
Pomerol

Pomerol très convainquant de l’écurie janoueix.


 title=Rochebelle
Saint-émilion grand cru

Voisin de Tertre-Roteboeuf, rochebelle confirme son élégance et sa régularité.


 title=Rocheyron
Saint-émilion grand cru

Crée par Peter Sisseck (Pingus) et Silvio Denz (Faugères), ce cru affiche dès son premier millésime d’impressionnantes promesses.


 title=Clos La Madelaine
Saint-émilion grand cru

Brillamment conseillé par Hubert de Boüard, le cru rappelle le style et la personnalité d’Angélus.


 title=Dalem
Fronsac

Brigitte Rullier a brillamment affiné le style de cette propriété classique de Fronsac.


 title=Château de Rouillac
Pessac-léognan

Bien repris en main, un cru en nette progression.


 title=Fonroque
Saint-émilion grand cru

Cultivé en biodynamie, le vin d’Alain Moueix est racé et nerveux.


 title=Lanessan
Haut-médoc

Superbement relancé par Paz Espejo, ce sera peut être le meilleur rapport qualité-prix de l’ensemble du Médoc.


 title=Clauzet
Saint-estèphe

Brillant, élégant, fin, comme souvent l’un des meilleurs vins de saint-estèphe.


 title=Fonréaud
Listrac-médoc

Ce classique de listrac signe une belle réussite dans ce millésime pas si simple pour les terroirs du secteur.


 title=Romer
Sauternes

Petit cru splendidement travaillé.


 title=Magdeleine Bouhou
Blaye-côtes-de-bordeaux

Cette propriété suivie par Derenoncourt confirme en 2012 les brillantes promesses déjà dévoilées dans les deux derniers millésimes.


 title=Montlabert
Saint-émilion grand cru

Acquis par Castel et conseillé par Hubert de boüard, Montlabert dispose d’un terroir remarquable sur le plateau de Saint-Émilion et ces propriétaires ne manquent pas d’ambition.


 title=Capet Guillier
Saint-émilion grand cru

Bien situé sur la côte de Saint-Émilion, le cru du groupe Advini suivi par Derenoncourt confirme sa spectaculaire progression en 2012.


 title=Grand Village
G, bordeaux-supérieur

Cette création de la famille Guinaudeau (Château Lafleur) s’appuie sur des terroirs sélectionnés du fronsadais.


 title=Haut Condissas
Médoc

Désormais l’un des plus réguliers et l’une des meilleures cuvées non classées du Médoc.


 title= title=Haut-Carles
Fronsac

Il est temps de s’apercevoir que ce cru superbement relancé par téphane Droulers produit l’un des meilleurs vins de la Rive droite.


 title= title=Les Carmes Haut-Brion
Pessac-léognan

Très bien repris en main. Cette propriété anciennement intégrée dans Haut-Brion ambitionne d’être l’un des meilleurs «boutiques wines» de Bordeaux.


 title= title=Durfort Vivens
Margaux

La biodynamie a donnée précision et énergie.


 title=Potensac
Médoc

Avec Las Cases, l’autre très grande réussite des vins de la famille Delon dans ce millésime.


 title=Jean-Faure
Saint-émilion grand cru

Très bien située, la propriété d’Olivier Decelle confirme son immense potentiel.


Un Souper en Médoc






A propos de son premier roman, Bruno Albert dit qu’il est « libéré des contraintes de la prose et de la prise
de parole publique conventionnelle
. » Né à Bordeaux en 1957 et Chevalier de l’Ordre national du mérite, l’auteur quitte ici ses fonctions habituelles de juriste diplômé en sciences politiques, ancien auditeur de l’Institut des hautes études de défense nationale, spécialiste de communication institutionnelle, de gouvernance locale et de question de défense, pour plonger ses lecteurs au cœur de l’histoire et du vignoble médocain. Le livre débute « par la chevauchée de deux amis – un prêtre et un fonctionnaire – se rendant en Médoc où un repas mondain va être donné en leur honneur. Dans le petit paradis de Bérénice de Lignac, le festin, rapidement épicé par des échanges sans fard, résonne des longs monologues de l’abbé Champion, royaliste ultramontain, d’un républicain piquant, François Richier, et d’un restaurateur visionnaire, Antoine Trouche. Un pharmacien méridional flanqué d’un clerc
de notaire à la mine sombre compte les points. Les dames observent et Jérôme, le mari, s’ennuie. Aucun des personnages n’est ni totalement réel ni complètement imaginaire. Si ces gens-là n’ont pas existé, tout donne à penser que d’autres en ont porté les parures.
» Septembre 1849. C’est la fin des vendanges en Médoc. L’orage menace. « C’est un peu comme si la France entière avait desserré, un moment, son col de chemise pour mieux se consulter elle-même et se diagnostiquer car, au fond, en Médoc comme dans toute la nation et par toute l’Europe,
à la charnière du siècle, il est grand temps de reconsidérer le bonheur.
» 160 pages, 14, 50 €.

Bordeaux & ses vins


Réédité chez Féret, la maison qui l’avait publié en 1850, voici un ouvrage “historique” dont la longévité raconte à quel point la culture du vin précède et accompagne toutes les autres. C’est pour célébrer son bicentenaire que Féret a décidé de proposer une réédition de ce livre unique de Charles Cocks, un professeur agrégé d’anglais venu s’installer à Bordeaux aux alentours de 1840. Avec le souhait de mieux faire connaître à ses compatriotes le patrimoine viticole de sa région d’adoption, il écrivit Bordeaux, its wines and the claret country. Publié à Londres en 1846, c’est alors un guide touristique dont une partie se consacre aux vins de Bordeaux. Lors de sa traduction en français, quatre ans plus tard, la partie viticole est plus développée et l’ouvrage classe les crus par “ordre de mérite” dans chaque commune, une première. Il contient également une classification des grands crus de la Gironde. Outre son intérêt historique, cette réédition se veut également être un hommage de la maison à tous ses dirigeants, qui n’ont cessé de promouvoir ce titre, témoin du travail et de l’économie de toute une région qui a véhiculé dans le monde entier le nom des vins de Bordeaux. Pour la petite histoire, pas si anecdotique, le classement proposé par Bordeaux & ses vins en 1850 ressemble, à deux crus près, au classement de 1855. 320 pages, 49,50 €.

Bollinger, le nouveau chef de cave





Gilles Descôtes vient d’être nommé chef de cave de Bollinger par le président du directoire de la Maison de Champagne, Jérôme Philipon. A ce titre, cet ingénieur agronome (AgroParisTech) et œnologue de 47 ans devient responsable de l’ensemble du vignoble de la Maison, des approvisionnements en raisin et de la production des cuvées de champagne Bollinger jusqu’à leur expédition. Cela fait dix ans cette année que Gilles Descôtes a rejoint la Maison Bollinger, en mai 2003, en tant que directeur adjoint de la Production. Nommé directeur du Vignoble
et de l’Approvisionnement en novembre 2005, il devient directeur technique en juillet 2012. Jérôme Philipon a salué en ce « candidat naturel », qui a démontré au cours des dix années passées dans la Maison de grandes qualités de leadership, une « grande expertise, tant en œnologie qu’en viticulture champenoise. » Pour renforcer l’équipe de Gilles Descôtes et l’assister dans ses nouvelles responsabilités, la Maison a décidé de créer une fonction d’adjoint au chef de cave. Elle a été confiée à Denis Bunner, qui occupe depuis 2002 la fonction de chef de projet Œnologie au sein du Comité interprofessionnel des vins de Champagne (CIVC). Cet Alsacien de 33 ans, également ingénieur agronome et œnologue, secondera Gilles Descôtes à partir de septembre.

vouvray, les accords tranquilles


Réputé pour ses expressions minérales de craie et de silex et pour les arômes de poire et de coings mûrs qu’il arbore lorsqu’il est jeune, épaulés par des touches de miel d’acacie, de fruits confits et de citron, le vouvray vieillit
en déployant des arômes de miel et de truffe, toujours accompagnés de touches fruitées et confites. Sur le site des vignerons de l’appellation, vous trouverez des recettes accompagnées du vouvray qui leur va, sec, demi-sec ou moelleux. Ci dessous, voici les vins tranquilles qui seront les ambassadeurs de leur AOC en 2013, essentiellement des millésimes 2011 et quelques-uns plus anciens.

vouvray sec, 2011, vignoble Brisebarre
Prix départ cave : 6,50 €
Vente à la propriété, cavistes et restaurants.

vouvray sec, cuvée Les Charmes 2011, vignoble Alain Robert et Fils
Prix départ cave : 5,30 €
Vente à la propriété, cavistes.

vouvray sec, 2011, Yves et Denis Breussin
Prix départ cave : 5,30 €
Vente à la propriété.

vouvray sec élevé en fût, cuvée Le Sec de Château Gaudrelle 2011, Château Gauderelle
Prix départ cave : 13 €

Vente à la propriété, cavistes et restaurants.

vouvray sec élevé en fût, cuvée Le Peu Morier 2011, domaine Vincent Carême
Prix départ cave : 16,80 €
Vente à la propriété, cavistes et restaurants.

vouvray sec, cuvée Les Charmes 2009, vignoble Alain Robert et Fils
Prix départ cave : 5,60 €
Vente à la propriété, cavistes.

vouvray sec, cuvée Coteau La Fontainerie 2001, domaine de La Fontainerie
Prix départ cave : 19 €
Vente à la propriété.

vouvray demi-sec, 2011, domaine du Margalleau
Prix départ cave : 5,90 €
Grande distribution, vente à la propriété, cavistes et restaurants.

vouvray demi-sec, cuvée Laurent Kraft 2011, domaine des Lauriers
Prix départ cave : 7,30 €
Vente à la propriété, cavistes et restaurants.

vouvray demi-sec, cuvée La Folie 2011, domaine Sébastien Brunet
Prix départ cave : 11 € 

Vente à la propriété, cavistes et restaurants.

vouvray demi-sec, 2007, domaine Foreau
Prix départ cave : 15,50 €

Vente à la propriété, cavistes et restaurants.

vouvray demi-sec, 2008, domaine Sylvain Gaudron
Prix départ cave : 7 €
Grande distribution, vente à la propriété, cavistes et restaurants.

vouvray demi-sec, cuvée Le Clos 2008, domaine Vincent Carême
Prix départ cave : 19,40 €
Vente à la propriété, cavistes et restaurants.

vouvray demi-sec, 1997, vignoble Brisebarre
Prix départ cave : 13,50 €
Vente à la propriété, cavistes et restaurants.

vouvray moelleux, cuvée Réserve d’Automne 2011, domaine d’Orfeuilles
Prix départ cave : 18 €
Vente à la propriété, cavistes et restaurants.

vouvray moelleux, cuvée Saint Martin 2011, domaine de La Chataigneraie
Prix départ cave : 12 €
Vente à la propriété, cavistes et restaurants.

vouvray moelleux, cuvée Souvenirs d’Automne 2011, caves Cathelineau
Prix départ cave : 19,80 €

Vente à la propriété.

vouvray moelleux, cuvée Les Perruches 2011, domaine de la Poultière
Prix départ cave : 10 €
Vente à la propriété, restaurants.

vouvray moelleux, 2008, domaine Perdriaux
Prix départ cave : 8,95 €
Vente à la propriété, restaurants.

vouvray moelleux, cuvée Or et Lumière 2009, cave des producteurs de Vouvray
Prix départ cave : 13,80 €
Grande distribution, vente à la propriété, cavistes et restaurants.

vouvray moelleux, 2008, domaine François Pinon
Prix départ cave : 16,30 €
Vente à la propriété, cavistes et restaurants.

L’Italie selon Taillevent


Dès cette semaine et jusqu’au 13 juillet, la brasserie Les 110 de Taillevent, inaugurée en mai 2012, propose
un voyage au cœur de la gastronomie italienne. Du Piémont aux Abruzzes, en passant par la Toscane, la Vénétie
et la Campanie, le chef Emile Cotte, avec la complicité d’Alain Solivérès (chef du Taillevent) et de Pierre Bérot, directeur du département Vin de la Maison Taillevent, proposera un itinéraire qui sera accompagné par les meilleurs vins de la péninsule. Chaque plat ou produit typique, sera coordonné à quatre vins italiens proposés
au verre, dans quatre gammes de prix différentes. Puisque le voyage gustatif comporte cinq étapes, cela donne
au total vingt étiquettes à découvrir, rares, incontournables ou issues de nouveaux producteurs.
Réservation au 01 40 74 20 20 ou en passant par ici.

"Le vin, c'est Jésus et Verlaine, la main dans la main"

Jean-Claude Carrière, le scénariste de Buñuel, de Haneke, adaptateur de Peter Brook ou de Cyrano de Bergerac, auteur de La Controverse de Valladolid, du Vin bourru et des Conversations avec Jean-Jacques Rousseau nous a reçu chez lui en compagnie de François Mitjavile, vigneron aux trente-huit millésimes dont les saint-émilion font briller les yeux des amateurs du monde entier.
C’est mon cher ami Jean-Luc Barde qui a provoqué cette rencontre insolite et passionnante et qui a animé cette conversation hors-normes. Voici l’intégrale de leurs échanges. Bien sûr, c’est long. La culture est comme ça, elle requiert un peu plus d’attention qu’un tweet.

Comment le paysan est-il devenu un intellectuel et l’intellectuel, un paysan ?
Jean-Claude Carrière : Est-ce qu’un intellectuel peut devenir paysan sans cesser d’être un intellectuel ? Un paysan ne peut pas, lui, devenir un intellectuel sans cesser d’être un paysan. J’étais l’enfant unique d’une très modeste famille du Languedoc. On cultivait la vigne, les légumes, on récoltait les châtaignes. Pendant les onze premières années de ma vie, j’ai appris le métier de paysan. Je sais toujours greffer un arbre, dresser un mur en pierres sèches, labourer avec un cheval. Je dois être l’un des seuls intellectuels à savoir le faire. Les instituteurs avaient convaincu mes parents de me présenter à l’examen pour l’obtention d’une bourse. J’ai été reçu premier du département, ce fut un grand honneur. Dans mon enfance, il n’y avait pas un livre à la maison, pas une image sur les murs, sinon les photos des grands-parents. Les premiers livres qui sont entrés chez nous étaient les miens, ceux de l’école, des prix que j’avais gagnés. C’est moi qui prêtait des livres à mes parents. J’ai très vite été attiré par les récits, les textes. J’ai écrit mes premiers romans vers neuf ans, des histoires de pirates, de western.
François Mitjavile : J’ai été élevé à Paris. Mon grand-père…lire la suite

Vignerons et mécènes



« Philippe Astruy a toujours été passionné par l’art contemporain. L’acquisition de la Commanderie de Peyrassol lui a permis d’assouvir cette passion et de réaliser son rêve de devenir vigneron », explique Alban Cacaret, en charge de cette propriété du Haut-Var. Avant que leur intérêt pour l’art ne prenne le relais, les Cathiard au château Smith Haut Laffite comme Maurice Giraud au château de Pommard ont d’abord été les mécènes de leur propre domaine. À Smith Haut-Lafitte, les Cathiard ont englouti toutes leurs économies dans l’achat de ce grand cru et son réaménagement. Avec son précédent propriétaire, le docteur Laplanche, la production du Château de Pommard combinait le meilleur et le pire. Ces propriétés envoûtantes ont d’abord abrité leurs collections, telles ces statues de Dali acquises un jour sur un coup de foudre par Maurice Giraud. Depuis ils les ont étoffées, en même temps qu’ils ont inspiré leurs amis artistes. La Loi Evin favorise ces flirts. Prohibant toute publicité des alcools, elle n’interdit pas le mécénat. « Ce levier nous permet de surnager dans ce labyrinthe législatif » admet Michel Janneau, le directeur général adjoint de Roederer, une maison de champagne très active dans son soutien à la photographie. Même s’il reconnait qu’il a fallu s’armer de patience. « Les journalistes retenaient leur plume au moment d’écrire le nom de notre marque. Quand, à partir de 2010, ils ont pu y accoler les mots bourse, prix et fondation, les retombées médiatiques ont afflué. » Les fiançailles virent au mariage de raison… fiscale. D’abord, parce que les acquisitions d’œuvres sont déductibles des impôts. Ensuite, parce que la constitution d’une fondation favorisant la création allège le montant des droits de succession. Encore plus, souligne Florence Cathiard, si l’on fait des dations ou dons gratuits de pièces à l’Etat. « Pourvu qu’il choisisse les moins belles », s’esclaffe-t-elle.

La galerie d’art du Château de Pommard

Maurice Giraud le reconnaît sans ambages, sa politique en faveur de l’art contemporain sert les intérêts de son vignoble, Château de Pommard, le plus grand domaine privé d’un seul tenant de Bourgogne, avec 21 hectares entièrement clos de murs. L’entrepreneur à succès dans l’immobilier de tourisme est un amoureux de l’art moderne. Le coup de foudre remonte à 1995 quand, au cours d’un séminaire d’entreprise en Catalogne, il est littéralement subjugué par le musée Dali de Cadaqués. Il y retourne seul dès le lendemain et, plus tard, acquiert deux statues du maître. Elles trônent aujourd’hui au milieu de la cour de ce château du XVIIe siècle dont il est devenu propriétaire en 2003. « Nos expositions d’artistes contemporains sont clairement un moyen de pousser nos vins, d’autant plus que plus de 80 % des 300 000 bouteilles que nous produisons chaque année sont vendues à la propriété. » Aujourd’hui, alors que les tour-operators chinois sont sur le point d’être prévenus, ces visites représentent déjà 35 000 touristes annuels.

Vincent Bussière

Qu'est-ce qu'on faitce week-end ?

Vinexpo commence dimanche. Ceux qui ne sont pas allés au Festival international du film de Cannes pourront y découvrir (Hall 1, stand DE-296) le nouveau chablis de William Fèvre, I love Chablis, une édition limitée (prix public, 15 €) dont nous vous avions parlé ici. Jusqu’alors, sa minéralité, son fruité et son bouquet raffiné n’étaient connus que des happy few qui avaient leurs entrées au Cannes Movie Stars Lounge installé au Carlton pendant la quinzaine, soit Sofia Coppola, Marion Cotillard ou encore les frères Coen. Après ce lancement à succès, tout à fait adapté aux codes véhiculés par ce chablis pas comme les autres, le monde du vin va pouvoir donner son avis, lors de son festival international.

Toujours pendant Vinexpo, du 16 au 20 juin, la maison de cognacs Hardy présentera (Hall 1, stand AB-308)
sa toute dernière création, qui vient parfaitement s’inscrire dans l’impressionnante collection de carafes conçues par Daum ou Baccarat depuis plus de trente ans. Nommée Printemps et signée cette fois par Lalique, cette très féminine carafe exposée en avant-première lors du salon bordelais fera l’objet d’une série. Eté est prévue pour 2015, Automne pour 2017 et Hiver, pour 2019. Leurs couleurs et motifs sont tenus secrets. Sous son bouchon sculpté
(voir photo ci-dessus), cette carafe accueille un assemblage de petits lots de Grande Champagne soigneusement isolés par Armand Hardy à la fin de la Seconde Guerre mondiale, un cognac rare diffusé à 400 exemplaires.

Belle occasion d’aller se promener dans la région, tout comme cette exposition, que d’aller regarder de plus près les nouveaux chais de Château Pavie. Après plus de deux ans de travaux qui ont réuni pas moins de vingt corps
de métiers, le fleuron des vignobles Perse dévoile un nouveau visage, très contemporain. Cette restructuration aussi complète que spectaculaire, a été menée par le cabinet d’architecture Alberto Pinto. S’ils ont été conçus pour répondre aux exigences techniques de vinification et d’élevage d’un premier grand cru classé, ces nouveaux bâtiments de travail et d’accueil qui déroulent 8 500 m2 de pierres et de transparences et 1500 m2 de terrasses regardant le vignoble, forment un ensemble très en phase avec les destinées œnotouristiques du château et avec ce souhait de Gérard Perse, qui rêvait enfant de devenir architecte, que «tout visiteur de Pavie ressente ici une émotion particulière, un vrai plaisir. »

(Voir ici pour un tour complet des chais d’architecte)

On quitte Bordeaux pour Nîmes. Dimanche soir à 19 h 30 aura lieu, dans le cadre des Nuits Musicales de la Tuilerie 2013, un concert unique Liszt et l’Italie, interprété par le pianiste Maciej Pikulski. Dans la salle de concert
du Jardin des Vins du Château, dont l’acoustique exceptionnelle a été reconnue par de nombreux artistes,
au point que deux d’entre eux vont y enregistrer un disque, Maciej Pikulski jouera Paganini et Verdi (le programme complet est , ainsi que les tarifs). Comme chaque année, à l’issue du concert, une dégustation des vins du domaine sera offerte au public. L’association, qui organisait jusqu’à présent ses concerts caritatifs en juillet et août,
a choisi cette année de se concentrer sur une date unique, en juin, afin de lui donner un « plus grand écho »,
ceci au profit des associations dédiées à la protection de l’enfance qu’elle soutient (ApamHaïti, Terre des Enfants)
et à qui elle verse le bénéfice de ces soirées.