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Fieuzal, les raisins blancs de 2012

Par Stephen Carrier, directeur.

« Lundi dernier, nous avons terminé de vendanger nos blancs 2012 ! Nous avions débuté le 6 septembre pour
deux jours dans les sauvignons de Haut-Gardère et poursuivi les 12 et 13 septembre sur les parcelles Ferbos
et La Dispute. Les sémillons et la fin des sauvignons ont été récoltés les 19, 20 et 24 septembre. La première impression est bonne, d’un point de vue qualitatif, mais également quantitatif. Ces vendanges se sont déroulées
de manière idéale grâce à une météo que je qualifierais de parfaite. Les températures élevées de septembre ont été contrebalancées par des nuits fraîches, très propices au développement aromatique. Nos sauvignons sont comme je les aime, “crispy” avec une belle fraîcheur. Nous utilisons depuis deux ans maintenant des barriques en chêne mais aussi en acacia. Ceci dans le but de s’adapter au mieux aux caractéristiques du millésime. L’idée est de préserver au maximum leur fraîcheur tout en leur permettant de bénéficier de l’apport de la barrique au cours de
la fermentation et de l’élevage. Nos sémillons sont riches avec des degrés qui varient de 12°8 à 13°5 et sont quant
à eux intégralement fermentés en barrique de chêne. Ils apportent densité et gras dans l’assemblage final de Fieuzal et constituent la majeure partie de celui de L’Abeille de Fieuzal. Nous avons également isolé deux qualités de presse selon un procédé très particulier. Sauf exception, les lots de presse vont effectuer leur fermentation en petites cuves inox afin de les préserver d’une trop forte oxydation que pourrait apporter la barrique. Nous réfléchissons désormais à la récolte des raisins rouges. Comme chaque semaine, aux côtés d’Hubert de Boüard, notre œnologue consultant, d’Anne, notre maître de chai, et de Christophe, notre chef de culture, nous allons marcher dans le vignoble afin de décider de la date propice de la récolte de nos merlots, dans un premier temps. Les quelques “millimètres” de pluie tombés très récemment vont faire un bien fou à nos fruits. D’autant plus
qu’à ce jour, les prévisions semblent positives pour les jours qui viennent. Quel bonheur d’être à Bordeaux en septembre et octobre…»

Qu’est-ce qu’on fait ce week-end ?





On va vendanger.
Pour la 4e année consécutive et fort du succès de l’édition 2011, le domaine Jaume propose aux curieux
de venir vivre, samedi 29 septembre à partir de 9h, des vendanges à l’ancienne. Avec le Mont Ventoux et les Dentelles de Montmirail en toile de fond, cet événement œnotouristique se veut être une plongée dans le passé. Chevaux, traîneaux, hottes et paniers attendent les participants le long d’un parcours au cœur du vignoble et de
ses traditions. Tout au long de cette journée, on pourra s’adonner à la cueillette des raisins et assister à des démonstrations de travaux en cave et de fabrication de tonneaux. Comme lors de la dernière édition, un marché provençal accompagnera les dégustations pour des accords mets et vins authentiques. Avec ces vendanges d’une autre époque, cet hommage à la récolte telle qu’on la pratiquait au début du siècle dernier, Pascal Jaume,
le propriétaire du domaine, dit souhaiter proposer « un rendez-vous affectif et porteur d’un message. »
Domaine Jaume : 24, rue Reynarde, 26 110 Vinsobres. Entrée libre


On découvre le saké.

L’élaboration du saké est un art à part entière. Issu d’une fermentation particulière, double et parallèle, le saké est un « vin de riz » (trop souvent confondu avec l’alcool de riz issu de la distillation) pouvant atteindre les 15° ou 16° dont l’identité, plus discrète que celle du vin, tient à l’absence de tanins et à une faible acidité. Il puise ses arômes et sa texture dans l’origine de l’eau et des variétés de riz sakéifiaires utilisées, mais surtout dans le degré de polissage des grains. Il existe des centaines de variétés de sakés, en fonction du terroir, mais aussi de l’art du producteur dans la tradition du brassage et du vieillissement. Pour le « Nouvel An du Saké » (au Japon, le 1er octobre est le jour officiel d’autorisation de sakéification), vingt producteurs représentant les grands terroirs du saké proposeront à la dégustation deux catégories de produits, les sakés et les spiritueux. Workshops et accords de saveurs avec des chefs français sont également au menu de cet évènement conçu pour initier le grand public (samedi + dimanche) et les professionnels (lundi) aux sakés de qualité supérieure ou saké ginjô, sorte d’AOC, clairs, légers et hauts en arômes. Organisé par Toshiro Kuroda (créateur des restaurants Issé et de l’épicerie japonaise Workshop Issé), Olivier Poussin (Meilleur sommelier du monde, promotion 2000) et Gérard Depardieu, ces journées dédiées au saké auront lieu dans l’hôtel particulier de l’acteur, au 95 rue du Cherche-Midi à Paris. Entrée : 35 euros, dégustation libre.

Vendanges en Côte Chalonnaise



Les dix domaines* des cinq villages de la Côte Chalonnaise qui se sont rassemblés dans l’association “Climats Côte Chalonnaise”, et qui nous font parvenir leurs observations à l’heure des vendanges, estiment avoir été privilégiés dans ce millésime 2012, même si le cycle végétatif des vignes a rarement été soumis à des conditions aussi contrastées. Après une fin d’hiver douce et très sèche, le printemps et le mois de juillet ont été très pluvieux, et souvent frais, et la floraison a été à la peine. Coulure partielle et millerandage abondant ont donné des grappes aérées et opéré une régulation naturelle de la charge de raisins. Le combat contre le mildiou et l’oïdium a été de tous les instants et l’état des vignes démontre qu’il a presque toujours été gagné. Comme souvent en Bourgogne, la fin de l’été a été superbe. Le mois d’août a été chaud et très sec, à l’exception d’une forte pluie à la mi-août. Le mois de septembre est plus frais, et magnifiquement ensoleillé et lumineux. Les prévisions confirment le maintien de ces conditions favorables jusqu’à la fin du mois. Enfin, la grêle qui avait ravagé une grande partie des vignes en 2011 a presque complètement épargné le secteur cette année. Les rendements sont variables, mais atteignent fréquemment 40 à 45 hectolitres par hectare. Cette finale somptueuse a donné des raisins parfaitement sains, d’une maturité optimale et d’un magnifique équilibre. Très peu sont éliminés lors du tri soigneux effectué sur table. Les richesses en sucre sont élevées et annoncent des degrés de 12,5 à 14. Les niveaux d’acidité s’inscrivent dans la moyenne. Avec tous les éléments pour faire de grands vins, voire, dans de nombreux cas, de très grands vins, les propriétaires des dix domaines concernés prévoient un millésime qui devrait prendre sa place parmi le petit nombre des très grandes années de ce début de siècle.

* Bouzeron : Domaine A. & P. de Villaine. Rully : Domaine Jacqueson et Domaine Ponsot. Merucrey : Château de Chamirey, Domaine de la Framboisière et Domaine François Raquillet. Givry : Domaine du Cellier aux Moines, Domaine de la Ferté et Domaine Ragot.
Montagny : Domaine Aladame.

La carte ci-dessus provient du site des vins de Bourgogne.

Domaine de Chevalier 2012

Depuis le mercredi 12 septembre, les tries successives ont commencé dans les parcelles de sauvignon du Domaine de Chevalier, grand cru classé de Graves. A l’issue d’une première sélection de raisins parvenus à maturité, les fruits s’avèrent savoureux, aromatiques et dotés de la belle acidité nécessaire aux grands vins blancs secs. Le rendement s’établit à seulement 40 hectolitres par hectare ce qui atteste d’une concentration naturelle élevée. L’excellente météo de septembre est venue parfaire des raisins blancs dont la maturation a été relativement étalée en raison de la longue floraison initiale. Le type de ramassage effectué au domaine est parfaitement adapté à cette situation : les vendangeurs ne cueillent que le matin, « à la fraîche », en ayant pour consigne de ne déposer dans leurs cagettes que les fruits parfaitement mûrs. L’analyse et la dégustation des baies comme celle des premiers jus confirment les espoirs autorisés par les très belles conditions climatiques offertes à la région bordelaise depuis le début du mois d’août. On retrouvera ces infos, et d’autres encore, sur le site du domaine.

Grands bourgognes (entre autres)



Demain à Paris, Christie’s organise une vente de vins fins de près de 480 lots estimés entre 1,4 et 1,8 million d’euros. Outre de grands vins de Bourgogne (Vosne-Romanée premier cru, Cros Parantoux 1985 de Henri Jayer, estimé à 30 000-40 000 euros le lot de cinq bouteilles ou encore une bouteille du Domaine de la Romanée-Conti 1989 estimée à 6 000-8 000 euros), les vins de Bordeaux sont également représentés avec de belles sélections de premiers grands crus dans d’excellents millésime (Château Lafite-Rothschild 1982, bouteille estimée à 4 000-5 000 euros, Château Mouton-Rothschild 1954, bouteille estimée à 1 000-1 400 euros ou Château Mouton-Rothschild 1955, un ensemble de 12 bouteilles estimé à 11 000-15 000 euros). La vente comprend aussi des vins très prestigieux comme une bouteille de Pétrus 1982 (2 000-3 000 euros), deux autres de 89 (4 000-5 000 euros) et une bouteille de Cheval Blanc 1947 estimée à 2 000-2 600 euros. Enfin, si tout cela ne suffisait pas à réjouir l’amateur, qui trouvera ici le lien vers le catalogue, l’une des pièces phares de la vente est une bouteille de Château Lafite-Rothschild 1799 estimée à 15 000-20 000 euros.

Fête irlandaise


Bon, je vais encore me faire appeler Arthur par ceux de nos lecteurs qui n’aiment pas qu’on parle de bière, ou de grande distribution, ou des deux. C’est pas grave, je serais dans le ton : c’est aujourd’hui l’Arthur Guinness Day, jour de célébration de la création de la marque, le 27 septembre 1759. Depuis la recette n’a jamais changé, et les amateurs de cette bière irlandaise au goût puissant, appréciée pour son amertume et son arôme de malt torréfié la trouveront mise en valeur aujourd’hui (comme l’année dernière) dans des centaines d’établissements en France. Si vous êtes en Irlande, alors là c’est carrément fête nationale, ambiance survoltée dans les pubs et concerts un peu partout. Chez nous, pas (encore) de site dédié, mais vous trouverez ici la liste des pubs concernés.


Pour la beauté du chiffre


Chez Balvenie, le maître de chai s’appelle David Stewart et c’est l’un des artisans les plus respectés et récompensés du monde du whisky. Dans la place depuis 50 ans, le monsieur a rejoint la distillerie à 17 ans, un an avant que le single malt ne soit officiellement exporté hors des frontières écossaises. Apprenti pendant douze ans avant de devenir le maître des lieux, David Stewart – son nez remarquable et son palais d’exception – s’est intéressé à plus de 400 000 fûts de whisky au long de sa belle carrière. Il est très admiré par ses pairs pour sa capacité à innover (révolutionner, même) tout en respectant et conservant les méthodes traditionnelles. Pour célébrer cette exceptionnelle longévité, Balvenie sort un rare single malt distillé en 1962. Quatre-vingt huit bouteilles seulement seront mises sur le marché, dont six en France. Confirmant avec humour que le fût 5576 et lui-même avaient « partagé les cinq dernières décennies ensemble à la distillerie » (voir photo ci-dessus) et précisant que « la création d’un single malt est autant art et alchimie que science exacte, l’interaction entre le bois et la maturation du whisky signifiant que chaque fût produira quelque chose d’absolument unique », le modeste David Stewart a fait part de son immense plaisir « de découvrir après un demi-siècle un malt d’exception. » La maturation particulièrement longue, dans un fût de chêne européen de xérès, rarement utilisé de nos jours dans le processus de fabrication du whisky, a permis de créer des arômes doux et floraux avec une belle combinaison équilibrée de notes légères de citron, de miel, d’épices et de chêne. The Balvenie 50 ans sera disponible à partir d’octobre 2012 au prix de vente conseillé (sic) de vingt-trois mille quatre cents euros.

Pour la beauté du chiffre (bis)

D’abord acquis en 2003 par un prestigieux groupe champenois qui souhaitait élaborer un grand bordeaux, les 26 hectares de Château Réaut, situés en surplomb de la Garonne à Rions, près de Cadillac, ont été largement revus aux critères des grands crus (arrachage et replantation dense à 5 500 pieds/ha, sélection des meilleurs plants de vigne, vendanges à la main, petites cuves) avant que le groupe ne change sa stratégie et n’abandonne son projet, en 2009, à l’heure d’un premier millésime excpetionnel. En 2011, Yannick Evenou (Château La Dominique, grand cru classé de Saint-Emilion) décide de reprendre le flambeau et rassemble des amis professionnels du vin et passionnés pour racheter la propriété. Ce groupe de six Bordelais et six Bourguignons, c’est unique, a ensuite décidé de proposer des parts (40 %) du domaine à des investisseurs particuliers, amateurs de bonnes bouteilles, via un groupement agricole foncier (GFA), système bourguignon peu usité dans le Bordelais. Sur mille candidats, quatre cent vingt-sept ont été retenus qui recevront chaque année trente-six bouteilles de “leur” vin. Samedi, ces nouveaux propriétaires viendront participer (enfin, la moitié d’entre eux, et c’est déjà beaucoup) à leur première récolte.

Gigondas à Bagatelle



Ce week-end, l’appellation Gigondas (représentée par son beau millésime 2007) accompagnera la comédie lyrique de la compagnie Opera du Jour qui sera donnée dans l’Orangerie des Jardins de Bagatelle, en partenariat avec la Ville de Paris. De l’Espagne jusqu’à Broadway, « Lyrique au vert » se présente comme un voyage musical en deux actes plein d’humour pour quatre chanteurs et un pianiste. Les quelques 500 spectateurs attendus se verront proposer cette dégustation au verre avant les représentations de samedi soir et dimanche après-midi. Informations et réservations ici

.

Toute petite récolte

Du jamais vu de mémoire de vigneron, nous dit-on. Dans le Beaujolais, la baisse prévue se confirme de manière radicale. A mi-vendange, les rendements moyens constatés atteignent péniblement les 20-25 hectolitres à l’hectare quand les chiffres de l’appellation se situent plutôt autour de 52 hectolitres. Avec cette inédite demi-récolte,
le vignoble anticipe des tensions sur les approvisionnements. Heureusement, les raisins récoltés sont très sains,
les conditions climatiques de ces dernières semaines – relative fraîcheur matinale + belles journées ensoleillées avec un léger vent – ayant permis une bonne fin de maturation. Le millésime 2012 s’annonce donc de belle qualité. Pour le moment, la Bourgogne annonce quant à elle une baisse également historique de 15% par rapport à la moyenne de ces cinq dernières années et précise que le volume réel de la récolte devrait être connu fin février-début mars 2013.