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Le mondovino de la semaine n°19 tourne à fond

Chaque jour a son lot de nouveautés. En voici cinq : 34 213 euros, Moulin-à-vent tient le bon cap, Le pinot noir de l’artisan, Biomandois, Le chenin de Courbevoie

34 213 euros

C’est le montant total récolté lors de la vente aux enchères caritative initiée par l’association Vendanges Solidaires et organisée par iDealwine. Le site de vente aux enchères a mis à disposition sa plateforme, sa logistique, son expertise et sa générosité en offrant quatre lots mystères. Cette vente a pour but de venir en aide aux vignerons qui rencontrent des difficultés financières engendrées par les aléas climatiques. Nous l’avions annoncée dans notre mondovino #15. Une opération réussie grâce à la générosité des donateurs.
Plus d’informations sur idealwine.com et vendangessolidaires.com

Moulin-à-vent tient le bon cap

Moulin-à-Vent est l’un dix crus du Beaujolais. Depuis longtemps, le moulin installé sur une colline de Romanèche-Thorins garde un œil sur l’appellation et lui a même donné son nom. Treize domaines viticoles s’unissent pour créer « Cap Moulin-à-Vent », une association qui a pour but de promouvoir la qualité et la spécificité des terroirs et le savoir-faire des vignerons. Une initiative que nous saluons.
Plus d’informations sur capmoulinavent.com

Le pinot noir de l’artisan

Fin dégustateur, visionnaire et travailleur acharné, Jean-Claude Mas possède des vignobles aux potentiels remarquables implantés autour de Pézenas et de Limoux. Il produit aussi bien des grands vins que des vins de plaisir comme ce 100 % pinot noir. Cette gamme intitulée L’Artisan des Cépages propose des cuvées monocépages parcellaires. Ces cuvées sont vinifiées avec un souci de netteté et dans un style moderne.
6,95 euros, en grande distribution.

Biomandois

En Champagne, la Maison Mandois, installée à Pierry depuis 1905, dispose désormais d’un important vignoble certifié bio. « Sur les 37 hectares de vignes de la Maison, 32 ont été labellisés par Ecocert à la vendange 2020. » annonce Claude Mandois, 9e génération de la famille. Visionnaire animé par la volonté de progresser vers une culture respectueuse de la biodiversité, Claude Mandois souhaitait cette conversion depuis les années 2000. Pour lui « Le bio c’est une philosophie. Le vigneron devient le chef d’orchestre d’un trio magique : sol, climat, végétal. La recherche de la typicité de chaque terroir et la culture du vivant constituent les axes majeurs de sa passion. » Une bonne occasion de déguster le Brut zéro placé sous le signe de la minéralité, de la fraîcheur et de la finesse.
33,50 euros chez les cavistes. Plus d’informations sur champagne-mandois.fr

Le chenin de Courbevoie

Pif à Papa, c’est l’aventure d’un père et d’un fils qui ont décidé de participer à la relance la production de vin en Île-de-France. Les vignobles sélectionnés sont cultivés en biodynamie et les vins sont vinifiés aux pieds des tours de la Défense. Cette jeune entreprise propose, tous les mois, 2 000 bouteilles d’une nouvelle cuvée. Le Chenin de Maman, un vin naturel non filtré, est leur toute première. Pour les trouver, direction www.pifapapa.fr. 29,80 euros par mois pour recevoir deux bouteilles (hors frais de livraison et sans engagement). Un crowdfunding est en cours sur le site si vous souhaitez participer à l’aventure.

 

Le mystérieux magnum

Qu’est-ce que c’est que cette cuvée « hors-ligne » ? Le Château de Chamirey aurait une production cachée ? Imaginez un peu la belle histoire. Voilà un critique de vins qui franchit un jour les grilles du château et demande à la famille Devillard s’il lui serait possible de vinifier une parcelle de l’un ou l’autre de ses premiers crus de mercurey. La famille, comme toutes les familles du vignoble, a l’habitude de ces journalistes qui se répandent en conseils définitifs sur le délicat sujet de l’élaboration des vins. Mais c’est la première fois qu’ils doivent faire face à une telle requête. On se réunit avec le maître de chai des domaines qui fronce les sourcils, on se demande si, on tergiverse, on biaise. Déjà, un premier cru, non. En revanche, il y a une belle parcelle de pied de côte en amphithéâtre, 1,15 hectare qui entre d’ordinaire dans le grand vin. Elle fera l’affaire. Notre critique s’en contente sans barguigner. Le maître de chai, rétif, écoute les idées de notre critique qui lui demande 50 % de vendange entière et 30 % de chardonnay dans le pinot noir. Eh, oh, on n’est pas en côte-rôtie.

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Nos médaillés du Concours Prix Plaisir 2021

Plus de 2 300 vins dégustés, jugés et approuvés, le concours Prix Plaisir 2021 vient de s’achever. Place au podium et aux récompenses pour nos meilleurs rapports qualité prix de France et d’ailleurs. Ici, pas de mauvaises surprises, tout est bon et au bon prix

Quel vin choisir pour sa soirée entre amis, son afterwork entre collègues, un barbecue à la plage, un pique-nique au soleil ou, et plus largement, pour nos envies de tous les jours ? Le moment exceptionnel a ses vins, la convivialité a les siens. Pour les dénicher et vous les proposer, nous avons créé un rendez-vous annuel, le Concours Prix Plaisir. Son idée, vous donner la parole et laisser le goût de chacun s’exprimer, avec pour seul contrainte, un impératif de plaisir au prix juste. Les vins sont dégustés et médaillés à l’aveugle par des consommateurs et approuvées par un comité de dégustation expert. Nous sommes très fiers de vous les présenter.

 

Le Prix Plaisir en bref

  • 776 vins médaillés de toutes les régions
  • 196 médailles d’or
  • 272 médailles d’argent
  • 308 médailles de bronze

Manifeste pour une nouvelle expertise

À quoi sert une note donnée à un vin ? La réponse paraît évidente : évaluer, hiérarchiser, conseiller. Ce triptyque de bon sens nous parait s’être évanoui au cours de ces dernières années où les notations de nos confrères français et surtout internationaux se sont spectaculairement resserrées. D’abord dans les dix derniers points de l’échelle sur 100 qui est désormais généralisée, puis très souvent désormais entre 95 et 100. Chacun en convient, la qualité globale des grands vins n’a cessé de progresser depuis quarante ans, mais regrouper dans les dégustations primeurs une centaine de crus entre cinq ou six points ne nous parait ni refléter le potentiel de garde et d’ambition de l’ensemble de ces crus, ni surtout donner des indications claires pour un marché des primeurs dont chaque professionnel reconnaît qu’il cherche son second souffle.
En qualité de rédacteur en chef et de directeur de l’expertise Bettane+Desseauve, l’une de mes principales missions est de veiller à ce que notre prescription demeure forte et incontournable. C’est l’héritage que m’ont confié Michel Bettane et Thierry Desseauve, et avec eux, toute une entreprise dont la bonne santé repose peu ou prou sur la vitalité de cette mission. Je peux dire sans me tromper que son succès repose sur deux fondamentaux : la pertinence de notre information et son partage le plus large. Oui, c’est vrai, en moyenne, nos notes pour le millésime 2020, que nous jugeons excellent, seront plus basses que celles attribuées par la plupart des experts admis et reconnus, qu’ils soient français, européens, chinois ou américains. Certains s’amuseront en pensant qu’on s’époumone une fois de plus, depuis une chaise imaginaire d’arbitre, à distribuer les mauvais points. Les uns nous accorderont leur confiance, les autres refermeront ce dossier. Rien de plus normal, le critique admet la critique. Tout cela, nous le comprenons parfaitement et nous l’acceptons.
Nous pensons que cette réduction de l’échelle de notation utilisée pour juger de la qualité d’un vin fait perdre toute efficacité à la mission de prescription. D’un côté, la tentation de donner plus de visibilité à notre propre expertise est grande. Dans un contexte où la presse spécialisée souffre, difficile de résister. De l’autre, le consommateur nous attend. Demandons à une jeune consommatrice ou à un jeune consommateur de faire son choix parmi cent vins séparés seulement de deux points dans leur note et voyons s’ils s’en sortent. Chez Bettane+Desseauve, en matière d’expertise, nous n’avons qu’un seul objectif : la défense de la qualité et la défense du consommateur. Nous le savons, cet héritage, laissé par Raymond Baudouin, fondateur de La Revue du vin de France, est exigeant. Il implique des choix forts et nécessite une hiérarchie claire (mais jamais figée) entre les vins soumis à notre jugement. C’est ce que nous avons essayé de faire avec ce formidable millésime 2020. Avec ce dossier primeurs, nous inaugurons une échelle de notes plus large, capable de révéler de manière évidente les différences entre tous ces crus recommandables.
Nous ne cessons de répéter que jamais Bordeaux n’a produit d’aussi grands vins. Dans ses principes fondateurs, notre notation se devait d’être à la hauteur de ce qui fait la diversité et la richesse de ce vignoble plus difficile à appréhender qu’on ne le croit parfois. Après tout, le monde entier nous l’envie. À nous d’en être digne.

Bordeaux primeurs 2020 : notre carnet de 511 notes et nos 55 super bordeaux

Vous êtes à la recherche de grands crus, de bonnes affaires et de nouveautés, voici 511 vins notés. Ne manquez pas nos 55 super bordeaux. Des vins que nous recommandons pour leur excellent rapport qualité prix ou pour leur forte progression. À Bordeaux, le réservoir de bons plans est inépuisable

Dégustation Jiayin Liu, Michel Bettane, Louis-Victor Charvet, Thierry Desseauve et Denis Hervieret

 Téléchargez notre dossier spécial primeurs 2020 en pdf.

Fichier Excel disponible sur demande.

Le millésime 2020 à Bordeaux par Michel Bettane

Retrouvez notre grand dossier primeurs 2020 avec l’ensemble de nos notes ce vendredi 7 mai sur notre site.

 

Dégustation : Jiayin Liu, Michel Bettane, Louis-Victor Charvet, Thierry Desseauve et Denis Hervier

Il est indispensable pour prendre la mesure d’un nouveau millésime à Bordeaux, avant de consulter l’abondante documentation sur les conditions climatiques de sa naissance, y compris pour ceux qui comme nous sont présents pendant les vendanges et ont goûté les raisins, de tout avoir dégusté, sans préjugé. Ce que notre petite équipe a fait pendant quinze jours, revenant à plusieurs reprises sur les échantillons du même château en raison des innombrables variations de qualité, ou de service, inévitables dans des vins aussi jeunes. Sans parler des caprices de la météo qui alternent désormais chaleur inédite et de refroidissements brutaux, avec les conséquences malheureuses sur notre perception des échantillons. Il nous a fallu souvent déguster deux ou trois échantillons, parfois même cinq, avant de pouvoir saisir parfaitement leur rapport au millésime et au terroir. Avec cette année une difficulté supplémentaire, la multiplication des verres non neutres, malgré tous les efforts de nettoyage et de rinçage. J’avoue notre étonnement devant tous les commentaires de dégustation d’échantillons envoyés à des milliers de kilomètres de distance, pandémie oblige, ou plutôt commerce exige, et commentés en vidéo conférence et en temps réel, qui ne semblent en aucune façon reproduire la fragilité qu’on constate sur place, au point même de naissance du vin. Ceci-dit, ou regretté, 2020 sera globalement un très beau, peut-être même un grand millésime, voire un très grand millésime selon la nature des sols, de leur travail et surtout d’heureuses évolutions liées au cycle végétatif de la vigne.

La chaleur de mars et d’avril a favorisé une très grande précocité, supérieure de deux semaines à la moyenne. La fin du printemps fut plus froide et plus humide, avec inévitablement la crainte d’un développement du mildiou, vigoureux en juin et juillet. Deux mois de chaleur sèche ont rétabli des conditions favorables et même surprenantes pour de nombreux producteurs qui n’en n’espéraient pas tant. Fin août, les raisins blancs atteignaient une excellente maturité et il ne fallait pas trop attendre pour les vendanger. Pour les rouges, les merlots étaient remarquables un peu partout vers le 10 septembre, tout comme les cabernets francs. Une période plus instable dans la seconde moitié de septembre a parfois perturbé le cycle des cabernets-sauvignons, d’autant plus que sur les sols de graves peu argileuses, ils avaient plus souffert du manque d’eau de l’été. Situation contraire sur les graves argileuses où, jusqu’au 30 septembre, leur état sanitaire ne s’est pas détérioré. Les baies étaient petites, avec des peaux épaisses, plus de pépins que d’habitude, et parfaitement mûres, sans les excès de sucre de l’année 2018. De façon générale les merlots culminent à 14° et les cabernets à 13°, avec des teneurs globales de 13°, 13,5° sans la moindre chaptalisation. Les indices tanniques sont parmi les plus élevés de l’histoire, avec des acidités qui se sont globalement bien maintenues, bénéficiant des rendements modérés, souvent inférieurs à 40 hl/ha. Analytiquement, ces vins sont promis à une grande garde. Et qualitativement ? Les vins semblent plus concentrés en milieu de bouche que les 2019, peut-être même encore plus qu’en 2018 mais certainement moins chaleureux. Ce sont les fins de bouche qui impressionnent le plus, par leur longueur et leur fraîcheur mentholée qui relèvent davantage du caractère océanique qu’on apprécie tant dans les vins de Gironde.

Les deux rives ont connu des réussites comparables, avec une mention spéciale pour les vins de Saint-Estèphe et de Léognan, sur la Rive gauche, et la côte de Saint-Émilion sur la Rive droite, particulièrement en limite de Castillon. Les vins liquoreux ont eu moins de chance. Le botrytis ne se développait pas début septembre en raison du manque d’humidité. Pour ceux qui attendaient, les pluies de la seconde moitié de septembre délavaient les raisins. Il y eut une petite fenêtre très heureuse avec le retour du soleil début octobre, et ceux qui avaient la chance d’avoir leurs raisins à point ont rentré des vendanges fort convenables mais très limitées en rendement, de l’ordre de 6 à 8 hl/ha.

Le mondovino de la semaine n°18 tourne à fond

Chaque jour a son lot de nouveautés. En voici quatre : Le César des coteaux bourguignons, Envie de château, Petits corps malades, +10 %

Le César des coteaux bourguignons

Il n’est question ni de Jules César ni des Césars du cinéma, mais de sauvegarde du patrimoine et de transmission. Le césar, aussi connu sous les noms de césar noir, gros monsieur, gros noir, hureau, lombard, picargneau, picargniol, picargniot, picarniau, picorneau, romain et ronçain, est un vieux cépage local sur le point de disparaître en raison de son mûrissement parfois difficile. Il n’en reste plus que quelques hectares dont cinq sur la commune d’Irancy. Il donne sa typicité particulière et dans les bons millésimes, un bon potentiel de garde. Ce 2018 de la maison Simonnet-Febvre en est un bon ambassadeur.
13,80 euros. Disponible chez les cavistes et sur simonnet-febvre.com

Envie de château

Utile et agréable, c’est le séjour proposé par le château de Ferrand et sa magnifique bâtisse entièrement rénovée avec goût et élégance par les designers Patrick Jouin et Sanjit Manku. En plus des visites et dégustations, on profitera aussi d’une table gastronomique, de six expériences autour du vin et de trois chambres calmes et spacieuses. La chambre de la Cour, la chambre du Potager et la chambre du Parc. En famille ou entre amis, on peut privatiser cette très belle maison de maître située sur les hauteurs de Saint-Émilion et dominant la vallée de la Dordogne, au vignoble de 42 hectares d’un seul tenant.
Contact et réservations : [email protected] ou 05 57 74 47 11

Petits corps malades

Avec un chai signé Jean Nouvel et des œuvres d’artistes russes pour habiller ses bouteilles, l’art est au centre des préoccupations du Château La Grâce Dieu des Prieurs. Tout comme le bien-être des enfants malades. En décembre 2020, pour venir en aide aux enfants atteints de maladies cardiovasculaires et thoraciques, le château bordelais a fait un don de 100 000 euros au centre cardio-thoracique de Monaco. Cette année, c’est l’Hôpital de Great Ormond Street à Londres qui soigne des enfants atteints de maladies graves qui bénéficiera de cette donation. Pour chaque magnum vendu de la cuvée Elena, 1 000 euros seront reversés à l’œuvre caritative Great Ormond Street Hospital Children’s Charity. Pour cette opération, le château La Grâce Dieu des Prieurs s’est associé à Lymited, la plateforme digitale de vente de produits de luxe.
Les 10 magnums de la cuvée Elena seront disponibles sur Lymited.com cet été.

+10 %

C’est l’augmentation du stock des AOP de la vallée du Rhône au 31 juillet 2020. L’équivalent de 17 mois de réserve et de 2,4 millions d’hectolitres. Philippe Pellaton, président d’Inter Rhône, a une explication : « En France, pendant la crise liée au Covid-19, la grande distribution est à l’étal. En revanche, les ventes en CHR ont souffert de manière importante. Le volume exporté en Chine a été divisé par deux pour s’établir à 46 000 hl. » Le gel subit dans le vignoble va aussi avoir un impact sur les rendements des prochaines productions. Philippe Pellaton précise cependant qu’« après le gel que nous avons subi les 7 et 8 avril dernier, ce stock constitue une opportunité ». Selon lui, l’été s’annonce prometteur : « Avec la prochaine réouverture des restaurants, des commerces et de la saison estivale, la consommation des ménages va repartir à la hausse ».
Plus d’informations sur https://www.vins-rhone.com

Un petit voyage au pied de la Côte-Rôtie

C’est un de ces voyages que Mathieu Garçon, le photographe, et moi aimons décider à la dernière minute, avec la météo pour bon prétexte, ce côté on the road again, juste après le premier confinement. Évidemment, nous avons adoré chaque minute et tous ceux que nous avons croisé au pied de ces falaises de vignes dinguissimes. Une suite de portraits courts, tous font des côte-rôtie merveilleux. Certains d’entre eux ont fait l’objet d’articles plus longs dans EnMagnum, je vous renvoie à la collection.

Agnès Levet
Chez les Levet, l’histoire a commencé en 1929, le grand-père d’Agnès qui, elle, a repris le domaine des mains de son père en 2004. Michel Bettane qualifie les Levet de « héros secrets de la Côte-Rôtie ». Il fallait rencontrer Agnès, sa discrétion, son humilité, pour comprendre. Elle dit : « On prenait mon père pour un fou parce qu’il binait tout à la main », c’est clair. Elle mentionne à peine le fait que ce sont « des vignes difficiles », qu’il y a « des murs à remonter » (un travail de titan). Décidément, il faut croire que le grand vin justifie tout et les sacrifices. Oui, Agnès Levet produit de grands vins et moins chers que son entourage immédiat. En plus d’être des héros de la Côte, les Levet sont la chance de l’amateur.

Stéphane Ogier
Les Ogier étaient d’importants producteurs de fruits. Un peu de légumes aussi, de la vigne. Stéphane est la septième génération des Ogier d’Ampuis. La seconde qui fait son vin. « Je ne suis pas éloigné du style de mon père. » Il a bien fait si l’on considère l’immense succès qu’il connaît dans le monde entier, ami des stars, producteurs de cuvées parcellaires aux tarifs stratosphériques, réclamé partout. Le succès le plus total et le chai ultra-moderne qui va avec. Treize hectares en côte-rôtie, c’est un très beau patrimoine et il reste lucide quand il se souvient que « C’est l’arrivée des désherbants chimiques qui a permis le développement du vignoble ». Lui, il a été l’un des tout premiers à travailler les sols. Avec un cheval, même….

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Laurent Vaillé est mort, c’est lui qui faisait la Grange des Pères

Je n’ai jamais rencontré l’homme de la Grange des Pères, sa disparition m’impressionne. J’ai appelé mon ami Antoine Pétrus pour qu’il m’en dise quelque chose.

Voilà, en quelques lignes, ce qu’il m’a dit :

« Je le connaissais depuis quinze ans, rencontré grâce à Xavier Braujou (La Terrasse d’Élise) qui avait commencé chez lui. Laurent Vaillé était un garçon de grande ouverture et sensibilité. Il était fin, spirituel, il avait rencontré et aimait nos grands hommes Chave, Bonneau, Reynaud. Il avait l’amour des vins du Sud, les manières des villageois d’antan, la pudeur et la réserve. Il était plus timide que communicant, ne voulait jamais parler de lui. Pourtant, il m’appelait parfois, nous parlions des heures, de tout, de rien, de vin, du temps. Nous nous sommes revus il y a très peu de jours. Il était content que j’ai “osé quitter Taillevent”, ce sont ses mots. Il savait conserver de l’émerveillement et de la simplicité malgré l’engouement qui entourait ses vins. Il était un homme rare et intemporel. Je ne commenterai pas son départ ou les circonstances. C’est une peine immense, voilà tout. Je me sens seul cet après-midi. »

Merci, Antoine, pour tes jolis mots. Et moi, mes pensées accompagnent mon cher Éloi Dürrbach. Laurent Vaillé avait commencé à Trévallon, Éloi l’aimait beaucoup, il doit être envahi de tristesse.

(J’ai trouvé cette photo sur le mur Facebook de Nicolas Herbin qui signe là un très bel hommage.)

Le mondovino de la semaine n°17 tourne à fond

Chaque jour a son lot de nouveautés. En voici quatre : Prendre l’air en Provence, 8.74 milliards d’euros, La côte chalonnaise en Chanson, Picpoul à la conquête des étoiles

Prendre l’air en Provence

Le confinement touche bientôt à sa fin. Place à la liberté, au soleil, à l’air frais et à la redécouverte du vignoble. Direction la Provence que nous aimons pour ses vigneronnes, ses vignerons, ses domaines et ses vignobles. Aurélie Bertin ouvre les portes de ses deux domaines qui viennent d’obtenir le label « Vignerons Engagés », premier label RSE de la filière vin, délivré par le collectif Vignerons en développement durable. On pourra découvrir le château des Demoiselles (300 hectares) avec sa bastide construite en 1830 transformée en maison d’hôtes de cinq chambres décorées dans un esprit bohême. Ou flâner au château Sainte-Roseline (110 hectares) à la découverte de la chapelle abritant les reliques de Sainte-Roseline et de l’ancienne abbaye transformée en maison d’habitation par l’architecte Jean-Michel Wilmotte. Au programme : visites, dégustations, parcours artistiques, balades à vélo et pour les plus sportifs, la « Foulée des Demoiselles », une course dédiée aux femmes au profit de la lutte contre les cancers.
Plus d’informations : chateaudesdemoiselles.com ou sainte-roseline.com

8,74 milliards d’euros

C’est le chiffre d’affaire des exportations françaises de vins en 2020, soit 13,59 millions d’hectolitres. Un recul de 5 % et une perte de 1,06 milliards d’euros par rapport à 2019 constaté par FranceAgriMer. Cette baisse de volume est accompagnée par un repli de 6 % du prix moyen qui atteint désormais 6,43 euros par litre. La pandémie de la Covid-19 et les tensions commerciales avec les États-Unis sont les deux principales causes de cette dévalorisation.

La côte chalonnaise en Chanson

La maison Chanson Père et Fils, plus ancienne des maisons beaunoises, possède un vignoble de 43 hectares très bien situé avec, entre autres, des vignes dans le Clos des Mouches, en beaune premier cru. La maison est aussi présente plus au sud de la Bourgogne où elle signe ce rully 2017, remarquable de minéralité et bien élevé. Il est issu de parcelles à forte dominante argilo-calcaire sur des veines d’alluvions et de marne situées au cœur de l’appellation. Une belle affaire.
20 euros chez les cavistes

Picpoul à la conquête des étoiles

La cave de l’Ormarine et la maison Jeanjean unissent leur savoir-faire pour créer « Acaciae », un picpoul-de-pinet gastronomique dont la production ne dépasse pas 3 000 bouteilles, issu d’une sélection des meilleures parcelles de l’appellation, élevé sur lies fines pendant quatre mois en fût d’acacia. « Le bois d’acacia était une évidence pour sublimer le piquepoul. Il marque le vin avec finesse et préserve la fraîcheur et la légèreté caractéristique du cépage », explique Iain Munson, Master of Wine et créateur de la cuvée. En plus la bouteille est glamour, courte avec ses courbes élégantes et son étiquette épurée.
25 euros, disponible pour le réseau CHR et chez les cavistes