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Le Finistère en deux services

La Butte, en surplomb. Vue sur plusieurs kilomètres d’un paysage préservé. Au loin, l’océan, au large, l’infini. Au cœur du Léon, dans le pays Pagan, cette institution créée en 1952 hisse de nouveau ses couleurs après quelques travaux. Nicolas Conraux dirige la table gastronomique, son frère s’occupe du Comptoir. à la Table, débuts des menus par une complète Kraz, galette croustillante si légère. Au choix, ensuite, huîtres de l’archipel de Lilia tiédie et blé noir de Bretagne, tempura de légumes et d’algues, ormeau élevé en pleine mer ou pigeon des monts d’Arrée. Pour finir, crêpe dentelle et caramel beurre salé, dessert à goûter au moins une fois dans sa vie. Bref, le registre breton, le vrai, interprété avec un brio incontestable ici comme au Comptoir. Là-bas, même bonheur dans une partition plus simple toute aussi passionnante : coquilles saint-jacques dans sa coque et vapeur de gingembre, cotriade, far noir et lipig en accompagnement ou far végétal aux pruneaux.
Sans compter les chambres (où attend un gâteau breton), la piscine, le spa et surtout l’accueil d’une gentillesse confondante. Un îlot de bonheur et de gourmandise.
Pierre-Yves Chupin

+ pratique : La Table de Nicolas Conraux, menus de 48 à 165 euros, ouvert le mercredi et jeudi au dîner, le vendredi et samedi au déjeuner et dîner, le dimanche au déjeuner ; Le Comptoir, menu à 33 euros et ouvert tous les jours.

Hôtel Restaurant & Spa La Butte
10, rue de la Mer 29260 Plouider
+ 33 (0)2 98 25 40 54
www.labutte.fr

 

Du plaisir le long du fleuve, la Loire à petits prix

Ces onze vins partagent avec d’autres plus célèbres une même exigence de qualité. Pour récompenser autant de détermination, le jury du concours Prix Plaisir les a gratifiés d’une médaille d’or lors de l’édition 2021. En attendant le concours 2022 qui aura lieu fin mars, retour sur ces prix doux qui nous ont fait belle impression


L’appel de l’Ouest
Vignobles Günther-Chéreau, Gorges 2018, muscadet sèvre-et-maine
Vin plein de richesse et de maturité, ce muscadet fait pour la table accompagnera les poissons les plus fins. Original et séduisant.
15 euros
Où le trouver ? vgc.fr

Prix Plaisir imbattable
Gratien & Meyer, saumur mousseux blanc (brut)
Superbe effervescent ligérien, long et complet en bouche, on aime chez lui cette finale pleine d’énergie qui lui donne son style. Une bulle apéritive et un rapport qualité-prix sans concurrence.
5,30 euros
Où le trouver ? gratienmeyer.com

Le retour d’une icône
Château de Fesles, bonnezeaux 2015
Grand vin onctueux et profond, aux notes citronnées, de miel et de bergamote. Sa longueur magnifique impressionne par sa présence enveloppante. Fêtons le retour au premier plan des vins de cette propriété, recherchée des amateurs et des collectionneurs.
18 euros
Où le trouver ? fesles.com

Un pouilly modèle
Caves de Pouilly-sur-Loire, Les Rochettes 2020, pouilly-fumé
Un classique d’une appellation où les styles sont nombreux. On l’apprécie pour ses beaux équilibres, sa maturité et sa profondeur. Excellent au regard du prix. On recommande.
11 euros
Où le trouver ? Au domaine

Ce cher saint-nicolas
Clos des Quarterons, Les Vieilles Vignes du Clos des Quarterons 2018, saint-nicolas-de-bourgueil
Nez agréable sur le cassis et les pruneaux, bouche fine et complexe, voilà un vin référence dans l’appellation, signé par un vigneron attachant et talentueux, qui continue de réveiller ce vignoble célèbre.
17,65 euros
Où le trouver ? lesgrappes.com

L’autre pays du sauvignon
Domaine de la Grange, Les Buissonnets 2019, touraine blanc
Originalité au rendez-vous pour ce vin de sauvignon blanc, complété d’un peu de chardonnay. Beaux arômes citronnés, équilibre irréprochable, ce petit domaine familial situé sur les bords du Cher gagne à être découvert.
7,50 euros
Où le trouver ? vin-domaine-de-la-grange.com

Le génie du chenin
Domaine de La Taille Aux Loups, Clos Michet 2019, montlouis-sur-loire
Nez mûr et fin avec ce zeste de citron confit. De l’allonge et de l’onctuosité en bouche, beaucoup de finesse. Franchement, se présenter à un concours comme celui-ci quand on est au sommet de sa catégorie, quelle classe. Chapeau bas.
18 euros
Où le trouver ? lespassionnesduvin.com

Ce si bon layon
Domaine des Coteaux Blancs, Vedere 2018, coteaux-du-layon
Superbe liquoreux avec son nez pur et sa texture onctueuse, le sucre est remarquablement intégré par une fraîcheur en bouche idéale et bienvenue. Les coteaux-du-layon que nous avons plaisir à recommander ne sont vraiment pas nombreux. Celui-ci en fait partie.
15,50 euros
Où le trouver ? La Cave d’Alex – Nanterre

Un touraine acrobate
Domaine des Pierrettes, Equilibrium 2019, touraine rouge
Robe sombre pour ce gamay de la Loire. Le nez est mûr, floral et fruité. On retrouve ces arômes gourmands en bouche avec un joli volume et un bel équilibre. Parfait pour se faire plaisir à moins de neuf euros.
7,50 euros
Où le trouver ? domainedespierrettes.fr

Sancerre par la terre
Domaine du Carrou, sancerre 2020
Superbe vin bien fait et tout en fraîcheur. 70 % caillottes, 70 % terres blanches : ces deux terroirs du Sancerrois sont bien mis en avant. On consultera avec plaisir le site internet bien pensé de ce producteur afin de préparer sa visite au domaine.
13 euros
Où le trouver ? placedesvignerons.com

Sancerre pour la mer
Domaine Michel Vattan, Cuvée M-K 2020, sancerre
Avec sa fraîcheur malgré une maturité de raisin importante, ce blanc est un compromis entre le style tranchant et le registre plus large du sauvignon de Sancerre. Bref, cela s’appelle de l’équilibre. Finale saline pour mets iodés.
13,50 euros
Où le trouver ? Au domaine

 

Un magnum de champagne issu d’une solera

Alfred Gratien, Cuvée 595,
champagne brut

Pourquoi lui
Il s’agit d’un assemblage de cinq millésimes selon le principe de la solera (vieillissement des millésimes dans la même cuve), il a vieilli neuf ans en bouteille, c’est un champagne nature (non dosé). Le dernier « 5 » du nom de la cuvée fait référence à…

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Ce beaune premier cru, c’est plein de premiers crus de Beaune dans le même magnum

Beaune premier cru 2012,
Célébration, Louis Jadot

Pourquoi lui
Nous aimons la maison Louis Jadot. En soi, c’est la meilleure des raisons. Ce vin issu d’un assemblage de plusieurs climats premiers crus de la côte de Beaune, tous indiqués sur l’étiquette, est une parfaite réussite, une célébration (c’est son nom) et une preuve supplémentaire de la maîtrise de la maison et de son vinificateur…

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Où dîner à Paris le dimanche soir ?

Le dimanche soir peut être ennuyeux, voire très. Ce moment difficile où l’on souhaite que ce dimanche s’arrête enfin tout en redoutant le blues du monday. Une sorte d’impasse à deux inconnues, l’enfer. Ces soirs où tout est fermé, comme un soir de couvre-feu, ce cauchemar. Tout ? Non. Quelques restaurants restent ouverts, des phares dans la nuit, traitons-les pour ce qu’ils sont, des bienfaiteurs de l’humanité. En voilà trois, testés et approuvés pour vous par les experts du Guide Lebey. N.D.R

Ce bistro, on y va
Café Compagnon
Et de trois pour Charles Compagnon qui signe de son patronyme sa récente création. Impressionnante à la fois par sa façade couvrant trois numéros de la rue et son parti-pris décoratif, en totale rupture avec ses deux précédents cafés, le Richer et surtout le 52 Faubourg (carrément destroy). Un espace vaste (hors deux petits salons) et lumineux mêlant marbre rouge, miroirs, banquettes rouille et formidable jeu de découpe à partir de chêne clair, dossiers de chaises et de banquettes, lambris, bar, etc. Bref un lieu propice à un enracinement et voulu comme tel, vu l’enseigne Café (de 8 heures à minuit) où tout a été peaufiné : en-cas hors repas (viennoiseries, burrata, Bayonne d’Ospital…), boissons (bière Deck Donehue, vermouth Dolin, cocktails maison, thés Terre de Chine, infusion menthe de Milly, café torréfié maison, etc). Et l’assiette dans tout cela ? Lire la suite ici : https://www.lebey.com/les-adresses/bistrot/cafe-compagnon

Ce qu’en dit le Lebey : 2 cocottes & coup de cœur
Où : 22-26, rue Léopold-Bellan – 75002
Métro : Sentier
+ 33 (0)9 77 09 62 24.
https://www.cafecompagnon.com/



Brasserie, je vous aime
La Grande brasserie
Cette « grande brasserie » a gardé sa patine et surtout sa joie de vivre. Les scènes peintes accrochées au mur, les mosaïques au sol, les banquettes auxquelles font face les tables toutes nappées seraient le cadre idéal pour retrouver Alex alias Yves Montant et Gilbert alias Jacques Villeret dans Garçon de Claude Sautet. Les assiettes : les classiques intemporels recréent avec magie l’effervescence des cuisines d’un tel registre. Dans la simple salade d’haricots verts, la terrine ou la rémoulade de céleri, cet assaisonnement marqué, bien enlevé, vif, parfois aillé ou échaloté qui donne un supplément de vie aux recettes pour la plupart ménagères. Adrien en salle, Francis en cuisine, à peine trente ans, revendication d’un flash-back culinaire avec un enthousiasme dont le bouche à oreille s’est vite fait l’écho. Lire la suite sur https://www.lebey.com/les-adresses/restaurant/grande-brasserie

Ce qu’en dit le Lebey : coup de cœur
Où : 6, rue de la Bastille – 75004
Métro : Bastille
 + 33 (0)9 75 80 99 72
www.grandebrasserie.fr



Meilleur hier, meilleur aujourd’hui
Les Enfants rouges
C‘est le meilleur birtrot de l’année 2015. Les champions restent des champions. Beau décor : tableaux modernes, bois flottés peints, mobilier de bois et deux petites tables à plateaux de carreaux de faïence peints et piétement de fonte. Daï Shinozuka, ancien compagnon de Camdeborde, propose dans ses menus et cartes, des plats particulièrement originaux mêlant produits de la mer et de la terre, soignant les légumes et leur cuisson, n’oubliant pas les abats (cœurs de canard, langue et ris de veau, pied de porc) ni le gibier sauvage en saison. Lire la suite sur https://www.lebey.com/les-adresses/bistrot/enfants-rouges-les

Ce qu’en dit le Lebey : 3 cocottes
Où : 9, rue de Beauce – 75003
Métro : Arts-et-Métiers – Filles du Calvaire
+33 (0)1 48 87 80 61
 www.les-enfants-rouges.fr

Sincère et authentique, vraiment ?

Tapes dans le dos ou oreilles tirées ? Chaque jeudi, les mots doux de Nicolas de Rouyn. Cette semaine, il était de bonne humeur


Chaque jour que Dieu fait voit ma boîte mail envahie par des messages, ce qu’on appelle des communiqués de presse, qui vantent tous avec un bel œcuménisme des vignerons « sincères » qui élaborent des vins « authentiques ». Cette banalité conceptuelle mijotée dans une bassine de superlatifs me rend ces messages illisibles. Qu’est-ce que c’est qu’un vigneron « sincère » ? Ce mot, nous apprend le Larousse, signifie : « Qui exprime, sans les déguiser, ses pensées et ses sentiments. » Bon, très bien.

Au fond, je me moque des pensées de tel ou tel vigneron, de ses sentiments tant que son vin est bon ou, mieux, très bon. Il peut bien être le plus méchant homme qui se puisse trouver, ça m’est égal. Je connais des gars merveilleux qui font des vins moyens et des types épouvantables qui font des vins épatants. Et le contraire, bien sûr. Le plus comique, c’est cette idée de vin « authentique ». Retour au Larousse. Qui dit : « Dont l’origine est indubitable ». Il y a belle lurette que les cuves à roulettes se sont absentées du paysage. On a même inventé l’appellation d’origine contrôlée pour ça. Oh, je vois bien ce que l’attaché de presse ou, plus sûrement, le journaliste qui a rédigé le communiqué, veut dire. Et comment il prend un mot pour un autre. Qu’au fond, il y a redondance entre sincère et authentique et que, en toutes circonstances, il nous ennuie avec ses extases de commande. Ce n’est pas ça que nous avons besoin de savoir, d’apprendre.

Nous voulons des précisions sur les pratiques culturales, sans nous parler du sauvetage de la planète. Il nous importe de comprendre les méthodes de vinification, pas les méandres de l’âme. Nous voulons un renouvellement des discours. Au passage, avec les prix, trop souvent oubliés. C’est vulgaire ? Oui mais ça compte pour nos lecteurs.

Bref, quand il s’agit de s’occuper de la communication des vignerons, certains ont des idées. Laissons-les faire, s’ils veulent bien se montrer. Oui, les vidéos de petits formats réalisées par Thierry Desseauve sont autant de bons exemples.

Ao yun, le premier vin de nuage

Le groupe Moët-Hennessy a mis longtemps à s’installer dans le vignoble chinois. c’est fait et avec grâce

Et au milieu coule une rivière
Quatre années, c’est le temps qu’il a fallu pour trouver le lieu de naissance d’Ao Yun. Dans l’immense Chine, le défi était de taille. Le décor ? L’Himalaya majestueuse, le nord du Yunnan, les rives du fleuve Mékong et la fabuleuse cité de Shangri-La tout près. Depuis cette dernière, il faut faire une demi-journée de route sur des chemins vertigineux avant de tomber sur ce qui est peut-être le plus beau vignoble du monde. Pour faire simple et retrouver des repères qui se perdent vite sur ces hauteurs à couper le souffle, le domaine est réparti entre quatre villages (Adong, Xidang, Sinong et Shuori), tous situés entre 2 000 et 2 600 mètres d’altitude. Les paysans locaux, fermiers et éleveurs de yacks ou de moutons, cultivent de la vigne depuis le début des années 2000. Une initiative du gouvernement chinois. Quatre communes donc, et des conditions météorologiques spectaculaires qui peuvent évoluer radicalement dans une même journée en raison des ombres portées de la montagne. Si les températures, finalement assez clémentes, sont proches de celles du vignoble bordelais, l’ensoleillement est celui de la haute montagne avec une forte exposition aux rayons UV. Un peu de pluie l’été, peu de pression des maladies cryptogamiques. Bref, un domaine dans les nuages et un terroir de prédilection pour les cabernets.

300 parcelles
Avec des conditions pareilles et la volonté de faire un grand vin, le style Ao Yun s’inspire intelligemment de celui des grands vins de Bordeaux. Avec une différence notable cependant puisque les quelque 27 hectares du vignoble sont divisés en plus de 300 parcelles, elles-mêmes divisibles en plus de 900 sous-parcelles identifiées. Chacune évidemment récoltée à la main compte tenu du relief. L’encépagement partagé entre cabernet-sauvignon et cabernet franc, dont la moitié est plantée franc de pied sur des sols de sables ou de schistes en raison de l’absence du phylloxera, permet la construction d’un grand vin de garde. Il est particulièrement marqué selon les années par les conditions climatiques du millésime, notamment dans sa couleur et son intensité aromatique. Depuis 2013, année du premier millésime, le travail d’identification des parcelles a permis de gagner considérablement en qualité d’expression. Surtout, la gestion du parc à barriques et la qualité d’origine des bois retenus ont permis d’affiner le style, renforçant la grande fraîcheur des cabernets récoltés par un caractère boisé noble.

Sept ans au Yunnan
C’est à Maxence Dulou, quadra bordelais fringant et détendu, qu’on a confié les clefs du projet. Passé par le château Quinault l’Enclos à Libourne, cet ingénieur agronome a quitté la Gironde pour s’installer avec sa femme en 2013 dans cette province reculée. Des débuts mouvementés et une adaptation express à la vie des montagnes et au système chinois, assez strict en ce qui concerne la culture de la vigne et l’élaboration des vins. « L’idée, ce n’est pas de faire un vin qui imite Bordeaux. Les cépages utilisés ici ont été plantés pour la plupart par des paysans. C’est une histoire et une identité qu’on respecte et qu’on veut raconter à travers ce vin. L’identité d’un lieu et d’un vignoble. Dans le style, on ne cherche pas non plus à faire un vin du Nouveau Monde. Ao Yun a ses propres codes. »

Ao Yun, la verticale
2014
Second millésime d’Ao Yun. Dans un style immédiatement surprenant par son caractère fruité et sa grande acidité. Beaucoup de corps et de crémeux dans les tannins, on apprécie sa fraîcheur finale et son élégance. Vin d’énergie. 92/100

2015
Raffinement aromatique où l’on retrouve quelques notes fumées et de pierre à fusil et de graphite, résolument médocain dans son inspiration et son style. Seul un peu de sécheresse finale dans son tannin l’empêche d’être complètement harmonieux. 91/100

2016
Beaucoup de finesse et de tension, le vin a gagné en droiture et impose sa grande densité de matière, fraîche et harmonieuse. Un caractère un peu plus épicé au nez et en finale, induit par la présence de 4 % de syrah dans l’assemblage. L’élevage avec 70 % de barriques neuves, d’excellente facture, lui donne beaucoup d’allure et d’aplomb. 95/100

2017
La propriété trouve dans ce millésime son niveau d’équilibre de référence. Très bien construit, entre la puissance de cabernets toujours énergiques et une acidité encore mieux intégrée à l’ensemble. Du charme, de la longueur et un potentiel de garde certain tout en gardant une typicité assez unique en son genre. Grand vin. 95/100

Ao Yun, vignoble extrême, terroir inédit

« Deux jours de voyage depuis Paris (quand il n’y a pas d’éboulements sur la route qui mène de Shangri La au vignoble), des paysages à couper le souffle, un terroir inédit, c’est Ao Yun, un vin produit en Chine dans des conditions extrêmes. Maxence Dulou, directeur du domaine nous parle de ce vignoble exceptionnel… »

Le mondovino de la semaine n°50 tourne à fond

Le monde est à lui • La famille d’abord • Le chiffre de la semaine • 61e rendez-vous et toujours la même passion • Chaque jour du nouveau, en voici quatre

Le monde est à lui

Dom Ruinart rosé, cuvée de prestige de la maison rémoise, vient d’être élue « Meilleur champagne du monde » par le Champagne & Sparkling Wine World Championships. Un titre qui récompense les efforts de la maison pour faire de ce champagne rosé un flacon icônique dans sa couleur, reconnaissable par son style blanc de blancs affirmée, son raffinement, son élégance de texture et son fruité délicat. C’est la version en magnum du millésime 2004 qui remporte ce titre prestigieux. Evidemment. En magnum, c’est mieux.
Plus d’informations sur ruinart.com

La famille d’abord

En quatre décennies, Joseph Helfrich a bâti un monde vigneron, vision d’un homme, rêve d’une famille. Point d’orgue sur ce projet d’une vie, il lance désormais « Famille Helfrich », sa nouvelle « collection » regroupant ses propriétés prestigieuses. Une manière intelligente d’ilustrer la diversité des vins produits, qui démontre plus que jamais d’une idée certaine de l’exigence.

Le chiffre de la semaine

850, c’est le nombre de destinations viticoles proposées par l’entreprise Winalist, plateforme digitale spécialisée dans l’oenotourisme insolite et les séjours dans le vignoble. France, Espagne, Italie ou encore Portugal, il suffit de choisir sa destination et de se laisser guider. Pratique.
Plus d’informations sur winalist.fr

61e rendez-vous et toujours la même passion

Dans quelques semaines, la 61e vente des vins des Hospices de Nuits-Saint-Georges proposera 109 pièces de la récolte 2021, réparties en 18 cuvées. «  La pureté et l’équilibre promettent une grande capacité de garde typique d’un millésime bourguignon », précise Jean-Marc Moron, régisseur du domaine dont le vignoble s’étend sur 13 hectares. Une vente aux enchères à suivre en direct sur le site www.interencheres.com.
Quand ? dimanche 20 mars à 14h30
Où ? Château du Clos de Vougeot
Plus d’informations sur hospicesdenuits.com

Clos des centenaires, un joli blanc et une histoire

Après avoir fait les grandes heures du château du Mas neuf situé dans les Costières-de-Nîmes, Luc Baudet s’est recentré sur les sept hectares qu’il détenait et a créé le Clos des Centenaires. Son talent technique et sa connaissance du vin ont convaincu son voisin, Bruno François, propriétaire de 14 hectares au Clos des Américains de se joindre à lui dans cette nouvelle aventure, en apportant son outil de vinification ultra-moderne. Schéma de culture bio, sans rien s’interdire en cas d’attaque massive de mildiou ou de la flavescence dorée comme 2018. Des replantations en blanc permettront d’équilibrer l’offre entre les deux couleurs principales. Les vins sont impeccablement vinifiés, nets, généreux, typique de leur lieu de naissance – ils sont Nîmois après tout – et toujours frais grâce aux nuits des costières qui voient le thermomètre baisser. Si une petite activité de négoce existe (sans vocation à se développer), Luc souhaite garder un ensemble à taille humaine, qu’il peut gérer lui-même techniquement.  Bref, des vins de grande gourmandise et d’un excellent rapport qualité-prix.

Clos des centenaires, Roussanne 2020, costières-de-nîmes blanc

Le volume de la roussanne complétée par 10 % de marsanne emmène ce blanc de belle dimension, puissant, complexe, avec une finale de fruits jaunes mûrs encore sur la tension. Dégusté récemment, le 2017 montrait un volume supérieur à ce 2020. Laissons-lui un peu de temps pour rejoindre son admirable aîné. Il en prend le chemin.

91/100
Apogée : 2022-2024

Un accord ?
Pour une viande blanche, une préparation à base de poissons puissants en goût auxquels il saura répondre.

19,80 euros
clos-des-centenaires.com

Lucie Pereyre de Nonancourt, une fille dans son siècle

Lucie Pereyre pour l’état civil, Pereyre de Nonancourt au bureau, 32 ans. Petite-fille du grand homme, Bernard de Nonancourt, elle arrive dans la maison familiale Laurent-Perrier avec infiniment d’humilité, elle a tout à apprendre, elle le sait, elle sait que c’est long, très long, elle n’a pas peur, elle y va

D’où venez-vous, Lucie Pereyre ?
D’une première vie loin du vin. J’ai commencé par des études en psychologie pour travailler dans l’humanitaire et le social. Je voulais être coach, pour accompagner de manière active les gens dans leur vie, comme ça se fait aux États-Unis. Et je me suis rendu compte que j’étais un peu cloîtrée dans une bulle. Il me manquait la diversité d’informations dont j’avais besoin pour me nourrir et mieux comprendre le monde. J’ai changé de cursus pour un master en marketing en école de commerce. Une discipline où la dimension psychologique est importante. Il y avait un lien avec mes études d’avant. Pendant une année de césure, j’ai travaillé pour un distributeur américain de vins et de spiritueux. C’est là, lors d’une dégustation, que j’ai eu une révélation. Voilà ce que je voulais faire.

Évident, pourtant ?
Non, je n’avais jamais pensé travailler dans ce milieu. Dans un premier temps, je voulais m’écarter de ce chemin. Il m’a rattrapée. Quand je suis rentrée des États-Unis, j’ai fait mon dernier stage de master chez Pernod-Ricard avant de partir en Espagne travailler dans un domaine en Rioja, Marqués de Riscal. Pendant ce temps, j’ai commencé à me former à la dégustation avec le WSET. J’ai obtenu le Diploma (niveau 4). Je continue à me former, j’ai encore beaucoup, beaucoup à apprendre.

Grand Siècle va se séparer de Laurent-Perrier, comme Dom Pérignon de Moët & Chandon ?
Non. C’est le premier vin que mon grand-père a inventé. L’objectif est de mettre en avant cette cuvée, ce travail, en lui affectant une équipe pour lui assurer un succès plus grand encore. C’est pour ça qu’on m’a désignée. Pour m’occuper de Grand Siècle, mieux exprimer son identité, son élaboration son concept unique. Symboliquement, cette mission avait un sens particulier pour moi.

Le travail commence où ?
L’idée est d’expliquer plus à fond les itérations pour leur donner du contenu. Le numéro d’itération, situé sur la collerette, doit raconter l’idéal de mon grand-père. Celui de recréer le style de cette cuvée, à travers le temps, au-delà du millésime, à chaque fois. À sa création, ce n’était pas nécessaire d’expliquer cela. Le monde a changé. Le consommateur veut tout savoir, sur toutes les cuvées. Notre travail est de rendre accessible ces explications. On mentionne les millésimes présents dans l’assemblage et la proportion de chaque millésime qui compose chaque itération. Le consommateur cherche à aller plus loin dans la connaissance. Il faut trouver une solution pour parler des millésimes sans s’enfermer dans un schéma en les mentionnant sur l’étiquette. Grâce à cette information, les amateurs de Grand Siècle peuvent maintenant comparer les itérations entre elles.

Itération ?
Ce mot vient de iterare, qui signifie le cheminement. En mathématique, cela correspond au fait de répéter un processus, comme le style de Grand Siècle à travers le temps malgré des assemblages différents. Il y a eu vingt-quatre itérations en soixante ans. Cette année, pour Grand Siècle, il y a trois signatures. L’itération n°24, en bouteille, est un assemblage des millésimes 2007, 2006 et 2004. L’itération n°22, en magnum, et aussi Les Réserves, uniquement en magnum et en jéroboam. On garde un peu plus longtemps les magnums en cave, quinze ans contre douze pour les bouteilles. Notre première approche est de développer la notoriété cette étiquette. Dans l’univers des cuvées de prestige, elle est certainement parmi les moins connues des grands amateurs.

Grand Siècle, c’est signé de Gaulle ?
Mon grand-père avait soumis au général de Gaulle une liste de différents noms, dont Grand Siècle, pour avoir son avis. Le général lui a dit : « Grand Siècle, Nonancourt, évidemment ! ». Bernard de Nonancourt était dans la Résistance, sous le commandement du général Leclerc. C’est sa mère, mon arrière-grand-mère, qui a acheté la maison Laurent-Perrier en 1939. À la fin de la guerre, mon grand-père a tout repris à zéro, se concentrant sur le vignoble et sur le style des vins, fondé sur le chardonnay à une époque où tout le monde faisait du pinot noir. Comme la maison n’était pas très connue, il a eu la possibilité de créer ce style qu’il aimait, autour de la pureté, de l’élégance et de la fraîcheur. Le pinot noir ne lui apportait pas ce qu’il cherchait quand le chardonnay lui permettait d’avoir l’acidité droite et longiligne qu’il souhaitait pour que ses champagnes soient consommés à l’apéritif et très peu dosés. C’est lui qui a inventé la catégorie brut nature, avec la cuvée Ultra Brut, même si l’on trouve dans les archives de la maison l’existence d’un grand vin sans dosage. Toutefois, et en fonction des itérations, Grand Siècle est dosé entre 6 et 7 grammes par litre. Le chardonnay est toujours majoritaire, complété par le pinot noir. L’itération n°23 devrait être lancée en fin d’année, en magnum uniquement.

C’est facile pour vous d’arriver dans la maison familiale ?
Tout le monde m’a accueillie à bras ouverts. Mais il y a du challenge, on attend beaucoup de nous, de la famille. Aujourd’hui, la vision de Bernard de Nonancourt est toujours là. Il y a aussi de l’admiration. J’essaye de suivre cette vision et de la perpétuer. J’aime ce style et ce qu’il a cherché à mettre en place. C’est facile pour moi, ce n’est pas pesant. Quand mon grand-père a créé Grand Siècle, il voulait installer Laurent-Perrier au rang des grandes maisons. Pour cette cuvée de prestige, le postulat de départ était de se dire que la nature ne donne jamais une année œnologique parfaite. Par l’assemblage, on peut arriver à la recréer. Il a été un pionnier dans sa catégorie.