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Le mondovino de la semaine #207 tourne à fond

L’agenda • La vente caritative • la vente planétaire • clos-lanson-2008 sur la place de Bordeaux • le « nouveau » joyau de Boizel

En bref


Agenda

Le food festival de Ducru-Beaucaillou
Pour la deuxième année consécutive ce grand cru classé de saint-julien dans le Médoc ouvre ses portes le samedi 14 octobre de 10h à 19h30 lors de son Food Festival des Vendanges. Le savoir-faire médocain sera à l’honneur. Au programme : concours et master class de cuisine, master class de dégustation de vin, banquet des vendanges, Paseo sur le ruedo avec de magnifiques bœufs du Médoc
Informations et réservations sur https://ducrubeaucaillou-foodfestival.com/fr/ducrubeaucaillou-foodfestival


Les banquets du géant du Ventoux
Le dimanche 22 octobre à Carpentras sera rythmé par des rendez-vous gastronomiques et musicaux itinérants dans des lieux insolites situés sur l’appellation Ventoux. Pour cette édition, l’AOC Ventoux convie aussi le grand public à un voyage gustatif concocté par des chefs locaux en accord avec une sélection des vins de l’appellation. Pour l’occasion, une seule grande table sera dressée sous le Passage Boyer, à Carpentras.
Informations et inscription sur https://bit.ly/4884JHm

Solidarité : tous ensemble pour les vignerons

Le climat, ses changements, ses aléas et ses conséquences sur le quotidien des vignerons, est une triste réalité. La météo extrême, les épisodes de chaleur, les pluies torrentielles, la grêle rythment désormais leur vie et la rendent difficile pour certains. Pour y remédier, depuis 2016, une vente aux enchères caritative est organisée par Vendanges Solidaires. Cette association a été créée à l’initiative d’acteurs du monde du vin dans le seul but d’apporter un soutien financier aux vignerons en difficulté à la suite d’aléas climatiques. La cinquième édition de cette vente aux enchères annuelle sera ouverte le 20 novembre sur le site http://www.vendangessolidaires.com/. L’association lance dès à présent un appel aux dons. Les cavistes, vignerons et particuliers peuvent faire un don d’une ou plusieurs bouteilles sur http://www.vendangessolidaires.com/ventes-aux-encheres-%c2%b7-2023/.
Informations sur http://www.vendangessolidaires.com

Pierre Chen dans le chai du domaine Faiveley.

Enchères : la vente planétaire de Sotheby’s

La maison de vente Sotheby’s vient d’annoncer la mise en vente de An Epicurean’s Atlas, la plus importante collection de vins jamais mise aux enchères. Estimées à cinquante millions de dollars, les 25 000 bouteilles provenant de la cave privée du collectionneur Pierre Chen seront disponibles à l’achat dans le cadre de cinq ventes à travers le monde.

La première vente
The Encyclopedic Cellar, Hongkong, 24 et 25 novembre 2023

Les autres dates
Live in the Vines, Beaune, juillet 2024
The Ultimate Champagnes, Paris, juillet 2024
Around the Globe, New York, septembre 2024
The Zenith, Hongkong, novembre 2024
Informations sur https://www.sothebys.com/en/

Lancement : le clos-lanson-2008 sur la place de Bordeaux

La Maison Lanson avait confié, il y a un an, la distribution du « Clos Lanson 2009 » au Bureau des Grands Vins sur la Place de Bordeaux. Pour son « Clos Lanson 2008 », Lanson renouvelle l’expérience bordelaise, mais en confiant la distribution de ce nouveau millésime à cinq négociants bordelais : Joanne Rare Wines, Twins, Ulysse Cazabonne, Maison Ginestet et CVBG. Avec son hectare de vigne, le Clos Lanson est le seul vignoble encore existant en plein cœur de l’enceinte historique de la ville de Reims. Une quantité très limitée de bouteilles et de magnums numérotés est produite chaque année.
Informations sur https://www.lanson.com/

Les bons plans


La nouveauté : le joyau de Boizel

2023 marque le renouveau de Champagne Boizel. La sixième génération, incarnée par les deux frères Florent et Lionel Roques-Boizel et qui a pris les commandes de la maison en 2019, vient de modifier l’identité visuelle de toute sa gamme. Ce changement est accompagné par une restructuration des différentes cuvées y compris la cuvée de prestige dont le nom était « Joyaux de France » et qui s’appelle désormais « Joyaux ». Autre nouveauté, c’est la réduction du taux de dosage pour l’ensemble des champagnes. Ce « Joyaux » de Boizel est désormais dosé à 3g/l et composé à 60 % de pinot noir et 40 % de chardonnay. Les raisins sont exclusivement issus de premiers et de grands crus. Le pinot noir provient de Mailly, de Cumières et de Chigny-les-Roses. Le chardonnay d’Avize, de Chouilly et de Vertus. La robe est dorée, la bulle fine. Un nez élégant de fruits confits. L’équilibre en bouche est souligné par une belle tension et accompagné par des notes pâtissières délicates. La finale est fraîche et persistante.
Champagne Boizel, Joyaux 2008 extra-brut, 125 euros

Le vin plaisir : le rosé de Guigal

Le temps clément de cet été indien permet de garder au frais les beaux rosés. Ceux des côtes-du-rhône aussi. Cette grande maison rhodanienne accorde autant d’attention à ses grands vins qu’aux cuvées très accessibles. Ce rosé plaisir se caractérise par des notes de pêche et de brugnon. Juteux en bouche et de bonne longueur, il apportera de la couleur aux crevettes poêlées.
Guigal, AOC côtes-du-rhône, rosé 2022, 8 euros

Seyssuel, le nouveau terroir hype du Rhône nord

Graeme et Julie Bott, Kamaka, Terroir de Seyssuel,
IGP collines rhodaniennes 2020

Pourquoi lui

Aussitôt installés dans le décor, les Kiwis d’Ampuis se sont intéressés au fabuleux terroir de Seyssuel pour l’essentiel abandonné depuis la crise du phylloxéra. Ils ont rejoint une poignée de pionniers et voilà leurs premières récoltes. Ils l’ont baptisé Kamaka qui veut dire à peu près « caillou », en maori, puisque que Graeme vient de là, cette Nouvelle -Zélande si lointaine et si désirable. Un grand rouge, de la belle…

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[Cavistes] Les Fermes de Gally

Dominique Laureau est un amateur de vin. Ses grands-parents avaient des vignobles en France et faisaient du commerce avec une marque qui s’appelait Paris-Médoc. Ouvrir une cave était une évidence

Gally est une installation monastique ancienne installée entre la forêt de Marly et les collines de Saint-Cyr-l’École. Les premières pierres datent du XIe siècle. Sous la Révolution, elle a été vendue comme bien de la couronne et les terres ont été divisées et vendues. Les bâtiments de la ferme, seuls, ont été récupérés par les domaines créés par Napoléon en 1806, avant de devenir aujourd’hui Les Fermes de Gally. La cave s’est installée dans un bâtiment qui a longtemps été utilisé comme silo pour conserver les légumes-racines. Semi-enterré, il possède un système qui évite les problèmes de condensation. Le bâtiment voûté est en pierres épaisses pour maintenir une température constante, idéale pour la conservation des vins.

La cave est installée dans un bâtiment semi-enterré qui a longtemps été utilisé comme silo pour conserver les légumes-racines

Les moments du vin
Quatre cents références, exclusivement françaises pour le moment. Florian Bedin, le caviste, les renouvelle et conseille les clients. « On a divisé la cave en trois sections. » La première est portée sur l’apéro, l’apéritif dînatoire et le grignotage, avec des prix entre 9 et 20 euros. La deuxième joue sur la couleur : rosé, blanc, rouge. Des vins complexes pour des repas un peu plus travaillés avec des vins entre 12 et 30 euros. Enfin, les bons rapports qualité-prix sur des appellations plus connues, des vins de prestige à moins de 100 euros. Dominique Loreau a une préférence pour Bordeaux, même si toutes les régions sont représentées, des Languedoc et Roussillon à la Champagne, en passant par la Provence, le Rhône, le Beaujolais, la Bourgogne et un gros focus sur la Loire. Une des caractéristiques de la cave, c’est que l’on y trouve de gros contenants, dont des magnums. Il y a aussi une trentaine de spiritueux. « Nous assistons à une augmentation significative de la consommation de gin », précise le caviste. L’offre est axée sur une gamme de spiritueux français (Benjamin Cohen, Michel Couvreur, etc.).

Une ferme, un magasin
Ce lieu atypique emploie 45 personnes, dont deux à la cave. On y trouve aussi une ferme pédagogique de huit hectares et un magasin de 6 000 m2 dont l’activité tourne autour de trois univers, le végétal, la décoration intérieure et extérieure et le jardin. Les produits alimentaires sont commercialisés en circuit court. Quarante hectares de terres exploitées en agriculture biologique se trouvent dans le parc de Versailles. On y cultive des pois, du blé, des lentilles, du sarrasin, etc.
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Le choix de Florian : Domaine du Grand Tinel, Alexis Establet 2016 (châteauneuf-du-pape). « Élaborée uniquement certaines années, cette sélection parcellaire de vignes centenaires de grenache plantées sur un terroir silico-argileux et de galets roulés offre un vin à la complexité exceptionnelle. » Disponible à 45 euros.
Le site : lesfermesdegally.com
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La Cave de Gally
CD 7 – Route de Bailly
78210 Saint-Cyr-l’École
01 30 14 60 60

Henriot, nouvelle place forte de TEVC

Fin du suspense dans le projet d’acquisition de la maison par le groupe Terroirs et Vignerons de Champagne. Une annonce attendue qui confirme le nouveau statut et renforce la place prise par la première Union de coopératives de Champagne

« Nous sommes satisfaits que Champagne Henriot rejoigne notre groupe. Cette acquisition est la concrétisation de la vision stratégique que nous affirmons depuis plusieurs années, venant idéalement illustrer notre volonté de porter l’excellence champenoise à un haut niveau d’exécution et d’accompagner le vignoble dans sa conquête de marché », détaille Véronique Blin, présidente du conseil d’administration de Terroirs et Vignerons de Champagne (TEVC). Pressenti depuis le début de l’été, cette acquisition renforce la position stratégique de TEVC au sein de la filière champenoise.

Christophe Juarez et Véronique Blin.

Dans le détail, TEVC rachète l’ensemble des activités de la maison Henriot, exploitation comme commercialisation, ainsi que les marques et les réseaux de distribution liés. L’opération inclut aussi 144 hectares d’approvisionnement, dont la moitié en grands et premiers crus, et près de 38 hectares en propriété ou en bail à long terme. Sans compter le stock de plusieurs millions de bouteilles en cave.

Christophe Juarez, le directeur général de TEVC insiste sur « le parcours remarquable de cette maison de négoce rémoise, fondée en 1808 par Apolline Henriot, [qui] inspire les amateurs de grands vins de champagne. Avec les équipes en place, nous allons nous attacher à valoriser l’ADN et les valeurs uniques de la marque pour libérer son potentiel de croissance sur des marchés orientés vers le luxe et les circuits traditionnels ».

La maison Les Aulnois appartient à Henriot depuis janvier 2014.

La maison Henriot, certifiée HVE et bientôt VDC, s’était donnée ces dernières années comme objectif d’affirmer le potentiel de son vignoble, en insistant sur le style lumineux, transparent et charnel de ses chardonnays issus de ses meilleurs terroirs. Depuis son arrivée, Alice Tétienne, sa cheffe de caves, a souhaité mettre en avant les valeurs environnementales de la maison et les recherches sur une vinification respectueuse.

Une annonce attendue
Depuis le 30 septembre 2022 et le communiqué commun qui annonçait l’union des propriétés viticoles d’Artémis Domaines, la holding familiale de l’hommes d’affaires François Pinault, et de celles des Maisons & Domaines Henriot, l’entité de ce regroupement est sur le devant de l’actualité de la filière, en Champagne comme en Bourgogne avec la vente en juillet 2023 de la maison chablisienne William Fèvre aux Domaines Barons de Rothschild Lafite.

« Nous avons par ce rapprochement réussi à créer une énorme collection magistrale », expliquait à l’époque Gilles de Larouzière Henriot, président du conseil de surveillance du nouvel ensemble, soulignant « l’histoire de deux familles qui ont décidé de mettre en commun leur activité viticole et non de deux groupes industriels qui fusionnent leur portefeuille. Depuis, le nouveau géant a décidé de recentrer ses activités autour de ses places fortes historiques (le château Latour, premier cru classé en 1855 à Pauillac, le château Grillet en vallée du Rhône, le Clos de Tart à Morey-Saint-Denis, le domaine d’Eugénie à Vosne-Romanée, William Fèvre à Chablis, le domaine Eisele Vineyard situé dans la Napa Valley en Californie et Beaux Frères dans l’Oregon) et de ses récentes acquisitions de prestige (Jacquesson en Champagne, Bouchard Père et Fils en Bourgogne).

À la suite de l’acquisition de Champagne Henriot par Terroirs & Vignerons de Champagne, Christophe Juarez est nommé directeur général de Champagne Henriot et Alice Tétienne, cheffe de cave, comme directrice générale Adjointe.


TEVC en chiffres
1ère union de coopératives de champagne
6 000 vignerons
2 750 hectares
82 coopératives

Rosé Fashion week


Cet article est paru dans En Magnum #32. Vous pouvez l’acheter sur notre site ici, ou sur cafeyn.co.


bandol


Domaine de l’Olivette, Absolue 2019
Joli bandol rosé proposé par ce domaine qui compte parmi les plus anciens de l’appellation. On aime son caractère finement herbacé, la force qui se dégage de ses arômes de fruits rouges mûrs, ses notes d’encens et sa longue finale qui trahit de manière heureuse la présence du mourvèdre. On peut s’amuser à le carafer si on veut le boire dans sa jeunesse.
31 euros


coteaux-d’aix-en-provence


Château Bas 2022
Beaucoup de charme immédiat et un nez expressif porté par des notes de petits fruits rouges et des arômes citronnés, attaque énergique, bonne fraîcheur en bouche avec
de la persistance. Belle réussite.
16 euros

Château La Coste, Grand Vin Rosé 2022
Un peu moins pâle que certains de ses pairs sur ce segment, mais avec une force aromatique qui lui donne une vraie personnalité dès le premier nez. Cette sélection parcellaire issue des vignes les plus en altitude de la propriété est certifiée en biodynamie dans ce millésime. Caractère salin, notes iodées, on se régale sans fatigue.
30,10 euros

Domaine Vallon des Glauges, Oddo 2022
Robe brillante, nez éclatant sur les notes primaires entre fruits rouges acidulés et arômes citronnés, avec un soupçon d’épices qui vient lui donner ce qu’il faut de personnalité. Généreux en bouche, il déroule ses saveurs jusqu’à une finale ronde, signature de son terroir à forte teneur en argile. Belle fraîcheur.
12,50 euros


coteaux-varois-en-provence


La Bastide de Blacailloux, Joio 2022
On apprécie la subtilité et l’équilibre de ce rosé, élégant, avec cette dimension minérale qui étire en bouche un fruit mûr et rond. C’est un joli vin à boire avant de manger, pour entrer sans se fatiguer dans la nuit qui arrive. Excellent rapport prix-plaisir.
13 euros

Château Marguï, Bastide de Margüi 2022
L’un des seuls rosés de notre défilé à présenter une aussi forte proportion de cabernet-sauvignon, entourée par une base de grenache (majoritaire) et un peu de syrah. On aime sa richesse et sa texture en bouche qui, sans se départir de sa structure, affiche une belle finesse jusque dans sa finale persistante. On recommande.
29 euros

 


côtes-de-provence


Edmond de Rothschild Héritage – Château Roubine, Amistà 2022
Superbe rosé identitaire proposé à partir d’une sélection parcellaire du château Roubine et réalisé à quatre mains par Valérie Rousselle et Ariane de Rothschild (10 000 bouteilles). On aime ses notes pierreuses, son fruité blanc délicat et l’harmonie générale qui se dégage en bouche. Belle finale, longue et savoureuse.
19,50 euros

Caves d’Esclans, Whispering Angel 2022
Cette cuvée devenue une icône mondiale de la couleur, largement plébiscitée par le marché américain, résume la vision de son concepteur Sacha Lichine. Faire de ce rosé un vin universel et une porte d’entrée à la gamme proposée par le domaine. Fruit frais, bonne tension, caractère désaltérant, c’est sans doute la définition que le monde se fait du rosé de Provence.
19 euros

Château Barbeyrolles, Pétale de Rose 2022
La cuvée visionnaire de Régine Sumeire n’a rien de perdu de sa superbe. Elle n’a pas non plus gagné en couleur, affichant toujours une robe très pâle caractéristique. Assemblage complexe des cépages, âge moyen élevé des vignes, culture biodynamique adaptée, savoir-faire en cuverie et utilisation de pressoirs champenois, ce rosé fait tout pour capturer l’essence même des terroirs schisteux de la colline des Maures et de la presqu’île
de Saint-Tropez. Bref, grand rosé, raffiné, profond.
24 euros

Château de Berne, Grande Récolte 2022
On apprécie ce rosé de plaisir, agréable au nez comme en bouche par son fruité expressif et sa rondeur. Bien vinifié, il déroule une trame calcaire qui lui donne de l’énergie et beaucoup de buvabilité. Un vin de plaisir bien réalisé.
12,90 euros

Château des Sarrins, Grande cuvée 2022
Beaucoup de maîtrise dans ce rosé élégant et droit en bouche, bien porté par son aromatique expressive de fruits blancs et de notes intenses de citron mûr. Il se distingue en bouche par son opulence et par l’ampleur de sa finale ronde et chaleureuse. On en profitera en mangeant.
16,50 euros

Château Gassier, Esprit Gassier 2022
Premier millésime bio pour ce rosé de plaisir bien distribué. Caractère fruité entre notes
de pêche et de pomelo, beaucoup de rondeur dès l’attaque et finale avec cette pointe d’acidité qui lui donne toute sa buvabilité. C’est le vin qu’on ouvrira pour toutes les occasions sans être déçu.
14 euros

Château La Gordonne, Le Cirque des Grives 2021
Nouvelle confirmation du bien que nous pensons des vins de cette propriété et de son équipe technique. Ce vin élevé dans des œufs en grès donne une interprétation transparente de son terroir schisteux par son large volume en bouche et sa finesse aromatique. Finale saline. De l’équilibre, du naturel et du charme.
25 euros

Château La Mascaronne 2022
On savait que les projets allaient bon train dans cette propriété, mais nous ne nous doutions pas que les choses iraient si vite. Grande personnalité, large expression aromatique au nez, tension superbe qui donne son allonge à la bouche, voilà un rosé à la fois gourmand et stylé. On garde une bouteille de côté pour l’ouvrir d’ici un an ou deux.
22 euros

Château Galoupet 2022
Galoupet sera sans doute un jour ce que Krug est aux champagnes : un style unique et reconnaissable. Ce deuxième millésime en conversion bio débute sa vie entre notes d’abricot, d’herbes fraîches et suavité en bouche. Ce qui se passe ici est un cas à part.
55 euros

Château Malherbe 2022
On ne peut plus ignorer le retour aux premiers rangs dans la hiérarchie des domaines provençaux de ce domaine tenu avec soin par la famille Ferrari. Cet assemblage de vieilles vignes de grenache et de cinsault exprime une personnalité aromatique rarement rencontrée dans l’appellation. Fraîcheur et pureté communes à tous les vins produits par le domaine, brillant ces derniers millésimes dans toutes les couleurs.
28 euros

Château Minuty, cuvée “281” 2022
Le grand rosé de la propriété, issus de ses terroirs de schistes, d’argiles et de sables. La large dominante de grenache lui donne ce côté délicat au nez, avec de l’allonge en bouche, soutenue par des notes d’agrumes et de fruits blancs. Super élégant.
45 euros

Château Roubine, Inspire 2022
Son originalité vient sans doute des 70 % de tibouren qui dominent son assemblage. Le cépage lui donne une personnalité aromatique complexe avec des notes intenses de fruits blancs, ouvertes par un élevage audacieux en béton, foudres et œufs. À boire dès à présent mais meilleur à coup sûr après un ou deux ans en bouteille, le temps que tout se fonde encore mieux.
30 euros

Château Saint-Maur, Clos de Capelune 2022
Dans la large production de cette propriété, ce rosé a toujours eu une place à part, en haut de la gamme et différent d’elle par sa texture et son raffinement de parfums. Il assemblage quatre cépages issus d’une parcelle de quatorze hectares situé sur le plus haut point de l’appellation. Complexe, suave en bouche, caressant, harmonieux, osons dire que c’est un rosé racé (9 000 bouteilles, 900 magnums).
43,50 euros

Château Sainte-Marguerite, Fantastique 2022
Il faut reconnaître que la propriété frappe fort avec ce rosé de classe où la finesse du corps en bouche répond parfaitement à la profondeur aromatique. On le croit pensé comme
un blanc, mais sa finale longue et finement poivrée le ramène dans l’univers des rosés.
C’est complexe.
30 euros

Château Sainte-Roseline, Cuvée La Chapelle 2022
Une forte proportion de mourvèdre (85 %) donne à cette cuvée de prestige sa profondeur aromatique et des faux airs de bandol. Issue d’une sélection des meilleures parcelles du vignoble, elle exprime dans ce millésime des notes de fruits rouges acidulés. On peut le boire cette année – pourquoi pas en le carafant – mais il vieillira aussi avec grâce.
27,90 euros

Clos Cibonne, Cuvée Prestige Caroline 2021
Des tibourens de plus de quarante ans composent 90 % de l’assemblage de cette cuvée spéciale, emblème depuis longtemps d’un « autre rosé » de Provence. Élevé 18 mois en barriques, il exprime une palette aromatique d’une grande complexité entre notes florales capiteuses, fin boisé et épices douces. À découvrir au moins une fois dans sa vie et à laisser vieillir pour la grande émotion.
34 euros

Clos de Caille 2022
Nous aimons la précision et le caractère ciselé de ce rosé qui, pour son deuxième millésime, fait preuve d’une finesse et d’un équilibre exemplaires. Aucune lourdeur malgré une vinosité importante. Finale persistante, sapide et désaltérante.
25 euros

Commanderie de Peyrassol, Le Clos Peyrassol 2022
Sans doute l’un des rosés les plus pâles rencontrés lors de nos dégustations, mais qui nous plaît immédiatement par sa finesse aromatique, ses notes florales délicates, son ampleur en bouche et sa longueur saline. Le terroir argilo-calcaire dont il est issu fait parler avec éloquence cet assemblage complexe dominé par le cinsault.
36,50 euros

Domaine de l’Île 2022
Grand vin rosé qui restitue idéalement le terroir de l’île de Porquerolles et son influence maritime. On pourrait facilement le prendre pour un blanc à l’aveugle tant son fruité pur et délicat est intégré aux éléments. Dimension saline, fraîcheur, finesse de texture et allonge racée, tout est en place pour en faire une bouteille de grande classe. On prendra déjà du plaisir en l’ouvrant dès maintenant, mais un an de garde lui donnera à coup sûr une harmonie supplémentaire. Prix sage.
22 euros

Domaine de Rimauresq, Rebelle 2022
La cuvée originale d’une propriété qui travaille bien, attentive à ses terroirs et à son histoire. Ce rosé issu d’une saignée de syrah et de grenache est très soutenu en couleur, généreux et complexe, à boire comme un rouge léger. D’un autre temps, mais délicieux.
24 euros

Domaine La Navicelle 2022
Joli rosé charmeur et gourmand d’un domaine en progrès ces derniers millésimes. Grenache, cinsault et tibouren composent un assemblage précis qui exprime élégamment des notes de fleurs blanches et d’agrumes frais. C’est une belle réussite.
15 euros

Domaines Ott, Château de Selle 2022
Grande couleur brillante et limpide, force aromatique qui s’exprime librement, attaque précise, sereine, sans acidité tranchante, souple en bouche et finement épicé, il termine sur une finale élégante et sapide. Joli vin, chic, témoin de beaucoup de savoir-faire.
30 euros

Fleurs de Prairies 2022
Deux millésimes maintenant que nous sommes surpris par le niveau de qualité affiché par ce rosé issu des terroirs d’altitude de la montagne Sainte-Victoire (entre 200 et 450 mètres). Ce n’est pas un rosé complexe, mais c’est celui qu’on achètera sans se tromper pour une occasion festive sans prétention, sinon celle de ne pas boire n’importe quoi. On aime son équilibre et son prix.
7,95 euros

Domaine la Courtade, La Courtade 2022
Il n’y a que 5 000 bouteilles produites de ce joli rosé de Porquerolles qui progresse ces derniers millésimes dans la précision de son expression aromatique. Les 40 % de tibouren et de rolle de son assemblage lui donnent une personnalité de plus en plus affirmée. L’élevage en demi-muid permet de bien fondre l’acidité au reste de la matière. Il est à la hauteur de son terroir, unique au monde.
25 euros

Maîtres vignerons de la presqu’île de Saint-Tropez, Gold 2022
Une cinquantaine de parcelles entrent dans la composition de ce rosé complexe qui s’appuie à la fois sur des origines de terroir excellenteset sur une proportion assez inhabituelle de cinsault (45 %) complétée par du grenache et de la syrah. Pour savoir ce à quoi ressemble la salinité dans un vin, on fera le choix de ce rosé.
12,90 euros

Miraval 2022
Le vin star de Brad Pitt vinifié par la famille Perrin (château de Beaucastel dans le Rhône, entre autres activités) ne renie pas son ambition originelle d’être un grand vin rosé, complexe et profond. Celui-ci étonne toujours par sa richesse en bouche, sa persistance et le caractère équilibrée de sa finale ultra savoureuse. Il y a du style.
20 euros


côtes-de-provence La Londe


Château Léoube 2022
De l’intensité et du raffinement dans ce rosé fin qui se démarque par des notes de fruits secs, d’agrumes mûrs et par une bouche ample et texturée. Un peu de cabernet-sauvignon dans l’assemblage lui donne un rien de personnalité supplémentaire en finale. Belle réussite à boire à table.
45 euros


côtes-de-provence Notre-Dame-des-Anges


Château Cavalier, Grand Cavalier 2021
Robe d’un rose soutenu pour le rosé haut de gamme de ce grand domaine, propriété de la famille Castel. Il se montre complexe dans ses arômes de fruits blancs et ses notes florales, qui lui donnent une certaine finesse. Sa finale fraîche et mentholée étire sa bouche délicate.
20 euros


les-baux-de-provence


Domaine de Métifiot 2022
Assemblage de grenache et de cinsault qui offre toute la palette aromatique des rosés de son secteur avec des notes de pêche et d’agrumes. La bouche ronde est structurée par un tannin présent. Il lui permettra d’avoir sa chance à table.
23 euros


IGP alpes-de-haute-provence


Domaine des Bergeries de Haute-Provence, Via Domitia 2021
Robe rose légère, diversité de parfums délicats dès e premier nez, ouvert et expressif, attaque facile, nette, bouche en souplesse et d’un bon équilibre. Il finit sur des notes de fruits rouges croquants. Agréable et parfait pour quelques accords osés avec des desserts.
15 euros


IGP méditerranée


Domaine de La Bégude, Thyrsus 2021
Pas un bandol, pourtant si bon dans cette propriété magnifique, mais une curiosité avec ce 100 % mourvèdre élevé quatre mois en amphore. Cela lui donne une patine originale et lui permet d’exprimer un fruité intense entre notes de groseille et de cassis. Frais et généreux, c’est un rosé à part.
25 euros

Roseblood d’Estoublon 2022
Belle couleur, pâle sans transparence, nez ouvert sur les arômes de fruits blancs. On aime son attaque précise et la palette aromatique de sa bouche souple et fondue qui se construit autour du registre herbacé et minéral. Pour toutes les occasions.
17,50 euros

Photos fabrice leseigneur

Le drôle de jeu des appellations

Il y a cet entêtement à contenir le vigneron dans un carcan de règles toutes plus stupides les unes que les autres. Les exemples abondent et tout ceci ne date pas d’hier. Le succès de Trévallon sanctionné par une modification de l’encépagement autorisé par l’appellation, l’obligeant à sortir de l’appellation, sûr qu’il était du bien-fondé de son encépagement et déjà porté par le succès de son vin. Jérôme Bressy à Gourt de Mautens et ses cépages autochtones, autorisés puis interdits par l’appellation. Même motif, même punition pour Jean-Charles Abbatucci, en Corse. Guillaume Tari à La Bégude (bandol) et la couleur de son rosé manquant de « typicité ». Déclassée, la cuvée. Dito pour Marcel Richaud à Cairanne. D’autres encore. Tous ensemble, ils commencent à faire une petite foule et, comme par hasard, ce ne sont pas les mauvais qui sont lésés.

À quoi jouent les appellations ?
Souvent l’argument imbécile de la typicité fait office de prétexte à tout faire. Et puis, parfois, c’est

 

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Le mondovino de la semaine #206 tourne à fond

Une visite royale • Une nouvelle égérie pour Laurent-Perrier • Bordeaux et les réseaux sociaux • Un blanc de noirs singulier • Un beau rapport prix-plaisir

En bref


La visite : Smith Haut Lafitte a la faveur du roi

Vendredi 22 septembre, le roi Charles III et la reine Camilla ont été reçus par Florence et Daniel Cathiard, propriétaires du château Smith Haut Lafitte à Bordeaux, en appellation pessac-léognan. L’intérêt du roi pour la biodynamie l’a poussée à clôturer son voyage en France par la visite de ce grand cru classé de Graves.

L’égérie : un grand homme pour un grand-siècle

La maison de Champagne Laurent-Perrier s’est trouvé un ambassadeur de choix pour sa cuvée Grand Siècle avec l’acteur, réalisateur et producteur de cinéma américain Morgan Freeman, nouvelle égérie de sa dernière campagne publicitaire, lancée simultanément dans six pays (États-Unis, Royaume-Uni, Japon, Allemagne, Suisse, Italie et Nigeria). « Il nous semble évident que Morgan Freeman, par son parcours et sa détermination, incarne à la perfection Grand Siècle et en devienne l’égérie », souligne Stéphane Dalyac, président de la maison.

L’analyse : social Bordeaux

L’agence SoWine, spécialiste en conseil marketing et communication auprès de la filière des vins et spiritueux, livre dans son « Sowine digital index » les résultats de son analyse à propos de l’utilisation des réseaux sociaux (Facebook, Instagram, X ex Twitter, Vivino et Youtube) par les domaines et châteaux bordelais. Ses conclusions :

  • Instagram est le réseau qui attire le plus de marques.
  • À l’exception de Petrus et de château Latour, les grands domaines ont tous un compte.
  • Facebook vient en deuxième position, mais reste un réseau majeur dans la stratégie de communication.
  • Le classement des domaines par réseaux social

Cette étude a été établie sur la base de plus de 25 millions de données collectées entre le 1er aout 2022 et le 1er août 2023.
Plus d’informations sur https://sowine.com/digital-index/bordeaux-2023/

Les bons plans


La renaissance : le blanc de noirs de Bruno Paillard

La première et unique édition du blanc de noirs de la maison a été commercialisée en 1981 par Bruno Paillard, fondateur de la maison éponyme. Après un sommeil de quarante-deux ans, avec cette deuxième édition, Alice Paillard met en lumière la finesse d’expression des pinots noirs des grands crus du Nord de la montagne de Reims.

Champagne Bruno Paillard, Blanc de noirs grand cru (extra-brut), 79 euros

La découverte : Origines Font Renard de Tutiac

Les vignerons de Tutiac sont des acteurs importants du secteur coopératif bordelais. Ils sont s’inscrit dans une démarche culturale vertueuse. Le vignoble de 5 400 hectares est certifié Agri-Confiance (l’équivalent de la certification environnementale de niveau 2) dont 650 hectares cultivés en bio. La preuve avec ce sauvignon travaillé avec un léger élevage et qui a su garder de la minéralité et du fruité en bouche. Un beau rapport prix-plaisir.
Vignerons De Tutiac, Origines Font Renard, blaye-côtes-de-bordeaux 2021, 13 euros

Savennières entre les murs

Les coteaux de Savennières offrent de nombreuses expositions sous lesquelles le chenin exprime le caractère des terroirs.

Menée par des fortes personnalités, l’appellation a suivi très tôt une route singulière et les principes d’une viticulture bio. Avec l’arrivée d’une génération aussi engagée, elle est à son plus haut niveau

Cet article est à retrouver en intégralité dans Le Nouveau Bettane+Desseauve 2024 (pages 248 à 251). Vous pouvez l’acheter sur notre site ici ou en librairie.


Enchevêtrement de bocages, haies, vieux ceps, jeunes vignes, parcs et châteaux, la Loire paisible, le paysage dessine l’âme de la France. La puissance et la beauté des lieux saisit. Elle captive. Comme ici, à quinze kilomètres d’Angers, où le vignoble de Savennières couvre les coteaux exposés sud-ouest, perpendiculaires au fleuve, répartis de part et d’autre du village que l’on aperçoit lorsque l’on grimpe au lieu-dit La Petite Rivière. Le romantisme de l’endroit pousse à la méditation. Elle a d’ailleurs été pratiquée ici par les ordres religieux installés à la Roche-aux-Moines dès le XIIe siècle. Ils y développent la culture de la vigne avec la bénédiction des rois Plantagenêt. Aujourd’hui, l’appellation s’étend sur les communes de Bouchemaine, La Possonnière et Savennières, soit environ 170 hectares. Un emplacement idéal, modérément ensoleillé, à l’abri de vents trop violents et d’orages de grêle. Le chenin, cépage unique d’une appellation qui ne produit que des blancs, puise sa force et trouve une identité particulière dans des sols peu profonds de schistes sensibles à l’érosion et dans ceux de grès, roche très dure, traversée par des veines volcaniques. Par endroits, des sables éoliens, dont l’accumulation varie entre 20 et 150 centimètres, sont venus combler les aspérités du plateau en recouvrant la roche mère. Ils donnent des vins légers et fruités. Sur la roche mère, ils gagnent considérablement en complexité et en longueur.

Il y a quelques pentes sévères dans ce vignoble qui surplombe la Loire.

Passé, présent, futur
En 1952, lors de la création de l’appellation, le vignoble ne comptait plus qu’une soixantaine d’hectares. Le vin se vendait mal. Le renouveau économique arrive au début des années 2000, époque où les grandes familles bourgeoises de la région sont rejointes par des vignerons souvent agronomes venus d’ailleurs ou sortant de l’école supérieure d’agriculture. C’est toujours le cas aujourd’hui, avec la nouvelle génération incarnée, par exemple, par Vanessa Cherruau (château de Plaisance), les sœurs Anne et Marie Guégniard (domaine de la Bergerie), Emmanuel Ogereau, ou encore Ivan Massonnat, investisseur passionné qui a repris de belle façon l’ancien domaine Jo Pithon, rebaptisé Belargus. Ce sang neuf fait bouger les lignes. Avec des vendanges plus précoces dans la saison que par le passé, le style des vins évolue vers plus de tension. Les élevages plus longs qu’autrefois permettent aux vins de gagner en complexité. En règle générale, la fermentation malolactique est recherchée, sauf chez quelques-uns qui préfèrent l’éviter comme au domaine FL. « Pour une plus grande lisibilité des terroirs », précise Julien Fournier, son directeur.

Le royaume du chenin
Les coteaux où l’on trouve les terroirs les plus réputés sont ceux situés sur les sols de schistes, comme ceux des fameuses Coulée de Serrant et Roche aux Moines. Les hauts de coteaux et les plateaux s’appuient sur des socles de grès, appelés aussi schistes gréseux. Certains secteurs sont très caillouteux. Moins réputés, ils donnent des vins tout en texture avec, certes, des amers moins profonds, mais toujours habillés d’un grain raffiné. En surface, cailloux et sables offrent un bon drainage, permettant une juste maturité des baies. Comme le chenin ne mûrit jamais de façon homogène, il est nécessaire de procéder à deux ou trois tries, voire plus, au cours de la vendange. Le cahier des charges en exige au moins deux. Il spécifie également que les vendanges doivent être manuelles. Dénominations devenues des appellations à part, le vignoble de la Coulée de Serrant (sept hectares) et celui de la Roche aux Moines (une trentaine d’hectares) sont encore fortement associés à l’histoire des vins de Savennières.

 

Abelé rallume son étoile

Marie Gicquel, la nouvelle directrice, et Étienne Éteneau, le chef de cave, mettent tout en œuvre pour redonner à la maison toute son importance.

Sous l’impulsion d’un nouveau duo de talent, l’historique maison de Champagne a repris en main les rênes de son destin. La voici prête à passer tous les obstacles dans le parcours du grand vin


Cet article est paru dans En Magnum #33. Vous pouvez l’acheter en kiosque, sur notre site ici, ou sur cafeyn.co.


Si la maison n’est pas la plus connue, c’est pourtant l’une des plus anciennes de toute la Champagne. La cinquième plus ancienne pour être précis. Pour le rappeler à tous, elle a récemment abandonné le prénom de celui qui l’a fortement développée pour accoler à son nom l’année de sa fondation. La maison Henri Abelé est ainsi devenue Abelé 1757 suite à son rachat en 2019 par le groupe Terres & Vignerons de Champagne, par ailleurs propriétaire des champagnes Nicolas Feuillatte, Castelnau et sans doute bientôt d’Henriot. Depuis 1985, la marque était détenue par l’espagnol Freixenet, un géant du cava qui n’avait jamais vraiment su trouver ses marques dans la région. Au sein du nouveau géant champenois, elle conserve une gestion autonome, notamment en termes d’approvisionnements. Sous la houlette d’un duo énergique et motivé, Marie Gicquel à la direction générale et Étienne Éteneau comme chef de cave, la maison se relance en affichant ses ambitions.

Abelé dispose de caves creusées dans le sous-sol rémois. Elles sont propices au lent vieillissement de ces cuvées, rangées en « tas » savamment construits.

Le temps des défis
Abelé est une pure maison de négoce et non « un négoce vigneron », précise Étienne Éteneau. Elle ne possède pas de vignoble et achète l’équivalent d’une trentaine d’hectares sur vingt-deux crus. De cette (relative) faiblesse, elle a fait une force en nouant des relations de confiance et de long terme avec ses fournisseurs, élément déterminant de son style. Un style construit autour du chardonnay (55 à 60 % des approvisionnements) et largement présent dans toutes les cuvées, à l’exception du rosé Sourire de Reims, un pur pinot noir. Grâce à un outil technique performant et des caves du XIXe siècle creusées dans le sous-sol de Reims qui assurent une température et une hygrométrie optimales, Étienne a la possibilité de bouger les curseurs. Premier chantier : déguster les vins de la cave, ceux d’hier comme ceux de demain, lui a permis d’écarter les millésimes qu’il jugeait trop évolués, y compris quelques cuvées en cours de commercialisation. Celle produites dans les dernières années de l’ère Freixenet semblent avoir manqué un peu de rigueur. Second chantier : affirmer sa patte de chef de cave en repensant les dosages. La dose de sucre de ses liqueurs est désormais de 6 grammes par litre (contre 9 ou 10 grammes auparavant). Surtout, il a imposé le chardonnay comme vin de base pour la liqueur. Les premiers effets seront visibles à la fin de l’année 2024. Il a aussi mis en place une réserve perpétuelle constituée de vieux millésimes remontant jusqu’à 1962. Elle entre dans l’assemblage du brut sans année à hauteur de 5 à 7 %, en complément des autres vins de réserve.

Le Sourire de Reims, cuvée de prestige.

Des projets à venir
S’il est encore trop tôt pour parler des positionnements respectifs de la maison Abelé au sein de la galaxie de ce nouveau géant du Champagne, les tirages ont déjà augmenté à 300 000 cols en perspective d’une croissance attendue des ventes. Celle-ci doit se faire en France dans les circuits traditionnels (cavistes et restaurants) et à l’export, au cœur des nouveaux marchés, notamment l’Italie et la Suisse. Pas de grande distribution. Dans une gamme raccourcie, le fleuron reste toujours Le Sourire de Reims, emblématique cuvée qui rend hommage au sourire de l’ange de la façade nord de la cathédrale. Bref, les années à venir seront sans doute passionnantes pour la marque.

Photos : Leif Carlsson, agence Discovery

Tous les éclats de l’or

Sauternes, Loire, Hermitage, Alsace, les grands vins liquoreux sont partout dans le vignoble et trop rares dans nos caves. Il faut que ça change, vite


La sélection est à retrouver dans En Magnum #33. Vous pouvez l’acheter sur notre site ici. Ou sur cafeyn.co.


Château Guiraud 2016, sauternes
Le domaine : anticonformiste avec son étiquette noire, Guiraud se démarque aussi avec ses quatre propriétaires : Robert Peugeot, Stephan von Neipperg, Olivier Bernard et Matthieu Gufflet.
Le vin : parfums gourmands de pêche jaune, de nectarine, de papaye, de zestes de citron, avant de dévoiler une liqueur tapissante et onctueuse, où les amers d’agrumes de la finale amènent une fraîcheur salivante.
Le détail : un vin épanoui et aujourd’hui irrésistible.
55 euros

Château Lafaurie-Peyraguey 2019, sauternes
Le domaine : depuis son acquisition par Silvio Denz, ce premier cru classé en 1855 ne cesse d’innover, entre sa bouteille gravée ou ses sauternes vieillis
en fûts de whisky.
Le vin : dans le génial millésime 2019, la grande pureté de fruits (agrumes, pêche, poire) au nez et l’élégance de la liqueur, fondante, expriment un millésime de grand botrytis.
Le détail : grand aujourd’hui et pour toujours, c’est tout ce qu’on aime.
60 euros

Domaine Huet, Clos du Bourg – Première Trie 2003, vouvray
Le domaine : ce domaine a bercé les rêves de plusieurs générations d’amateurs, en vins secs comme en doux.
Le vin : au nez, des senteurs de fruits confits, de coing et d’ananas rôti. En bouche, de beaux amers texturants s’installent dans une longueur remarquable.
Le détail : ce 2003 vient seulement d’être mis sur le marché. Il est issu de passerillage, le temps trop sec n’a pas permis le développement du botrytis.
86 euros

Cave de Tain, Vin de paille 1995, hermitage
Le domaine : la cave de Tain perpétue là une tradition séculaire, en produisant en volumes confidentiels ce vin de légende.
Le vin : il faut bien le laisser s’aérer dans le verre, pour qu’il déploie ses senteurs de pain d’épices, de balsamique, de raisin de Corinthe. Sa liqueur enveloppe la bouche.
Le détail : il est issu du quartier nommé Les Beaumes, large dominante de marsanne (avec quelques grains de roussanne).
155 euros les 50 cl

Cave de Ribeauvillé, Riesling VT Kirchberg de Ribeauvillé 2015, alsace grand cru
Le domaine : la plus ancienne cave coopérative de France produit régulièrement des rieslings parmi les tout meilleurs de son secteur.
Le vin : issu de botrytis et de passerillage, ce vendanges-tardives offre un nez élégant de citron vert de de kumquat. Une bouche onctueuse, avec des notes de fruits poêlés au beurre. Acidité rayonnante en finale.
Le détail :  un seul apporteur de raisin dans cette cuvée. Le président de la cave, Yves Baltenweck.
110 euros le magnum

Hugel, Gewurztraminer Sélection de grains nobles 2010, alsace
Le domaine :  même si les consommateurs délaissent ces vins magiques, Hugel demeure l’un des spécialistes des vins de pourriture noble en Alsace.
Le vin :  sélection de grains nobles, ce vin développe de puissantes senteurs florales et d’épices, avec une liqueur onctueuse que seul le botrytis peut procurer, avant une finale
de grande classe.
Le détail :   la famille Hugel est à l’origine des différents décrets ayant réglementé
la catégorie au début des années 1980.
48,50 euros la demi-bouteille