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Mardi à Beaune





L’association des climats du vignoble de Bourgogne, en partenariat avec la filière viticole et les services de l’État, lance un nouveau rendez-vous à destination des professionnels, techniciens et élus. La première édition de ces rencontres techniques aura lieu le mardi 13 novembre, de 8 h 30 à 18 h, au Palais des Congrès de Beaune.
Le thème en sera « Classement national et reconnaissance mondiale : quelles opportunités pour la viticulture ? ». Signé par Aubert de Villaine, président de l’Association pour l’inscription des climats du vignoble de Bourgogne
au Patrimoine mondial de l’Unesco, l’édito de la newsletter consacrée à ces rencontres permet de comprendre le pourquoi de ce nouveau rendez-vous. 


« L’idée de ces premières “rencontres techniques” est née de l’envie de proposer un espace d’échange et de débat autour des enjeux quotidiens de la gestion du territoire des climats du vignoble de Bourgogne. Etre candidat au Patrimoine mondial de l’Unesco, c’est non seulement rechercher une reconnaissance internationale pour ce site unique, mais c’est aussi améliorer les conditions de gestion en termes d’architecture, d’environnement, de tourisme, d’aménagement du territoire, de développement économique, de médiation… Habitants, entrepreneurs, vignerons, architectes, paysagistes, professeurs, tous celles et ceux qui façonnent et font vivre ce site ont ainsi invités à venir poser leurs questions et partager leurs réflexions. D’autres éditions à venir seront chacune consacrées à une thématique spécifique. »

Le Davos du vin 2012, jour 3


Il pleut sur le Davos du vin. Une belle pluie d’automne tenace et persistante qui ne ternit pas la bonne humeur des 250 participants. Il faut dire que certains lacs alpins (Annecy, Majeur, Côme, Garde, Constance) ont cette politesse d’être aussi charmants sous la pluie qu’en plein soleil. Rien n’abîme ces petits miracles de la géologie.

Le dîner d’hier soir
Feu d’artifice de vins rares ou juste impressionnants. Le plus rare sortait bien évidemment des caves du généreux Laurent Vialette dont c’est le métier, un porto Quinta do Noval 1880. Mais aussi des gevreys admirables apportés par Éric Rousseau et Arnaud Mortet, un romanée du Comte Liger-Belair, merci Louis-Michel, un vieux trévallon et un caberlot 02, danke Moritz, et même une modeste mondeuse 89 sortie du manteau d’Oliv (LPV), un vin magnifique qui démontrait l’aptitude au vieillissement remarquable de ce vin de Savoie ou encore un château-du moulin-à-vent 79 qui prouvait tout le bien qu’on pense du gamay dans ses grands âges, bravo Edouard Parinet. Jérôme Perez (LPV) avait sorti une chaussette pour jouer aux devinettes avec une très jolie chose, un blanc très aromatique, une sorte de perfection à moins de dix euros, il était ravi de son effet. Sont passé par là un pingus ou encore un bâtard-montrachet de Ramonet, on ne savait plus où donner du verre. Pour le reste de la soirée, ce qui se passe à la Villa d’Este reste à la Villa d’Este (smiley ravi)….lire la suite

Le Davos du vin 2012, jour 2

Le dîner d’hier soir
Chaque soir, les 25 tables de dix personnes sont occupées sans plan de table pré-établi. Nous nous sommes retrouvés avec les deux compères de La passion du vin, Jérôme Perez et Oliv, l’Espagnol Fredi Fresquito Torres, Guillaume Halley (La Dauphine, à Fronsac), l’Italo-Américain Antonio Galloni (Robert Parker) et un couple de jeunes Allemands, vignerons en Maremme à l’enseigne de Monteverro (http://goo.gl/g2fnl). Cette propriété créée ex-nihilo il y a quelques années a sorti son premier vin avec le millésime 2008 et avec les plus grandes ambitions. L’avenir dira si refaire Sassicaia cinquante après est une bonne idée ou non. D’ici là, belle finesse pour le monteverro 2010, même si l’élevage est encore sensible, évidemment.
Le dîner a vu se succéder vins allemands et vin luxembourgeois avec des bonheurs divers. Mention très spéciale au blanc Clos du paradis du Château de Pauqué, un vignoble tenu avec rigueur par le grand dégustateur Abi Dhur, membre du Grand jury européen….lire la suite

Davos du vin 2012, jour 1

Comme toujours, François Mauss accueille chacun à l’entrée de la Villa d’Este, à la descente de la Maserati Gran Turismo qui nous a exfiltré de l’aéroport, le pilote (à ce niveau, ce n’est plus un chauffeur) a fait vite, mais on ne dit pas combien. En pleine forme, minci, bonne mine, Mauss fait plaisir à voir, la bonne humeur est un cadeau.
L’hélicoptère d’un participant se pose sur les pelouses, ce n’est même pas un vacarme, surtout pas une surprise. Le Riva d’un autre s’arrache du ponton avec quelques invités à bord, le gros bourdon du V8 américain s’estompe déjà. À déjeuner, un Pin 06 de La Spinetta nous a enchanté, mais son propriétaire Giorgio Rivetti, s’est excusé, il est à San Francisco, il ne viendra pas. Dommage, j’avais gardé un bon souvenir de ma visite dans son Piémont de ce garçon vif et tonique, nous avions goûté deux ou trois vieux millésimes de sa production au Ciaù del Tornavento, le restaurant mythique de Treiso, juste au-dessus de Barbaresco…lire la suite

Trois mouvementset un arrêté


Nous apprenons le départ de Sylvie Cazes du poste de directrice du château Pichon-Longueville Comtesse de Lalande. Par conséquent et en toute logique, elle quitte également la présidence de l’Union des Grands Crus de Bordeaux. Ces changements sont la volonté de Sylvie Cazes de se consacrer à plein temps à de nouveaux projets familiaux. Elle est remplacée par Nicolas Glumineau, ancien directeur des opérations au château Montrose,qui prend la direction des propriétés Louis Roederer à Bordeaux, dont Pichon Longueville Comtesse de Lalande.

Un second départ a été annoncé il y a quelques jours. Jean-Guillaume Prats démissionne de la direction de Cos-d’Estournel, deuxième cru classé de Saint-Estèphe. Après douze années à la tête de la propriété, nous apprenons que Jean-Guillaume Prats prend la direction d’Estates and Wines, appartenant au groupe Moët-Hennessy, la branche vins et spiritueux de LVMH.

Enfin, deux mois après sa divulgation, le nouveau classement de Saint-Emilion, qui a vu les châteaux Angélus et Pavie accéder au statut de Premier grand cru classé A, est officiellement homologué par le Ministre de l’économie et des finances et le Ministre de l’agriculture.

Roederer et la photograhie contemporaine





La maison de champagne Louis Roederer accompagne le festival Planche(s) Contact de Deauville depuis sa création et approfondit cet engagement avec le prix décerné par sa Fondation pour l’art contemporain. La règle est toujours la même depuis trois ans, des étudiants sont accueillis en résidence dix jours en juillet face à la mer. Accompagnés par l’équipe du festival et par Patrick Remy, son directeur artistique, ils travaillent à un projet d’exposition. Seul et unique sujet : Deauville. De juin à août dernier, ils ont été quinze photographes à séjourner en résidence à Deauville, avec comme seule indication de mettre en correspondance leur univers avec un des visages de la ville. Photographes de réputation internationale comme Paolo Roversi, Filip Dujardin, Simon Procter, Kourtney Roy, espoirs sérieux comme Tania & Vincent et Kate Fichard. Dans le même temps, les neuf étudiants d’écoles de photographie européennes* invités à participer au concours étudiant sont entrés en compétition pour le prix de la Fondation Louis Roederer. Ils ont présenté leur travail la semaine dernière à un jury de professionnels de la photo présidé par Bettina Rheims. A l’issue de la délibération, c’est Lore Stessel (en photo ci-dessus), étudiante de l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles qui a été récompensée par une bourse de 3000 € et une invitation pour une nouvelle résidence à Deauville en 2013.



* Royal college of Art de Londres, École nationale supérieure de la photographie d’Arles,
FORMA Milan, Ecole Cantonale d’Art de Lausanne.

La belle marquise






Dans la famille Perrin, Eric, l’aîné, partage son temps entre le domaine familial, Carbonnieux et la propriété
de Haut-Vigneau, rachetée en 1987. Située sur la commune de Martillac, elle constituait autrefois une partie du domaine du Baron de Montesquieu. Ce vignoble de quelques 20 hectares au coeur de l’appellation Pessac-Léognan, planté sur un sol de graves, produit uniquement du rouge. A partir du millésime 2009, sur les 120 000 bouteilles produites annuellement, 3 000 seront dédiées à cette nouvelle étiquette. Issue des meilleures parcelles de cabernet-sauvignon et de merlot du domaine, cette cuvée est issue d’un véritable travail d’orfèvre et peut faire l’objet d’une garde de 4 à 10 ans.


Marquise de Haut-Vigneau, millésime 2009, 26,50 € chez Lavinia

Et maintenant, Gourt de Mautens…

Sous le fallacieux prétexte du manque de typicité, le domaine Gourt de Mautens se voit débarqué de l’appellation Rasteau par les braves gens de l’ODG. On vous expliquera de compliquées raisons, mais une fois de plus, ne serait-ce pas la qualité supérieure des vins de Jérôme Bressy qui est en cause ? Et le remarquable travail qu’il mène avec un pépiniériste pour la réintroduction de cépages traditionnels à peu près disparus. Pas typiques, sans doute.
En étant le meilleur représentant de Rasteau, il est de facto une tête à couper. La voilà qui roule dans la sciure….lire la suite

Les secrets de la Romanée-Conti par Aubert de Villaine

Le gérant historique du très grand cru bourguignon a livré quelques clés pour mieux apprécier ce vin de légende. Interview réalisée par Nicolas de Rabaudy.

Comment définir l’esprit et le corps de la Romanée-Conti ?

Ce vin, issu du pinot noir fin, est le symbole de ce qu’est un terroir de Bourgogne, ce que l’on appelle un climat, c’est-à-dire un ensemble de parcelles délimitées par l’homme à partir de ses observations sur les sites viticoles. Le goût de la Romanée Conti vient de ces conditions naturelles, ce qui la différencie des autres crus de la Côte (plus de 1 250 climats sur la Côte de Nuits).
À côté de cela, la Romanée Conti est située au centre d’un dispositif (24 hectares) de grands crus : la Tache, logée de haut en bas, la Romanée très en haut, le Richebourg en haut de la Romanée Conti, la Romanée Saint-Vivant vers le bas ; la Romanée Conti au milieu de la côte concentre ces éléments géographiques et géologiques, d’où la qualité spécifique du vin en aucun cas orienté vers la puissance mais vers la finesse et la délicatesse.
Les connaisseurs ont bien compris que l’on était dans un monde différent. La Romanée Conti est à part du fait aussi de sa rareté, entre cinq à six mille bouteilles pour le monde.

En fait, du point de vue de la surface, le plus petit grand vin du globe, 1,8 hectares au-dessus du village de Vosne Romanée ?

Oui. La Romanée, autre appellation, a moins d’un hectare, mais n’a pas la même aura. Il faut dire que le nom de Conti, le prince, relié à l’Ancien Régime, a joué pour la notoriété du vin. Ce patronyme un rien exotique vient d’un village du nord de la France où le premier Bourbon, maréchal de France, a gagné une bataille et, en récompense, il a reçu le titre de prince de Conti. Ce patronyme renvoie à la cour du Roi, à l’élégance, à l’aristocratie françaises, et à la passion constante que les différents propriétaires ont eu pour extraire de la vigne de pinot noir le meilleur vin possible : c’est la dimension humaine faite de volonté, d’implication quotidienne et de respect du terroir. A noter que le prince de Conti l’avait soufflé à Madame de Pompadour en 1760.

Qu’est-ce que vous voulez dire quand vous parlez de la Romanée Conti comme un entêtement de civilisation ? Est-ce une phrase de vous ?

Non, hélas. C’est Pierre Veilletet, écrivain bordelais, qui a forgé ce vocable si exact, si juste, il est l’auteur des Choses du Vin (Éditions Arléa). La phrase entière est celle-ci : « Il n’y a pas de grands vignobles prédestinés, il n’y a que des entêtements de civilisation. » Ce jugement concerne toute la vie et l’Histoire de la Romanée Conti. Cela dit, il ne s’agit pas de nier les spécificités naturelles du vin.

Est-ce que la charge de gérant de la Romanée Conti crée un souci, une angoisse quotidienne, ou un enthousiasme vivifiant ? Votre existence repose-t-elle sur le devenir, l’éclosion annuelle du grand cru ?

Oui, c’est une ambition qui n’est pas stressante outre-mesure. Certes la date des vendanges me pose un problème, chaque fin d’été. Mais un tel vin ne peut que transcender l’homme qui en est responsable. Et puis je n’élève pas que la Romanée Conti. Je fais même de l’aligoté à Bouzeron.

Le goût de rose fanée est caractéristique de la Romanée Conti, pourquoi ?

C’est un parfum, un nez que prend la Romanée Conti avec l’âge. Je dirai un goût de pétale de rose en train de se faner, le bouquet de roses sur le piano des vieilles tantes… Il provient de l’épanouissement de quelque chose qui se passe dans la bouteille : la Romanée Conti jeune revêt un arôme de violette, de vert de fleurs des champs, et ce goût mûrit comme une deuxième maturation (après le raisin sur la vigne) et cela devient de la rose fanée.

De tout temps, le domaine a vendu la Romanée Conti dans des caisses panachées : un flacon pour onze bouteilles de Romanée Saint-Vivant, la Tache, Richebourg, Grand Echezaux et Echezaux ?

Nous avons mis fin à cette façon de distribuer nos vins. Le problème, c’était la Romanée Conti recherchée partout. Il fallait pouvoir répartir les vins du domaine, en évitant la spéculation sur les millésimes de la Romanée Conti. Si on avait cédé la Romanée au prix du marché, il aurait fallu la vendre dix, vingt fois le prix des autres crus du domaine. Avec Lalou Bize-Leroy, copropriétaire, cela nous a paru justifié. L’inconvénient du panachage, c’est que les amateurs achetaient la caisse pour avoir une Romanée Conti, ce qui dévaluait les autres crus, lesquels bénéficient des mêmes soins. C’était malsain. Il y avait des petits malins qui reconstituaient des caisses de douze Romanée Conti, ce que le domaine ne faisait pas : c’était de la spéculation. Elle existe toujours.
Désormais, on vend la Romanée Conti à l’unité à un prix lié à la proportion et à la qualité de la vendange. On essaie de ne la proposer qu’à des gens qui, pensons-nous, ne spéculeront pas : des grands sommeliers de tables étoilées, le Louis XV à Monaco, le Cinq du George V, le Plaza Athénée par exemple.

L’ensemble du domaine produit combien de bouteilles ?

Dans un millésime comme 2008, 45 000 bouteilles. En 2009, 100 000 bouteilles. Ce sont des extrêmes.

Jean Troisgros, chef du trois étoiles de Roanne, très fin dégustateur, préférait Richebourg à la Romanée Conti, le saviez-vous ?

Oui, c’était un grand connaisseur de la cave de Romanée Conti : ce qui lui plaisait dans Richebourg, c’était la puissance, le muscle.

Entre Echezaux et Grand Echezaux, la différence est-elle très sensible ?

Oui. L’Echezaux est un vin qui est issu d’un terroir peu profond, le vin est exubérant. De l’autre côté du chemin, le Grand Echezaux est sur la roche profonde, le vin est élégant, plus ferme, plus lent à se faire. La finesse, elle sous-tend la Romanée Saint-Vivant, proche du style diaphane de la Romanée Conti.

Le domaine de la Romanée Conti est passé en biodynamie depuis quatre ans après une dizaine d’années d’expérimentation, de recherches ?

L’important, c’est surtout que nous pratiquons la culture bio depuis un quart de siècle : on n’emploie aucun produit chimique. Lalou Bize-Leroy, l’ancienne gérante, était très concernée par le respect absolu du terroir, elle a beaucoup œuvré pour l’engagement bio. En fait, on essaie de diminuer au maximum les doses de cuivre qui sont essentielles pour lutter contre le mildiou. On emploie des décoctions de plantes, d’orties, afin que la vigne se défende elle-même contre la maladie. C’est cet aspect de la viticulture raisonnée qui m’intéresse au plus haut point. Et puis la biodynamie exige une observation permanente des vignes. Côté rendements, ils sont plus équilibrés. En 2009, ce fut 30 hectares au lieu de 25 hectares pour d’autres millésimes.

Est-ce que vous goûtez les raisins juste avant la récolte ?

Oui. Cela nous renseigne beaucoup, comme le visuel, les analyses… On goûte la pulpe, la peau et les pépins dont le goût nous guide. Le pinot noir fin, ce sont de petites baies pas trop serrées qui luttent mieux contre la pourriture.

Pour bien apprécier la Romanée Conti dans sa vérité, combien d’années faut-il ?

Je dirai quinze ans. Là, on ne se trompe jamais. On obtient un bon mûrissement, le 1999 est plein de promesses comme le 2005.

En Chine, pays de la contrefaçon, y a-t-il une forte spéculation comme pour le Château Lafite ?

J’avais un peu prévu qu’après les prix fous de Lafite en Chine, la Romanée Conti ferait l’objet de convoitises et d’enchères très élevées. C’est le cas, amplifié par l’extrême rareté du vin comparée à la production bien plus importante des premiers crus de Bordeaux. Ce que nous combattons là-bas, ce sont les faux : la Romanée Conti en Languedoc, les contrefaçons sur Ebay, dans les night-clubs de Pékin, le faux absolu étant le 1947 de la Romanée Conti qui n’a jamais été produit. Nous recommandons aux professionnels de détruire les bouteilles vides.

Crédit photo: Armand Borlant

Période décisive à Sauternes

Christian Seely a la charge, en autres, du Château Suduiraut, à Sauternes. Avant des vendanges 2012 qui s’annoncent compliquées, Christian Seely nous explique l’importance du rôle que la météo joue à quelques jours de la maturité optimale du raisin et, donc, de la récolte.

Retrouver le blog de Christian Seely : fr.christianseely.com